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 (DERP) l’amour sans philosopher c’est comme le café très vite passé

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MessageSujet: (DERP) l’amour sans philosopher c’est comme le café très vite passé   (DERP) l’amour sans philosopher c’est comme le café très vite passé EmptySam 15 Sep - 15:08


Just stick me down in the ground to rot

tu portais la tasse à tes lèvres. et comme un con tu te brûlais encore. t'étais tellement têtu, tu savais pertinemment que ton café ne refroidirait pas en deux secondes. pourtant tu continuais machinalement à porter la petite tasse à tes lèvres. il faisait froid, l'hiver arrivait et toi t'étais emmitouflé dans un gilet en laine à grosse maille derrière la vitrine du café. c'était un de tes trucs, poireauter dans un café et regarder les gens filer dans la rue. des grosses, des minces, un couple de retraités, un mec qui puait le business man à des km avec sa mallette, un groupe de lycéens, une fille à l'allure maladroite avec de grosses binocles. bref t'étais bien. ici ça sentait bien évidemment le café, mais aussi le bois vernis du comptoir, les effluves discrètes des parfums Dior, Chanel, Armani. ici l'avantage, c'est que la majeure partie de la clientèle était fumeuse, que des habitués. alors tu ne t'en privais pas, ne pouvant fumer à la maison. tu roulas la demoiselle avec facilité puis la portas à ta jolie bouche pour l'allumer d'un briquet grotesque. tu tiras la fumée avec précipitation, tes paupières étaient fermées. le boulot reprenait dans deux heures, nouveau tournage, nouveau plateau, nouvelle équipe et à côté de ça les cours. fallait dire que t'avais l'art et la manière pour trouver des excuses pour tes absences fréquentes. tes parents n'étaient pas au courant, mais t'étais majeur après tout. tu prenais le papier d'emballage du carré de sucre puis commenças à le plier jusqu'à obtenir un petit bateau en origami. bah ouais à part rêvasser d'escapades incongrues, tu t'occupais comme tu pouvais. et tu levas le regards, quelqu'un entrais par la porte dans un bruit de clochette qui annonçait les allées et venues.

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MessageSujet: Re: (DERP) l’amour sans philosopher c’est comme le café très vite passé   (DERP) l’amour sans philosopher c’est comme le café très vite passé EmptyMer 3 Oct - 15:41

Toute débauche parfaite

a besoin d'un parfait loisir.

« L'homme qui, s'étant livré longtemps à l'opium ou au hachisch, a pu trouver, affaibli comme il l'était par l'habitude de son servage, l'énergie nécessaire pour se délivrer, m'apparaît comme un prisonnier évadé. »


Tes yeux s’ouvrent sur l’plafond trop blanc. Ça t’brûle la rétine. Tu les refermes aussitôt. T’as l’impression d’suffoquer. Plus tes sens s’réveillent, plus la douleur s’fait aiguë dans tes membres. Putain d’merde. T’as l’impression d’avoir pris quarante ans en une seule nuit. Réduit à l’état d’un vieillard esquinté. Usé par le temps, usé par la vie. Les rides creusent son front. Les rhumatismes courbent son dos. Ses jambes tremblantes n’semblent plus vouloir supporter son dos. Chaque pas est un nouveau risque, une nouvelle enjambée vers l’inconnu. Perpétuelle hésitation entre l’équilibre et la chute. Ta tête tourne, le sol tangue. Où es-tu ? Ton crâne vient percuter l’mur, ton poing s’y écrase à son tour, histoire d’concentrer ta douleur ailleurs. T’es pas chez toi. Tu n’reconnais pas l’endroit. Ça ressemble bien à un appartement vide. Ni meuble, ni fourniture, ni décoration. Les murs sont tout aussi nus qu’la pièce est déserte. T’as dû dormir à même l’sol. Voilà qui n’arrange rien ta condition. Un soupir plaintif s’échappe d’tes lèvres. Ton corps émet quelques sinistres craquements alors qu’tu t’étires. Vieux avant l’heure, c’est tragique. Encore heureux qu’tu n’comptes pas vivre bien longtemps, t’imagines même pas dans l’état dans lequel tu pourrais t’mettre. T’cherches même plus à tenter d’te souvenir comment t’as pu atterir ici. T’as comme l’pressentiment qu’ça n’servira à rien. Tu t’appuies sur l’rebord d’la fenêtre pour t’relever, puis sur l’mur pour marcher. Spectacle pitoyable qu’personne n’est là pour voir. T’vois vaguement l’reflet qu’te renvoie la vitre. Cheveux emmêlés, yeux injectés d’sang. Qu’est-ce qu’tu donnerais pour une paire d’solaires. T’passes vaguement la main dans tes mèches blondes pour les dégager d’ton visage. Miraculeusement, t’as encore ton fric et ton portable dans les poches. Faut qu’tu sortes d’ce trou. Qu’tu retrouves l’air libre. Qu’tu rentres chez toi. Qu’tu prennes une douche. Mais d’abord, faut qu’tu manges quelque chose. Ton ventre crie au meurtre. Ta gorge s’assèche et chaque bouffées d’air s’transforme en rangée d’couteaux tranchants en passant. T’frôles la crise d’hypoglycémie. Ton regard est irrémédiablement attiré par l’enseigne d’un café juste à côté. Pourtant quelque chose cloche, ça t’semble trop familier. Les sourcils froncés, tu srutes les alentours et tu reconnais ton quartier. T’es pas bien loin d’chez toi. L’coin d’tes lèvres s’étirent un bref instant, tout s’passe pas aussi mal qu’prévu. T’essaies d’arranger ta tenue, histoire d’pas faire plus tâche que d’habitude avant d’pousser la porte du café. Un bruit d’cloche charmant annonce ta venue. T’vas t’commander un café au lait, auquel t’ajoutes assez d’sucre pour en ôter entièrement l’goût d’origine, dieu sait qu’tu n’aimes pas ça. C’trop chaud. C’te connerie t’a à moitié brûlé la langue et t’manque de t’étouffer en avalant d’travers. T’as l’impression d’avoir d’la cendre plein la gueule maintenant. Génial. Tu remarques finalement ton voisin, lui offrant tes grands yeux bleus, son visage finit par sonner la cloche dans ta tête. T’parviens même à un semblant d’sourire, à un enthousiasme convaincant malgré les obstacles d’la journée. « Hey Luka ! Quelle magnifique surprise d’te croiser là. »
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