Depuis combien de temps je suis là ? Combien de fois suis-je venue dans cette chambre depuis l'épisode de l'ascenseur ? Et surtout, question beaucoup plus importante et... vitale, pourquoi je suis là ? C'est vrai, Tim est rien pour moi. Ou du moins... C'est ce que je crois. C'est peut-être le fait de l'avoir vu presque mourir sous mes yeux qui m'oblige à agir ainsi. Parce que je me dois de faire quelque chose de bien, parce que je dois plus jamais être dans une situation pareille. Peut-être parce qu'en fait, il compte un peu plus que je le pensais. C'est vrai quoi, j'ai pleuré comme une gamine en le voyant mal en point. Mais y'avait de quoi.. Pas vrai ? Il a été adorable et odieux à quelques heures d'intervalles mais toujours dans le même lieu. Il m'a fait un câlin et hurlé dessus à quelques heures d'intervalles. Il m'a montré à quel point il était stressé et à quel point il pouvait être adorable lorsqu'il le voulait, toujours à quelques heures d'intervalles. C'est sûrement pour ça que je suis là, depuis plusieurs jours, à lui tenir la main pendant qu'il dort et à la lâcher lorsqu'il commence à se réveiller. Ma bible est constamment posée près de moi, et ça l'emmerde de savoir que je la lis pendant qu'il est assoupit. Mais tant pis, le moindre truc que je puisse faire, c'est prier pour qu'il puisse sortir de là rapidement sans courir de risque. Parce que j'ai vraiment aucune envie de le voir mourir sous mes yeux, encore une fois. Donc voilà, comme d'habitude, j'suis assise près de lui et j'ai une main qui tient la sienne, l'autre qui tient le livre sacré. Je crois que je pourrais citer chaque passage par cœur, mais je ne le fais que pour faire peur à Tim... Ou pour prouver quelque chose à un prêtre un peu trop sûr de lui. Faut dire que je suis un peu extrémiste quand il s'agit de la religion, mais je suis incollable et personne ne pourra jamais revenir sur ça. Personne. Mais c'est la porte qui me fait revenir à la réalité, celle dans laquelle je suis entrain de serrer la main de Tim dans la mienne, dans laquelle une blonde vient d'ouvrir la porte. Je ne la connais pas, mais je suis prête à parier que c'est ''Sed'', la sœur de Tim. Parce qu'elle n'est pas en blouse blanche comme les infirmières, habillée comme si elle allait en boite – et comme si elle était une pute, accessoirement – et parce qu'elle est maquillée comme un camion volé alors qu'elle est dans un hôpital. Je lâche instantanément la main de Tim, parce que c'est pas la peine qu'elle me croit totalement amoureuse de Tim ou je sais pas quelle autre absurdité du genre. Je la regarde, je me lève doucement tout en posant ma Bible sur la table de chevet. « Bonjour. Vous.. vous voulez que je vous laisse ? » C'est ce que je demande à la blonde pendant qu'elle s'approche du lit de celui que je soupçonne comme étant son frère.

Encore un de ces moments où je n’avais qu’un envie : pousser une gueulante. Tim était à nouveau à l’hôpital. Mon dieu, que j’étais dévastée, quel désastre, je vais mourir s’il ne s’en sort pas. Pauvre Tim, on était de tout cœur avec lui dans ce moment de faiblesse. Il fallait le soutenir et montrer qu’on était là pour lui. Mais oui ! Maman pouvait se mettre son speech là où je pense. Je n’en avais absolument rien à foutre de cela. Et pourtant, j’étais là, devant cet hôpital à fumer ma clope. Je n’y étais pas vraiment de bon cœur. Ma mère m’avait obligée de venir avec elle. Sérieusement, comme si j’avais que ça a foutre que de venir voir un semi-mort dans un lit d’hôpital ! Cela me fait vraiment plus chier qu’autre chose. Monsieur le centre de l’attention, tu ne pouvais pas juste vivre de ta vie de petit malade et me donner un peu du spotlight ? Non, ça, t’en étais incapable. Tu aimes trop ça être au centre du monde, que tout se tourne autour de toi. Parfois, j’ai juste envie de débrancher les câbles et les infusions et te laisser mourir à petit feu. Seulement, je ne le ferais pas ; parce qu’au fond, malgré toute cette haine envers toi, je t’aime quand même, un peu, pas beaucoup mais je t’aime. Je terminais ma clope avant de monter dans la chambre de mon frère. Je savais qu’il dormait pour le moment. Je n’allais pas le voir quand il était réveillé. Je ne suis pas tarée, si c’est pour m’engueuler avec lui, je préférais nettement le regarder entrain de dormir. Je marchais dans les couloirs de l’hôpital, mes talons hauts résonnant dans l’ambiance glauque et vide de l’hôpital. Je n’étais pas vraiment vêtue pour venir dans un hôpital. Mini-short, talons haut, et t-shirt bien décolleté. On aurait dit que j’étais prête à sortir en boîte avec ma tenue et mon maquillage. Sauf qu’en fait, je m’habillais comme ça tout les jours. J’arrivais devant la chambre de mon frère. La porte était fermée. Mes parents n’étaient plus là, je les avais vus sortir de l’hôpital au paravent. Qui pouvait donc bien être la personne avec lui ? j’en avais aucune idée. J’ouvris la porte et tomba sur une blonde. Je ne la connaissais pas. Enfin, pas personnellement, mais je savais qui c’était. Llywelyn, la bonne sœur que mon frère voulait se taper. Oui oui, j’en savais des choses moi. Je vis sa main rapidement lâcher celle de mon frère. Ca ne servait à rien de me cacher des choses. Déjà, le fait qu’elle soit là, en disait beaucoup. Je refermais la porte derrière moi et me rendit jusqu’au lit de mon frère. Je faisais bien claquer mes talons sur le sol. Elle se leva posant sa Bible sur la table de chevet. Mon dieu, mais va falloir qu’elle se calme avec ça. J’ai presque envie de rire. « Tu sais, si tu veux te taper mon frère va falloir arrêter de jouer la bonne sœur. lui lançai-je en souriant. »

« Tu sais, si tu veux te taper mon frère va falloir arrêter de jouer la bonne sœur. » Faut croire qu'on s'est mal comprises dès l'entrée en matière. Ni bonjour, ni merde, elle attaque directement en pointant du doigt le même point de ma personnalité que son frère. Y'en a décidément pas un pour rattraper l'autre, faut croire. Mais bon, on va faire avec. N'empêche qu'elle est complètement à côté de la plaque et qu'elle se fait déjà des films alors qu'elle ne me connait même pas. Et ne me dites pas que Tim lui a parlé de moi, c'est pas du tout son genre ! Mais j'avais raison, c'est bien Sed, comme il l'appelle. Elle fait bien petite pute, elle a l'air bien chiante et je sens qu'elle et moi, on va pas être très copines. En même temps, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'elle soit un ange tombé du ciel, pour que Tim considère sa sœur comme une pute... C'est qu'il y avait véritablement de quoi. Mais je sais pas, j'ai encore foi en la race humaine et j'imagine toujours qu'il peut y avoir du bon en lui comme il peut y avoir du bon en elle. Je me rassois, elle a pas l'air d'être très gentille et comme elle n'a pas répondu à ma question, je décide de rester. Après tout, je dérange personne. J'aurai bien fuit mais j'ai pas envie de lui montrer que je suis une grosse faible. Je le suis sans aucun doute, mais je ne veux juste pas l'admettre publiquement. Je jette un regard à Tim qui dort et qui n'a jamais été aussi sage. Un visage neutre, vide de tout sourire ou de tout stress. Ca fait du bien, de savoir qu'il a l'air en paix avec lui-même quand il s'assoupit. Je lève le regard vers Sed et je réponds enfin à son affirmation. « Je n'ai pas vraiment envie de me ''taper'' ton frère. » dis-je, en faisant les guillemets avec mes doigts lorsqu'il s'agit de citer le mot « taper ». « C'est juste que... j'étais avec lui dans l'ascenseur. »

