Tu te retrouves là, comme un idiot, dévoilant cette face honteuse de ta personnalité. Oui, il te plait et oui tu te laisses tenter par ses bras et tout ce qu'ils offrent. Et ses lèvres... Elles t'attirent encore et encore. Tu lui plais, surement, vu ses gestes envers toi. Tu te fous surement aussi grandement le doigt dans l'oeil m'enfin. Elle pourrait passé dans la rue que ta posture actuelle ne te dérangerait pas, tu assumerais peut-être un peu plus que d'ordinaire. Il te fait pousser des ailes? Attention jeune et belle colombe, ton plumage ivoire ne gardera pas sa couleur et tes ailes brûleront. Le fruit défendu, le péché absolu. Mais tu t'en fous, tu te sens bien, plus que bien mais il parait que toute bonne chose a une fin. Son rire, son sourire narquois te font comprendre. Sa voix s'y ajoute. « Je suis pas ta femme, espèce de lopette ! » Il te repousse et toi, tu chancelles, tu manques de t’étaler sur le sol. Envolés les instants romantiques à souhait, rebonjour la connerie de cet être vil qu'est Kasper. Il te déçois. Plus que ça même. Tu t'es fais avoir en beauté, tellement facilement. C'est un jeu d'enfant de te faire tomber dans le panneau, pauvre idiot. Il t'a volé cette pureté, cette infime partie de toi que tu avais toujours gardé à la fois pour une personne importante et puis aussi pour l'emporter dans la tombe, ne pas commettre l'irréparable. En une poignet de minutes, il t'a pris ton voile derrière lequel tu te cachais depuis tant de temps. Il est doué le con. « J'avais cru me tromper sur ton compte... Que t'étais peut-être quelqu'un de bien au final, pas simplement froid et distant. En fin de compte, j'me suis bien gouré. T'es qu'un enfoiré. » Tu le pousses pour passer, pour qu'il dégage de ton chemin, de ta vue et de ta vie. « Parle de ça à qui que ce soit mec, et j'te f'rai ta fête ! J'suis pas ton copain, encore moins ton ami. » Ton coeur se serre violemment alors que ta vue se brouille. Des perles d'eau se forment dans le coin de tes yeux, glissent le long de tes joues. Tu n'es que naïveté. La vie n'est qu'une garce qui se joue des vivants. Tu le regarde, rouge de honte, le visage haineux, les traits douloureux. « Comme si j'allais en parler avec qui que ce soit... T'es qu'un sale con... J'ai pas envie de me vanter d'avoir vu ton vrai visage. » Tu lui tournes le dos et tu t'apprêtes à partir. Retiens moi. Soit comme il y a quelque secondes...

Au moment même où la désinvolture de mes mots atteignent le coeur de Maxxie, je sens celui-ci se noircir. Je le déçois, comme j'ai toujours déçu tout le monde. Malgré ça, j'arrive à rester zen, l'esprit complètement à l'ouest et le coeur terré sous une couche épaisse de méchanceté ! Les yeux dans les yeux, je me sens tombé du piedestal sur lequel il venait à peine de me poser. La chute est rapide, brève, mais douluoureuse. Je le regarde sans broncher, pourtant. Je vois dans ces iris clairs la déception se dessiner, je croise les bras. Il soupire et me bouscule, me dépasse. Ses paroles ne me touchent même plus, je les ai mérité. Je sens mon coeur se serrer et pourtant, j'en éprouve un délice si onctueux que je n'arrive pas à m'en défaire. Fais moi mal Maxxie, encore, fais moi mal ! J'en demanderais plus si je n'avais pas un minimum de retenue. Mes mots dépassent mes pensées et pourtant, je ne les regrette pas. Un con, je suis un gros con et j'en suis fier ! Il me fusille du regard, le teint rougis par la honte, par la déception. Il m'annonce fièrement qu'il ne parlerait de cette situation romanesque à personne et j'en souris, narquois. Au fond, j'ai mal, affreusement mal, mais je le mérite, je l'ai toujours mérité. Je cherche la souffrance comme on cherche un fil auquel s'accrocher. J'ai besoin qu'il me détruise, besoin qu'il use de son charme pour obtenir mon coeur et qu'il le piétine. Je suis ravi qu'il m'en veuille, je vais pouvoir lui en demander bien plus encore. Alors qu'il me tourne le dos, prêt à partir, je l'attrape par le poignet. Ma désinvolture n'a pas de limite, j'ai besoin qu'il me fasse du mal. Alors je l'attrape, il se retourne, je le supplie du regard tandis que mes traits s'adoucissent encore. Je veux qu'il parte, et je ne le veux pas. Tu sais plus où tu tappes mon vieux ! Détruit le, fais lui du mal... Qu'il t'en fasse aussi. Mon esprit s'embrouille tandis que mes yeux se mouillent. Des larmes, j'y crois pas ! T'as plus pleuré depuis Cheshire... tu joues au c*n Kaspar... tu joues au c*n. Je suis à deux doigts de craquer. Il n'a pas le temps d'ouvrir la bouche que je tombe à genoux. Le goudron écorche mon jean tandis que mon corps vient se plaquer contre ses jambes. Je suis lourd, lourd de regrets et de remords, mais surtout lourd de souffrance. Mes yeux se ferment tandis que mon visage s'écrase contre ses cuisses. J'ai envie d'hurler ; NE PARS PAS, mais ma bouche ne s'ouvre pas, ma respiration s'accentue tandis qu'une larme roule sur ma joue. Tu fais carrément pitié Kaspar.

