5 octobre 1985.
Les éléments se déchaînaient au dehors. Une violente bourrasque de vent obligea la voiture à faire un écart. Des éclairs zébraient le ciel orageux. Les essuie-glaces valsaient de droite à gauche de façon endiablée. Un crissement aigu émanait du frottement entre le pare-brise et leurs balais. Il était impossible de voir à cinq mètres à la ronde. Seule la rangée d’arbres était perceptible, projetant une ombre terrifiante sur la voiture. Le grésillement intempestif de la radio empêchait une écoute audible de la musique. Les cris assourdissants de l’enfant n’arrangeaient pas les choses. Le conducteur était crispé, les mains sur le volant, les dents serrées, les yeux plissées. Il tentait de se concentrer sur sa conduite. A côté de lui, son épouse tentait désespérément de calmer le bambin. Elle voyait que son homme perdait patience. Il se mordait la lèvre inférieure quand il était contrarié. Il ne tenait plus. Elle devait rassurer son enfant pour ne pas éveiller sa colère. Il était soupe au lait. Bloquée par la ceinture, elle agitait frénétiquement le hochet du bébé. La lanière de la ceinture entrait dans sa chair et l’empêchait d’avoir toute la plénitude de ses mouvements.
L’homme se tourna vers sa femme et lui demanda énervé : « Rose pourrais-tu le faire TAIRRRRRE ! ». L’intonation rageuse sur le dernier mot convainquit la jeune femme de se détacher. Elle donna une pression et se libéra. Elle faisait face au garçon. Elle passa l’une de ses mains sur le sommet de son crâne en martelant « Chut ! Maman est là. Dors mon ange ! » Le contact avec sa mère l’apaisa, ses cris devinrent moins puissants. La pluie continuait à tomber dru quand un éclair frappa un arbre quelques mètre en aval de la voiture. La lumière provoquée aveugla le conducteur. Machinalement il appuya sur la pédale de frein. La voiture obéissant aux volontés de son maître ralentit son allure. Surpris par le freinage, le corps de la jeune femme fut attiré vers la vitre avant du véhicule. Sa tête se fracassa contre. Incrédule, l’homme regardait le corps de sa femme alors que les pleurs reprenaient de plus bel. Il n’aurait pas du s’attarder. Un vacarme énorme s’empara de toute la voiture. L’avant de l’habitacle reçut de plein fouet l’arbre précédemment frappé par la foudre. Il écrasa le couple qui succomba. Dans le déluge seul le nourrisson s’époumonait et luttait pour sa survie.
13 Juillet 2000
Il se réveilla en sueur. Des gouttes perlaient sur son front. Le même cauchemar le hantait chaque nuit. Il voyait ses parents agonisant sous l'imposant platane qui s'était abattu sur eux. Il cligna quelques secondes des yeux avant de reprendre ses esprits. Une lumière tamisée baignait sa chambre. Il pivota sur sa gauche et observa une photographie encadrée posée sur sa table de chevet. Elle représentait un couple, ses parents. Elle avait été prise le jour de leur mariage, un an avant sa naissance. Son père arborait un sourire séducteur. La joie de vivre pétillait au fond de ses yeux. Sa mère, dans ses bras, était aux anges. Sa robe d'un blanc nacré, parsemée de broderie bleu pastel lui la rendait irrésistible. Elle affichait un large sourire. Une larme glissa le long de sa joue. Il l'enleva machinalement du revers de sa main et se redressa. Il inspecta sa garçonnière. Elle était quelque peu en désordre. Lorsqu'il en aurait la motivation, il envisagerait de la nettoyer avant de recevoir les foudres de sa grand-mère.
