ALEXIE && MATTHIAS
I MISSED YOU

Cela faisait un petit moment que je n'avais pas vu ma meilleure amie maintenant et, pour cause j'avais été pas mal occupé avec Liam. Entre lui trouver un établissement adéquate, lui aménager une chambre et apprendre à faire connaissance avec lui, je n'avais pas eu une minute à moi. Sachant que je passais l'autre moitié de mes journées au travail, je n'avais eu que très peu de temps à accorder à mes plus proches amis, raison pour laquelle j'avais invité Alexie à venir passer une soirée à la maison. Rien de bien onéreux ou compliqué, nous avions simplement prévu de déguster une pizza devant un bon film. Ainsi pouvais-je m'occuper de mon fils et, le coucher dans les temps. J'avais beau avoir obtenu la garde du petit, les grands-parents de Liam ne cessaient de me harceler au téléphone; s'assurant qu'il était bien couché à telle heure, qu'il ne manquait de rien et, j'en passe. Ils avaient tendance à me taper sur le système, mais ils avaient pris soin de mon fils quand j'en étais incapable et, par conséquent, je me voyais assez mal les rayer de sa vie. D'autant plus qu'il aurait lui aussi, finit par en souffrir alors non merci.

C’est sur les coups de 19h30, que ma blondinette frappait à la porte. Impatient à l’idée d’enfin la retrouver, je me précipitai pour lui ouvrir.

❝ Alexie!m’exclamai-je tandis que je la serrais dans mes bras. ❝ Tu ne peux pas imaginer à quel point ta petite bouille m’a manqué. ❞.

Elle rit à ma remarque, amusée.

❝ Papa! Appela alors Liam. Est-ce que j’aurai le droit de boire du coca pour une fois. S’il te plait, s’il te plait, s’il te…❞. Il s’interrompit en découvrant le visage d’Alexie. ❝ C’est qui ça ? ❞ Demanda-t-il en se cachant derrière moi. ❝ Liam c’est Alexie, ma meilleure copine. Alexie, je te présente mon fils. ❞

Surprise ! manquais-je d'ajouter en voyant la tête de ma meilleure amie. Avais-je oublié de lui mentionner que j'avais finalement gagner le procès? Cela faisait-il si longtemps que nous nous étions pas croisé? Bon sang ! Il était plus que temps d'y remédier.

Ça fait bien trop longtemps que je n'ai pas vu Matthias. Je commençais à me demander s'il ne m'avait pas oubliée – même si je savais très bien qu'au fond de moi, il ne pourrai jamais m'oublier (sans prétention, bien sur). Je savais qu'il était très occupé, mais lorsque je lui avais envoyé des messages, il n'y avait répondu que très brièvement, un peu dans l'urgence ; comme s'il voulait se débarrasser de moi, passer à autre chose. Je savais que ce n'était pas le cas, mais je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il ne voulait plus me voir ; en fait, j'avais peur, voilà tout. Alors, imaginez ma joie quand il m'a appelé pour me dire qu'il aimerait bien que l'on se voie ! J'étais toute excitée – et je le suis encore maintenant. Ça va faire bientôt un mois et demi que nous ne nous sommes pas vus, c'est bien trop à mon goût. Je ne supporte pas de voir plus souvent mon patron que mes amis proches. Matthias m'a donc proposé une soirée comme je les aime : une pizza et un bon film, rien de plus. C'est tellement plus sympa que si nous nous étions retrouvés en boite ou dans un bar !

C'est une soirée cool, donc je suis censée m'habiller décontractée, enfin comme si je restais chez moi quoi. Mais bon, je ne m'appelle pas Alexie Loiseaux pour rien ! Alors bien sûr, je me suis habillée en conséquence, mais promis, pas aussi sophistiquée que pour aller en discothèque ! J'ai mis un pantalon qui m'arrive au chevilles, le bas retroussé, avec un t-shirt ample blanc rentré dans le-dit pantalon, et des sandales. C'est tout ! Bon, d'accord, j'avoue. J'ai mis un sautoir, et je me suis fait une queue de cheval coiffée/décoiffée, avec en guise de chouchou, un bracelet de perles. Et j'ai pris un sac à main ethnique. Voilà, rien de plus. Ce n'est pas grand chose, si ? Si j'étais restée à la maison, je n'aurais pas eu grand chose en moins. Bref.

J'arrive devant la porte d'entrée de mon meilleur copain, et frappe trois petits coups. Je suis nerveuse, je me demande s'il a changé, ou pas. Quoique, en un mois et demi on ne change pas beaucoup. J'ai à peine toqué que Matthias arrive ; il n'a pas ouvert la porte que je me jette dans ses bras. Qu'est-ce que ça fait du bien de le revoir ! « Oh Matthias ! Et toi alors, tu m'as manqué comme c'est pas permis ! » Je rigole, vraiment contente de le voir. Je m'arrête, surprise, quand je vois apparaître un petit garçon, derrière le dos de mon ami. Son fils ! Il n'a même pas besoin de me le présenter que je sais que c'est lui. Il a eu la garde, mon dieu il a eu la garde ! Il le mérite vraiment, sincèrement. Je souris, un grand sourire. « Enchantée bonhomme, ton père m'a beaucoup parlé de toi ! » Je lui frotte les cheveux sur le sommet du crâne, puis me tourne vers Matthias. « Je suis contente pour toi Mat', tu mérites de l'avoir avec toi. » Je souris, lui frotte le bras, et commence à m'avancer dans son appartement. Quoi, je ne suis pas polie ? Eh oh, c'est mon meilleur pote, sa maison est la mienne, et vice versa !

