Nous sommes carrément un vieux couple toi et moi. Un vieux couple de lèche minous comme tu disais. J’aurais bien voulu lécher le tien, mais t’as jamais réellement voulu. Ce n’est pas faute de te dire les choses clairement, petite Garce ! Mais c’est comme ça que je t’aime, que j’aime notre relation. T’es tout et rien pour moi. Maintenant t’es partie te fourrer à Paname la Belle, à croire que t’as complètement zapé Londres, our playground. Peut-être qu’au final, tu m’as oublié. Tu m’envoies un mail par an, pour me souhaiter mon anniversaire. Et puis le reste du temps, on s’ignore. Mais je n’en peux plus Melrose. Je n’en peux plus de notre amitié pourrissante. Ce n’est pas comme ça qu’elle devrait être. Ce n’est pas comme ça qu’on devrait vivre ! On s’était dit à la vie, à la mort, et pourtant, il a fallu qu’une mer nous sépare pour jeter cette relation aux oubliettes. C’est donc ça, je suis simplement devenue une relique du passé, comme ta mère ? Ta mère qui a refait sa vie, sans toi, et qui arbore un énorme sourire aux lèvres, au passage.

Je me refuse de cantonner ce rôle Melrose. Faut bien que tu le comprennes. Je n’ai jamais été un élément du décor et je ne compte pas le devenir. Alors s’il faut que je vienne te chercher pour que tout redevienne comme avant, je le ferai. En fait, je suis déjà en train de le faire. J’ai pris mes clics et mes clacs, tes mots repassant en boucle dans ma tête. T’as raison ma Melissa, t’avais raison depuis le tout début : je ne suis pas une bonne à rien. Je ne suis pas bonne à finir sous un pont, à accumuler les galères. Je mérite plus que ça, mais il faut que tu m’aides, comme avant. Tu sais, en ce temps où tu étais ma grande ours, me tenant fermement la main pour me guider au bon endroit, en toute sécurité. J’ai besoin de toi autant que tu as besoin de moi. Je ne sais pas qu’elle femme tu es devenue, mais je suis certaine que tu as perdu ton English Touch. Je te connais trop bien. T’es du genre caméléon, pas comme moi. Tu ne cherches pas à rentrer en force, t’es plus maligne que ça. T’as toujours étais le cerveau des M² de toute façon. Oui, toi tu t’imposes avec intelligence. Et je trouve ça admirable et totalement stupide.

Tout ça pour dire que tu me manques, Melrose. Tu me manques parce que ma vie est boring to death sans toi ! Nos longues soirées de rigolades me manquent, ton humour foireux me manque, tes questions existentielles venues de nulle part me manquent. Oui, ta blonde attitude me manque Grognasse ! Notre amitié me manque, à un point que tu n’imagines même pas. T’as été – et tu es toujours – l’unique personne qui ne me prend pas pour une moins que rien, un cas désespéré ou pour une folle à lier. Tu m’as vite comprise, et t’arrivais à me faire sentir normale…
Tu sais, je me remémore souvent ces deux ans de pure folie, lorsque ton frère est parti à Paris. On était comme les deux doigts de la main toi et moi, tu te souviens ? Ces deux doigts que tu ne m’as jamais laissé te mettre, parce que tu étais branchée pénis. D’ailleurs, je tenais à te dire que cette excuse avait toujours le don de m’énerver, surtout quand on se retrouvait dans ta chambre, en sous-vêtements, à se caresser et à s’embrasser comme des amantes. Ouais, notre relation est strange, mais c’est ce que nous sommes toi et moi. Strange People… Mais tu l’es plus que moi car t’es qu’une lesbienne refoulée – même si t’as toujours persisté à me dire le contraire. Tiens, ça me fait penser à ce jour, enfin cette nuit, où tu m’avais demandé de venir te chercher après une nuit d’amour avec ce mec qui avait une dizaine d’années de plus que toi parce que t'avais tellement pris ton pied que t'arriver pas à redescendre. Va comprendre pourquoi…

Dans tous les cas ma Melrose, j’arrive sur Paris. Parce que tu me manques énormément, parce que je suis curieuse de connaitre ta vie parisienne. J’espère quand même que tu n’es pas devenue snobe et surtout insupportable. Oui, j’ai l’espoir que tu sois restée la même fille au grand cœur que tu étais à Londres.

I’m gonna rock your wold, Honey !