Harry & Erin : Follow me to this righteous land ♥

J'enlaçais doucement mes doigts aux siens. et fermais les yeux un instant. Notre toute première sortie dans Paris était exceptionnelle. Le soleil réchauffait mon visage si souvent inondé par la pluie londonienne auparavant. Ces quelques rayons étaient annonciateurs d'espoir. l'espoir d'une vie enfin libre et tranquille ensemble, juste lui et moi.. Personne ne le reconnaissait, ne le jugeait, ne me jugeait, ne nous jugeaient. Si ce n'était pas le paradis, nous en approchions très près. Nous commencions la découverte des monuments parisiens les plus incontournables, tels que l'arc de triomphe, le pont des Arts, la Tour Eiffel. C'est au sommet de celle ci que nous contemplions notre nouveau nid. Je voulais en explorer chaque coin avec lui, profiter enfin complétement de la seule personne qui comptait à mes yeux, la seule qui compterait toujours. Depuis quatre années, nous étions bridés par sa famille, par ce monde trop convenable dans lequel je n'étais que la roturière sale et vulgaire qui leur arrachait leur fils. C'était presque devenu comique de sonner à la porte massive du manoir Hamilton de York. J'étais haïe par chaque personne, femme ou homme, adulte ou enfant, j'avais parfois l'impression que le chat de la famille me détestait tout autant. Aucun ne m'avait témoigné la moindre sympathie, et je leur rendait bien.
Mais j'avais Harry. Mon Harry, celui pour qui j'étais prête à passer outre leur rancœur, celui pour qui je passerais outre n'importe quoi, du moment que je pouvais être dans ses bras.
Je sortis de mon sac une petite boîte métallique d'où je tirais une mince cigarette que je m'empressai de caler entre mes lèvres et d'embraser. Je laissais doucement la fumée s'échapper de ma bouche. Maintenant, j'étais au paradis. Je serrais plus fort sa main et me tournais face à lui. Je rencontrai son regard et m'y plongeait à m'y perdre. Je serais restée des heures ainsi, immobile à l'observer, à le couver du regard tout en tâchant de lui faire comprendre en silence à quel point je l'aimais, à quel point j'étais heureuse d'être avec lui, ici, maintenant, que je me sentais intouchable, indétrônable, heureuse.
Une brise vint caresser mes cheveux, me détournant de mes pensées. « Merci. » murmurais-je avant de me loger contre son torse. Je savais qu'il avait fait tout cela pour moi, il m'avait préférée aux obligations familiales, il avait laisser l'aristocratie pour une paumée sans un rond. « I love you »

Au creux de ses bras, en public, jamais je n'aurais pu l'envisager il y a de cela quelques jours seulement. Nous surplombions la pus belle ville du monde, la plus romantique aussi. Celle qui avait fait rêver mon esprit de petite fille des années durant, tout comme celui de centaines de gamines à travers le monde. Elles rêvaient toutes qu'un jour, leur prince charmant les emmène en voyage, leur fasse découvrir la ville, et je mesurais ma chance aujourd'hui. J'avais ce prince charmant pour moi et moi seule. Il était parfait. Il me faisait oublier la petite Erin paumée que j'étais à l'adolescence pour me faire sentir comme Erin, la jeune femme prête à conquérir la France.
Mon enthousiasme était sans fin, je vivais sur une autre planète et je priais pour ne jamais en redescendre. Jamais.
Je laissais ma cigarette m'échapper des mains par inadvertance. Tant pis, cela me permettait de l’enlacer sans le brûler. « I love you more. Tout va s'arranger ! On va s'en sortir. On est fort. » Je le serrais plus fort encore, respirant son odeur. « Tu es fort. C'est grâce à toi tout ça Harry. je t'en serais toujours reconnaissante tu sais ? »
Je regardais les gens autour de nous, ils semblaient aussi ébahis que moi et j'en déduisis que c'était une des particularités de Paris, rendre les gens souriants.
Je levais les yeux vers lui et déposais un baiser au coin de ses lèvres. « Je me sens bien, comme si tout pouvait arriver pour qu'enfin ce soit simple, j'y crois. »
Je m'assis en tailleur à même le sol. Rien ne pouvais nous atteindre ici et je voulais y rester aussi longtemps que je le pourrais. Une nouvelle cigarette ne tarda pas à rejoindre mes lèvres sous le regard indigné des touristes autour de moi. Je me fichais de ce qu'ils pouvaient penser. Depuis des années tout le monde parlait derrière mon dos. Gamine, on chuchotait que j'avais perdu mes parents; à l’adolescence, on murmurait que j'étais folle et dangereuse; et une fois adulte, j'entendais les mots "étrange" et "dérangée" mais j'avais appris à m'en moquer, à devenir indifférente. Ce serait la même chose à Paris, ne pas intéresser à ce qu'on raconte à mon sujet, vivre pleinement comme je l'entendais.