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Lorsqu'Alexie aperçue le petit, un énorme sourire se dessina sur son visage pour mon grand plaisir. Elle se présenta ensuite à lui, lui frottant affectueusement le haut du crâne. Son geste ébouriffa ses cheveux, ce qui fit rire Liam aux éclats. Je contemplai la scène, à la fois rassuré et pensif. Liam étant un petit garçon plutôt méfiant, c'était pour moi une grande victoire qu'elle ait réussi à le faire rire aussi vite. Le feeling semblait passer entre eux, j'étais heureux. Soulagé qu'elle prenne bien la nouvelle aussi. En effet, j'avais eu tellement de choses à planifier depuis la fin du procès que je n'avais pas véritablement eu l'occasion de la mettre au courant. Parce qu'elle était ma meilleure amie, elle savait tout de moi, forcément elle savait pour le petit, mais je ne lui avais consacré que très peu de temps récemment. A dire vrai, je m'étais même montré plutôt distant avec elle ces dernières semaines, prétextant être débordé lorsqu'elle proposait que l'on se voit ou répondant de manière très évasive à ses messages. A coup sûr elle avait dû se sentir rejetée et, je m'en voulais de la laisser sur la touche comme ça, mais j'étais bien trop préoccupé par le sort de Liam pour me soucier de quoi que ce soit. J'avais été privé de mon fils pendant près de quatre ans, j'en avais énormément souffert; Alexie savait tout ça. Et puisqu'elle avait été à même de me pardonner mes bêtises d'autrefois (drogues, alcool etc.) elle comprendra parfaitement pourquoi j'avais agi de cette façon là. Passant ensuite une main amicale sur mon avant-bras, elle ajouta qu'elle était ravie pour moi et, que je méritais d'avoir mon fils à mes côtés. Puis elle entra dans l'appartement. Tout sourire je refermai la porte derrière elle et les rejoignais dans le salon. Le courant passait vraiment bien entre eux, le petit ne la quittait plus des yeux. Considérant qu'il n'avait aucune présence féminine dans sa vie (hormis ses grands-mères respectives), j'étais véritablement soulagé qu'il s'entende bien avec Alexie; cela me faciliterait sans doute la tâche. Et puis, nous étions presque tout le temps fourrés l'un chez l'autre, alors autant qu'ils fassent connaissance tout de suite.

❝ Moi aussi je suis heureux, tu ne pas savoir à quel point ça me rend heureux de l'avoir enfin avec moi. D'ailleurs j'arrive toujours pas à réaliser je crois, dis-je tout sourire, en l'invitant à s'asseoir dans le sofa. A ce propos, je suis vraiment désolé de ne pas t'avoir mise au courant ou de m'être montré si distant ces dernières semaines, mais j'avais tant de choses à faire, tellement de trucs en tête et, puis... j'étais si inquiet que le courant ne passe pas entre nous. Je veux dire, il savait que j'étais son père et, nous avions passé du temps ensemble, depuis le début du procès, mais...❞

Je m'interrompis une minute, voyant que Liam avait disparu. Qu'était-il en train de fabriquer?

❝ Poussin? Qu'est-ce que tu fais?. Je fais un dessin pour la jolie madame papa. Je reviens tout à l'heure. Mami a dit que c'était pas joli d'écouter les conversations des grands façon!, s'égosilla-t-il depuis sa chambre. Bien, sois sage répliquai-je avant de fixer à nouveau mon attention sur Alexie et d'ajouter: Et bien on dirait que tu as la cote avec lui, jolie madame ! Bref, je ne sais plus ce que je disais, mais en définitif tout se passe bien, le petit est adorable et, j'apprends peu à peu à assumer mon rôle de père. Je suis heureux ! Concluais-je avec un sourire béa. Mais et toi ? Quoi de neuf ma belle? ❞

Trop mignon, le petit. Il ne me quitte plus du regard. À croire que je plais même aux gamins ! Plus sérieusement, je suis contente que le fils de Matthias ne me rejette pas. Ça le fait souvent, pour une nouvelle petite amie. En l'occurrence, je ne suis qu'une « simple » copine, mais quand même. Si jamais il m'avait eu mauvaise, ça aurait pu mal tourner. Je connais une amie pour qui ça ne c'est pas très bien passé. Elle s'est remise en couple quelques mois après sa séparation avec le père de son fils, et ce dernier n'a pas vraiment apprécié. Dès que cet « autre homme » venait chez lui, il tapait des crises de nerfs à mon amie, il faisait n'importe quoi, devenait très turbulent. Et au bout d'un certain temps, même quand le petit copain de mon amie n'était pas là, le gosse continuait à faire n'importe quoi. Elle a dû choisir : son copain, ou son fils. Le choix n'a pas été très difficile. Si je n'avais pas tapé dans l’œil de Liam dès aujourd'hui, Matthias aurait peut-être eut à faire ce choix. Et je n'aurais pas supporté de ne plus le voir. Mais bon, heureusement, ce n'est pas le cas, et le garçon semble plutôt bien m'apprécier. Du moins, pour l'instant. À moi de me débrouiller pour que ça ne change pas.