Sorti de son lit, il attrapa les premiers vêtements qui lui vinrent sous la main et courut sous la douche. Lorsqu’il ouvrit la porte de sa chambre, elle grinça. Il serra les dents. Il ne voulait pas être entendu. Sur la pointe des pieds, il marcha sur le plancher jusqu’à la salle d’eau. Elle était inoccupée. Il pénétra à l’intérieur, ferma la porte et retira son tee-shirt et son slip. Il commença à faire couler l’eau pour régler la température. Lorsqu’il jugea la chaleur adéquate, il plongea sous le pommeau de douche. Il aimait la sensation agréable de l’eau filant sur sa peau. Il se savonna, se shampooina, laissa l’eau s’emparait de son être avant de fermer la circulation. Propre, il respira un bon coup et tira d’un coup sec le rideau pour sortir. « Il me semblait bien que je t’avais entendu… » Surpris par l’arrivée de sa grand-mère, Stanislas s’étala par terre lamentablement. « Mamé ? Qu’est-ce que tu fais-là ? ». Il s’agrippa à la chaise située à côté de lui pour se redresser. « Je viens souhaiter un excellent anniversaire à mon petit-fils préféré ! » Elle s’approcha de lui et l’étreignit longuement et lui déposa un baiser sur son front. « Merci mais… Mamé ! J’suis nu ! Respecte mon intimité ! » Il se dégagea comme il put des bras de sa grand-mère et attrapa la serviette pour se dissimuler derrière. « Comme si je ne t’avais jamais nu. La première fois que je l’ai vu il était tout tout tout petit… comme ça ». Elle donna un ordre de grandeur avec son pouce et son index. Stanislas regarda ses pieds, rouge comme une pivoine. « Et j’en ai vu d’autres ! » Il releva la tête et très gêné il s’exclama « MAME ! Sors ! » Elle sortit. Il ferma la porte violemment, ne sachant plus où se mettre. Derrière la porte, il rétorqua « Et d’abord je suis ton seul petit-fils ! » Il entendit un rire qui s’éloignait. Il fit le vide dans sa tête pour reprendre où il s’était arrêté. Il attrapa son caleçon propre et l’enfila, il fit de même pour son tee-shirt.
Il s’observa quelques instants dans le miroir quand la porte derrière s’ouvrit de nouveau. Ce n’était pas sa grand-mère. Il ferma un instant les yeux s’agrippant au rebord du lavabo. Il se pinça les lèvres, contrarié par le nouvel arrivant. « Qu’est ce que tu veux ? » cracha-t-il. D’un coup de talon l’adolescent ferma la porte et scruta le visage angélique de son inquisiteur. « J’aimerais prendre une douche petit branleur ! ». Sans même attendre que Stan ne déguerpisse, il commença à se dévêtir sous ses yeux, jetant ses affaires dans le bac à linge. « Qu’est ce que tu attends ! Allez bouge ton cul ! ». Il s’approcha de lui et commença à effleurer sa chair. Il palpa quelques seconde le petit cul rebondit de Stanislas. « Stan ! Stan ! Stan ! » Il lui donna une tape aux fesses : « Dégage petit con ! ». Toujours fermement appuyé sur la vasque, il se retourna et donna un coup de poing à l’aveugle à l’autre avant de le pousser violemment au sol et partir en courant. Il ne l’entendit pas maugréer s’étant déjà réfugié dans sa chambre pour finir de s’habiller. Il n’avait pas peur de David, son oncle, son tortionnaire de trois ans son aîné. Fagoté, il descendit dans la salle à manger pour prendre son déjeuner. Sa grand-mère l’attendait, un grand sourire aux lèvres. Elle lui avait préparé un véritable festin.
