► OOH LA LA PARIS.
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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 poison.

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MessageSujet: poison.   poison. EmptySam 4 Aoû - 4:58

I got lots of jealous lovers that all wish they had me back. Got a pistol for a mouth, my old mama gave me that. Making my own road out of gravel and some wine. And if I have to fall then it won't be in your line. Everybody's doing it so why the hell should I. I'm a bad woman to keep. Make me mad, I'm not here to please. Paint me in a corner but my colour comes back. Once you go black, you never go back. I'm a black sheep. I wasn't born a beauty queen but I'm okay with that. Maybe radio won't mind if I sing a little flat. I wear my boots to bed, hang a cross up on the wall. To save me from a shallow grave that wants to take us all. Everybody's doing it so why the hell should I. I'm a bad woman to keep. Make me mad, I'm not here to please. Paint me in a corner but my colour comes back. Once you go black, you never go back. I got lots of jealous lovers that all wish they had me back. Got a pistol for a mouth, my old mama gave me that. Making my own road out of gravel and some wine. And if I have to fall then it won't be in your line. I'm a bad woman to keep. Make me mad, I'm not here to please. Paint me in a corner but my colour comes back. Once you go black, you never go back.
gin wigmore - black sheep


J'étais là, éparpillé parmi toutes ces personnes dont les noms m'échappaient totalement. Peut-être n'étais pas à ma place, vous savez, je n'étais jamais été de ces gosses qui aiment prendre des bains de foules, serrer des mains inconnues, faire de nouvelles rencontres. Alors je suis là, assis à cet arrêt de bus, jambes raides, liées, comme si je n'avais pas d'autre choix que de me tenir droit comme un piquet. C'est maladif. Mon sac ne doit d'ailleurs pas tremper ne serait-ce que d'un bout sur ce banc. Je n'aime pas les bancs, ils sont imprévisibles. Tu ne sais jamais qui s'assoie ou dort dessus, ce que tu peux y retrouver, ou même ce qui y est collé en dessous. Les bancs sont une de mes hantises, mais j'ai décidé de l'affronter ce soir. Alors je suis assis. Et j'ai terriblement peur de ce banc. Le bus est indiqué comme étant à vingt heures trente deux. Pourquoi trente deux. Pourquoi pas trente ? Je crois que tout est bien confus, peut-être est-ce pour que nous le retenions mieux, ou justement pour embrouiller la population, histoire de ne pas surcharger ce bus là. Après tout, il y en a toujours un à quarante huit. Méditation. Je laisse mes doigts triturer inlassablement les bouts de tissus de mon sac. Ça aussi c'est maladif. Mon regard ne cesse de fixer cette tâche au sol qui orne divinement bien le trottoir. C'est comme si ce chewing-gum n'était qu'un dessin, c'est magique. Il danse, avec le gravier, avec les feuilles. Tâche lisse sur le bitume, il en a perdu maintenant sa couleur originelle. Et puis j'entends un bruit. Un mouvement de foule, elle s'avance, elle s'avance. Mon regard les suit avec intérêt, comme ces gosses qui découvrent pour la première fois cette vie en communauté. Je dévore ces visages imparfaits avec tant de jalousie. C'est comme si Dieu lui même me narguait, vous savez, pour me rappeler que je ne suis pas le seul à avoir des défauts. Dans ma contemplation, j'en oublie le temps, l'espace. Si bien que le bus referme ses portes et me laisse là. La conductrice ne tarde d'ailleurs pas, à travers ces vitres à barreaux, à m'envoyer un de ces regards suspicieux, ceux que tu adresses à un voisin malveillant. Comme si j'étais une sorte de pervers en rûte. Il est temps de partir, et le bus m’imite déjà, s'éloignant, s'éloignant, sa silhouette se découpant dans le paysage pour n'être plus qu'une tache au loin. J'suis là, bête. J'me sens bête. Alors je marche. Je sais toujours retrouver mon chemin, oui, seulement celui ci me prendra bien du temps à pieds. Je crois que je ne réalise pas bien ce qu'il vient de se passer. Je crois que je ne réalise pas bien l'ensemble tout simplement. Je crois même que je suis perdu. Ou presque. Mes pieds marchent, marchent, c'est comme si ils étaient guidés par une de ces lumières, vous savez, on voit ça dans tous les comptes. Peter Pan, certainement mon favori. C'est une fée qui me guide, je lui ai même souri. Ce soir, je suis en expédition. C'est un voyage thérapeutique. Je suis un aventurier en exil médical. Un blessé de guerre. Un soldat désarmé. Un castor. Je suis un castor ne sachant pas nagé. J'ai toujours aimé les castors.

Oh, life is bigger. It's bigger than you. And you are not me. The lengths that I will go to. The distance in your eyes. Oh no I've said too much. I set it up. That's me in the corner. That's me in the spotlight. Losing my religion. Trying to keep up with you. And I don't know if I can do it. Oh no I've said too much. I haven't said enough. I thought that I heard you laughing. I thought that I heard you sing. I think I thought I saw you try. Every whisper. Of every waking hour I'm. Choosing my confessions. Trying to keep an eye on you. Like a hurt lost and blinded fool. Oh no I've said too much. I set it up. Consider this. The hint of the century. Consider this. The slip that brought me. To my knees failed. What if all these fantasies. Come flailing around. Now I've said too much. I thought that I heard you laughing. I thought that I heard you sing. I think I thought I saw you try. That was just a dream. That was just a dream. That's me in the corner. That's me in the spotlight. Losing my religion. Trying to keep up with you. And I don't know if I can do it. Oh no I've said too much. I haven't said enough. I thought that I heard you laughing. I thought that I heard you sing. I think I thought I saw you try. But that was just a dream. To try, cry, fly and try. That was just a dream. Just a dream, just a dream. Dream.
r.e.m. - losing my religion