Matthias me montre le canapé d'un coup de tête, tout en me disant combien il est heureux d'avoir son fils avec lui, chez lui. J'enlève mon sac à main de mon épaule, et m'assois sur le sofa, bien plus confortable que le mien. Mon ami s'excuse de son « absence », d'avoir été si peu présent ces derniers temps. Je souris, touchée par son attention. « Tss, t'as pas à être désolé Matt ! C'est tout à fait normal. J'allais pas te demander de délaisser ton gosse pour venir manger une pizza à la maison, on a tout le temps pour ça maintenant ! Enfin, pour manger la pizza je veux dire, pas pour délaisser ton petit. » Je rigole, et change ma position pour me mettre en tailleur. Matthias est vraiment heureux, et ça se voit sur son visage. Ses yeux sont illuminés, rieurs, et ils n'ont plus cette tristesse, du moins pas en ce moment. Le bonheur d'être parent. Je ne connais pas ça, et pourtant j'aimerais. J'aime ma condition actuelle, célibataire, libre, mais séduisante si j'en crois les nombreux prétendants qui m'ont proposés de sortir avec eux. Les coups d'un soir ne sont pas rares, mais ça fait bien longtemps que je n'ai pas eu de relation sérieuse et posée. Sans relation longue, basée sur une confiance mutuelle et un amour sincère, avoir un enfant n'est pas possible. Je veux trouver « la bonne personne », mais j'ai peur de ne jamais la trouver, ou de la trouver trop tard. Être mère à l'air d'être une merveilleuse expérience ; celles de mes amies qui ont un enfant sont ravies, même s'ils ne sont pourtant pas tout le temps des anges. Elles ne cessent de répéter que c'est la meilleure chose qu'il leur soit arrivée. J'aimerais pouvoir élever un enfant, dans des meilleures conditions que celles dans lesquelles j'ai été moi-même élevée. À voir le visage rayonnant de Matthias, je me rends compte que je loupe clairement quelque chose. « T'es jeune, t'as encore le temps ! », c'est ce qu'on me dit souvent. Oui mais combien de temps ? Je ne veux pas faire de gamin à 40 ans non plus, je veux que mon enfant est une mère jeune et active.

Je sors de mes pensées, quand j'entends Liam crier joyeusement qu'il est en train de me faire un dessin. Je rigole, attendrie. « Ah ah, oui on dirait bien que je lui plaît. Mais je ne vais pas me plaindre ; il manque plus que le troisième âge succombe à mon charme, et toutes les générations seront bientôt à mes pieds ! » Je pouffe, et continue, me reportant plus particulièrement sur mon ami. « Tu feras un merveilleux père Matthias, je n'en doute pas une seconde. Il n'y a qu'à voir comme tu lui parles ! » Je me lève, et vais me prendre un verre dans le placard de sa cuisine. J'ouvre le robinet quand il me demande de mes nouvelles. Je remplis mon verre d'eau, boit une gorgée, et retourne sur le canapé. « Oh, pas grand chose tu sais. Un peu la routine, disons que ma vie n'est pas très mouvementée. Même appartement, mêmes amis... ah non, j'ai peut-être fait quelques nouvelles connaissances. Même boulot, ça s'est sûr, même si je suis un peu montée en grade. » Je soupire, désirant gravir encore plus d'échelons. Je sais que j'aurais besoin de plus d'ancienneté, mais pour ce coup-là, je suis vraiment impatiente. Diriger un reportage du début à la fin est un de mes rêves les plus chers, et je ferais tout pour y parvenir. Je retrouve le sourire, et demande joyeusement à mon copain ce qu'on regarde comme film. « On se fait une séquence émotion ? Ou plutôt action ? Ou comique ? »

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Comme je m'y attendais, Alexie ne me tint pas rigueur de ma négligence, insistant même sur le fait que mon comportement se justifiait. Selon elle, la chose la plus censée était effectivement de faire de mon fils une priorité. Soulagé qu'elle partage ma vision des choses, je l'écoutai ensuite me parler de son quotidien, de ses amis, de son travail, de ses attentes aussi. Elle m'arracha d'ailleurs un sourire amusé lorsqu'elle évoqua avec lassitude son entourage et son travail. Étant l'un de ses plus proches amis, j'aurai effectivement pu me formaliser de ses propos, mais je n'en fis rien. Pour la simple et bonne raison que je savais parfaitement qu'Alexie ne cherchait pas à se montrer blessante. Elle aimait ses amis et, qui plus est elle faisait une amie exemplaire, c'est juste qu'elle aurait aimé faire de nouvelles rencontres, échanger avec des gens différents. Juste histoire de mettre un peu de piment dans sa vie, juste histoire de sortir de la routine. Parce que ma meilleure amie n'était pas le genre de fille qui s'enterrait dans son petit quotidien, qui s'en contentait. A dire vrai, la routine était quelque chose qui la pesait énormément. Elle essayait de sourire, mais je voyais bien qu'elle s'ennuyait. Or, avec Alexie il fallait que ça bouge, que ça déménage ! Et c'était peut-être ça qui me plaisait autant chez elle? Sa joie de vivre, son énergie, sa curiosité et son envie d'aller encore et toujours plus loin. Parfois, j'arrivai même à me demander si elle avait des limites? Quoi qu'il en soit elle tenait une place importante dans ma vie et j'étais ravi d'apprendre que les choses se passaient relativement bien pour elle.