Sa journée d’anniversaire se passa sous les meilleurs auspices. Ses grands-parents étaient vraiment aux petits soins pour lui. Au repas de midi, il eut droit à son gâteau préféré : une forêt noire. Puis il déballa son cadeau. Il s’agissait d’un magnifique vélo bleu nuit. Il était ravi. Il s’empressa d’aller embrasser ses grands-parents pour les remercier. A côté de lui, David fais ait la moue. Il regardait haineusement Stanislas, cette tique qui s’était accrochée à ses parents et accaparait toute l’attention. Peu avant quatorze heures, le couple retourna au travail, laissant Stanislas sous la garde de son oncle. Ayant débarrassé la table, Stanislas monta dans sa chambre, s’avachit sur son lit, attrapa d’une main son livre de chevet, Ca de Stephen King, de l’autre son walkman qu’il positionna sur ses oreilles et mit en marche. Il se mit à lire, bercé par la musique d’U2.
Il n’entendit pas la porte s’entrouvrir. Il n’entendit pas non plus le grincement des pas sur le plancher. Quelle surprise quand il sentit une pression sur le sommet de son crâne qui l’immobilisa contre son oreiller. Il tentait de se débattre, sans succès, l’assaillant était bien trop fort pour lui. Il entendit un craquement. Son walkman venait de rendre l’âme. Il entendit alors cette voix familière qui vociférait contre lui. « Petite merdeux ! Comment as-tu osé me tenir tête ce matin ! Tu te crois malin ? ». L’attrapant par les poignets, il le retourna pour lui faire face. Il le gifla violemment avant de lui asséner un coup dans le ventre. Stan eut le souffle coupé. « Lâche-moi ! » supplia-t-il. L’autre n’entendait rien, il s’acharnait sur lui comme un vulgaire pantin lui retirant son pantalon. Il lui arracha ensuite son caleçon. « Non arrête ! » Il eut un rire guttural avant de poursuivre son action. Il lui flanqua un nouveau soufflet avant de libérer son sexe. Stan planta profondément ses ongles dans la chair de son oncle. Ce dernier ne lâchait pas prise. Il commença à abuser de lui, malgré les protestations du jeune garçon. Il tentait de tambouriner sur les côtes de son assaillant sans succès. Il ne ressentait rien, c'était un bloc de pierre. Il exécutait des va-et-vient sans se soucier des cris de douleur. Stanislas lâcha prise, inutile de résister aux envies destructrices de l'adolescent. Il observa le plafond, les yeux vides. Ses incisives entrèrent dans sa lèvre inférieure afin de résister à la douleur. De fines gouttelettes perlaient le long de ses joues. Il était devenu blanc comme un linge. A côté l'autre déversait toute sa rage, il ne l'entendait pas comme si un voile antibruit lui recouvrait le visage. Il ne comprenait rien à son charabia. De temps en temps, il recevait des coups au visage sans en saisir les raisons.
Puis soudain la délivrance. Il ne pouvait plus bouger. Allongé dans son lit, transpirant de sueur, il était tout tremblant. Sa lèvre inférieure était fendue et un filet de sang s'écoulait jusqu'à son menton pour tomber en cascade jusqu'au creux de son cou. Il avait ses bras en croix, les jambes légèrement écartées. Au dessous de son nombril était posé, comme un vulgaire mouchoir un préservatif usagé. En tentant de se relever, il bascula et tomba tête la première la première sur le parquet. Sous le choc, son nez se brisa. Personne ne fut au courant de cet acte odieux. Stan culpabilisait, il se sentait souillé, il n'osait plus se regarder en face, honteux.
9 novembre 2002.
