« Faut qu’on se voit. Ramènes tes fesses sur le pont des arts vers 16h et soit pas en retard ! »
Je repose mon téléphone sur ma table de chevet avant de me laisser tomber sur le lit. Il est dans les environs de midi et je viens à peine de me réveiller. Faut dire que c’est l’été, que je suis en congé et que je n’ai rien à faire. Raison pour laquelle j’ai décidé d’emmerder mon grand frère. Enfin non. Je ne vais pas le voir juste pour l’emmerder… Je veux le voir surtout parce qu’il me manque. Oui, il me manque. Cette phrase sonne bizarre dans ma tête, parce que justement, j’ai décidé de venir vivre à Paris pour effacer la distance qui s’était immiscée entre nous. Mais malgré le fait qu’on vive dans la même ville, à seulement quelques kilomètres l’un de l’autre, la distance qui nous sépare est plus grande que jamais. Et je devais remédier à ça. Cassou va mal. Et je dois l’aider. Je me débarrasse de mon drap puis me lève doucement. Je passe à côté de la chambre de mon coloc et ami, il dort encore. Et là l’idée du siècle me passe par la tête.
« HEYYY OOOH » La lumière du flash éblouit la pièce et lui en passant. Il a alors porté sa main à son oreiller qu’il serrait contre son visage.
« Qu'est-ce que tu fais debout à cette heure-ci punaise ?! T’es jamais fatiguée ?! » « Il est midi ! » Je m’approche alors doucement de son lit, pour essayer de lui arracher son oreiiler. Je l'entends qui marmonne quelque chose d’incompréhensible tandis que j’éclate de rire et commence à sautiller sur le lit. Il jette alors le coussin et ma découvre pliée en deux en regardant l’appareil photo.
« T’as pas osé ? » Il se débarrasse rapidement de son drap, de son oreiller et de tout ce qui l’entoure pour se mettre à courir derrière moi.
« Putain ! CANDICE ! » Toujours morte de rire, je déboule les escaliers à une vitesse folle alors qu’il me coursait, tentant de me rattraper pour avoir la photo
« J'vais la montrer à touuuut le monde ! Haha ! HAHA ! » « Nooooon ! T'oserais pas ! » Je lui lance un sourire diabolique puis recommence à courir en direction de la cuisine. Le pire, c'est que j’en suis capable, il le sais !
« Des aliens sont venus et ont détérioré ton cerveau, je ne vois que ça ! Ils ont endommagé la partie la plus raisonnable, déjà qu'elle est petite mais là... » Je ne fais pas attention à ce qu’il dit… Je saute à travers le canapé et me prend le pied dans un coussin ou je sais pas trop quoi... Je me retrouve donc étalé comme une merde sur le sol de mon salon. La journée s'annonce bien, vraiment ! Je soupire mais ne bouge pas pour autant, faisant mine d'avoir mal...
« MON PIED ! AAAAAAAAAAAAH ! » Je ne bouge toujours pas, mais pousse quelques petits cris de douleur jusqu'à ce que j'aperçoive son ombre se dessiner à côté de moi. Il se baisse légèrement, porte sa main sur mon visage.. « Debout… fait pas ta chochotte » J'attrape alors sa main posée sur mon visage et son autre main par la même occasion puis le tire vers moi « Enfoiré ! » Cette fois, c'est à mon tour de rigoler ! Je le tire d'avantage, il se retrouve alors au-dessus de moi.
« Alors cet appareil… ? » J’essaye de le cacher du mieux que je peux mais à ce moment-là, la sonnette de la porte retentit. Il se leva alors, tout en me tendant sa main pour m’aider. Je le laisse aller ouvrir la porte, je n’attends personne moi de toute façon.
« Tu sors ? » « Ouais. » Il me fait un signe de la main sans bouger de son canapé pour autant. Il est 15h30 et je sors déjà de la maison. Je ne tiens pas à arriver en retard à mon rendez-vous avec Cassandre.
« Mince, mes clefs ! » Je pose mon sac pour pouvoir plonger mes mains dans les poches de mon jean : elles n’y sont pas. Je soupire fortement, mais où est-ce que j’ai bien pus les mettre ?
« Regarde dans ton sac. » Il lit dans mes pensées ou quoi ? Je reprends mon sac, fouille dedans mais rien non plus. Allez hop, on vide le sac et oh elles sont là ! Vilaines clefs ! Voilà, je peux enfin partir. Je descends rapidement les escaliers, démarre ma voiture et me voilà arrivée. Je fais quelques pas sur le pont mais ne m’éloigne pas pour autant. Cassandre n’est toujours pas là. Je jette un p’tit coup d’œil à ma montre : 16h10. J’viens d’arriver en retard, et il n’est toujours pas là ? Je choppe mon téléphone dans ma poche puis compose son numéro. Cassandre, où es-tu ?
sweet.lips