❝ Montée en grade? répétai-je, intrigué. Mais encore? Compte tenu du peu d'entrain que tu mets à en parler, je me doute bien que tu n'as pas encore obtenu le poste que tu espérais, mais il va m'en falloir plus. Concrètement, t'as été promu à quel poste? Demandai-je, intéressé tandis qu'elle se levait pour aller prendre un verre d'eau et revenait s'asseoir presque 'aussitôt. ❞

Je n'y connaissais pas grand-chose en journalisme, mais je savais pourtant que ma meilleure amie faisait de l'excellent travail. Raison pour laquelle j'étais un peu frustré qu'elle ne monte pas plus rapidement en grade. Les directeurs de France Télévision ne savaient pas ce qu'ils perdaient en sous-estimant ainsi son travail. Après, c'est vrai qu'elle était jeune et étant moi-même patron, je pouvais imaginer les réticences qu'ils pouvaient avoir face à une jeune débutante telle qu'Alexie. Maintenant, si on ne leur donnait pas leur chance comment s'insèreraient-ils sur le marché du travail? Le fonctionnement de ce pays était parfois si illogique, que je préférai en rire.

❝ On se fait une séquence émotion? Ou plutôt action? Ou comique? me demanda-t-elle quelques secondes plus tard, changeant de sujet par la même occasion. Ça m'est égal, répondis-je en lui rendant son sourire. Tu es mon invitée alors, je te laisse choisir dis-je tout en me levant pour mettre les pizzas à cuir. LIAM ON VA BIENTÔT PASSER A TABLE, alors il va falloir songer à ranger tes crayons et te laver les mains bonhomme, m'égosillai-je depuis la cuisine, tout en adressant un sourire à ma meilleure amie. J'ajoutai ensuite à son attention. Pour le DVD, j'ai fait quelques emplettes la semaine dernière. Une bonne affaire! Je dois avoir une douzaine de nouveaux films, je crois. Mais farfouilles dans le meuble, tu connais la maison maintenant! ❞

« Montée en grade ? » m'a demandé Matthias. J'ai souri, et pendant que j'allais me chercher un verre, je lui ai expliqué plus en détail le poste que j'occupais chez France Télévision. « En fait, y a plusieurs stades dans le journalisme en général, mais chez France Télévision plus particulièrement. » J'ai commencé, passionnée. « Enfin, c'est peut-être parce que je ne connais pas d'autre agence de de journalisme. Mais bref. Certaines personnes, celles qui ont beaucoup d'argent, commence directement haut dans l'échelle professionnelle, mais selon moi elles n'ont aucun mérite. » Je suis revenue m'asseoir sur le canapé, mon verre d'eau à la main, pour continuer mon récit, qui j'espère ne l'ennuyait pas trop. « Toujours est-il que moi, j'ai commencé au plus bas possible. En tant que secrétaire. Beaucoup de journalistes actuels ont commencés comme moi. Et donc, j'ai dû faire mes preuves en photo-copiage de feuilles, service de café ou autre tâche ingrate du genre. C'est marrant, mais là-bas, tu as beau avoir un CV bien rempli, si tu ne sais pas faire du café, il ne t'engage pas en tant que journaliste. » J'ai rigolé, puis j'ai repris. « Je ne t'ennuies pas hein ? J'en ai pas pour longtemps de toute façon ! » J'ai rigolé à nouveau. « Et donc au bout d'une petite année, ils m'ont acceptés en tant que journaliste à part entière, et j'ai commencé à aider les plus grands sur leurs projets ou reportages. Puis j'ai eu le droit de leur donner des idées. Puis d'écrire une partie du scénario d'un reportage. Et enfin, où j'en suis toujours, j'ai la possibilité de rédiger le scénario entier, mais malheureusement je suis toujours supervisée par quelqu'un de plus 'haut'. Qui vérifie si ce que je dis ce n'est pas n'importe quoi, ou inintéressant. Et lors du tournage, le directeur de ma section est toujours présent, c'est lui qui dirige. Mon rêve, moi, c'est de pouvoir tout faire toute seule. Mais je sais que je vais devoir attendre ; je ne me fais pas d'illusion : j'ai pu gravir des petits échelons facilement, mais celui-ci, ça va pas être de la tarte, il va falloir que je patiente un peu ! » J'ai souris, puis j'ai fait un geste de la main, comme pour dire que ce n'était pas bien grave, qu'un jour ou l'autre j'aurais ce que je veux.