La maison était calme. Le crépitement de la cheminée donnait du baume au coeur. La pendule au dessus de l'âtre indiquait vingt heures passées. Son cliquetis berçait les travaux et les jours de la famille. Émanant du salon, la voix lointaine de Patrick Poivre d'Avor contait les dernières nouvelles de la journée. Quelques commentaires ponctuaient les reportages afin d'y ajouter du piment. Il s'agissait des grands-parents de Stanislas qui ne manquaient jamais les journaux télévisés. Le chef de famille trônait au centre de la pièce, le programme télé sur ses genoux ouvert à la date d'aujourd'hui. Il tenait de sa main gauche un cigare. Sa femme, assise en retrait, à proximité d'une lampe, s'affairait au point de croix tout en relevant de temps en temps les yeux pour suivre les informations. Le téléphone sonna. Les deux n'eurent même pas le temps de réagir. Quelqu'un dégringola les marches et se jeta littéralement sur le combiné. Stanislas répondait. Il tacha de ne pas trop hausser la voix afin de ne pas attiser la curiosité de ses grands-parents. Il raccrocha. Il remonta en trombe récupérer sa veste et revint devant la porte d'entrée. Dans le salon sa grand-mère lui demanda : « Où vas-tu? ». Sèchement il lui répondit : « Je sors! ». Il saisit la poignée, ouvrit la porte et referma la porte sans attendre la moindre réponse.
Il déambulait dans les rues sombres de la ville. En ce mois de novembre, il voyait quelques voitures passer à toute allure. Il chercha au fonds de sa poche son paquet de cigarettes. Le trouvant, il en sortit une et la coinça entre ses lèvres. Il attrapa son briquet et l'alluma. Il aspira une bonne bouffée de fumée. Au loin, il entendit une gyrophare et vit une lueur bleutée s'approcher de lui. Inconsciemment, il eut un frisson et baissa sa tête, continua son périple alors que le sol vibrait au passage du métro. A deux blocs de maisons, il retrouva son contact. Il le plaqua contre le mur, la main à la gorge. « Ne t'avise plus de m'appeler chez moi ». Il le lâcha. Ce dernier toussa puis reprit sa respiration. Sans attendre qu'il réagisse, Stanislas continua à marcher, comme si de rien n'était. L'autre le suivait à quelques mètres derrière lui. Il bifurqua dans une ruelle mal éclairée, jonchée de déchets alimentaires. Il était certain de ne pas être dérangé. Il fit volte face et regarda avec attention le jeune homme qui s'arrêta. « Bon, parlons peu, parlons bien. Tu l'as? » L'autre eut un petit sourire en coin. Il fourra l'une de ses mains dans son blouson et sortit un sachet de poudre blanche. En échange Stanislas lui sortit une billet vert. Ni vu, ni connu il glissa son achat dans une poche intérieure de sa veste. Son dealeur lui conseilla : « Tu devrais ralentir la cadence ». Il ne l'écoutait pas. Il était devenu hermétique à ce genre de commentaires inutiles. L'autre lui posa une main sur l'épaule. Instinctivement, Stanislas lui attrapa et la retira. « Tu peux me lâcher, c'est ma vie! Tu es là juste pour me fournir! ». Il le foudroya du regard et repartit dans la nuit. Il saurait bien ce soir, il pourrait oublier ses soucis et ce fameux soir... à jamais gravé dans sa mémoire.
Quand il arriva à la maison, il dut subir le regard inquisiteur de sa grand-mère. Il lui sortit une excuse, comme d'habitude pour éviter de l'inquiéter. « Je devais rendre un cours à un pote. On a une interrogation dans trois jours, il en avait besoin. ». Elle doutait de ses propos, mais ne creusa pas plus dans son mensonge. Elle lui demanda simplement s'il allait bien, il avait l'air fatigué. « Oui. Sûrement! D'ailleurs je vais dormir ». Il l'embrassa sur la joue et monta. Dans l'entrebâillement de la chambre de son oncle, il vit des yeux qui l'épier. Il ne fit pas attention et s'enferma à clef dans la sienne. Il sortit sa marchandise et sur son bureau fit un rail qu'il aspira. Puis, il dissimula le reste sous une latte du parquet. Enfin, sentant l'effet de la poudre s'emparait de lui, il s'allongea de tout son long sur son lit et ferma les yeux. Il oubliait ses tracas, se sentant léger, très léger. Il se réveilla le lendemain à l'hôpital.
Les jours suivants.