Me voilà reparti à l'aventure, une nouvelle fois. Je ne sais pas ce que la vie me réserve, non, je ne sais vraiment pas ce qu'elle a prévu pour moi cette fois ci. Peut-être sais-je heureux ? Peut-être ne le serais-je pas. Oui, je suis triste. La vie est triste, cette rue est triste. Mes vêtements ne le sont pas. En effet pour cette première soirée en tant qu'homme libre, en tant qu'homme en devenir, j'avais choisi des vêtements qui me semblaient appropriés. Une chemise blanche à manches longues, un pantalon d'un pourpre aussi vif que vous n'en n'avez jamais aperçu, des chaussures noirs ainsi qu'un noeud de papillon de la même couleur. Ma taille surmontée d'une ceinture marron. J'étais d'ailleurs passé devant un groupe de jeunes qui devait maintenant me suivre depuis quelques cinquante mètres. Peut-être trouvent-ils ma tenue superbe ? Je n'ai pas l'habitude de créer des émeutes comme celle ci, et je dois dire que bien que gênant, le tout reste plutôt flatteur. Alors en futur star arpentant les scènes de broadway, je décide de me retourner. Par chance, j'avais rangé mes lunettes dans ma poche arrière. Celles ci n'avaient donc pas souffert du coup au visage que j'avais reçu. J'entendais des rires alors que je me retrouvais à terre. J'n'ai pas compris. Drôle de façon d'accueillir une star. C'était très certainement une sorte de rituel, vous savez, comme un bizutage grandeur nature. J'étais prêt. Mais ils étaient partis. Me tenant le visage, j'avais l'impression qu'une belle marque longeait maintenant les contours de mon oeil droit. Mais rien d'alarmant je présume. Alors, pour les cacher, j'avais décidé d'y ajouter mes lunettes de vue. Ouais, bon, elles ne cachaient pas grand chose mais étaient clairement imposantes. Vous savez, le genre de grosses lunettes qu'un geek porte à longueur de journée. Elles me vont bien, je crois, ou du moins j'en suis fier. Un des derniers cadeaux de ma mère. Et puis je me remets à marcher. Si je suis sorti ce soir, c'est avant tout pour me relancer. Vous savez, comme une machine en mode reset. Je suis un robot humain, un robot avec des sentiments. Des marques sur le visage. Un pantalon rouge. Et puis finalement je trouve la fameuse rue. Lissant un instant ma chemise, un sourire fier se dessine sur mon visage. J'me suis retrouvé. J'ai retrouvé mon chemin ! Quelque chose d'habituel chez moi, certes, cependant je ne sais pas, j'ai toujours tendance à être émerveillé par la moindre petite chose qui se présente à moi. Alors j'entre. Je souris aux personnes qui se dressent face à moi. Je suis dans une cage. Un endroit clos, sombre et lumineux à la fois. Mais pas de la lumière naturelle, non, à moins que le soleil m'ait joué des tours ces dernières années et qu'il n'ait revêtu sa réelle couleur qu'en ma présence ce soir. Violet. C'est violet. Et vert. Et rouge. Rouge... J'me sens à l'aise d'un coup. Alors c'est décidé, je m'approche du bar. Je commande la première chose qui me passe par la tête, après avoir joué le jeu du hasard sur la table du menu. Un verre. Je souris. Y'a un mec qui me parle, je crois qu'il vient de renverser son verre sur ma chemise, mais j'crois que je m'en fiche. Deux verres . C'est fini, je n'y vois plus rien. Lumières, lumières, lumières. PAN. Trois verres. Je crois que je suis aux toilettes. Y'a un gars qui fouille mes poches, je crois qu'il a même plongé sa main dans mon boxer. J'suis pas sûr. Mais je ris. PAN.

C'est le chaos.
J'suis dans le néant.
Maman je suis là, tout près...

Tout près...

PAN.


Je crois que je ne me souviens plus réellement de ce qu'il s'est passé ensuite. Peut-être suis-je resté allongé, là, seul pendant quelques heures. Avouez que loger sur le sol des chiottes d'un club dont le nom m'est resté inconnu, certainement moins bien entretenus que toutes les pièces que vous avez pu visiter n'est pas très flatteur. Je crois que je nage dans une ou deux flaques. Mais je ne préfère étrangement pas en connaitre leur provenance. J'entends une voix. Je crois que c'est une femme... non... un homme. Y'a une forme massive devant moi. Elle me soulève. Je ris. En fait, je crois que je ris. J'ouvre la bouche du moins. Ça doit être un de ces rictus d'obèses qui ressemblent en fait plus à une grimace qu'à un réel sourire, noyé dans de trop grosses joues. Mais je n'ai pas de grosses joues, enfin je ne crois pas. J'sais plus. Maman, j'ai de grosses joues ? Néant... Et puis je monte des escaliers, je sens les marches sous mes pieds, mais n'a clairement pas la force d'en lever un seul. Je suis enlevé par un monstre. Un ermite. Lui aussi il doit être un aventurier en exil, vous savez, le héros en rencontre toujours un second, un plus sage. Une sorte de maître des neiges. Il sera mon guide spirituel. Mon corps se détend, je crois que je suis allongé maintenant... et... oh... une étoile... Néant absolu. Obscurité totale. Sommeil profond ou comas, appelez ça comme vous le souhaitez. Et puis mes yeux s'ouvrent. D'un claquement de doigts, d'une vivacité impressionnante à s'en déboîter les paupières. La forme est là, découpée entre les rayons du soleil, tout près, penchée au dessus de moi. Ses trais se dessinent au fur et à mesure que mes yeux s'habituent à ce nouvel environnement, à cette nouvelle luminosité, ce qui n'est guère tache facile. Sourcils froncés, mes lèvres s'entre-ouvrent un instant. Soupir. « Tu es beau. » constatation. C'est peut-être lui qui m'a frappé après tout. Ais-je pris le bus ? M'a t-on drogué ? Que ce passe t-il ? Il est beau. Simple constatation. Alors, avide d'en savoir plus, mon bras se lève lourdement de son accoudoir, ma main se déposant sur le visage qui perché au dessus de moi, parcourant cette cicatrice si incroyable, si étrange. C'était la mort. « Suis-je mort ? » c'est très certainement le cas. Il est le diable et je suis dans ces filets, je ne lui résisterai pas bien longtemps « As-tu vu ma mère ? » j'en doute tout de même bien fortement, celle ci devant se trouver à l'heure actuelle au paradis. Je tacherai de me renseigner sur la question plus tard. Je me rend compte que mes doigts redessinent encore les marques sur sa joue, n'hésitant pas à parcourir les pores de sa peau si indélicate. Et pourtant si intrigante. « Tu es la mort. » c'était une évidence. « Et tu es beau. »
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Camel Al-kâtib
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Camel Al-kâtib
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MessageSujet: Re: poison.   poison. EmptyVen 10 Aoû - 6:46