« Ça m'est égal. Tu es mon invitée alors, je te laisse choisir. » Matthias se lève, et je fais de même. Il appelle son fils pour le prévenir que nous allons bientôt manger, tandis que je m'agenouille pour fouiner dans ses DVD. « Pour le DVD, j'ai fait quelques emplettes la semaine dernière. - Oh, génial ! Je vais farfouiller dans tout ça pour trouver la perle rare alors ! » Je pouffe, et me mets en quête du film à regarder ce soir. Je passe ses DVDs en revue, zappant les comédies à l'eau de rose, étonnée qu'il en ai, d'ailleurs, m'arrêtant plus longuement sur les films d'horreur ou les films d'action. Parce que oui, je suis une fille, et j'aime les comédies romantiques... mais avec mes copines. Avec Matthias, je regarde un bon film effrayant, ou un film qui bouge ! Pourquoi pas un film comique. Mais je dois avouer que là, je me ferais bien une petite soirée horreur. « Dis Mat', Liam compte regarder le film avec nous ? Pour savoir si je choisis Harry Potter ou Rec ! »

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Je l'écoutai attentivement me parler de son travail, intéressé par les explications qu'elle me fournissait. Ignorant tout de ce métier, je n'avais aucune idée de la manière dont on y évoluait et j'étais plutôt surpris d'entendre que les gens avaient une vision aussi étroite des choses. Qui plus est, Alexie n'avait jamais évoqué cette partie de son travail, le fait qu'elle avait dû commencer par servir des cafés. Ayant lu plusieurs de ces travaux, j'étais d'ailleurs indigné qu'on ait pu ainsi la rabaisser. Mais après tout, je ne pouvais pas y faire grand-chose. Je possédais une maison d'édition, non pas un journal. Alors, à moins qu'elle ne se mette à écrire des romans, il n'y avait rien que je puisse faire pour changer les choses. De même, je comprenais parfaitement bien son désir d'évoluer et de gravir les échelons. Et elle y arrivera. A force de travail et d'efforts, elle atteindra ses objectifs, j'avais confiance en elle. Le tout était de ne jamais se décourager.

❝ T’y arriveras va! J’en suis persuadé!  Commençais-je par dire en posant une main sur son genou, en signe d’amitié. Regarde moi, j’ai aussi commencé en bas de l’échelle. Il a fallut que j’enchaîne les petits boulots, que je sois assistant de l’assistant de l’éditeur, puis simple assistant avant de pouvoir ouvrir ma propre entreprise. Pour être tout à fait honnête, je me payais tout le boulot. Et je n’avais ni reconnaissance, ni compliments, ni remerciements. Rien. Je travaillais, mes supérieurs étaient méritants. C’est la loi de la jungle ma belle. Mais aujourd’hui, je suis celui qui a des insistants. Je suis le patron, poursuivis-je en riant. Alors te fais pas de mourons! Tu es extrêmement talentueuse et rusée. T’y arriveras de toute façon. ❞

Puis nous décidions de changer de sujet. Moi regagnant la cuisine pour m'occuper du dîner, Alexie fouinant dans le placard pour trouver le film approprié. « Dis Mat', Liam compte regarder le film avec nous ? Pour savoir si je choisis Harry Potter ou Rec ! » finit-elle par me demander. Considérant la chose un instant, je finis par répliquer:

❝ Euh… plutôt Harry Potter. Étant donné qu’il n’y a pas école demain, monsieur va surement vouloir traîner. Je l’autorise à se coucher à 10h30 le week-end donc bon... C’est alors que le petit apparu dans la cuisine et me demanda s’il pouvait faire quelque chose pour m’aider. Amusé, je lui tendais alors assiettes et couverts, avant d’ajouter: Si tu veux bien déposer ça au salon, ça m’aiderait beaucoup. Je te remercie. QUOI?! On mange sur la table du salon?! Demanda-t-il, surprit. Oui. Comme nous allons regarder un film en mangeant et que ce sont des pizzas, je pense que l’on peut faire une exception. Mais ne prends pas cela pour une habitude, d’accord? Il hocha la tête. « MERCI PAPA! C’est trop génial » s’écria-t-il, avant de regagner le salon. Sortant les pizzas du four, je les rejoignais quelques minutes plus tard et ajoutai après avoir déposé le tout sur la table. Alors, Harry Potter hein? Classique. Mais j’adore cette trilogie. Je sais, je suis un grand enfant, enfin bon… Lequel tu as choisi, lançais-je tandis qu’elle mettais le lecteur en route tout sourire. Au pire des cas, tu pourras passer la nuit dans la chambre d’amis, si toutefois tu souhaites regarder Rec quand le petit sera au lit. Demain c’est dimanche, alors on s’en fche! ❞

« T’y arriveras va! J’en suis persuadé! » J'ai toujours aimé l'entrain de Matthias, à croire que je réussirais. Pour l'instant, il n'a pas eu tort, j'ai réussi. Reste à savoir si je réussirai encore ; j'ai tellement envie de le croire. Il m'a rappellé ensuite son parcours à lui, et je n'ai pu qu'approuver. Il est parti du plus bas, et il est arrivé au plus haut. Il n'y a pas un meilleur exemple que lui pour tout ceux qui veulent réussir à partir de rien. Je suis vraiment fière de lui, il mérite tellement son succès. J'ai souris à ses compliments, avant de le complimenter à mon tour. « Tu parles, c'est toi qui est talentueux ouais ! T'es mon modèle en fait ! » j'ai ajouté en riant, mais en le pensant quand même un peu. Si seulement je pouvais arriver en haut, tout haut de l'échelle, je serais comblée. « Mais, j'espère que l'avenir ne te fera pas mentir, et que j'y arriverais vraiment. »