Elle me faisait rire avec sa manière d’être. Cette fille, c’était une vraie contradiction, ou du moins, c’est ce que je ressentais en la voyant. Elle avait lâché la main de mon frère, dès que j’avais franchi le pas de la porte. Je l’avais remarqué, même si elle essayait de le cacher, alors son petit « je n'ai pas vraiment envie de me ''taper'' ton frère. » elle pouvait se le mettre dans le nez. Elle pouvait dire cela à Tim, mais on ne me la faisait pas à moi. J’avais presque envie de lui rire à la figure. Ce que je fis en plus. Je n’avais pas de retenue. A quoi bon se retenir, si c’est pour cacher la vérité ? Fallait savoir être franche avec les gens et dire ce qu’on pensait d’eux. J’étais une bitch, et je le savais. Je n’avais pas peur de dire ce que je pensais à haute voix d’une personne quelconque. Grande gueule ? Oui. Chiante ? Oui. Est-ce que j’en avais quelque chose à faire ? Non. Je m’adossais contre le mur en face du lit de mon frère et de Llywelyn et croisa mes bras sous ma poitrine. La blonde s’assit à nouveau à côté de Tim. Ils feraient un beau couple n’empêche. Dommage que la miss soit une sainte-ni-touche, je l’aurais bien mise dans mon lit aussi. Mais vraiment juste histoire de bien faire rager mon frère. Je ne savais pas exactement quelle relation ces deux personnes entretenaient, mais ce dont j’étais sûre, c'était que si j’arrivais à faire quelque chose avec cette fille, je le ferais chier. Une sorte de guerre ? Ouais, si on voulait. Mon regard se posa sur la jeune fille. Elle était différente. Elle regarda mon frère entrain de dormir. Mes yeux divaguaient automatiquement sur lui. Même quand tu dors, t’arrive à être le centre de l’attention. Tu n’es pas croyable Tim ! Je ne sais pas comment tu fais. Dis-moi, comment tu fais pour que tout le monde t’aime et t’admire. Tu dois bien avoir un secret. « Ça ne sert à rien de se cacher ses propres désirs. Lui répondis-je sarcastiquement. » Cela ne servait à rien de mentir à soi-même parce que nos désirs les plus intimes ne respectaient pas notre façon de vivre. Mais, qu’est-ce que je racontais moi ? Oulà, c’était pas bien du tout là. Heureusement, que je n’étais pas comme ça, en vérité. Avec moi, c’est simple. Tu fermes ta gueule, moi je te reprends, et après tu pars en courant avec ta queue entre les jambes, ou avec… ah beh non, ça marche pas pour les filles. La jeune fille continua en me disant qu’elle avait été là dans l’ascenseur. L’ascenseur ? Ah oui, c’est vrai que Tim avait fait un malaise dans un ascenseur. Non mais qu’est-ce qu’ils foutaient dans un ascenseur aussi ? Ridicule, moi je dis. Non, mais vraiment. Ils n’avaient pas pu trouver mieux qu’un ascenseur quoi. Je roulais des yeux à cette réponse. « C’est mignon, un ascenseur, et vous faisiez quoi ? Des petits bisous comme en maternelle ? » Mon dieu, que j’étais méchante, mais j’aimais ça.

Je ne suis pas forcément à l'aise dans cet hôpital, mais il faut que je sois là. Parce que je dois soutenir Tim dans cette épreuve, l'aider. Et je le fais, même si Tim déguisé en prêtre ne me l'a pas demandé. Et puis, j'ai pas envie de le laisser tout seul, parce que j'aurai pas aimé être seule dans une chambre d'hôpital vingt quatre heures sur vingt quatre. C'est assez sinistre comme endroit et j'imagine qu'il ne doit pas vraiment apprécier d'être ici, cloîtré dans sa chambre pendant que tout le monde vit au dehors. « Ça ne sert à rien de se cacher ses propres désirs. » Faut croire que les Rosenbach sont tous des chieurs invétérés, c'est fou quand même ! Si je dis que j'ai pas envie de me ''taper'' Tim, c'est que j'en ai vraiment pas envie. Un câlin dans un ascenseur : oui, autre chose : non. J'aime bien Tim, je commence à l'apprécier. Mais je ne veux pas lui donner ce qu'il attend, c'est juste trop... flippant ? Et puis, je l'apprécie pas au point de lui faire cet ''honneur''. Non vraiment, j'ai pas envie. Je suis là parce que je suis une grosse maso qui aime bien Tim Rosenbach malgré tout ce qu'il peut me faire subir. Je suis là parce qu'il m'a montré un autre Tim Rosenbach dans l'ascenseur. Je suis là parce que je suis la seule témoin de ce qu'il s'est passé. Je suis là parce que Tim Rosenbach s'est montré faible et paniqué devant moi. Je suis là parce que mine de rien, je suis privilégiée par Tim Rosenbach. Du coup, j'ai même pas envie de répondre à la petite sœur de Tim. Si elle veut croire que je suis folle amoureuse de son frère, elle peut le croire car ça ne changera rien à ma vie. Du moins, je l'espère. Alors je me contente de rester silencieuse, quitte à la conforter dans son idée. J'ai rien à lui dire de toute façon. Le truc, c'est qu'elle est pas du genre à s'arrêter sur sa lancée, alors elle continue. « C’est mignon, un ascenseur, et vous faisiez quoi ? Des petits bisous comme en maternelle ? » Quoi ? En quoi un ascenseur c'est mignon ? Non mais cette fille est assez pathétique en fait. Elle voit des signes partout où y'en a pas. C'est fou quand même les gens comme ça... Je plisse les yeux, je sais pas vraiment quoi dire pour me défendre. Il est hors de question d'évoquer notre câlin, hors de question de parler de mon doudou et hors de question de lui dire qu'on a parlé vaguement d'elle. Alors je sais pas trop quoi répondre. Elle dit vraiment n'importe quoi alors c'est difficile de répondre quelque chose qui tienne la route. « On tentait de descendre, sauf qu'il s'est coincé au milieu de sa descente. Ca fait partie des risques liés aux ascenseurs. » dis-je. La fin avait un petit accent de sarcasme que j'aimais bien. J'ai même pas envie de rectifier ça. Ce serais pas du tout mon comportement si mon frère était à l'hôpital. C'est fou, comme relation...