❝ désolé pour hier soir, d'avoir fini à l'envers. ❞
Vingt trois heure quarante quatre, un samedi soir. Taux d’humidité s’élevant à deux cent pour cent, agrémenté par l’odeur extraordinaire des danseurs qui semblent ne pas s’être douché depuis au moins mille ans. Si ça n’égale pas la canicule de deux mille trois, je reste persuadé que nous y sommes pas loin tant le type à côté de moi dégouline de sueur. Je l’observe déboutonner l’intégralité de sa chemise alors que je joue doucement avec mon verre, baissant un instant les yeux sur les glaçons qui fondent à vue d’œil. Je me surprends à fantasmer sur l’hiver dernier et ses moins six degré tendit que je me souviens encore parfaitement de mes plaintes à répétions lorsque mon appartement avait pris l’allure d’une piste de Chamonix. Je n’ai jamais aimé ni l’été, ni la chaleur. C’est la même rengaine chaque année. Heureusement, mon père avait fini par arrêter de me les briser en m’obligeant à me rendre tout les juillets en Algérie. Je n’avais plus à subir la coutume des sourire hypocrite et ces douces après-midi à imaginer le corps d’Hichem flottant à la surface alors qu’à côté de moi, Jamila ce serait mit une fois de plus à raconter sa vie, comme si j’en avais quelque chose à faire. Non, à la place je passais mes été à observer d’une œil morne le ventilateur décidément trop loin de moi alors que j’attendais la nuit pour me décider à sortir de nouveau après mes journées de boulots. Quoi qu’il en soit, c’est un fait irréfutable, j’ai horreur de sentir mon débardeur me coller à la peau. Je lève un instant mon verre, le collant contre mon torse alors la fraicheur de celui-ci me fait soupirer d’aise. Je me sens con, c’est vrai, mais bordel c’que je peux crever de chaud. Je dois me faire une raison pourtant, je suis coincé ici, à surveiller le bon déroulement de la soirée alors que je pourrais profiter avec aise de la légère brise qui souffle sur paris. Nous avions pour cette soirée tout poussé à outrance, pour le plus grand plaisir des jeunes plein de thune et avide de grillage de cerveau. La lumière me brûle la rétine et la musique m’oblige à coller mes lèvres contre l’oreille du barman pour savoir s’il ne lui manque rien. Je ne parle même pas du crétin qui a monter le chauffage à fond pour obliger les jeunes à se coller les uns aux autres comme des sangsues, probablement motivé par l’idée qu’ainsi, ils allaient consommer beaucoup, beaucoup plus que d’habitude. Je n’étais pas franchement contre cette idée même si la perspective de devoir passer la fin de soirée à surveiller le sol pour n’écraser personne ne me plait pas tant que ça. Tout les critères d’une soirée digne de ce nom était réunis et je quittais le bar pour aller jouer au joyeux patron, dégainant poignet de main viril et tchekant tout photographe passant par là. Je ne vais pas me plaindre non plus, m’bourré la gueule pour le bien de mon compte en banque, ça a de quoi me ravir dans le fond. Et la musique est si entêtante que j’ai au moins la chance de ne pas voir le temps passer. Minuit et des poussières. L’homme qui était à côté de moi ne doit probablement plus avoir de pantalon à l’heure qu’il est et je m’en fou complètement. Je regrette presque le début de soirée où il n’y avait ici que quelques paumés, moi et le bar encore plein. J’observe de loin la piste, les corps qui semblent s’emboiter et les donzelles qui dansent sur la table où est posé le matos du DJ, menaçant de tout détruire, elles et leur foutues talon aiguilles. Je déteste aussi les talons aiguilles, c’est vulgaire et ça abime c’qu’il y en dessous. Mais il parait qu’elles aiment ça les meufs, être mise en avant, alors j’me contente de soupirer et de regarder ailleurs, vérifiant que rien ne va de travers. J’ai encore de longues heures devant moi, j’voudrais bien faire une pause et aller trouver quelqu’un avec qui m’emboiter mais je n’ai pas le temps. Je sens de léger coup dans mes côtés alors que les lèvres d’un collègue s’approchent de moi. Je fronce automatiquement les sourcils. Sur les gardes. A tous les coups, on va m’annoncer qu’un abruti est en train d’faire un coma éthylique prêt des chiottes ou que des gens sont venus se plaindre au prêt des flics. Il pointe du doigt une silhouette et j’essaye de regarder dans sa direction. Tentant de voir c’qu’il se passe derrière la drôle de chose accoudé au bar. Plus de vodka peux être ? « c’mec a réussi sa vie, il ressemble a un foutu panneau stop t’sais. limite il brille. » Son rire me caresse la nuque et j’siffle, admirateur. Soit ce mec a un cran énorme, soit il n’a compris ce qu’on voulait dire par swagg party. Je bloque un instant sur le rouge flashy de son pantalon alors que j’le mate, plus ou moins discrètement. La drôle de chose détonne dans l’paysage, comme un espèce de point d’eau en plein désert. Il n’a rien à foutre ici et pourtant il est là, coller au bar alors que les verres s’enchainent entre ses doigts. Je m’accroche à lui pendant quelques instants avant de m’en détourner, claquant le crâne de mon collègue pour l’obliger à baisser le chauffage. L’autre geekos a beau être particulièrement intéressant, je ne pouvais pas passer la soirée la mâchoire grande ouverte devant sa tenue. C’que je regrette presque d’ailleurs alors qu’au bout de longue minutes, il rejoint les chiottes, s’faisant presque molester par un type quelconque. J’claque de la langue, presque