« Euh… plutôt Harry Potter. » Le petit allait regarder avec nous le film, il valait donc mieux pas lui faire voir un film interdit au moins de 12, ou 16 ans je ne sais pas trop, en tout cas un film certainement pas fait pour lui. Et puis, Harry Potter est une de mes saga préférée. Matthias a tous les DVDs, je ne sais pas trop lequel choisir. « Le 2, le 5 ou le 6 ? » Je pense tout fort, tandis que Liam apporte les couverts, trop heureux de manger pizza, qui plus est au salon et non sur la table de la cuisine, comme d'habitude. « Hein bout'chou ? Tu veux voir lequel ? » je lui demande alors. Son père m'informe que je peux rester dormir, si je veux voir Rec quand même. Ça ne serait pas une mauvaise idée, qu'on regarde le film d'horreur à la sortie ou non. Je n'aime pas vraiment rentrer de nuit, toute seule, et avec son petit à la maison, Matthias ne pourra pas m'accompagner. Donc repartir demain m'arrangerait, à vrai dire. « Oh merci, mais je ne veux pas déranger. » j'ajoute, pour être sûre qu'il ne se sente pas obligé de me garder pour la nuit.

Les pizzas arrivent, libérant leur bonne odeur. J'attrape un couteau, et partage chacune en 8. Je me rends compte après que nous sommes 3, et que 8 n'est pas un multiple de 3. Tant pis, avant que Liam avale la moitié de la pizza, on a le temps. « On part pour le 2 alors ? T'auras pas peur du Troll, hein Liam ? » Je lui lance, en souriant. J'insère le DVD dans le lecteur, prend la télécommande et vais m'installer sur le canapé, attendant que mon copain nous rejoigne. « Si vous étiez à Poudlard, vous seriez de quelle maison ? » Je demande aux garçons, en rigolant. Moi, je serais... Gryffondor, certainement. Intelligente, sérieuse, fidèle... bon ok, j'arrête de me jeter des fleurs. Lorsque le menu du DVD s'affiche, je sélectionne français pour l'audio, et sans sous-titres. Le mieux aurait été de le regarder en version originale, mais le petit n'y aurait rien compris. J'attrape une part de pizza, et lance à la cantonade : « Prêts pour le film ? »

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Toujours occupé dans la cuisine, je les entendis chahuter légèrement; Liam s’offusquant presque du fait qu’Alexie lui demande si les Trolls l’effrayaient. Amusé à mon tour, je réapparaissais donc avec notre dîner et ajoutai à l’intention de ma meilleure amie qui avait peur de m’embêter si toutefois elle décidait de rester.

❝ Me déranger? Petit un, si je te le propose c'est que ça me fait plaisir. Et petit deux, toi et moi on sait pertinemment que tu seras toujours la bienvenue quoi qu'il en soit. Mi casa es tu casa, comme on avait l'habitude de le dire autrefois, répliquai-je tout sourire, avant de prendre place dans le canapé. ❞

Plus jeune, la demoiselle passait déjà les trois quarts de son temps chez moi. Il faut dire qu'avec le décès de Lucas la maison était bien vide et puis, si je ne l'avais pas eu auprès de moi, j'aurai peut-être fini par commettre l'irréparable. Oh bien sûr j'étais entouré. Joy, mes parents et le reste de notre famille s'inquiétaient beaucoup pour moi et ils faisaient leur possible pour que je ne sombre pas. Maintenant, Alexie était l'une de mes meilleures amies, mon unique meilleure amie lorsque Joy et moi avions -enfin- dépassé ce stade et son soutien comptait plus que celui de n'importe qui. Ne nous comptions même plus les fois où elle était venu passer des week-end à la maison. Week-end durant lesquels ne nous faisions guère mieux que de nous empiffrer devant la télévision. Mais je n'en gardai que du positif. Attendri par ce souvenir, je nouais machinalement une serviette autour du cou de mon fils, histoire qu'il ne se tâche pas et je regardai la jolie blonde couper notre pizza. Pensif, je ne remarquai même pas le sourire amusé qui se dessina sur son visage lorsqu'elle réalisa qu'elle l'avait coupée en huit. Tel des prédateurs affamés nous nous jetions donc sur notre met tandis que mon invitée lança le film après nous avoir demandé: « Si vous étiez à Poudlard, vous seriez de quelle maison ? ». A ces mots, je laissai échapper un rire franc et amusé. Ce que j'adorais chez Alexie c'est qu'elle avait toujours le chic pour sortir une phrase à laquelle on ne s'attendait pas. Y réfléchissant un instant, je laissai d'abord répondre Liam.