Parfois, je me demandais ce que je foutais à aller à l’hôpital et regarder mon frère dormir. C’était un quelconque mystère au quel, j’avais au fond de moi une réponse. Même si Tim était le mec le plus chiant qu’il existe, même si je le détestais d’être le centre de l’attention de maman, même si parfois, j’espérais qu’il crève, au fond de moi, je ne pourrais pas vivre sans lui. C’est normal qu’entre frère et sœur de se faire chier, et que même si nous, c’était tout le temps, ça ne me dérangeait pas tant que ça. Ma vie serait bien plus monotone si Tim n’existait pas. J’étais toujours adossée contre le mur en regardant la jeune fille. Elle était…je ne sais pas comment la décrire…différente. Je me demandais pourquoi mon frère s’intéressait autant à elle. Outre le fait qu’elle soit une accro à la religion, et ça personne ne pourrait le nier, parce qu’avec sa Bible-là, il n’y avait pas d’autres possibilités. Etrange, tout de même, de s’attacher à quelque chose qui n’existe pas en tant que matière. C’est juste dans la tête, et moi je dis, qu’il faut franchement être cinglé pour croire en un truc aussi stupide et débile qu’en l’existence d’un Dieu. Ça me dépassait cette mentalité. Je roulais des yeux lorsqu’elle m’expliqua le problème avec l’ascenseur. En effet, c’était un risque qu’un ascenseur bloque lors de sa descente, ou même lors de sa montée. Seulement, la possibilité que cela arrive au bon moment n’était jamais exacte. Il devait toujours se passer quelque chose puis l’ascenseur qui se bloque pile à ce moment-là. Je me demandais bien ce qu’ils pouvaient faire dans cet ascenseur. Cela m’intriguait un peu. Je m’avançais un peu et pris le livre sacrée qui se trouvait sur la table de chevet de mon frère puis retournais m’adosser contre le mur. J’ouvris le livre à une page quelconque et commençais à lire. Ce n’était vraiment pas intéressant, ça parlait de choses et de gens, et mon dieu, comment on pouvait passer son temps à lire ce bouquin. Encore bouquin, ce n’est pas le mot je crois pour décrire cette chose. « Dis-moi, pourquoi tu lis ce truc ? Y a quoi d’intéressant dedans ? En plus, c’est énorme. C’est tout sauf une lecture légère ce bouquin. Tu te le trimbales partout, ça doit être lourd à porter. Y a pas une version de poche ou quoi ? Quoique, la version de poche serait encore plus énorme. » En soit, je n’avais pas d’idée de conversation. Je voulais juste lui faire chier, parce que si je lui faisais chier, je pouvais aussi faire chier Tim. Donc en fin de compte, je faisais d’une pierre deux coups.

Je ne suis pas vraiment à l'aise. D'une part, parce que j'ai vraiment du mal avec les hôpitaux, je sais pas trop pourquoi, mais je m'y sens pas à ma place. D'autre part, parce que je suis au chevet de Tim, ce qui peut paraître bizarre, aussi bien pour moi que pour n'importe qui. Et enfin, parce que Sedlecina est là, et qu'elle a l'air encore plus machiavélique que son frère. Et je sais pas, j'me sens bizarre lorsque j'suis dans la même pièce qu'elle. Parce que quand elle pose son regard sur moi, c'est un regard qui est tout sauf gentil et qu'elle se fout de ma gueule, ça se voit. Et je sais pas tellement où me mettre, parce que je suis pas censée être ici. Je me sens mal, parce que j'me doute qu'elle s'imaginer des tas de trucs totalement faux et j'ai pas tellement besoin de ça. Je pense que Tim n'a pas non plus besoin de ça, maintenant. Alors limite, si elle pouvait partir, je serai bien contente et je pense que Tim ne s'en porterait pas plus mal. Et c'est pile lorsque je pense ça qu'elle attrape ma bible et qu'elle va se remettre le dos au mur tout en feuilletant les pages. Je ferme les yeux, faut pas que je m'énerve, faut pas que je pleure. C'est pas facile de se contrôler. Vraiment pas facile ! « Dis-moi, pourquoi tu lis ce truc ? Y a quoi d’intéressant dedans ? En plus, c’est énorme. C’est tout sauf une lecture légère ce bouquin. Tu te le trimbales partout, ça doit être lourd à porter. Y a pas une version de poche ou quoi ? Quoique, la version de poche serait encore plus énorme. » Une version de poche. Elle venait vraiment de me demander ça, à moi ? En plus de ça, elle critiquait ouvertement la bible, et tout ce qu'elle pouvait contenir. Je sais pas, un minimum de respect pour moi et ma religion quoi... On dirait son frère, et j'aime pas vraiment ça. « Chacun y voit ce qu'il veut. Disons que pour moi, c'est assez indispensable. Et que pour toi, c'est le pire livre au monde. C'est un objet de culte, voilà. Je crois en Dieu et je lis la Bible, je vois pas ce qu'il y a de mal à ça. » Qu'elle me trouve un seul truc qui prouve que je devrai pas croire en Dieu... Je fais rien de mal en lisant ma Bible dans mon coin, je suis pas responsable des guerres de religion passées. En plus de ça, je vis ma vie de façon plutôt saine, je pense. Enfin, ma semaine de décoinçage a été une parenthèse dans cette vie saine sans alcool. Même si j'avais quelques souvenirs de cette semaine (genre mon tatouage et mes piercings), je n'en étais pas moins la même qu'avant cette semaine. Enfin bref, tout ça pour dire que je n'aimais pas spécialement cette fille et qu'elle ne commençait pas très fort puisqu'elle baissait à chaque seconde dans mon estime. « Je sais pas... T'as jamais cru au Père Noël ? Ca revient un peu au même, sauf que c'est plus fort. »

Je feuilletais le livre. Oui, beh quoi? Appelons cette chose parce que c'est parce que bon, c'est un livre après tout, y a des mots l'un à la suite des autres, et des paragraphes et des chapitres. Cependant, cela ne faisait pas de lui un livre intéressent. Au contraire, plus je "lisais", plus j'avais envie de le brûler. Sacrilège, brûler le livre de Dieu. j'en avais absolument rien à foutre. Dieu n'existait pas. C'était juste une manipulation de Rome pour contrôler le monde entier. Rien de plus et rien de moins. Maison, je n'y pouvais rien, si il y avait des gens assez stupide pour se voiler la face et se faire avoir par leurs débilités extrêmes. C'était quelque chose que je ne comprenais point, mais de toute façon, il y avait des gens cons et d'autres pas. Je reposais le livre sur la table de chevet et observais la jeune fille de la tête aux pied. Elle était jolie, il n'y avait pas de doute. Elle portait un pull un peu large et un pantalon couleur corail. Ca lui allait bien en fait. Couverte, certes, mais je n'en attendais pas moins de miss bonne soeur. Ca m'aurait plus fait rire qu'autre chose de la voir habillée comme moi. Je pouvais toujours espérer qu'un jour. Non c'st bon, c'est impossible. Je pose un regard sur mon frère couché sur ce lit d'hôpital. Je ne comprendrais jamais pourquoi ma mère s'intéressait tant à lui, et qu'elle lui prête tant d'attention. On était pareil. J'étais aussi intelligente que lui, j'étais belle - ne soyons pas aveugle, c'est vrai.- et au moins, je ne risquais pas de crever un jour dans dix ans. Je le détestais au plus profond de mon âme. certains personnes ne pourraient pas comprendre. un frère, on est obligé de l'aimer parce que c'est la famille, vous avez le même sang. Seulement, avec Tim, parfois, je me demandais si on avait vraiment le sang. Sale chieur. Pourquoi j'étais ici au fond? Pourquoi est-ce que j'allais le voir à l'hôpital si je détestais cette endroit? Il y avait des questions auxquelles personne ne pourrait répondre, ni même moi. Llywelyn me demanda si j'avais cru au père Noel. Oh non, ne me dite qu'elle y a cru? Non, je n'y avais jamais cru. Les contes de fées et les histoire pour enfant, cela n'existe pas. C'était comme Dieu, une invention ridicule pour faire rêver le bébés. « Non, désolé. Les contes de fées et tout ça, c'est pas mon truc! Mais bon, si tu aimes vivre dans ton monde remplie d'illusions, faudra pas que tu viennes pleurer quand tu te rendras compte que c'est que du n'importe quoi! »

