Assise devant l’ordinateur de soins infirmiers, je terminai de remplir les dossiers de mes petits patients avant que la relève n’arrive; j’étais sur le point de terminer une garde de douze heures, plutôt mouvementée. Bref, j’étais dans ce service depuis un moment maintenant et les patients que je devais prendre en charge étaient âgés de six mois à douze ans pour le plus grand. J’adorai mon métier, jamais je n’aurai pu donner ma place à quelqu’un d’autre et même si parfois il était difficile de faire face à la douleur d’un enfant et je prenais sur moi pour faire de mon mieux. Remplissant les dossiers informatiques les uns après les autres, le téléphone du service se mit à sonner. « Bonjour, Hôpital Necker, service de cardiologie pédiatrique et périnatalogie. » « April c’est toi? C’est Jeanne, tu peux venir dans mon bureau s’il te plait? » La cadre du service voulait me voir dans son bureau? Hm, j’étais assez intriguée par ça, que pouvait-elle me vouloir? Bref, raccrochant rapidement et fermant les dossiers en cours, je me dirigeai rapidement vers le bureau de la cadre de santé afin de savoir ce qu’elle voulait me dire. Tapant à la porte, j’attendis devant celle-ci que Jeanne me laissant entrer. « Entre April, assis-toi, je t’en prie. » Entrant dans la pièce, je pris place sur l’un des fauteuils devant le bureau, un sourire sur le visage. « Tu voulais me dire quelque chose? » Elle était là, à me regarder avec son air assez intriguée, m’obligeant à arquer un sourcil, ne comprenant pas vraiment ce qu’il se passait. « Il y a quelques jours, un homme nous a téléphoné afin de se renseigner sur toi.. Il voulait savoir si tu étais bien dans notre hôpital, si tu étais de poste aujourd’hui en prétextant être une de tes connaissances.. » Ecarquillant les yeux, je l’écoutai, une connaissance? Tout à coup, des dizaines d’idées se bousculèrent dans ma tête, est-ce qu’il s’agissait de l’homme que j’avais vu commettre un meurtre qui était là pour me retrouver? Wade qui avait réussi à retrouver ma trace? Silence, j’avais le regard vide, étant plongée dans mes pensées.  « Le service du personnel, lui a indiqué que tu travaillais bien chez nous, c’est grave? » Pourquoi n’avait-il pas démenti ça? Baissant la tête, je soupirai d’agacement, j’avais hâte que cette journée se termine. « J’aurai préféré qu’il n’en parle pas, surtout sans savoir qui était au bout du fil.. » Coupant court à la conversation, j’avais quitté le bureau. Après le temps des transmissions, j’avais quitté le service, direction les vestiaires afin de me changer. Je ne pouvais plus me sortir ça de la tête, qui était là pour me trouver ? Une connaissance? C’était tellement vague.

Sur le chemin qui me conduisait au parking souterrain, je téléphonai à la nourrice de Lilly, je voulais être sure qu’elle n’avait croisé personne, jamais je ne pourrai accepter que ma fille soit en danger alors que j’avais fuis ma ville natale dans le seul but de la protéger. Sortant mon I-Phone de mon sac, je composai rapidement le numéro de Coralie. « Allô, Coralie? C’est April. Tout va bien avec Lilly? Vous n’avez rencontré personne sur le chemin de l’école? » L’écoutant attentivement, je poussai un soupire de soulagement, lorsqu’elle me répondit que tout allait pour le mieux et qu’il n’y avait rien de suspect. « D’accord, c’est parfait. Je sors de l’hôpital, je devrai être rapidement là. A toute à l’heure. » Marchant jusqu’à la voiture, je me retournai à chaque bruit étrange, regardant autour de moi à chaque claquement de porte; pour une fois, le parking souterrain était vide, de quoi me donner la chair de poule. J’étais peut être parano? Cette personne pouvait très bien être quelqu’un de ma famille? L’un de mes frères? Une de mes sœurs? Chassant toutes ces idées de mon esprit, je restai figée devant ma voiture en voyant ma roue passager; celle-ci était complètement à plat. « C’est une blague… » J’étais incapable de changer un pneu et il n’y avait personne pour m’aider, décidemment, cette journée est un cauchemar. Allant dans le coffre, je sortais de quoi changer la roue, après tout, cela ne devait pas être si compliqué que ça…