❝ POUFSOUFFLE! Juste parce que j’aime bien dire ce nom. C’est trop drôle! Poufsouffle, Poufsouffle, Poufsouffle, répéta le petit, en se tordant de rire. Une fois qu’il eut retrouvé son sérieux, je leur fit part de mon avis. Je serais bien tenté de répondre... Serpentard! Je sais ce que vous vous dites: c'est une mauvaise maison. Maintenant, j'estime que la vision que l'on s'en fait est parfaitement erronée. Certes, les Malefoy et Voldemort y ont évolués, maintenant regardez le professeur Rogue, c'était un homme admirable au final. Ba quoi? Demandai-je en remarquant que ma meilleure amie me regardait, les yeux écarquillés. Oh, j’ai recommencé, c’est ça? Pardon. Tu sais très bien que lorsqu’il s’agit de disserter sur de pareilles sujets, je m’emporte un peu. Mais soit. Je me tais. Mangeons. Bon appétit à vous deux. ❞

Je savais que de dire que je ne voulais pas déranger était une erreur. Je ne dérangeais jamais, chez Matthias. Déjà, il me l'avait proposé, et puis comme il l'avait si bien dit « mi casa es tu casa ». Sa maison était la mienne, ma maison était la sienne, c'est comme ça que ça marchait entre nous. « Oui c'est vrai, tu as raison, je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça ! » J'ai répondu, un sourire sur les lèvres. En fait, je savais pourquoi j'avais peur de déranger. Avant, il n'y avait que lui et moi, et j'étais sûr que je ne gênerais personne en restant dormir ici, mais maintenant il y a son petit, et j'ai peur qu'il n'apprécie pas que je lui « pique » son papa le temps d'une soirée, que je dorme dans sa maison alors que je n'étais pas sa maman... je ne suis pas dans la tête de Liam, et je ne sais pas du tout ce qu'il peut penser de ma présence ici, même s'il semble plutôt content de me voir.

Lorsque je pose la question de la maison à Poudlard, le garçon répond automatiquement, Poufsouffle. Il répète un bon nombre de fois le nom de la maison des Jaune, rigolant de la prononciation. Je souris et laisse échapper un petit rire, attendrie devant tant d'innocence. Reste comme ça le plus longtemps possible Liam, émerveille toi de la vie, profite de ton enfance, reçois l'amour de ton père et aimes-le à ton tour. Sois heureux bonhomme. Il a énormément de chance d'avoir un père comme Lucas, dévoué, présent, aimant, attentionné. Je repense à mon enfance, vingt ans plus tôt. Cette période est un peu flou, mais je me rappelle qu'elle était heureuse. J'étais entourée de mon père et de ma mère, qui m'aimaient et que j'aimais. J'avais des tas de « chouettes amis » comme je disais, j'avais une belle maison avec un grand jardin, et je jouais aux jeux auxquels toutes les petites filles de cet âge jouent. Malheureusement, cette période on ne peut plus joyeuse n'aura pas duré longtemps. La fin de mon enfance, à six ans seulement. Ça ne sera pas le cas de Liam, je le sais. Il aura une enfance fabuleuse, et une adolescence similaire. Avec un père présent et aimant. Quand il sera plus grand, il faudra qu'il prenne conscience que son père était présent et aimant. Ce qui n'est pas le cas pour tout le monde.

Je pose mon regard sur Matthias qui, comme à son habitude par dans des délires philosophiques. Il s'arrête en remarquant mon expression. À chaque fois, je suis bluffée par ce qu'il peut dire, ce qu'il peut répondre pour une simple petite question. Je rigole, avant de commenter ce qu'il a dit. « Eh non, je ne pense pas que ce soit une mauvaise maison ! Au contraire, je les adore. Elle est pleine de bad boy, et c'est tellement sexy ! » je pouffe, et continue : « Mais bon, j'imagine que tu t'en moques un peu toi. Plus sérieusement, je trouve qu'ils sont expressifs et qu'ils se démarquent des autres, les Serpentard, pas comme les... » je me stoppe une milliseconde, me retenant de dire Poufsouffle, de peur de vexer le petit. « …Serdaigle. Sérieusement, ils sont inutiles, ceux-là. Enfin bref, même si j'aurais aimé faire partie des Serpentard, je doute que j'aurais été prise, je correspond plus aux Gryffondor, je pense. » Intelligente – non, je ne me jette pas de fleurs –, sérieuse, fidèle, honnête, me correspond quand même mieux que le caractère de winner des Verts.

J'appuie sur le bouton Play de la télécommande, estimant que les garçons ayant tous les deux une part de pizza dans la bouche, ils sont prêts pour regarder le film. La célèbre musique d'Harry Potter commence, suivit par le début du film. Mes yeux sont rivés sur l'écran, attentive que je suis. Je l'ai déjà vu peut-être trois fois, mais je suis toujours captivée par l'histoire. Au bout d'une dizaine de minutes, je détache mon regard de l'écran, pour voir que Liam est tout aussi obnubilé par le film que je l'étais quelques secondes plus tôt. Je vérifie rapidement qu'il n'est pas en train de manger, me décale tout doucement, me penche vers lui, et lâche un petit « Bouh ! », juste derrière son oreille. La scène se passe dans la Grande Salle, au moment du petit-déjeuner, mais je veux voir si le garçon est assez préoccupé par le film pour sursauter au son de ma voix. Je pouffe, et file à ma place initiale, sifflotant légèrement pour clamer mon innocence.

