Parfois, la fin justifie les moyens. Un jour qu'il était en taule parce que je l'avais balancé comme un con. La douleur. Les regrets commençaient à me faire perdre la tête. J'devenais fou. Il me manquait. Si il était pour m'voir dans un état pareil, j'sais déjà qu'il se foutrait de ma gueule. Merde Jéricho, ce type ne t'a jamais aimé. Il s'est foutu de ta gueule du début à la fin. Faut vraiment que j'me ressaisisse. Que j'fasse une putain de croix sur sa gueule. Il en vaut pas la peine. Qu'il crève en taule.

Je sors enfin de cet hôtel où j'avais passé la nuit. Voilà que je m'étais aussi embrouillé avec Ella. On doit régler ça, au moins pour Jonah. J'allume une cigarette en dévalant rapidement les rues de Paname. J'entre dans l'appartement silencieusement. " Ella ? " Je m'arrête devant elle, sans me gêner pour la regarder de haut en bas. " Il dort ?" C'est à peine si j'attends sa réponse. Je m'en tape. Ma main vient se poser en bas de son dos et je l'attire contre moi. Mon souffle rauque vient s'échouer dans son cou alors que mes lèvres remontent jusqu'aux siennes. "J'suis désolé." Qu'est-ce que j'fou bordel ? Et je l'embrasse avec fougue et passion.

Je traine un peu des pieds aujourd'hui, profitant du sommeil de Jonah pour faire un peu le tri ici mais surtout me vider la tête. Après des heures passé dans ma chambre à converser les livres, photos ou souvenir qui doivent être conservé je tombe sur une bague, pas n'importe laquelle, celle qui as eu tout son sens il y a encore quelques mois. Mes doigts effleures le bijoux en se plongeant dans des souvenirs à la fois parfait et à la fois horrible, je n'arrive pas à me résoudre à la jeter, elle restera là, dans la boite dans bons souvenirs. J'entends la porte du bas s'ouvrir et je descends rapidement laissant Jonah dormir à l'étage le baby phone dans la main que je dépose sur la table basse. Il est là devant moi, je ne bouge pas réellement ne sachant pas comment agir. Il me parle et je n'ai pas le temps de répondre ou de dire quelques choses que ces lèvres se posent sur les miennes. Je ferme les yeux durant une seconde, me corps possédaient de toutes ces émotions, je suis à nouveau consumer par lui et pourtant je recule doucement mettant fin au baiser " non ... " je fais un pas en arrière en redressant mon regard vers le sien " c'est beaucoup trop facile " je soupire doucement sentant encore la douleur des ces paroles et le mal qu'il a fait ce jour là sans s'en rendre compte encore. Je me tourne une seconde passant ma main dans mes cheveux " qu'est ce que tu veux ? " je suis froide, je lui en veux réellement et pour la première fois je n'ai pas cédée.

La fierté n'est pas quelque chose qu'on a. C'est quelque chose qu'on est. Ego surdimensionné, j'suis presque incapable de m'excuser, et ce même quand j'sais que j'ai tous les tords. Aujourd'hui j'allais pas déroger à la règle. J'avais juste balancé un putain de "j'suis désolé", dénué de tout sentiement Ouais, je sais que je l'ai blessé, que je l'ai pas toujours traité comme j'aurais dû le faire. Au fond, fallait pas s'attendre à mieux de ma part. Formuler des vraies excuses ? Faut aps rêver. J'suis qu'un putain de connard d'égoïste, et ça, y'en a qu'un seul qui l'a compris. Je vois son hésitation l'espace d'un instant, juste avant qu'elle ne recule. " c'est beaucoup trop facile " J'esquisse d'un sourire ravageur pour cacher ma frustration. J'ai pas l'habitude de m'faire jeter. Trop sûr de moi, arrogant, je fonce souvent tête baissée en sachant de toute façon que personne n'allait me résister. Encore une fois, j'ai eu tort. "On dirait que tu t'endurcie. J'suis presque étonnée venant de toi." Un léger rire traverse la barrière de mes lèvres et aussitôt, mon corps se colle contre le siens une nouvelle fois. J'oublie toute les barrières qu'on a pu ériger entre nous. La pudeur. Nos distances. J'fais tout exploser en me collant ainsi contre elle. " qu'est ce que tu veux ? " Pour toute réponse, je colle un peu plus mon bassin contre le sien. " J'peux pas être plus explicite. J'ai envie de toi." J'veux l'oublier. J'veux plus penser. J'veux crever. J'veux tout foirer. J'te veux.