Je ne sais même pas pourquoi je lui parlais à cette fille. Trop butée pour revenir sur ses convictions, tout comme moi d'ailleurs. Mes convictions religieuses m'avaient été inculquées dès mon plus jeune âge et on peut dire que je n'avais jamais voulu m'en défaire. En fait, on ne m'avait jamais reproché d'être religieuse avant de rencontrer Tim (et Sed). Personne ne m'avait fait chier, j'avais vécu ma vie d'une façon convenable et personne mais alors personne ne pouvait dire le contraire. Alors je sais pas, les rencontrer tous les deux et les écouter me balancer à la figure que Dieu n'était que foutaises, ça avait le don de m'énerver. Parce que ni eux, ni moi n'en savions rien. Et si un jour les portes du Paradis me sont ouvertes, bah j'leur rirais bien à la gueule. Fin bref. Je n'avais pas tenté de les convertir. Parce que c'était peine perdue, parce qu'ils étaient hermétiques et parce qu'ils n'en avaient rien à foutre de la religion. Peut-être simplement parce qu'ils étaient trop réalistes, trop matérialistes ou encore trop terre à terre. Je crois en l'homme et je crois en Dieu, je suis optimiste et pas du genre aigrie. Je suis le contraire d'eux deux en fait, et c'est sans doute ce qui les énerve au plus au point. Enfin bref, elle a jamais cru au père Noël apparemment et je sais pas pourquoi, mais ça m'étonne même pas. Les Rosenbach ne sont pas normaux, tous les enfants croient au père Noël, mais pas les Rosenbach. J'y crois pas quoi. On va dire qu'on s'en fout et que c'est pas grave. Après tout, les Rosenbach font ce qu'ils veulent et sont ce qu'ils sont. Elle me dit que je vis dans un monde bercé d'illusion. Mais c'est faux ! C'est fou comme elle a des à prioris et comme elle croit tout savoir ! Y'a des mystères, des tas de choses qu'on ne peut pas s'expliquer. Alors voilà, pourquoi Dieu n'existerait pas ? Alors je pousse un ptit soupir et c'est tout. « Laisse-moi dans mon monde remplit d'illusion dans ce cas. » dis-je tout en prenant la Bible pour la poser sur mes genoux et mettre mes deux mains dessus. Comme pour la laver, comme pour enlever les marques de Sed avait pu laisser dessus. J'ai pas envie de lui parler plus longtemps, et j'ai comme une envie de sortir de la pièce. « J'vais... aller me chercher un café. A plus tard. » dis-je tout en me levant de mon siège et de lancer un sourire forcé à Sed.

Cette situation me faisait tellement rire. Cette fille, c'était un cas. Il n'y avait rien pour décrire du mieux cette situation que par pathétique. C'était tellement ridicule. Je voulais presque lui rire à la figure. Comment elle m'avait arrachée son livre à la con. C'était comme si elle voulait le purifier de mon contact. Ridicule. Comme si ce livre n'était pas déjà souillé par des centaines de milliers de conneries qui étaient écrites à l'intérieur. Je ne comprenais vraiment pas comment on pouvait être si aveuglé par cette religion. C'est juste pour nous faire croire en un meilleur monde. Il en existe pas. Ce monde, c'est de la pure foutaise, et cela depuis la nuit des temps. Des guerres et encore des guerres, et pourquoi? A cause de cette soi-disant religion qui se pensait être au-dessus de tout le monde. Cependant, Llywelyn semblait être submerger par sa religion. Je me demandais si cela lui était bénéfique. Non parce que, personnellement, c'était malsain d'être aussi accroc à ça. Enfin, de toute façon, je ne la comprendrais jamais, et ce n'était pas du tout dans mes plans de comprendre cette fille un jour. Elle se lève. Quoi déjà? Ce n'est pas possible. C'est trop triste. Je l'aime bien. C'est divertissent d'être en sa compagnie. Vraiment. Ca sonne tellement faux ce que je viens de dire. Etre en sa compagnie? Si seulement, je pouvais ne pas l'être. Si seulement, je ne pouvais pas être dans cette pièce, à devoir veiller sur mon frère pendant que ma mère s'amuse à faire je ne sais quelle autre activité. Ca m'énervait de plus belle, être forcé çà faire semblant de la soutenir alors lui comme moi, savons que je n'en ai rien à foutre. Ca me mets hors de moi. J'en ai marre de devoir faire semblant. Je regarde Tim. Il semble se réveiller. Faut mieux que je ne sois pas ici. Quoique. Mon regard se pose rapidement sur Llywelyn qui me sourit - de manière forcée bien sûre. J'ai envie de jouer. Pute? Salope? Moi? Non absolument pas. Je m'approche de Lly, gardant toujours un certain oeil sur mon frère. « C'est dommage que tu veuilles déjà partir. » lui dis-je sur un ton ironique. J'avance encore et la repousse sur son siège, posant lentement mes lèvres sur les siennes. Parfait. Exactement ce que je voulais. Mon dieu, comment je m'aime.