ALEXIE && MATTHIAS ♪ I MISSED YOU

Alexie se lança alors dans une tirade interminable, visant à démontrer le sex-appeal des Serpentards. Amusé par son discours, je ne pus m'empêcher de laisser échapper un rire bruyant. La tournure que prenait cette conversation me rappelait celles que l'on avait un peu plus jeunes; lorsque la blondinette me parlait des garçons pour lesquels elle craquait ou de ses 'celebrity-crush' comme on appelait ça à l'époque. A chaque fois je faisais semblant de m'y intéresser pour ne pas la froisser, mais je m'en moquai bien en réalité; les hommes n'ayant jamais eu à mes yeux aucun attrait particulier. Laissant là ce sujet, elle en vint ensuite à la maison qu'elle aurait pu intégrer si toutefois ce monde existait. Son choix se porta sur Gryffondor et, après mûre réflexion je devais bien avouer qu'elle avait raison. Mais cela ne m'empêcherait pas de la taquiner outre mesure, bien au contraire.

❝ Hum... maintenant que tu le dis c'est vrai que tu as toujours eu un petit air d'Hermione Granger. Tu sais, ce petit côté madame je sais tout, la science infuse, la ténacité et... tout le reste. Exaspérante à souhait ! Je déclarai tout sourire, dans le but de l’agacer. ❞

Faussement outrée, elle me lança un regard courroucé avant de me jeter un coussin en pleine figure. Réceptionnant l'objet, j'éclatai de rire. J'avais beau lui répéter que ce n'était qu'une boutade comme une autre et que je n'en pensai pas un traître mot, elle se bornait à m'ignorer. Alexie avait toujours été très douée pour jouer la comédie et, j'avais conscience qu'elle ne m'en voulait absolument pas. Toutefois, elle semblait d'humeur taquine et elle avait visiblement envie de jouer les boudettes, raison pour laquelle je la laissais faire. De toute manière cette mascarade ne prendrait fin que lorsque madame le déciderait alors, il n'y avait pas grand chose à faire. Au bout de quelques minutes, je revenais pourtant à la charge, fatigué de jouer à ce petit jeu.

❝ Allez Alexie, je plaisantai tu sais bien. Hermione et toi, n’avez absolument aucune similarités… J‘ai dis n‘importe quoi, dis-je en pouffant légèrement. A fond dans son personnage, ma meilleure amie me tira la langue et croisa les bras sur sa poitrine avant de se replonger dans le film. Je suis navré, combien de fois vais-je devoir te le répéter?! Pas de réponse. Quoi? Tu veux que je te supplie, c’est ça ? Toujours silencieuse, elle acquiesça d‘un signe de la tête. Même pas en rêve miss Loiseaux ! Jamais au grand jamais je ne te supplierai, petite teigne que tu es ! De vrais gamins, nous en avions conscience. Mais nous comporter de cette manière était un moyen comme un autre de décompresser et après une semaine comme celle que je venais de passer, ce n'était pas de refus. PAPA CHUT! Finit par protester Liam, agacé par nos bruitages. J’entends rien moi, pour une fois que j’ai le droit de regarder la télé le soir tard, vous êtes pas très gentil quand même hein! Pff, marmonna-t-il la bouche pleine de sauce tomate. Très bien, je me tais, je rétorquai quelques secondes plus tard en saisissant une autre part de pizza. J'échangeai ensuite un regard complice avec Alexie et nous décidions tous deux de nous concentrer sur le film. Après tout, le petit avait raison, nous faisions beaucoup trop de bruit et puis cette soirée étant particulière pour lui, je ne voulais pas lui gâcher son plaisir. ❞

Quelques minutes plus tard, Alexie se leva du canapé. Jetant un rapide coup d'oeil en sa direction, je lui demandai au moyen d'un froncement de sourcils ce qu'elle était en train de fabriquer, mais cette dernière me fit signe de me taire. Docile, je m'exécutai et fit comme si de rien n'était. C'est alors que la jolie blonde se plaça derrière Liam et, attendant le moment opportun elle finit par crier légèrement, ce qui le fit sursauter. Subjugué par le film, mon fils mit quelques secondes à réagir (secondes durant lesquelles Alexie en profita pour regagner discrètement sa place initiale), ce qui ne l'empêcha pas de se retourner vers notre invitée et de lui dire sur le ton de la plaisanterie:

❝ ‘ JE SAIS QUE C’EST TOI ! Alors, arrête de faire semblant vilaine fille ! Finalement, tu serais mieux avec les serpentards. Je suis sûr que Drago et ba il aimerait bien tes petites blagues pas très drôles ! Sur ces belles paroles, la petite tête blonde se replongea dans son film. Après s'être assurée qu'Alexie était elle aussi subjuguée par l'histoire, il mit un peu de sauce tomate sur son index et alla l'étaler sur le nez de la jeune femme. A la fois surpris et amusé, je le regardai faire sans rien dire. Cela n'avait rien de bien méchant et puis c'était de bonne guerre. La prochaine fois elle y réfléchirait à deux fois avant de s'en prendre à lui. Voilà ! Maintenant on est à égalité ! Lâcha-t-il fier de lui. Attrapant le rouleau de sopalin qui traînait sur la table, j'en tendis une feuille à ma douce amie avant d'ébouriffer les cheveux de mon fils. C'est bien Liam ! Elle ne l'a pas volé cette-là! . Non, non, non. Alexie n'allait pas apprécier et elle chercherait probablement à se venger, sur moi. Comme d'habitude. Mais tans pis, je commençai à en être coutumier. La jolie blonde étant ma meilleure amie depuis des années, nous passions les trois quarts de notre temps à nous taquiner. C'est de cette manière que l'on fonctionnait.❞