Quand il revint chez lui, il fut placé sous bonne garde. Personne ne comprenait pourquoi il avait tenté de mettre fin à ses jours (chose qu'il n'avait en aucun cas essayer de faire... Il s'agissait simplement d'une dose de trop). Quand elle ne travaillait pas, elle était là, près de lui, comme garde-malade. Lui, faisant semblant de dormir, l'entendait pestait contre elle-même, elle s'en voulait terriblement de n'avoir rien vu venir. Elle s'excusait auprès de sa fille et de son gendre pour ne pas avoir vu le mal-être de leur fils. Avant de retourner au travail, elle déposait une baiser sur son front et s'en aller. Généralement c'était une voisine, une grosse femme acariâtre qui venait veiller sur lui. Veiller était un bien grand mot, elle veillait surtout à ce que le frigidaire ne soit pas trop vide pour pouvoir s'empiffrer et prendre dix kilos de plus.
Alité pour reprendre des forces, il dévorait des livres, il ne pouvait faire que cela. Parfois un ami venait lui apporter les devoirs pour qu'ils ne prennent pas de retard dans sa scolarité. A titre personnel, il n'en avait que faire, mais sa grand-mère était très à cheval sur les études. Sa vie était loin d'être de trépidante. Trois jours ce fut David, son oncle, qui dût le garder, à contre coeur, cela va de soi. La voisine était allée voir des amis dans le sud de la France. Absente ce jour là pour midi, sa grand-mère leur avait fait à manger. Avec grand sourire, David avait apporté l'assiette et il regardait avec beaucoup d'attention l'engloutissement du repas. Au départ, Stanislas était dubitatif, il sentait que quelque chose clochait. Ils se défiaient du regard. Finalement, il se jeta à l'eau, après tout c'était sa grand-mère qui avait fait à manger, il ne risquait rien. Le goût n'avait rien alarmant, la sauce était légèrement épicée, même si elle manquait légèrement de sel. Il n'osait rien dire, l'autre risquait de lui ramenait le sucre, par pure fourberie. Alors qu'il venait de finir l'assiette, l'autre avait les yeux qui brillaient. Une lueur malsaine se dessinait. « Alors c'était bon. J'ai fait une crème spéciale pour toi, pour rehausser la saveur ». Sur le coup, il ne comprit pas, mais lorsqu'il lui fit un clin d'oeil, l'idée qu'il put mettre ce qu'il pensait dans le plat ne faisait plus de doute.
Il avait du mal a déglutir. Il se sentait vraiment mal, comme pris de vertige. Il regardait toujours son garde-malade qui avait une attitude nonchalante envers lui. Il avait des bouffées de chaleur. Afin de se rassurer il l'interrogea: « Tu ne l'as pas fait? ». Il savait que c'était inutile de poser la question, mais peut-être que c'était juste une mauvaise blague, d'un jeune adulte qui n'a rien d'autre dans la cervelle qu'un petit pois atrophié. Il ne plaisantait pas. C'est alors que Stanislas eut un haut-le-coeur et il sentit remonter de son gosier, la nourriture qu'il venait d'ingurgiter. Il dégobilla sur les chaussures griffées de l'autre enfoiré. Cela l'enquiquina au plus au point et il le tira du lit avec rage, lui déchirant le col de son tee-shirt. Dans le mouvement il envoya faldinguer le plateau repas qui tomba au sol, le verre et l'assiette se brisèrent. « Petit con! Bouffe-le! » dit-il en trainant sa tête dans le vomis avant de le tirer par les cheveux et de le menacer : « Attention, si tu dis quoi que ça soit, je te saigne comme un gros porc! ». Il le laissa choir et sortit.
Il est difficile pour lui de se reconstruire après ces évènements, pourtant il met toute sa force pour cela. Parfois, malheureusement les cicatrices, malgré toute la bonne volonté dont on peut disposer, elles restent indélébiles, comme marqué au fer rouge.