J'ai un putain de mal de crâne. Mais je laisse passer. Honnêtement, quand je dors, je peux tout laisser passer. Tant que j'ai un peu de morphine dans le bras. On ne peut pas dire que l'hôpital ne m'a pas accueilli depuis longtemps, puisque j'y retourne souvent pour mes contrôles. Mais là, c'est un peu un cas exceptionnel. Un putain de cas exceptionnel, puisque je suis resté coincé dans un ascenseur avec une bonne sœur. On est d'accord qu'en temps normal, j'en aurais profité pour la rendre aussi chaste que ma sœur. C'est à dire la faire devenir une trainée quoi. Mais la situation était complètement différente puisque la bonne sœur en question, c'était Llywelyn. Et, oui, ça change beaucoup de choses, croyez le. Bref, en réalité, vu que je suis actuellement en train de comater légèrement à cause de mes médicaments, je ne pense pas à tout ça. Je suis plutôt en train de rêver de bisounours qui sautent dans les prés pour finalement s'entretuer à coups de sextoys. C'est très divertissant jusqu'à qu'un des bisounours (le seul noir d'ailleurs) sorte quelque chose comme : « Des petits bisous comme en maternelle ? » et continue de disséquer le roi nounours. Un autre, tout blanc, lui rétorque alors des choses par rapport au père noël... C'est peut-être une des raisons pour laquelle je ne ressens pas le besoin de me droguer. Dès qu'on m'endort, c'est tout comme. Au final, mon capital sommeil doit avoir atteint un point plafond, puisque j'ai l'impression de me réveiller. Sauf que j'aimerais bien continuer à dormir. J'étais au bord de rejet ou bien ? J'ai le droit de dormir comme une loque dans mon lit autant que je le souhaite ! Malheureusement, mon corps a décidé de se rebeller face à mon divin et puissant cerveau et mes yeux s'ouvrent doucement d'eux-même. Clignant plusieurs fois pour rendre ma vision moins flou. J'entends quelque chose au loin, et je remarque que la voix du bisounours noir ressemblait étrangement à celle de ma putain de sœur, qui est dans la même putain de pièce que moi. Oui, j'aime dire putain ! « C'est dommage que tu veuilles déjà partir. » Je recligne des yeux. Elle parle à qui celle-là ? Je dérive lentement mon regard, j'ai l'impression que je vais me rendormir à n'importe quel instant... Jusqu'à ce que je vois qu'il s'agit de Llywelyn, la bible entre les mains. Elle devait être encore en train de me lire des passages. Elle doit croire que ça va me faire vivre plus longtemps. En tout cas, parfois ça perturbe plus mon sommeil qu'autre chose. Puis il se passe un truc un peu étrange. Beaucoup en fait. Ça va trop vite pour mon cerveau embrumé. Du genre Sed qui pousse Llywelyn sur son fauteuil et qui l'embrasse. Ouais, rien que ça. Je lève lentement ma main à mes yeux pour les frotter et tenter de me réveiller complètement. Elles se foutent de ma gueule là ? C'est une grosse blague ou quoi ? D'un côté, ça expliquerait pourquoi Llywelyn résiste (tant bien que mal je le sais) à mes charmes. C'est une lesbienne. Sale pussyeater, elle aurait pu me le dire avant ! Quoi que j'en avais déjà avancé l'hypothèse, et elle l'avait réfuté avec hargne. Autre possibilité, ma sœur est en train de la violer. Ce qui est beaucoup plus probable. Et d'un côté, je vais surement la tuer puisque je viens de réaliser qu'elle lui a pris son premier baiser et que c'était à moi qu'il revenait, carrément de droit ! Même si j'avais dû la droguer pour ça, quelle grosse pétasse. J'avale ma salive et je finis par lancer un difficile « Ça va je dérange pas ? » à moitié endormi, et sans doute un peu plus énervé qu'il n'aurait dû être.

J'ai très envie de fuir cette pièce, parce que je n'y suis absolument plus à ma place. J'aurai laisser Sed avec son frère dès qu'elle était rentrée si celle-ci avait daigné répondre à ma question. Mais non, elle n'avait rien dit et était restée de glace face à mon interrogation et s'était contentée de l'ignorer. Cette fille n'en faisait définitivement qu'à sa tête et ça avait le don de m'agacer, surtout maintenant. Alors j'ai envie de sortir de la pièce, de les laisser régler leurs comptes sans que je sois prise entre deux feux. Mais non, il avait fallut qu'elle s'approche de moi et me fasse légèrement reculer. « C'est dommage que tu veuilles déjà partir. » J'ai rapidement une main sur le dossier de la chaise, l'autre pend naturellement près de ma hanche et c'est ainsi, dans une position pour le moins inconfortable, que les lèvres de Sedlecina se posent sur les miennes. Et mon dieu que c'est bizarre. Pourquoi fait-elle ça ? A quoi ça sert ? Surtout après notre discussion assez mouvementée, bien que complètement inutile et sans le moindre intérêt. C'est se prendre la tête pour se prendre la tête, rien de plus ! En bref, je ne vois pas où elle veut en venir et comment une telle chose peut bien se produire. Depuis quand on embrasse les gens qu'on a vu une fois, dix minutes ? Autant dire que je suis super honteuse, parce que j'viens d'embrasser la sœur de Tim, parce qu'elle est une tepu et rien de plus, parce qu'elle est une fille, parce qu'elle est tout sauf croyante, parce que mon premier baiser n'est vraiment pas aussi romantique que je l'avais espéré et parce que t'es quand même dans le lieu le moins emprunt à ce genre de choses ! J'ai beau tenter de la repousser, le résultat n'est malheureusement pas probant. Et puis, pour achever le ridicule qui m'accables, j'entends la voix que je saurais reconnaître parmi des milliers d'autres, celle de Tim. « Ça va je dérange pas ? » Bien sûr que si, il dérange ! Il pouvait se réveiller à n'importe quel moment, mais pas à celui-ci ! Je tente de me rasseoir sur mon siège, totalement et irrémédiablement décontenancée par la situation. Ca a été beaucoup trop rapide et beaucoup trop imprévisible pour moi... Et je ne sais plus du tout où j'en suis. J'ai cette mine de gamine perdue dans les bois, entre les pleurs et la peur, mêlé à de la fierté bafouée mais toujours belle et bien présente, qui tente de s'affirmer. Je ne sais absolument pas quoi répondre à Tim, je ne sais pas quoi lui dire pour arranger les choses et je sais pas du tout quoi faire. Alors je reste sans vie sur ma chaise, tentant de comprendre ce qui a bien pu se passer. T'attends une réponse de la part de Sed à Tim, sans doute la plus sarcastique possible et tu fermes ta gueule. Parce que tout ce que tu peux faire maintenant, c'est soit rester là et attendre qu'ils s’entre tuent devant tes yeux pour pouvoir tenter d'obtenir pour eux le salut de leur âme sur leur lit de mort ou partir en courant en pleurant pour aller tout raconter à un prêtre qualifié qui me donnera des centaines de « je te salue Marie » pour le pêcher que je viens de commettre sans même le vouloir... Quelle vie de chien.

Fière. Oui, c'était la moindre des choses de ce que j'étais en ce moment. J'avais réussi à faire ce que je voulais au mieux, énerver Tim. Et pour cela, il ne m'avait fallu qu'une seule petite chose : embrasser Llywelyn devant ses yeux. Magnifique le réveil, vous ne trouvez pas. Qu'est-ce que je m'aimais en ce moment-même? Ca devait bien être son premier baiser. Pour une fois, j'avais vaincu sur Tim. Non, parce que je doutais fortement que lui et la jeune blonde s'étaient déjà embrassé. Un - zéro pour moi. Faut croire qu'un jour ça arriverai. Tu ne seras pas toujours le meilleur Tim, cela je peux t'assurer. Il y a un moment où je le surpasserai. Mon frère avait beau être le chouchou de maman, le centre de l'attention. Il avait beau être à toutes les discussions de tables, il y avait un moment, où je savais que je serais meilleure que lui. Je ne suis pas une Rosenbach pour rien. Il y toujours eu cette rivalité entre lui et toi. Cette guerre, et c'est toujours lui qui gagnait. Jusqu'à maintenant. Je reculais doucement de la jeune blonde assise sur son siège qui semblait avoir honte de ce qu'il venait de se passer. Parfait, au moins, elle fermerait sa voix de bonne soeur pour un petit moment. Je me tourne sur mes talons pour me retrouver face à mon frère que j'adore tant. Notée le ton ironique de cette phrase. Lui, moi, dans une même pièce. J'ai déjà hâte de voir quelles sortes de répliques vont sortir entre nous. je plaindrais presque la pauvre Llywelyn, prise dans une des nombreux clashs Timcanpy et Sedlecina Rosenbach. Comme c'est merveilleux. Jouissif presque. Presque, oui parce que moi, c'est une habitude. Elle, je ne voulais même pas savoir comment elle devait se sentir horriblement gêner face à cette situation. Cependant, elle devrait se sentir honoré d'avoir échanger un baiser avec moi. Mais tout ceci est surement une autre histoire. Un sourire s'affiche sur mes lèvres alors mon regard croise celui de mon frère. « Bien sûre que tu déranges. Ca ne voit pas que nous sommes occupées? » lui lançais-je avec ma voix aiguë. Je m'assis sur le lit à ses côtés. « Mais passons, cela. Comment te sens-tu? Tu n'as pas trop mal à la tête? Au coeur? Maman s'excuse de ne pas être là, elle avait autre chose à faire malheureusement. » J'avais dit tout cela sur le ton le plus faux qu'il puisse exister. Comme si j'en avais quelque chose à foutre si il allait bien ou bien? C'était vraiment la moins de mes pré-occupations. Cependant, il fallait être gentil et adorable lorsque votre frère se trouvait à l'hôpital, agonisant dans son lit. J'avais complètement laissé Llywelyn de côté, la laissant se morfondre dans son coin. Dommage, cette fille semblait pourtant si...si comment dire...si douce, belle, attirante et gentille comme un petit chiot sans défense. Je me tourne doucement vers elle. « Tu ne dis pas bonjour à Tim? » En l'espace de quelques minutes, j'étais passée de la fille horrible, à celle qui s’inquiétait réellement pour son frère. Pathétique tout ça.

