De Paris à New-York il n'y a que 8 heures de vol. 8 petites heures, ça semble ridicule face à toute une vie. Et pourtant la grosse pomme me paraît maintenant si lointaine.
Je peux remercier ma famille de merde pour cette vie ratée et bousillée, piétinée par des imbéciles en costumes cravates et tenues légères. Vous vous demandez de quoi je parle, n'est-ce pas? Ne vous inquiétez pas je vais y arriver progressivement.
J'écris ces lignes en prévision. C'est juste que je veux pouvoir me remémorer certaines choses même quand j'aurai alzheimer. Si je devais faire de ce bout de papier un livre, je le diviserai en plusieurs chapitres.
Chapitre I- la reproduction entre deux êtres loin de se douter qu'ils étaient en train de faire une erreur
expliquer pourquoi ce titre est si long / résumer la vie de mes parents /mon analyse sur leurs actes / l'arrivée de leurs deux filles
Chapitre II- l'enfance new-yorkaise
l'adaptation / les amis imposés / l'école / la vie new yorkaise / mon analyse de ce que cela m'a enlevé/apporté
Chapitre III- la façon dont j'ai chaviré du côté obscure de la force
ne pas oublier de mentionner tony et elsa
Chapitre IV- le côté obscure de la force
les conneries / les problèmes / la fin et ses conséquences
Chapitre V- le retour à la réalité
les parents / les amis / la grande décision / l'action
Chapitre VI- ma nouvelle vie à Paris
Je me situe actuellement dans ce chapitre, je ne peux donc pas faire de sous chapitres pour le moment, juste parler de mon retour aux sources et de mes nouvelles habitudes.

Je ne vais pas m'amuser à développer chaque partie avec précision même si je sais que quand je retomberais sur ce papier avec alzheimer, je serais certainement heureuse de me remémorer ces passages de ma jeunesse. Mais pour l'instant nous allons nous contenter du minimum vital.

Pour débuter cet espèce de récapitulatif de ma vie autant prendre l'histoire à son commencement. Comme ce n'est pas très intéressant je vais faire vite. Le principal à savoir? Je suis née à Paris le 21 septembre 1991 suite à la douce union de Jacques Erichsen et Constance De Lacroix. Charmant petit couple, deux enfants, en pleine ascension sociale, promoteurs immobiliers en banlieue parisienne ils font fortune suite à trois grosses ventes successives et sautent sur l'occasion de fuir à Manhattan lorsqu'un confrère des US les contact pour qu'ils reprennent son agence New Yorkaise. Leur vie était mignonne, ils ont eux deux petites filles brillantes et leur affaire marchait pas mal. Il a juste fallu que l'aînée "se rebelle" pour gâcher leur beau rêve.

Biensûr cette histoire à plusieurs versions. Celle de mes parents, celle de ma soeur, celle de notre entourage et la mienne. Comme les autres personnages ne sont pas importants, nous allons nous concentrer sur la mienne.
NYC m'ouvre ses bras alors que je n'ai que 4 ans. L'adaptation est plutôt simple, les gens sont gentils avec moi et tout le monde hallucine face à la vitesse de mes progrès en anglais. Le temps passe, mes fréquentations changent et les ennuis commencent.
Des fois je me demande ce qu'aurai été ma vie si j'étais restée en France. Ce qui est sûr et certain c'est que rien ne se serait passé de la même façon. De 1) ces deux pays sont trop différents. Non seulement les gens changent mais aussi les lieux, le mode de vie, les esprits.. 2) en France ça aurait été pire.
Mes parents voulaient le meilleur pour moi, et j'ai eu le meilleur, jusqu'à ce que ça ne me suffise plus. Vous allez vous dire "ohh, quelle enfant pourrit gâtée", mais vous avez besoin de la suite pour comprendre ce que j'ai voulu dire.
Et un jour j'ai eu les "corones" de prendre un vol direction Paris.

Se retrouver seule dans une si grande ville quand on a quelques difficultés à s'exprimer en Français ce n'est pas l'idéal. Je comprends le français, je sais l'écrire couramment, mon vocabulaire est bien fourni, pourtant j'ai cet espèce de blocage quand je dois m'exprimer à l'oral... en général je suis mal à l'aise et j'ai toujours peur qu'on se moque de mon accent. C'est un sacré handicape au quotidien cette timidité qui ne me ressemble pourtant pas. Du coup je préfère passer pour la touriste et parler anglais partout là où je vais.
J'ai pu rencontrer des gens sympathiques, me faire quelques amis et j'ai même rencontré d'autres américains et quelques anglais. J'ai intégré l'école que je voulais et IMG model m'a recrutée. Ca ne me plait pas plus que ça de poser devant un objectif, je ne comprends pas pourquoi tout le monde s'extase devant mes poses ou mes photos, je me pensais banale, mais ça me permet de payer mon loyer sans avoir à piocher dans mon héritage (ça me fait bizarre de prononcer ce mot). Bref, tout va bien pour moi, j'ai mes potes de défonce et l'école adore mes travaux. Pourtant cette sensation d'inachevé me hante en permanence et je n'ai toujours pas trouvé de quelle façon j'allais m'en débarrasser.