écœuré. Curieusement, j’aurais bien aimé m’retrouver à la place de ce pauvre type, juste pour voir ce que donne la drôle de chose de plus prêt. J’observe la porte des toilettes quelques secondes encore avant de tâter mes poches à la recherche d’un paquet de cigarette. j’crois que j’mérite bien une pause et un peu d’air frais maintenant que la soirée est bel et bien lancer. Je me trace un chemin, écartant quelques sangsues pour sortir dehors, la cigarette déjà pincé entre mes lèvres. C’est fou ce que ça fait du bien, c’est fou que j’bénirais les lueurs de l’aube. Cinq heure trente du matin. Enfin. Je shoot dans une bouteille de verre, foutrement soulagé. On a éteint la musique depuis une demi-heure déjà. Les derniers fêtards s’en vont, ramassent les carcasses de leur potes et nous préviennent des quelques incidents. Un type tapote mon épaule et m’informe qu’il y a un mec allongé dans les chiottes. Il a hésité à appelé les pompiers qu’il dit mais préfère venir me chercher. J’ai la gueule d’un médecin peux être ? Il m’a bien regardé ? J’soupire et le remercie avant de me diriger vers les chiottes, agacé. Je claque la porte et là surprise. Un cadavre siégeant sur le sol humide. Ça ne m’étonne même plus à force. Les gens ne savent pas boire correctement. Je penche légèrement la tête. Je reconnais la drôle de chose de tout à l’heure. Il est clairement dans un piteux état et au vu de sa dégaine, c’mec n’a pas l’air d’avoir joué qu’au domino. Je m’accroupis en face de lui et le secoue un peu. il est mignon de prêt, même si j’me serais bien passé de l’option œil au beurre noir. D’ailleurs, il c’est fait ça comment ? Un adepte du SM peut être ? j’veux même pas savoir, je demande juste à rentrer chez moi. « hé mec, tu te réveilles ? j’compte pas rester ici mille ans tu sais. » Pas de réponse si ce n’est un vulgaire gémissement. Il n’a pas l’air d’être de ce monde en fait. J’interpelle un collègue qui passe par là, pointant le cadavre du doigt. « Il est venu solo ou quelqu’un le cherche ? » le type en fasse de moi hausse les épaules et passe un instant sa tête à travers la porte, faisant un appel à témoins. Personne n’a égaré un geek en pantalon rouge, c’est déjà ça. « Écoutes, je m’en occupe. Il doit bien avoir des papiers d’identité sur lui. j’roule pas sur l’or, alors j’vais le ramener moi-même. J’reviens juste après. c’dingue, j’comprend pas les mecs qui viennent solo en soirée. » que je dis. L’autre mec s’éloigne et j’fouille le cadavre gémissant. J’trouve au bout de quelques secondes une carte d’identité et ricane à la vue de la photo. C’toujours charmant les papiers officiel. J’cherche une adresse et enfonce la carte de ma poche lorsque je la trouve. Maintenant m’suffit de le porter, de le foutre dans la voiture et d’le ramener chez lui. Alors j’le soulève. J’ai l’étrange impression que mon calvaire ne fait que commencer. Six heure pile. j’tente désespérément d’monter les escaliers sans m’casser la gueule. s’il me semblait léger comme une plume tout à l’heure, c’est de plus en plus lourd à force de le porter dans mes bras. Mais que dieu me bénisse, je vois le bout du tunnel. « t’es mignon t’sais, mais bordel, l’odeur c’est pas ça. J’te pose deux secondes le temps de trouver tes clés hein. » J’essaye de le déposer avec un maximum de délicatesse par terre, retroussant le nez. J’me souviens l’avoir comparé à un fabuleux point d’eau en plein milieu d’un désert mais je retire ce que j’ai dis finalement. Il tient plus de la bouche d’égout qu’autre chose. Je glisse mon regard sur son visage et m’accroupis à nouveau, fouillant sa poche pour choper ses clés. Bon une très charmante bouche d’égout, d’accord. J’ouvre la porte et le soulève de nouveau, observant quelques instants la décoration de sa baraque. C’est simple. Vu son pantalon, je m’attendais à une ambiance pop art avec des murs qui te donnent envie de t’arracher les yeux. Rien de ça, c’est presque triste, au contraire. Je tente à nouveau de le réveiller, le secouant légèrement. Pas de réponse, ça m’étonne pas tient. Il est peut être vraiment mort au final. Heureusement, je trouve rapidement sa chambre et le dépose sur son lit, abaissant la couverture. J’souffle de soulagement alors que je fais rouler mes épaules endoloris. Plus jamais de générosité. Il a vraiment de la chance de me plaire un tant soit peu. Je me penche alors et lui retire ses lunettes tendit que je claque doucement sa joue. « hé réveilles-toi, tu ne peux pas dormir comme ça. » nouveau silence, que je pèse le pour et le contre. C’est un peu dégueulasse de le désaper moi-même non ? Mais vu l’enfer qu’il vient de me faire vivre, il me doit bien ça. De toute façon vu l’odeur, c’est presque un cadeau que je lui fais. Je le déshabille doucement, ne voulant pas le réveiller dans un moment aussi gênant, sait-on jamais s’il se réveille, que je ne passe pas pour le pervers de ses nuits. Je jette les fringues dans un coin de la pièce et m’éloigne. Je baille à m’en décrocher la mâchoire. Pour être honnêtement, si je ne devais pas aller nettoyer le club avec les autres, j’serais resté ici et j’me serais endormis prêt de lui. Il a bien de la chance ce mec, non seulement il c’est téléporter jusqu’à chez lui mais en plus de ça, il peut se permettre de dormir, c’qui n’est pas mon cas. Je m’étire et dévale les escaliers, priant intérieurement pour ne pas avoir à ramener d’autres paumés.