Llywelyn se tait, bien entendu. Qu'est-ce qu'elle pourrait dire de toute façon. Du coup, c'est naturellement Sed qui prend la parole. Elle avait son putain de sourire cynique, le même que je dois avoir sans doute. Et avant le choc des titans, j'ai une pensée pour nos parents. Et dire qu'ils sont totalement normaux, sans parler de nos grands-parents qui rentrent tout à fait dans des cases. La question peut se poser d'où vient notre évident problème de caractères, vu que nous avons eu une éducation encadrée, et un cadre familial aimant. Je pense que c'est à cause de moi que Sed est comme elle est (c'est à dire une petite prostituée hystérique) et quant à moi... C'était sans doute mon caractère, ou j'ai peut-être regardé trop de films de guerre pendant ma petite enfance. A méditer. « Bien sûre que tu déranges. Ca ne voit pas que nous sommes occupées? » Je réplique par une imitation de son sourire de prostipute. Et je dois avouer que même sans me voir, je trouve mon imitation parfaite. « Réfléchis un peu Sedlecina. T'as juste à aller faire ça ailleurs que dans ma chambre. » Logique. Je lance juste une connotation sur le fait qu'elle ait besoin de réfléchir + son prénom entier, aussi moche que le mien. J'adore faire ça, c'est juste pour lui rappeler que je suis plus intelligent qu'elle. Je suis sûr qu'elle le sait, et c'est parfait. C'est pas de ma faute, les tests le prouvent. Je sais pas non plus comment deux parents aussi normaux que les notre ont pu faire naître des "génie" (entre guillemets, le cas de Sed est largement à reprouver) dans notre genre. Mais il faut avouer que cette blondasse exubérante est très loin d'attendre ma perfection intellectuelle. Elle a encore des efforts à faire la gamine. Elle vient s'assoir à côté de moi, comme si c'était naturel. J'aurais bien donné un coup de pied pour la faire dégager, mais j'en ai pas vraiment la force, me réveillant progressivement. « Mais passons, cela. Comment te sens-tu? Tu n'as pas trop mal à la tête? Au coeur? Maman s'excuse de ne pas être là, elle avait autre chose à faire malheureusement. » C'est ça ouais. Malheureusement. Si elle avait pu ne pas venir aussi, ça aurait été parfait. Et Llywelyn aurait pu s'abstenir aussi du coup. Elle peut trouver un autre lieu pour embrasser ma sœur que ma chambre d'hôpital sérieusement. Je lui lance un regard qui doit être à la fois interrogateur et rancunier. Elle le prendra comme elle voudra. « Ça allait bien jusqu'à ce que je te vois. Sérieux j'ai comme un haut le cœur là, t'as pas dû mettre assez de fond de teint ce matin. » Ça, c'est les Rosenbach, tout dans l'amour et l'amitié. Mais d'un côté, heureusement que nous sommes comme ça, une famille normale doit vraiment être chiante au possible. Je ne m'occupe même pas de donner un ton amical à mes phrases, elles sortent avec dédain et je ne vois même pas pourquoi je chercherais à les rendre « gentilles ». Inutiles, c'est bien des mièvreries de Sed ça. « Tu ne dis pas bonjour à Tim? » Elle se fout de ma gueule là ? D'un côté, je vois même pas pourquoi je me pose la question, puisque oui, elle se fout de ma gueule. Je fronce des sourcils et regarde Llywelyn qui s'est écrasée dans son fauteuil, avant de lâcher un soupir. Elle aurait mieux fait de partir après que je les ai vu, sérieusement. Ça me dégoûte. Autant, de la part de Sed, je suis habitué, mais Llywelyn... Si elle n'avait pas été d'accord, elle aurait au moins pu se défendre. Le fait qu'elle reste gênée sur son siège montre bien que ça n'était pas pour lui déplaire. Qu'elle me salue ou pas, j'en ai rien à foutre là.

« Bien sûre que tu déranges. Ca ne voit pas que nous sommes occupées? » Il fallait évidemment qu'elle dise ça, le contraire aurait été étonnant. J'ai vraiment la honte de ma vie, je suis presque sûre d'être aussi rouge qu'une tomate, là, maintenant. Embrasser Sed n'a jamais été quelque chose à quoi j'aurai pensé, quelque chose que j'aurai fait avec plaisir. Non là, elle m'a arraché mon premier baiser et j'lui en suis pas du tout reconnaissante. « Réfléchis un peu Sedlecina. T'as juste à aller faire ça ailleurs que dans ma chambre. » Elle avait juste qu'à pas faire ça, oui. Moi j'en avais pas envie et elle a fait ça juste pour faire chier son frère, c'est presque évident pour moi. Je déteste cette fille, c'est décidé... Beaucoup plus que je ne détestais son frère avant. Elle est vraiment pas le genre de personnes que j'apprécie. Rien que le fait qu'elle ai une sorte de haine inconditionnelle pour son propre frère m'effraie. Parce que si mon frère était à l'hôpital pour les mêmes raisons que Tim (ou pour n'importe quelle raison d'ailleurs), je serai la première à être à son chevet et je pleurerai certainement toutes les larmes de mon corps pendant plusieurs jours. Comment ne pas avoir d'esprit de famille à ce point ? Je n'arrive pas à comprendre ça et je crois que je ne le comprendrais jamais. Pour moi, ma famille et mon frère sont quelque chose de sacré que l'on ne peut pas m'enlever sans que je sois effondrée. Et eux, ils ont l'air de se détester et de n'avoir rien à faire l'un de l'autre... Je ne comprends vraiment pas comment cela est possible. Néanmoins, je n'ai rien à leur dire à ce sujet, ils sont grands et je n'ai pas le pouvoir de le leur rappeler. C'est le regard de Tim qui me fait sortir de mes pensées, je le regarde, il me regarde, bref, on se regarde. Si seulement je pouvais lui faire comprendre que c'était pas voulu juste avec le regard... C'est le message que je tente de faire passer sans que ce soit vraiment un succès. Il a l'air à la fois choqué et également déçu et fait naître en moi une pointe de culpabilité – alors que j'y suis vraiment pour rien. « Ça allait bien jusqu'à ce que je te vois. Sérieux j'ai comme un haut le cœur là, t'as pas dû mettre assez de fond de teint ce matin. » J'ai pas écouté ce que Sed avait dit, mais ça ne devait pas être très intéressant, alors peu importe. Néanmoins, la réponse de Tim est vraiment méchante. Même à moi, il ne m'a jamais dit ça et pourtant, des vacheries, il a pas lésiné dessus depuis qu'on se connaît. Et puis paf, quand je pensais m'être faites oubliée, Sed pose le regard sur moi et me lance : « Tu ne dis pas bonjour à Tim? » Je suis partagée là, je sais absolument pas quoi répondre à ça et je dois sûrement devenir encore plus rouge qu'avant. Mon regard rencontre le sol de l'hôpital, puis je lève les yeux vers Sed pour enfin répondre. « On s'est déjà vus ce matin. » J'aurai peut-être pas du dire ça, mais au moins, j'ai répondu quelque chose et je ne me suis pas écrasée comme une merde. C'est déjà ça.