Je crois que je me suis jamais senti aussi bien depuis des années. Je ne sais même plus quand c'était la dernière que je me sentais vraiment heureux, sans qu'il y ait un quelconque obstacle entre moi et la jeune fille qui se trouvait dans mes bras en ce moment. Cela faisait des semaines voir des mois que j’espérai un moment tel quel. Je ne sais même plus quand était la dernière fois que nous avions eu un moment rien que nous deux sans un commentaire déplacé par mes parents sur l'ascendance d'Erin. C’était ce genre de choses que je détestais tellement. Ces commentaires sur le fait qu'Erin n’était qu'une simple roturière. Si je pouvais, je leur aurais montre qu'il n'y avait aucun différence pour moi. Seulement, mon père et ma mère n'ont jamais compris cela, et maintenant, j'avais fuit a jamais ma famille et mon nom. Il m'arrivait de demander comment ça se passait a la maison sans moi, et si ils parlaient de moi et de mon attitude a table. Je retournerai bien juste pour ça. Non, je rigole. Jamais je ne remettrai les pieds dans ce manoir dictatorial, faut pas rêver je crois. J'avais mis un trait dessus pour toujours. Plus jamais. D'un côté, ça me fait un peu de la peine, parce que je ne reverrais plus jamais mes sœurs ni mes frères, ni aucunes personnes des domestiques, qui étaient tout de même adorables. C'était peut-être ça qui me rendait le plus triste. Je m'étais tellement habitué à ces gens toute ma vie, que maintenant sans eux, il y avait comme un vide. Je me rappelle encore quand j'étais gamin, que je passais mes nuits dans les cuisines du manoir à manger outres sortes de reste, et qu'à chaque fois, je me faisais prendre par une des domestiques et qui apparait me faisait toujours à manger. Je souris à ce souvenir.
Je serrais Erin contre moi alors qu'elle me remercia. Elle n'avait aucune raison de le faire. Pour moi, cela avait été la chose la plus normale à faire, pour nous, notre couple, notre avenir. Sans elle dans ma vie, jamais je n'aurais pris cette décision de tout plaquer pour une meilleure vie. J'aurais surement fini marié à une jeune anglaise noble dont je ne connaîtrais absolument rien dessus et qui ne s'intéressait que à mon nom. Parfois, je ne comprenais pas mes parents. Les Windsor avaient bien le droit d'épouser qui ils voulaient sans mariage arrangé, alors pourquoi dans notre famille, on continuait à le faire. J'aurais dû poser cette question à mes parents. Maintenant, c'est trop tard, et de toute façon, à quoi bon? Je savais qu'un jour, je lui mettrais la bague au doigt. Quand? je ne sais pas. Mais un jour, je sais que cela sera le cas. Erin se détacha de mes bras et s'assit en tailleur par terre. Je viens me poser derrière elle, regardant l'horizon. Ce moment était juste parfait. je voulais l'immortaliser à jamais. Juste nous deux, à Paris, rien d'autre. Je savais que cela allait être difficile pour construire notre petite vie. Nous ne connaissons personne ici. Cependant, je savais que nous allions y arriver. j'avais foi en nous. « Tu m'as tellement changé, je crois que jamais sans toi, je ne serais la personne que je suis aujourd'hui. Je veux qu'on bâtisse notre vie ensemble, que nous deux, et le meilleur dans tout ça, c'est que je suis certain qu'on y arrivera. » Mon regard se posa sur la jeune fille assis à mes pieds. Je en voulais plus jamais la quitter.

