« Un jour, je serai danseuse. » J'avais six ans quand j'ai dis pour la première fois cette phrase à mes parents. Être danseuse avait toujours été mon rêve; depuis mon plus jeune âge. En faite, mes parents ont commencé à me faire prendre des cours de danse quand j'avais trois ans. Oui, je savais à peine marcher que pour moi, les pointes et les sauts de biche étaient mes meilleurs amis. Être danseuse c'est mon ambition, mon rêve et j'y arriverai. Grâce à mon talent, j'ai pu parcourir beaucoup de pays. Je suis partie à Londres, mon pays d'origine et je suis aussi allée étudier en Russie; à Moscou. En faite, j'y ai passé mes années lycées. J'étais en internat dans une des plus grandes écoles de danse classique d'Europe; celle de Moscou. Et je dois avouer que j'en suis fière. A présent, j'étudie toujours la danse. Je me perfectionne et prend des cours. J'aimerai pouvoir devenir une danseuse étoile, être reconnu par le monde entier.

« Maëlys, je te présentes ta petite soeur. » Ma mère me regardait, les larmes aux yeux. Mon père était à côté de moi, il me tenait par la main. J'avais cinq ans, nous étions à Paris; ville où je suis née et où j'ai vécu la plupart de ma vie. Ma petite soeur me regardait avec des yeux ronds; est-ce qu'elle me voyait? J'étais intriguée, heureuse et en colère à la fois. Elle ne me ressemblait pas, elle avait les cheveux bruns. Moi j'ai toujours eu les cheveux blonds, mes beaux cheveux. « Maëlys, choisis son prénom; vas-y. » Mes parents étaient en train de me donner l'honneur de choisir le prénom de ma soeur. « Je veux qu'elle s'appelle Manon, comme Manon des sources. » Mes parents émirent un petit rire. Ils avaient l'air de s'amuser eux. Moi, je voulais simplement que cette Manon ne me pique pas la place avec mes parents.
Les années passèrent et avec ma soeur, nous sommes devenus très proches. Manon et moi, nous sommes liées comme les cinq doigts de la main. C'est même pire que ça. Je suis sa grande soeur et je ferai tout pour elle. Malgré nos différences. La richesse de nos parents rendait Manon heureuse; pour ma part c'était tout le contraire. D'ailleurs, c'est ce qui a pu créer des tensions dans la famille. Pas entre ma soeur et moi, mais entre mes parents et moi. Eux, ils voulaient m'acheter avec leur argent. Ils voulaient que je me marie avec un homme, que je leur fasse pleins d'enfants et que je sois riche comme eux. Ils voulaient que je passe des soirées "proutprout" avec leurs amis, des soirées où je me suis toujours ennuyée. Alors un jour, en rentrant de Moscou, j'ai claqué la porte. Je suis partie de chez moi. Et malgré ça, mes parents ont voulu m'aider financièrement. Je dois avouer qu'au début j'ai refusé; je voulais mon indépendance. Mais être indépendant voulait dire travailler et je ne pouvais pas. Alors j'ai décidé d'accepter l'aide de mes parents. En contre partie, je dois venir les voir une fois par semaine.
J'adore ma famille, mais je ne supporte pas ce monde de bisounours, ce monde où argent, or et platine règnent.

En quittant mes parents, j'ai pris un petit appartement sur Paris; juste à côté de mon école. Pour ne pas être trop dépendante, je travail en tant que professeur de danse chaque samedi matin. Je m'occupe d'enfant qui ont entre quatre et huit ans et j'adore ça. Ce petit travail me détend, je me sers de salaire pour sortir et faire des soirées. Mes parents, ainsi, ne subviennent qu'à mes besoins principaux, c'est-à-dire la bouffe et le logement.
« Tu viens danser? » J'étais devant cette fille, Naïs. Naïs je l'ai rencontré lors d'une de ces soirées. Nous étions les deux opposées. Non, nous sommes deux opposées. Naïs est sûrement ma meilleure rencontre. En faite, je la considère comme la femme de ma vie, celle que je n'oublierai jamais. Voilà deux ans qu'on se connait. Je l'ai hébergé, on s'est aimé. Au début, elle était mon amante, puis elle est devenue ma colloc, ensuite nous avons officialisé notre relation et c'est là que tout à exploser. Ma jalousie, notre jalouse, a tué notre relation. Un jour, j'en ai eu marre et je l'ai mise à la porte.
Depuis, je dois avouer que je m'en veux. Je n'aurai pas du la laisser dans la nature comme ça. Et puis, je l'aime. J'aurai du faire en sorte que ça s'arrange. Mais je n'ai rien fais. A présent, j'ai peur qu'elle soit avec quelqu'un d'autre. Qu'elle ait trouvé mieux que moi. Et surtout qu'elle ne pense plus à moi.

Comme vous l'avez sûrement compris, je suis lesbienne. Enfin, je me rectifie, je suis bisexuelle. Dès le début, j'ai su que les filles, elles étaient pour moi. Je n'ai jamais aimé les mecs, je n'ai jamais accroché. Je les trouve répugnant, je l'ai trouvé brut et barbare. Faire l'amour avec une fille, c'est tellement doux, tellement sensuel. Enfin, je ne suis pas là pour vous conseiller une orientation sexuelle.
Après ma rupture avec Naïs, j'ai décidé d'essayer les hommes. Je dois avouer que j'ai aimé; mais je n'en ferai pas mon quotidien. Non, j'aime m'amuser avec les hommes, tout simplement. Il faut avouer que j'ai un physique avantageux; alors je les fais tourner en rond. Je m'amuse quoi.

« Mlle Delamare, je dois vous annoncer quelque chose. » J'étais assise, devant le bureau du médecin. J'avais fais des analyses la semaine dernière et ce dernier m'avait demandé, ce matin, de venir en urgence. J'étais donc venue, le trac en moi. « Je vous ai détecté une tumeur cérébrale. » Ma gorge se serra et à partir de ce moment plus rien n'avait d’importance. Je me fichais de savoir combien de temps il me restait, je me fichais du fait qu'on pouvait m'opérer. A ce moment précis, je me sentais seule, tellement seule. Je serrai le poing et fermai les yeux.

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