« Réfléchis un peu Sedlecina. T'as juste à aller faire ça ailleurs que dans ma chambre. » Sa chambre. J'ai presque envie de rire. Je ne savais pas que monsieur vivait dans un hôpital. Triste, si c'était vrai. Mais d'un côté, ça ne me choque même plus qu'il dise ça. Il se croit le meilleur partout. Non, désolée, Tim, tu ne peux pas toujours être le meilleur. Il y a un moment où il faudrait que tu portes vaincu, et cette fois-ci, je semblais avoir vaincu sur lui. Fallait bien que ça arrive un jour. Il me sourit avec ce putain de sourire qui veut dire qu'il se fout de ma gueule. Qu'est-ce qu'il m'énerve celui-là! « A ce que je sache, y a pas écrit ton nom dans la chambre. » J'insistais sur le ton, pour lui montrer que tout ne lui appartenait pas. Il pouvait avoir maman, papa, la famille, tout, mais non, ça il l'aurait pas. J'en avais marre qu'il se prenne pour le roi du monde. Il n'est pas le seul à être monsieur "génie". Parfois, je me demandais comment ça se faisait qu'on soit du même sang, de la famille. On était tellement…différent en étant si semblable. Non, faut que je me reprenne. Moi ressembler à mon frère? Jamais. Faut pas rêver. Je suis moi dans toute ma splendeur et ma perfection. « Ça allait bien jusqu'à ce que je te vois. Sérieux j'ai comme un haut le cœur là, t'as pas dû mettre assez de fond de teint ce matin. » Je laisse échapper un petit soupire. Qu'est-ce qu'il peut être chiant. Puis mon fond de teint, il l'aime bien. Sinon, il serait pas entrain de faire une remarque dessus. Je roule mes yeux. « Tu peux retourner dormir aussi si t'as pas envie de me voir.» Je lui lance. Sérieusement, ca lui sert à quoi de toute façon de savoir combien de couche de fond de teint, j'ai mis pas. Personnellement, je me trouve ravissante, comme toujours. Après tout, les mecs m'adorent et ne font que courir après moi. Je regarde mon frère. J'ai même pas envie d'être ici. Ca me dégoute et j'ai horreur de cet endroit. Ca put la mort et le malade. Eurk. Dégoûtant. Mais, j'entends encore les paroles de ma mère dans ma tête : « il faut que tu reste là pour veiller sur lui. » C'est bon son petit chien-chien de la blonde religieuse était là à lui tenir la main et à lui lire sa foutu bible. D'ailleurs, elle ose enfin montrer un signe de vie après que je l'ai embrassé. C'est pas trop tôt. Je pensais qu'elle morte sur le coup. Ca aurait quand même était une belle mort : finit embrasser par moi. « On s'est déjà vus ce matin. » Ouais, ça j'aurais dû m'en douter. Elle passait sa vie au près de mon frère quoi. Surement. Elle n'a donc vraiment pas de vie cette fille. Accroc à la religion, accroc à mon frère aussi. Elle a vraiment raté sa vie. Faut vraiment être tombé bas, pour en arriver à ça. J'ai presque envie de la plaindre. Non même pas. La plaindre, avoir pitié d'elle, c'est pas trop mon truc ça. C'est juste dommage qu'elle soit si enfermée sur elle. « En fait, tu passes ta vie avec mon frère. T'as rien de mieux à faire ? » lui demandai-je sèchement. Rester dans un hôpital à attendre qu'un mec se réveille. Woah, faut vraiment avoir un problème moi je dis. Déjà, que juste maintenant, ça me faisait chier. je veux pas savoir comment je deviendrai si je devais rester une journée entière dans cet endroit.

« A ce que je sache, y a pas écrit ton nom dans la chambre. » J'hausse un sourcil. Heu, peut-être que si ? Pas techniquement dans la chambre, mais c'est un peu tout comme. « Y a mon nom sur la porte bouffonne. » Véridique, en plus. J'ai l'habitude de sortir pas mal de mensonges un peu loufoques, mais pour une fois elle peut aller vérifier. Le dossier qui est accrochée sur la porte et qui retrace mon état de santé actuel pour les médecins qui passent par là porte bien mon nom en haut, à gauche. Je sais pas s'ils font ça dans les autres hôpitaux, mais ça ne m'a jamais dérangé puisqu'on est dans le secteur cardiologique, le meilleur de Paris d'ailleurs, et que généralement une chambre occupée ici ne l'est pas que pour une journée. Et de toute façon, c'est presque si je pouvais avoir ma propre chambre. J'ai d'ailleurs toujours été dans la même depuis mes neuf ans, et j'ai le droit de la considérer comme mienne du même fait. Qu'elle soit d'accord ou pas. Je pourrais même laisser des affaires dans la penderie tiens. Vu qu'il y a un grand nombre de chambres prévues dans cet hôpital réputé, ils ne risquent pas d'être en manque de places... Et je suis presque sûr que je pourrais convaincre le docteur Luke de ne donner cette chambre qu'à mon extraordinaire personne. J'y songerais. « Tu peux retourner dormir aussi si t'as pas envie de me voir.» Elle est sérieuse là ? Elle va me faire péter un câble cette fille. Quoi que non, ça lui ferait trop plaisir. Alors je réponds juste d'un ton calme « Ou tu peux ta casser d'ici aussi. ». C'est fou cet amour entre nous, moi même j'en suis étonné. Llywelyn semble à ce moment sortir de son profond mutisme puisqu'elle répond qu'« On s'est déjà vus ce matin. ». Super la réplique. Qu'elle retourne sur son siège ça vaut mieux. Même si c'est vrai, puisqu'elle reste là les trois quart du temps. Je cherche pas vraiment à comprendre, ça ne me dérange pas. Au contraire même, ça me fait de la compagnie. « En fait, tu passes ta vie avec mon frère. T'as rien de mieux à faire ? ». Oh bah, Sed a presque l'air énervée. Elle doit être jalouse que quelqu'un occupe mon temps, elle m'aime trop pour ça mon adorable sœur. Quelle possessivité cette fille... Je lui suis pas réservé ! Lol. Elle est sur les nefs ces derniers jours ou quoi ? Ah, bah oui. Naturellement, vu que je suis à l'hôpital. Que suis-je bête. « Tu nous fais une crise d'existentialisme là ? C'pas parce que t'es en manque d'attention qu'il faut devenir aigrie ma belle. » Je sors les deux derniers mots sur un ton qui montre mon ironie. Je jette un coup d'œil au bouton sur le téléphone qui sert à appeler les infirmières. Cette situation devient bien de trop étrange, et j'ai clairement envie d'appuyer dessus pour les faire sortir, prétextant un besoin quelconque. Sauf que là, sur le moment, j'ai aussi envie de voir la réaction qu'aura Llywelyn. C'est vrai, elle n'a rien de mieux à faire en fait ?