Qu'allions-nous faire après cette première journée ? L'hôtel c'était sympa, mais ce n'était pas une solution durable. Si nous voulions nous installer ici, il nous faudrait trouver un véritable toit, et pas une simple chambre payée à la journée. Le soucis, c'était principalement que nous ne connaissions personne ici, ou du moins, je ne connaissais personne à part lui. J'avais déjà peu d'amis en Angleterre, comment aurais-je pu connaître du monde outre-Manche ? Je savais que nous finirions par trouver un moyen, je me demandais tout de même où nous finirions.
Mais en y réfléchissant, du moment que j'étais dans ses bras, dormir sous un pont ne m'aurait pas dérangé.
« Tu m'as tellement changé, je crois que jamais sans toi, je ne serais la personne que je suis aujourd'hui. Je veux qu'on bâtisse notre vie ensemble, que nous deux, et le meilleur dans tout ça, c'est que je suis certain qu'on y arrivera. » Assise sur la Tour Eiffel, cigarette aux lèvres, je l'écoutais me dire ces mots magnifiques, ces mots que nous rêvions toutes d'entendre un jour, mais là, tout de suite, malgré ce que j'avais vécu, c'était à moi qu'il les disait. Je me sentais presque normale, et à la fois exceptionnelle. Il avait ce don de pouvoir me faire sentir bien, comme personne d'autre. Dés cette soirée, cinq ans auparavant, j'avais su que quelque chose était différent chez lui, ce qu'il avait confirmé l'année suivante pour mon plus grand bonheur. Ce qu'il confirmait chaque jour depuis.
Mes yeux s'embrumèrent presque alors que je me relevais pour le serrer dans mes bras
« Harry. Je te dois tellement, tu le sais, et je suis sûre aussi qu'on y arrivera, parce que je t'aime, parce que tu es celui à côté de qui j'ai envie de me lever tous les matins. Maintenant qu'on est ici, plus rien ne pourra s'y opposer. »
A nouveau dans ses bras, je pensais à tous ces moments où nous n'avions pas pu être ensemble, où sa mère m'avait laissée à la porte de la demeure familiale. J'imaginais la tête de belle-maman lorsqu'elle découvrirais la fuite de son fils. Un sourire se dessina malgré moi sur mon visage et la satisfaction s'empara de moi. Finalement, j'aurais eu le dernier mot dans cette histoire.
je me détachai de lui afin de le regarder droit dans les yeux, le sourire aux lèvres . « Mr Harry Hayden Hamilton, quelle est la suite du programme de cette folle première journée parisienne ? »
J'étais déjà curieuse de découvrir ces rues, ces boutiques, ces cafés, bars, boites de nuit. Je voulais savoir si les français savaient aussi bien faire la fête que les britanniques. Une ballade de nuit en bateau-mouche, compter les marches menant au Sacré-Coeur, je me sentais l'âme joyeuse. Aujourd'hui, je m'autorisais à penser et à envisager n'importe quoi, j'aurais tout le temps plus tard pour me méfier des gens, j'étais avec lui, je pouvais être entière.

[Tu dois me détester, pardon ]
[C'est pas complet désolée je dois partir, mais je termine ça ce soir (; ]

Les yeux dans les yeux. Je me sentais totalement mise à nu, comme s'il pouvait lire en moi, comme dans un livre ouvert. C'était une véritable connexion. L'Amour, le vrai, le véritable, celui qui soulève des montagnes, qui défi le monde, qui rie au nez du malheur. Celui qui me donnait des ailes.
Je fermais les yeux en sentant ses lèvres dans mon cou. « Je vais te rendre heureuse Erin, je te le promets. Juste nous deux. Je te laisserai pas souffrir. » Je serrais plus fort mes bras autour de sa taille. « Je n'ai jamais eu de doutes là dessus, je n'en aurais jamais »
Je me souviens à quel point j'avais eu peur au début. L'amour, c'était tellement pas pour moi. Un type, un soir, c'était tout ce que je demandais, ni plus, ni moins. Un peu de chaleur partagée dans une chambre quelque part et ne plus en parler par la suite. J'aimais ça, j'adorais ça même. Et puis il a suffit d'un soir pour tout changer, pour qu'il devienne la seule et unique personne qui compte à mes yeux.
Une larme coule le long me ma joue. Je m'empresse de la faire disparaître. « Laisser moi vous surprendre Mademoiselle Erin Coralyn Damson-Swellen » Il savait me surprendre mieux que personne, il l'avais déjà prouvé à maintes reprises. « Tu sais que tu me rends folle ? » lui glissais-je à l'oreille. Je lâchai un rire et mêlai mes doigts aux siens. Il m’entraîna et nous descendîmes à pied de la Dame de Fer pour nous jeter corps et âme dans une foule de touristes. Je restais accrochée à son bras alors qu'il m'emmenait où bon lui semblait. Je l'avais suivi outre-Manche. Je l'aurais suivi à l'autre bout du monde s'il me l'avait proposé. Une ballade dans Paris était une aventure toute aussi excitante. Je sentais qu'ici, nous pouvions tout envisager, tout construire. Rien ne me faisait peur désormais, pas même les parisiens stressés et leur impolitesse particulière. UC