Je ne sais pas, je me sens comme une loque humaine incapable de faire quelques choses de bien depuis plusieurs jours. Je me lève chaque matin avec une boule au ventre à me tordre de douleur, à ne plus rien ressentir sauf un vide intérieur si profond que j'ai la sensation qu'il m'emporte vers la mort. Je continue de vivre pour une seule personne, un seul petit être qui ne peut continuer seul, mes bras enlaçant tendrement mon fils alors qu'il boit tranquillement son biberon niché contre moi. Mon regard se posa sur l'horloge du salon alors que je réalisais que je devais être au lycée dans une demi heure. Ce n'est pas ce que j'avais imaginé, ma dernière année de lycée, le baccalauréat, j'avais secrètement espérait pouvoir être une lycéenne comme les autres, je voulais des copines avec qui je partagerais tellement de chose qu'un simple regard suffirait pour exprimer notre complicité, je voulais un petit ami gentil quelqu'un d'assez simple et de tranquille pour comprendre mes besoins, je voulais une famille capable de revenir vers moi et de m'offrir ce dont j'avais besoin, j'voulais une vie ordinaire, quelques choses de calme, de simple et de posé. Et au finale j’obtenais des larmes chaque jour, un cœur si brisé qu'on aurait pu le comparé à un miroir tombé sur le sol en milles morceaux et une peur au ventre si forte que j'étais tétanisé à la simple idée d'être seule dans cet immense appartement. Je fermais les yeux en serrant Jonah contre moi, j'avais besoin de lui, tellement besoin de ce petit bout et de ces mains frôlant les miennes et son petit sourire me rassurant dans les moments les plus faibles. Je fini de sortir déposant Jonah chez mon père me refusant de la confier à qui que ce soit, il me souhaite une sorte de bonne chance habituel avant de monter dans le bus me laissant aller jusqu'au lycée. Les murs du lycée se dessine devant moi et je soupire n'ayant aucun courage d'aller prendre un crayon et de rédiger des choses pour ce bac; je n'en veux plus, mais ambitions n'existent plus et je n'ai envie de rien du tout et surtout pas de ça. Quatre heures de philosophie me semble interminable et quand je passe la porte de la salle je sens une sorte de bouffé d'air me gagné, c'est dur de se sentir oppressé par quelques choses dont on ignore l’existence totale. Je regarde mon téléphone et je vois un message de Johan, j'approche de sa voiture calmement avant de monter dedans " Salut " je ferme la porte en m'attachant. Je pose mon sac sur le sol de la voiture avant de le regarder dans les yeux, un regard vide ayant perdu son étincelle et ce petit truc qui fait que certains disent que je suis unique " Ne demande pas s'il te plait " je n'ai pas envie qu'il me pose une centaine de question sur le bac ou sur ma santé ou je ne sais quoi. J'allume doucement la radio en m'installant doucement dans ma voiture, je me sens perdue et incapable de penser à quelques choses de positif, je ne pense qu'à son sourire et à sa façon de me serrer dans ces bras " Tu peux me ramener ? J'ai pas envie de sortir, j'veux aller me coucher " j'annule sans aucun doute ce qu'il avait pu prévoir mais je veux juste me coucher pendant des heures et peut être ne plus me réveiller mais je n'ai pas le droit, être forte, je soupire " Tu as déjà eu le cœur brisé Johan ? " je le regarde dans les yeux plongeant mon regard dans le sien pendant de longues secondes espérant qu'il me donne la solution dont j'ai besoin pour vivre à nouveau.