« A ce que je sache, y a pas écrit ton nom dans la chambre. » Non, juste sur la porte et au pied du lit, sur une espèce de plaque métallique amovible où les infirmières notaient les quantités de médicaments et ce genre de renseignements (tout comme sur la porte, d'ailleurs... ça doit les amuser de réécrire). J'avais regardé brièvement, parce que la curiosité est sans doute l'un de mes pires défauts. Enfin bref, il y avait son nom dans et hors de la chambre. Tim lui fit remarquer d'ailleurs qu'elle avait tort. « Y a mon nom sur la porte bouffonne. » Il n'est pas aussi méchant que ça avec moi, je pense avoir de la chance, pour une fois. Je n'en rajoute pas, parce que je n'ai pas du tout envie de me mêler à cette conversation qui n'a aucun sens et qui ne me concerne pas. Et j'aimerai d'ailleurs qu'elle continue à ne pas me concerner, alors je me tais. Et bien vite, Sed ré-attaque son frère. C'est un éternel recommencement, toujours entrain de s'envoyer les pires merdes à la figure. Je ne comprend vraiment pas ce genre de comportement et de relation familiale. C'est tellement différent entre mon frère et moi... Mais peut-être que c'est également la religion qui nous rapproche. Comme il est prêtre, il n'est pas du genre à tenter de me titiller et ne me balance jamais ce genre de phrase à la figure. Il est toujours doux, bienveillant et à l'écoute pour moi. Et quand je vois Tim et Sed, je suis très contente d'avoir un frère comme le mien. J'ai beaucoup de chance et c'est dans les moments comme ça que cette affirmation prend toute son ampleur. « Tu peux retourner dormir aussi si t'as pas envie de me voir. » quand je disais qu'elle ré-attaquait, ça n'était pas des paroles en l'air. Sauf que c'est mal connaître Tim, et je connais déjà la réponse qu'il va lui donner : « Ou tu peux ta casser d'ici aussi. » Je bénirais presque Tim pour cette phrase. C'est exactement ce que je pense, j'ai pas tellement envie qu'elle reste plus longtemps dans cette chambre, elle en a bien assez fait. Si elle pouvait sortir d'ici, ça serait une bénédiction pour moi, c'est sûr. Sauf que c'est évidemment dans ces moments là qu'on cesse de m'oublier et qu'on me pose des questions faites uniquement pour m'emmerder, auxquelles je ne suis pas bien préparées, ça va sans dire. « En fait, tu passes ta vie avec mon frère. T'as rien de mieux à faire ? » dit-elle. J'ai pas le temps de répondre que Tim est déjà entrain de l'attaquer de nouveau. Une guerre, voilà ce à quoi j'assiste. Mais j'ai pas tellement envie de jouer à l'infirmière avec ces deux là. Je finirai sans doute par me faire violer par l'un ou par l'autre (voire même les deux). N'importe quoi... Pourquoi j'pense à ça ? Quoi qu'il en soit, Tim parle : « Tu nous fais une crise d'existentialisme là ? C'pas parce que t'es en manque d'attention qu'il faut devenir aigrie ma belle. » Tu le remercierais presque pour cette phrase. Tu te crois exemptée de réponse mais tu vois bien que tu peux pas y couper. « Si, seulement faut bien que quelqu'un s'inquiète un minimum pour Tim. » dis-je. Ouais, j'm'inquiète des fois pour lui. Je m’inquiétais surtout dans l'ascenseur en fait. C'est bien retombé depuis, mais je suis pas à l'aise quand je suis pas à l'hôpital parce que j'imagine toujours qu'il peut arriver n'importe quoi pendant mon absence. De toute façon, ça n'est pas ma présence ou mon absence qui va changer quelque chose, néanmoins, je préfère être là. Juste pour m'assurer que ça va.

Cette fille ne faisait que du lèche à mon frère ou quoi? Si elle voulait se faire mon frère, jouer la bonne soeur qui lui lèche le cul ne marchait pas. Cela ne ferait surement que monter son ego, déjà beaucoup trop sur-dimensioné. C'était plus que ridicule. Il n'y avait aucun moyen que monsieur soit le meilleur du monde. L'unique et seul. Ridicule. Monsieur monde. Depuis toujours c'est comme cela. Vous avez déjà eu cette sensation de toujours se faire mettre au second plan? Qu'importe ce que vous, qu'importe vos acquis, tout ce que vous faites est toujours remis au second plan à cause d'un frère malade à en mourir, narcissique avec un ego plus grand que la Terre. C'était exactement ce que je vivais depuis 17 ans maintenant. Toujours dans l'ombre de mon frère, jamais valoriser à ma juste valeur. Au bout d'un moment, ça m'a saoulée et j'ai dérapé. Bitch, je suis. Un jour…ouais, j'aurais ma revanche sur ce connard de Rosenbach. Mes yeux était rivés sur mon frère avec un sourire narquois dessiné sur mes lèvres. Il m'énervait. Et elle aussi. Bonne soeur, sainte-ni-touche, pot de colle de mon frère, sa vie devait être magiquement ennuyeuse pour en arriver à cela. J'ignorais son petit commentaire sur son nom sur la porte. Ouais, mais cela ne lui donnait pas tout les droits, c'est encore celle de l'hôpital. Elle appartient à un tas de gens, et pour le moment, il l'occupe. « Ou tu peux ta casser d'ici aussi. » Bon, c'était vrai que oui, je pouvais me casser, et j'en avais horriblement envie. Je détestais cette endroit plus que tout. Il était répugnant. Je détestais également veiller sur mon frère, genre je n'avais que cela à faire de ma journée. Maman revient pour que je puisse enfin me barrer d'ici et que tu fasses gouzi-gouzi avec ton fils adoré. Pathétique. « Tu nous fais une crise d'existentialisme là ? C'pas parce que t'es en manque d'attention qu'il faut devenir aigrie ma belle. » Je secoue la tête énervée. Vraiment? T'as que ça a sortir? T'as perdu tes répliques avec ton accident? Ouais ça doit être ça. Je suis déçue de lui. En temps normalement, c'est tellement plus passionné, plus profond. C'était un peu moue là je trouve. « C'est pas parce que Monsieur est à l'hôpital que tout ce que je fais te concerne. Puis t'as perdu ta langue, je te trouve un peu mou. Il faudrait que tu te reposes un peu. Ca serait dommage si maman te trouve complètement vidé d'énergie. Elle serait tellement inquiète. » lly ouvre la bouche. Pas trop tôt. On dirait que c'est un mur cette fille. « Si, seulement faut bien que quelqu'un s'inquiète un minimum pour Tim. » Elle est sérieuse, là? j'espère pas, parce que c'est d'un…y a même pas de mot pour décrire cette fille. Sa cervelle doit vraiment être amoché par Monsieur Jésus. En fait, j'ai juste envie de me barre là. Ils sont trop cons. Je prend mon sac qui se trouvait par terre et me dirige vers la porte. Je l'ouvre me tournant une dernière fois vers Llywelyn. « Tu sais, pour te taper Tim, va falloir que tu fasses un peu plus d'efforts. » Puis, je ferme la claquant, quittant cet endroit ignoble.