Onze heures vingt six. On vient tout juste de finir de nettoyer le club. Bordel, j’me sens lessivé. Je n’ai plus de bras, plus de jambes et probablement plus de cerveau. Je représente à moi-seul l’handicapé parfait. Oh, ouai, je crois que la prochaine soirée n’aura pas lieu avant un bon moment. Je préfère largement faire des animations avec les mômes, certes c’est moins sensuel mais plus passionnant. Je salue de la main mes collègues de boulot et m’en vais rejoindre la voiture, fouillant dans mes poches pour sortir mes clés collé à une carte plastifié. Elie francois. J’crois pas que c’est moi. j’fronce un instant les sourcils avant de repenser à la drôle de chose que j’ai ramener chez lui il y a quelque heures. Merde, j’ai complètement oublié d’lui rendre sa carte. Quel con que j’fais. J’ai la flemme d’acheter un timbre pour lui renvoyer par la poste. C’est vraiment chère ce genre de connerie, je ne suis pas sur d’être à ce point généreux. Je réfléchis quelques instant et me décide à commencer par ouvrir la portière, m’installant, songeur, devant le volant. Si j’ai encore la carte en poche, j’suppose qu’ j’dois aussi avoir ses clés et mine de rien, il va sûrement en avoir besoin. C’est la chaleur qui m’a rendu aussi stupide ou quoi ? J’allume le contacte et rit jaune. Décidément, l’seigneur ne veut pas que je me repose. L’temps d’arriver jusqu’à chez lui j’roule doucement, si doucement que j’pourrais me taper un pv pour manque de vitesse. On s’plaint mais je m’en branle. J’ai bu et j’suis épuisé. Je ne veux pas risquer l’accident alors fatalement, il m’a fallut plus de trente minutes pour rejoindre son appartement et dix minutes de plus pour trouver une place. vie de merde. Rebelote. J’monte rapidement les escaliers, ouvre la porte même pas vérouillé et pénètre dans l’appartement. Silence, j’fais comme chez moi. Je dépose ses clés et les miennes à l’entrée et j’prend soin de ne pas garder en poche sa carte d’identité. J’me demande si la belle au bois dormant est réveillée. Curieux, je m’en vais rejoindre sa chambre et me penche au dessus de son lit. Il a meilleure mine, c’est déjà ça. N’empêche, cette foutu marque qu’il a. je caresse quelques instant la blessure et grimace. Peux être qu’il c’est juste pris un coup finalement. Je retire mes doigts alors qu’il ouvre brusquement les yeux. Je sursaute et claque la langue contre mon palais, agacé. J’ai le cœur fragile quand j’suis épuisé. Il n’est pas au courant, bordel ? « Tu es beau. » j’hausse un sourcil interrogateur. Ca va, tranquille dans sa tête ? Un merci et un salut m’aurait suffit. Mais ça ne m’empêche pas de sourire. C’est un marrant dans son genre et ça me soulage presque d’entendre enfin sa voix. Ca me faisait peur dans le fond, le manque de réponse. Sa main caresse à son tour ma peau, le contact de ses doigts contre ma joue est surprenant mais pas désagréable. J’voudrais bien me retirer mais j’me retiens. J’suis curieux, même si je déteste qu’on touche à mes cicatrices. « Suis-je mort ? » il n’a pas bu que de l’alcool celui-là. Je me retiens de rire et souffle, doucement. « si tu entends par là que t’es défoncé. Ouai j’te le confirme. » L’ambiance devient presque dérangeant. Il est dérangeant. Elie n’est décidément pas un mec comme les autres. « As-tu vu ma mère ? » sa mère ? Parce qu’il vit avec sa mère ? Il aurait pu le dire plus tôt, j’me serais contenter de lui confier les clés. J’répond néanmoins par la négative. « Non, y’a que nous deux. Désolé de te décevoir hein. » ses doigts continuent à me caresser, je me sens limite violer. C’est pas tout les jours, qu’un type complètement défoncé me tripote le visage alors qu’il est à moitié à poile. Est-ce qu’il le réalise, au moins ? Je souffle maladroitement et le fixe droit dans les yeux. qu’est-ce que je disais déjà ? Dérangeant ? ouai, c’est ça, dérangeant. « Tu es la mort. » ou étrange, j’me tâte encore. « Et tu es beau. » je soupire et retire ses doigts de mon visage alors que je m’accroupie, caressant son front. Pas de fièvre, pas de sueur. Il n’a pas l’air d’être sous l’influence d’une drogue quelconque, ses pupilles sont à peine dilatés. C’est déjà ça. Mais je ne sais pas si je dois être effrayé ou rassuré. «…la mort ? J’ai la gueule d’un type malfaisant peux être ? » Mauvaise question. C’est évident que j’ai la tronche d’un type chelou. « t’es pas normal comme type, tu sais ? » je retire mes doigts de son front et profite de ma position pour m’installer presque confortablement contre le matelas, j’crois que la fatigue me fait dire n’importe quoi. « Je m’appelle camel. C’est moi qui t’ai amené ici. L’heure était venue, j’pouvais pas te laisser derrière. » Il se fait tard, je devrais partir mais j’me sentirais coupable d’me casser aussi vite. Je réalise que ce mec me fascine sérieusement, ça ne tourne pas rond dans sa tête et ça me plait bien. J’ai toujours eu une fascination étrange pour les gens à part. Dans l’fond, j’dois probablement tourner à l’envers également. « Tu te sens comment ? Nauséeux ? Dans un autre monde ? tu veux quelques chose pour t’sentir mieux ? » j’renifle doucement et soupire. J’ai l’impression de m’occuper d’un enfant.