Tu te sens impuissant face à un être qui est supérieur à toi, qui est capable de tellement plus que toi. Tu n'es rien à côté. Ta pâle expérience en matière d'amour ne suffira pas. Tu ne te laisseras plus avoir, amadouer par son beau visage et ses lèvres que tu as tellement apprécier embrasser. Tu cherches à te défaire de son étreinte t'essaye de t'enfuir loin de cette tentation qui te détruiras plus que personne d'autre. Tu étais pourtant sur d'être arriver au maximum, que la douleur ne pouvait pas être plus intensive, plus piquante et tranchante. Il arrive à te tailler de l'intérieur, de te faire saigner le coeur comme jamais. Il est doué pour ça. Tu le remarques, tu le vois dans ses yeux. Sa douleur te touche et pourtant... Tu ne rêves que d'une chose, ne l'avoir jamais connu. Tu commences à t'enfuir mais sa main retient ton poignet. Tes yeux rougis par les larmes se tournent vers lui. Tu cherches une réponse à cet acte. Un acte de profond désespoir à voir comment il se jette finalement sur tes jambes. Ton coeur se serre violemment. Il cherche à tambouriner contre les parois qui l'empêche de s'envoler, de sortir. Tu le regardes là, allongé le genou écorché sur le sol et tu ne peux t'empêcher de te baisser pour lui tendre la main pour l'aider à se relever. T'as trop de coeur Maxxie, beaucoup trop de compassion pour les cons dans son genre. Tu vois sur son visage cette larme, cette perle qui ruisselle le long de sa joue et ta main, instinctivement, viens effacé cette goute d'eau qui s'échappe de tes yeux. Tu le regardes sans savoir quoi dire. Tu finis par l'aider à se relever, et tu le regardes sans bouger. Quelques minutes dures comme ça, sans que rien ne transparaisse de tes yeux, de ton visage. Tu le regardes, sans penser à rien. Juste à son visage. Celui qui t'as fais craqué, celui qui te fais craqué. Le visage de celui qui s'amuse à te détruire. Cette douleur renaît de ses cendres et tu balances ton poing dans son visage pour te mettre à gueuler en plein milieu de la rue. « t'es qu'un sale enfoiré! » Ta voix s'éclate, tes épaules sont secouées par des soubresauts qui témoignent des larmes qui tentent de coulées, alors que tu le bouscules à nouveau et que tu t'éloignes rapidement pour te mettre dans un coin, roulé en boule. Tu es faible DeLaMerveillière. Faible et fatigué de ses conneries. Dégages de ma vie ...

Cette pauvre larme a le goût de sang sur mes lèvres, elle se meurt avant même que je n'ai pourtant eu le temps d'y goûter. J'ai touché le fond, je m'en rends compte à présent. Mes pics émotionels sont si impulsifs que je peine à me comprendre moi-même. Tu fais pitié Kaspar, pitié me répète cette voix qui hurle dans ma tête, pourtant mon coeur frappe, toujours. J'ai besoin d'humanité, besoin de vivre. Maxxie est là, son regard dans le mien me fait me sentir léger, presque vivant. Je ne souris pas, sa main vient chercher ma larme et l'effacer de mon visage. J'ai l'impression de renaître, et pourtant... Alors que je suis prêt à lui donner mon corps tout entier, il se passe ce que jamais je n'aurai cru capable d'arriver. Son poing se serre et tandis qu'il se rue contre mon visage, je sens le sol se dérober sous mes pieds. La violence du choc est telle que je me laisse tomber sur le goudron. Les mains écorchées par le gravier, je ferme les yeux. P*tain de m*rde ! La violence du choc m'a surprise, à tel point que je reste béat, quelques instants. A même le sol, je savoure ma défaite, une défaite amplement méritée. J'ai cherché la petite bête, je voulais qu'il me fasse du mal, je suis à présent servi. Souriant, fièrement et bêtement, je fixe le sol sans me relever. Au summum du pitoyable, je lève mes yeux vers Maxxie en l'écoutant me répéter que je ne suis qu'un enfoiré. Je ne vaux rien, je le sais depuis longtemps. Et t'avais besoin de ça pour te faire du bien Kaspar ? Incrédule, je ne réagis pas outre mesure. Je ne suis pas venu ici pour me battre, mais pour me faire battre. J'aime l'idée d'avoir perdu cette bataille car plus j'avance, et plus je sais que la mort s'approche à petit feu. A trop jouer avec le feu, je finirai par me brûler... Tant mieux ! Le regard vide, je ne détache pas mes yeux de ceux de Maxxie tandis qu'il se barre, me bousculant. Je suis assis sur le sol, l'air agard et pourtant, je me complais. J'adore cette situation, à tel point que mon esprit en redemanderait encore, s'il le pouvait. Trop sonner, je reste là, stoïque, tandis que les passants me dévisagent. J'ai blessé Maxxie, je le sais. Je ne le regarde même plus, qu'il vive puisque c'est ce qu'il veut. Quant à moi, je me redresse difficilement sur mes deux jambes, essuie le sang qui s'accumule au coin de mes lèvres et éclate de rire. T'es qu'un gentil bonhomme Kaspar, je le sais ! Du coin des yeux, je regarde Maxxie s'exiler, sans aucune pudeur. Mon coeur saigne, mais je ne l'admets pas. Je reste fort, je reste ce gentil bonhomme prêt à tout pour faire souffrir son entourage. Je tourne les talons et comme pour couper court à cet entretien on ne peut plus hors du commun, je rentre chez moi, l'esprit léger. T'es qu'une enflure Kaspar et j'en suis fier. Maxxie a presque réussi à m'amadouer, faut-il croire que je ne suis pas encore prêt à rendre les armes...