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MessageSujet: Re: poison.   poison. EmptyLun 27 Aoû - 2:42

We're gonna run, gonna run, gonna save you. We're rolling up our sleeves, got our fingers curled. For the bad, for the good, for the evil, They got it out for me, for me. We're tripping hard, gotta hit it on the bullseye. We gotta check our traps, gotta sneak out late
For the girls, and the boys, for the broken. They got it bad for me, for me. We gotta run, gotta run, who will save me. We're rolling up our sleeves. We're trippin' hard, gotta hit it on the bullseye. They got it out for me Baby, it's the chain reaction, you'll see. It's a lonely, lonely world, at a crazy, crazy speed, And you don't need no more distractions from me. It's a lonely lonely world, at a crazy, crazy speed.
dia frampton - bullseye


Au final, je ne me demandais pas réellement ce que je faisais là, peut-être parce que, les papillons encore pleins la tête, un léger sourire enfantin avait fini par effacer toute confusion. J'étais là, et puis c'était franchement tout. De toute façon je ne comprenais pas ne serait-ce que le sens de ma vie, alors pourquoi comprendrais-je autre chose si la base m'en échappe encore ? Soit. De toute façon comme j'avais pu vous le dire, les papillons chassaient toutes mes pensées les plus censées, alors il n'était même plus question de raisonner normalement, tenté que ça ait été un jour le cas. Et le tout se passe bien entendu de vos quelconques commentaires, je vous vois venir. Et c'est ainsi que je me suis retrouvé à moitié nu chez un étranger... Voire peut-être entièrement, là tout de suite je n'e savais trop rien... Tiens d'ailleurs, c'est certainement lui qui avait du me retirer mes vêtements ? Peut-être a t-il abusé de moi ? Qu'importe, je suis mort, tout ça n'a plus d'importance. Et il ne peut pas être réel. Il est bien trop beau, alors j'en avais naïvement conclu qui n'était ni plus ni moins que le faucheur, cette idée me semblant tout à fait plausible dans la mesure ou lui même devait très certainement porter un masque pour se fondre dans la masse humaine qui peuple la terre, et tant qu'à faire, pourquoi paraitre banal lorsque l'on peu se savoir beau ? Alors oui, il était très certainement la mort. Du moins j'en étais presque certain maintenant, d'autant plus que les marques sur son visage aux allures de cicatrices me prouvaient bien mes dires. Parce que la mort elle même avait souffert, elle même était morte. Oui, ces marques aux allures de cicatrices n'étaient que les rappels d'une vie humaine passée, blessé au combat, maintenant parti mais pourtant encore bien présent, là, au dessus de moi. La mort se veut attirante, pour que personne ne puisse lui dire non, pour que chacun se laisse berner par ses idées les plus noires, dans le couloir d'une prochaine vie, ou bien de l'au delà, je n'ai pas de certitude quant aux vies antérieures. Mais si j'avais du en avoir une, j'aurais très certainement été un de ces animaux naifs... Un lapin. Bien que ceux ci avaient tendance à plus m'effrayer qu'autre chose. Et puis il y avaient ces images qui me frappaient encore en plein visage, me fouettaient l'esprit. Un coup, deux coups, trois coups, quatre coups. On se croirait dans un remake d'un des plus célèbres Tarantino. Je n'avais pas peur, non, puisque je n'avais rien vu venir. Cinq coups, six coups, sept coups. Je me rappelle légèrement de cette douleur près des côtes. Et maintenant que ce souvenir est venu me taquiner l'esprit, je ne peux que la sentir sur mon corps actuel. Ainsi je lève légèrement la couverture, pour apercevoir une marque bleue recouvrir une partie de ma hanche gauche. C'est la mort, elle m'a marqué, je ne peux plus lui échapper maintenant. Ainsi lorsque j'avais ouvert les yeux, et l'avais trouvé au dessus de moi, c'est très certainement qu'elle allait m'embarquer sur sa barque, dans les tréfonds des ténèbres. Je n'avais plus rien à perdre. Et puis, au fond, j'avais l'habitude maintenant. « Si tu entends par là que t’es défoncé. Ouai j’te le confirme. » je regarde ses lèvres articuler, mâcher quelques paroles, délicieuses, exquises, délicates. Elles aussi me fouettent. Mais ce n'est rien. Pourquoi serais-je défoncé ? Cela expliquerait peut-être les papillons. J'ai toujours aimé les papillons. Non, je ne suis pas défoncé, j'attends la mort. C'est certainement le genre de questions qu'elle a l'habitude de poser, vous savez comme lorsque l'on prend l'avion, un simple contrôle de marchandise. Après tout, je ne pense pas qu'une quelconque drogue soit admise dans l'au delà. Dieu n'était pas assez tolérant pour. Si il l'avait été, ma mère serait encore envie, il aurait toleré de me la laisser. Alors si il était capable de prendre la vie comme de la donner, il devait certainement être capable d'examiner les poches de ses visiteurs, et d'installer un contrôle d'anti-doppage, n'est ce pas ? Ça me semblait évident. « Oui... je suis défoncé... usé... esquinté... abimé... » dis-je en poussant légèrement la couverture pour qu'il puisse contempler l'admirable bleu se logeant sur ma côte droite. Je suis marqué, à mort. « Non, y’a que nous deux. Désolé de te décevoir hein. » peut-être, oui « Plus pour longtemps. » non, plus pour longtemps « Parce que bientôt, tu m'emmèneras. Loin. Toi, moi et l'horizon. » une nouvelle vie dans l'au delà. C'était évident, ne trouvez vous pas ? Alors je laisse mes doigts longer ses cicatrices, comme fasciné par celles ci alors que mon regard est planté dans le sien. Je ne ressens aucun malaise, parce que je n'ai conscience de rien. Ma conscience est morte. Et ce avant même que je ne meurs, lors de la soirée passée. Elle est mort le jour où tout s'est envolé, le jour où j'ai décollé du sol, où les quatre éléments ensemble, réunis s'étaient joués de moi. Le jour où un de nous deux n'avait pas survécu, et où l'on m'avait tué. De l'intérieur. «…La mort ? J’ai la gueule d’un type malfaisant peux être ? » un léger sourire, très léger sourire se dessine sur mon visage, comme un signe de reconnaissance, mais qu'il suffit de percevoir pour s'y perdre. « Oui. » lâchais-je sans retenue, presque immédiatement après sa première phrase avant qu'il ne reprenne. « T’es pas normal comme type, tu sais ? » « Oui. » après tout, pourquoi contre dire la mort ? Je n'en voyais pas l'intérêt, d'autant plus qu'elle ou un autre, tout le monde n'avait cessé de me le répéter et ce tout au long de mon existence « Je sais. » une expression énigmatique, partagée entre la tristesse et la banalité avait pris place sur mon visage. Mais qui n'était pas lisible sur mes trais, non, seulement dans mes yeux, ce qui rendait le tout bien plus complexe. Un simple mouvement de sourcil, de quelques degrés seulement. Peut-être ne le percevait-il pas. Certainement. « Je m’appelle Camel. C’est moi qui t’ai amené ici. L’heure était venue, j’pouvais pas te laisser derrière. » c'était donc ça, tout s'éclairait un peu plus, j'étais entre les deux. « Oui, je comprends... L'heure était venue. » entre les deux mondes. Bientôt j'allais m'envoler je ne sais trop où en sa compagnie. Peut-être que la mort prenait l'apparence de ce que l'on ne pouvait avoir, mais que l'on rêvait de toucher. Pourtant elle venait maintenant de retirer ma main de son visage. Point offusqué, j'avais laissé ma main retomber doucement sur ma blessure, me faisant fermer subitement un oeil, une fraction de secondes. Une simple poignée. Alors c'était ça. Un fantasme. La mort était mon fantasme. Aussi étrange que cela puisse paraitre, cela ne me troublait pas particulièrement, non, tout ne prenait que le sens logique des choses. Ma vie n'avait aucun sens, alors je rêvais de la mort. Et voilà qu'elle se tenait là, devant moi, insaisissable. « Tu te sens comment ? Nauséeux ? Dans un autre monde ? tu veux quelques chose pour t’sentir mieux ? » voyons voir... « Je te veux toi... » oui, voilà, il n'y avait plus rien d'autre à dire... Quoique... « Et des papillons. » oui, j'aimais tout ce qui pouvait voler, ma chambre en était le parfait exemple. Petit, je pouvais passer des heures à observer les libellules, les papillons, ou même les mouches... C'était une sorte d'addiction, fatale. J'étais mort. Presque. Il ne manquait plus qu'une étape, et je la devinais aisément. Pourtant jamais je ne l'avais franchi jusqu'ici, et c'était peut-être pour cette raison que j'étais encore retenu sur terre. Alors, ne sachant encore trop comment m'y prendre, maladroitement, j'avais laissé de nouveau deux de mes doigts parcourir les lèvres pulpeuses du jeune homme, les retraçant dans un imaginaire lointain, les reproduisant dans mon esprit. Tout ça n'était que normal. Absolue normalité.
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Camel Al-kâtib
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MessageSujet: Re: poison.   poison. EmptySam 15 Sep - 15:41


❝ désolé pour hier soir, d'avoir fini à l'envers. ❞
A partir du moment où j’ai osé mettre un pied dans cet appartement à l’allure aussi innocente que vicieuse, j’ai plongé dans une autre dimension, entre la vie, la mort et le néant, ridicule constat. C’est soit ça, soit l’hypothèse de m’être fait berner et d’avoir ingurgité une dose trop forte de lsd durant la soirée, il aurait suffit d’une main taquine et d’une diversion pour que je ne vois rien venir. Seulement je déteste me faire berner. Alors je préfère la solution pro science-fiction d’une dimension parallèle à la notre, c’est relativement con mais ça a le mérite d’égailler ma fierté. J’observe un instant la belle au bois dormant, fixant mes yeux sur le drôle de chose qui s’agite. Il est étrange, drôle mais étrange et si je me dis que je suis parfois trop bon, je crois aussi que je suis trop con. Je devrais arrêter de vouloir jouer les chevaliers servant dès que je croise une gueule d’ange. Un jour, je finirais par tomber sur un gros vicieux à la luka magnotta qui aura déjà prévu l’assaisonnement pour me déguster. Néanmoins, vu l’état du petit gars, je ne suis pas sur qu’il ait le courage de sortir un couteau de sous son oreiller pour me planter. Il a juste confondu drogues avec buffet à volonté, rien de plus. À présent qu’il est réveillé, je devrais peux être l’abandonner là et m’en aller rejoindre l’appartement. Saad allait finir par s’demander si je n’étais pas mort au coin d’un trottoir. J’vois déjà les flics débarquer à la seine-saint-denis, ça pourrait être une scène comique. Sauf que j’ai probablement pris également une dose de compassion, parce que je m’inquiète pour la belle au bois dormant et que je ne veux pas le laisser là sans m’être assuré qu’il va parfaitement bien. À vu d’œil, il est légèrement amoché mais en vie, probablement défoncé, soirée beaucoup trop alcoolisé pour lui. Je ne peux vraiment retracer sa soirée mais elle semble avoir été agitée. Je ne l’ai plus vu dès le moment où il c’est envolé vers les toilettes. Je ne sais pas vraiment ce qu’il c’est passé à l’intérieur mais ça ne devait pas être très glorieux. « Oui... je suis défoncé... usé... esquinté... abimé... » Je fronce les sourcils et penche légèrement la tête sur le côté, ne comprenant pas de suite le sens de ses paroles. Quoi, il a prit sa dose ? C’est ce qu’il essaye de me dire ? Un peu comme tout le monde hier soir m’enfin, pas de quoi tourné ça au drame. Je regarde la couverture qui se baisse et je me retiens de lui demander de garder un peu de pudeur avant d’apercevoir la marque affreuse sur sa côté droite. Oh bordel de merde, ce n’est pas une dose qu’il a prit. C’est pire que ça. Je m’étonne de ne rien avoir vu un peu plus tôt dans la journée, c’est le genre de chose qui, ironiquement, me marque pourtant. Je me retiens de siffler, agacé. Mince, c’que ça peut me foutre mal ce genre de chose. Mes doigts effleurent un instant la couverture avant de l’abaisser un peu plus franchement, observant minutieusement le reste de son corps. Voilà, c’est ce type de conneries qui ne me donne absolument pas envie de rentrer chez moi. « Qui est-ce qui t’as fais ça ? Tu t’en souviens ? » Mes doigts abandonnent le tissus pour caresser délicatement le bleu, je ne voudrais pas lui faire mal même si je sais que ça ne doit pas être très agréable. « Ils étaient plusieurs ? Merde, pourquoi tu n’as pas demandé de l’aide ? On est toujours à disposition, malgré ce que l’on fait. » Je suis agressif, je m’en rends compte seulement maintenant. Je frotte ma nuque de ma main libre et ferme quelques instants les yeux. La fatigue me fait oublier les bonnes manières. Déjà que j’en ai relativement peu, ça ne va pas mieux en allant. Je soupire et reprend. « Désolé, je ne veux pas te gueuler dessus, c’est juste que… » J’appuie légèrement sur le bleu et lève les yeux sur la marque qu’il a au visage. « Ils t’ont pas raté quoi. » ce genre de drame, ça arrive souvent lorsqu’on ne fait pas des soirées sélectives et sur invitation. Les ratés de paris débarquent et se croient alors tout permis. La plupart du temps, on essaye de les capter à l’entrée pour que rien de trop grave n’arrive mais certains échappent à notre vigilance sous leur allure de fils à papa. Ça me frustre, probablement plus encore que d’habitude en ayant conscience que c’est tombé sur lui. Je ne l’imagine pas dans la peau d’un fouteur de merde. Il n’a probablement rien fais si ce n’est débarquer dans une tenue ridicule. Mes yeux se posent à nouveau sur les multiples hématomes, je dois avoir de quoi le soigner dans ma voiture, j’ai la flemme de m’aventurer dans sa baraque pour trouver quoi que ce soit d’utile. Et je déteste ça, de toute façon. Fouiller chez les autres. Je préfère changer de sujet. Mes doigts quittent sa peau et je me relève un peu. Le corps ne va pas bien mais avec un peu de chance, l’esprit arrive à suivre. Il semble vouloir voir sa mère. J’me demande si son numéro ne traine pas dans le coin. « Plus pour longtemps. » ah, avec de la chance elle va bientôt rentrer. « Parce que bientôt, tu m'emmèneras. Loin. Toi, moi et l'horizon. » Ou pas en fait. C’est son esprit qui c’est perdu prêt de l’horizon, ni lui ni moi. Quoi que lui, ça reste à confirmer. Il est esquinté physiquement et mentalement. Ça a le don de me mettre mal à l’aise. La belle au bois dormant est décidément un drôle de bête. Il a de la chance d’être tombé sur moi. J’dois être un habitué des drôles de cas. À croire qu’il n’y a que ça qui m’attire. « Tu trouves pas qu’tu fais un peu trop de rêves sur la comète ? » je lui souris légèrement et glisse mes doigts dans ses cheveux. Ouai, il me fait marrer au moins, ça a le mérite de me faire oublier la réalité dramatique de la situation. Un peu de rêve, ça ne fait de mal à personne. « Je t’emmènerais où tu veux dès que je serais assuré que tu sois en état. Ça te va comme marché ? C’est honnête au moins. » Je commence à me demander si c’est naturel chez lui de sortir ce genre de réplique. Il m’fascine, bien plus que durant la soirée. Il n’a pas besoin de néons et de musique agressive pour m’éveiller. Je suis passé de l’image au son et c’est encore plus attirant. Je frissonne. Mince, c’que je peux détester ses doigts contre mes cicatrices. Pas qu’elles aient de signification profonde et douloureuse, c’est un peu comme tout, je m’en fou un peu, ça s’oublie. Mais c’est comme caresser mes faiblesses du bout des doigts, une situation que mon orgueil ne supporte pas. J’écoute son enchainement de oui et me tais. C’est fou, lorsque je me suis levé ce matin, je n’aurais jamais pensé rencontrer un type aussi étrange, drôle et fascinant. Je m’attendais à finir bourré, à la limite à foncer dans un poteau pour envoyer par la suite ma voiture à la fourrière. Mais pas à ça, non. J’inspire. Je me sens glisser encore plus profondément dans mon hypothèse de dimension parallèle. Rien de ce qu’il passe dans cette chambre n’est normal, tout n’est qu’étrangeté. « Donc, je suis la mort et tu es le type chelou dont je dois m’occuper ? » je prends une pause et souffle. « Ça explique pas mal de chose. » ses paroles sans sens, les allusions étranges. Ça ne me dit toujours pas où se trouve sa mère ni pourquoi il est dans cet état. Mais ça me fait au moins réalisé l’étendu de son délire. Je suis sensé la mort et être beau. C’est le genre de chose qui devrait faire plaisir non ? Si on regarde le bon côté des choses. Rien ne résiste à la mort. Ça pourrait presque me charmer ce genre de connerie. Oh je commence à me perdre aussi tient. J’en oublie presque ses blessures. « Je te veux toi... et des papillons. » Moi ? Je sens ses doigts qui glissent cette fois-ci sur mes lèvres et je baisse un instant les yeux. Tactile, étrange, fascinant. Je me perds vraiment. Je manque de souffle aussi. Je tente maladroitement de me reprendre et mes doigts vont rejoindre les siens, les écartant un peu de mon visage. Je suis à deux doigts de me laisser faire, cette foutu ironie mais je ne veux pas. On ne doit pas avoir le même sens de ‘je te veux toi’, peux être veut-il la mort. Mais pas moi. J’serais presque tenté de voir jusqu’où va ma fascination. Je me retrouve comme un gosse curieux de découvrir les limites d’un danger. Il l’est. À sa manière. « Bon je ne garantis pas les papillons mais j’suis à ta disposition. Tu auras tout ce que tu veux de moi. » je repose sa main contre le matelas et glisse à nouveau mes doigts dans ses cheveux. « Mais après. J’sors deux minutes, le temps d’aller chercher de quoi te soigner. » Je me relève l’observe un instant et me dirige vers l’encadrement de la porte avant de me retourner. « Ne t’endors mais et ne bouge pas. j’te préviens, même endormis, j’ferais ce que j’ai à faire et c’est mieux que tu sois éveiller. » j’ai dis deux minutes, mais en réalité j’en ai probablement mis cinq, le temps de me souvenir où se trouve la voiture et l’immeuble d’elie. Les portes se ressemblent toute, c’est frustrant. Je crois que j’aurais pu en mettre dix facilement mais je ne voulais pas le laisser seul trop longtemps. De peur qu’il fasse un truc con. J’me sentais pas rassuré en étant pas à ses côtés. Il avait l’air si étrange que je le voyais bien se jeter de la fenêtre pour suivre les papillons imaginaire de son appartement. Je reviens et refais le même numéro que tout à l’heure, déposant clé et tout l’bordel à l’entrée, j’suis presque étonné de le trouver à nouveau dans la chambre. A croire que je m’attendais sincèrement à ce qu’il disparaisse entre temps. « Bon, m’revoilà, on va enlever la couverture, elle risque de gêner. » ce que je fais une fois proche du lit. Je dépose au sol celle-ci, y mettant pas dessus la trousse de secours qu’on doit obligatoirement se trimballer en voiture. « je vais t’appliquer une crème, ça ne te soulagera pas de suite mais dans l’temps ça fera effet, tu verras. » je pousse légèrement ses jambes pour m’asseoir sur le coin du lit et fouille dans la trousse ce dont j’ai besoin. J’applique un peu de crème au creux de ma main et approche mes doigts de sa hanche gauche. « Hé ? tu le dis si je te fais mal. » J’appuie légèrement sur son hématome et y applique la crème, doux, un peu trop d’ailleurs, je n’ai jamais été quelqu’un de vraiment délicat. L’effet qu’il me fait doit y être pour quelque chose. Je ne veux pas qu’il voit la mort que je suis censé être comme quelqu’un de brute et foncièrement mauvais. Sa peau est douce, bien plus que la mienne, je lève un instant les yeux sur lui, terriblement sérieux et remonte un peu jusqu’aux côtes. « Ça te fais du bien ? »
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