Comme replonger dans le passé, un simple baiser refait vivre la flemme que j'avais si soigneusement essayé d'éteindre. Je le regarde dans les yeux à nouveau décidé à ne plus être la fille qui lui aurait tout pardonné en quelques secondes. Je n'aurais jamais pu croire que l'amour puisse être une chose si puissante et si destructrice, ce sentiment à briser en moi tout ce que j'avais pu croire, enlever des barrières la ou je l'ai avais si soigneusement placer pendant des années. Il a fallu un seul regard de sa part pour tomber littéralement amoureuse de lui brisant ainsi ce que je me m'étais promis. Ce sentiment m'habite encore et j'suis presque sure qu'il m'habitera éternellement et pourtant je tente du mieux que je peux de me délivrer de son emprise et de ces bras " J'en ai pas envie " ce qui est un mensonge et une vérité à la fois. Je bouge la tête de droite à gauche en le fixant dans les yeux " Tu ne réalise pas ... tu crois quoi Jéricho ? Qu'un sourire charmeur va effacé tout c'que t'a fait ? " ça aurait sans doute pu il y a quelques temps, mon amour pour lui pourrait brisé tout les frontières, mais la douleur est là aujourd'hui et j'entends encore les paroles qu'il a pu dire, les mots prononcé et sa conviction " Tu as tellement changé ... " au point que ça me brise moi aussi.

" Tu ne réalise pas ... tu crois quoi Jéricho ? Qu'un sourire charmeur va effacé tout c'que t'a fait ? " Et pourquoi ça l'pourrait pas ? C'était le cas avant. Ça a toujours été le cas d'ailleurs. Je lâche un faible soupir. " Tu as tellement changé ... " Piqué au vif. Je lui jette un regard noir et j'réponds du tac au tac. " C'est ça ouais. Si t'avais traversé ce qui m'est tombé sur la gueule, toi aussi t'aurais changé. Putain de merde. T'es comme les autres, tu comprends pas. La vie est belle. Elle est rose est les licornes chient des arc-en-ciel. Jéricho est un connard. Jéricho m'a faite souffrir. GRANDIS ! " J'sais pas ce qui m'arrive. Je commence à trembler. Mes nerfs me lâchent. Je m'énerve sur elle sans aucune raison apparente. Pour le plaisir ? Parce que j'ai cette haine en moi qui refuse de sortir. J'suis rongé dans l'intérieur. Pourri depuis toujours. Je me déteste plus que n'importe qui d'autre. J'entends Jonah dans le baby phone qui pleure. Aussitôt je me décontracte. La tension retombe et je reprends mon masque impassible et froid. " J'y vais." De toute façon, c'est certainement parce que j'ai commencé à gueuler qu'il a du se réveiller. Sans accorder un regarde de plus à Ella, je monte les escaliers pour rejoindre la chambre de notre fils. " Hey... Chut. J'aurais pas du crier. J'suis désolé." Je le cale contre mes épaules, en l'entourant de mes bras tout en le berçant.

Les cris résonnent à nouveau dans la maison et c'est reparti pour un tour. Je sens une telle haine dans ces yeux que c'est presque incroyable à voir. Mais il a tord, il a tord sur tellement de chose dans cette phrase. Je le laisse monter restant en bas pendant de longues secondes tentant de me calmer ou d'attendre de trouver le courage d'agir comme je l'ai toujours fait. Les secondes s'échappent et je monte à l'étage m'appuyant sur la porte posant mon regard sur mon fils, notre fils, et sur lui et sans surprise cette vu ne peut me faire que lâcher un bref sourire " Tu te trompe, je sais ce que c'est d'en baver, je sais ce que c'est de souffrir et d'avoir mal " je sais que la vie est un combat, je sais à quel point le monde cruel. Je soupire " J'ai tout fait pour toi, je t'ai tout donné sans exception ou sans avoir peur ... et en retour tu me déteste " j'en suis persuadée, je suis presque sure de sentir une haine incroyable à mon égard et pourtant " Comment je suis supposé t'aider, si tu me rejette ou si tu fais tout pour que je finisse par te haïr " encore et encore je suis face à lui, prête à tout pour l'aider, pour l'écouter et pour être la comme je l'ai fais depuis notre rencontre " Je ne peux pas deviner ce qui te ronge, si tu ne me fais plus confiance " je hausse les épaules, ne sachant plus quoi faire.

Je suis ailleurs. Déconnecté. Ici, et là bas en même temps. J'suis la haine. La douleur. La passion. Je sais plus sur quel pied danser. J'en viens à me demande que je suis. Ou surtout ce que je suis. Un fou. Un malade. C'est la solitude qui me berce. C'est la colère qui me raconte des histoires. Et le seul moment ou je peux m'échapper de la réalité, c'est à ce moment là. Quand je le tiens dans mes bras. Je peux sentir son petit coeur battre et ça me décroche un sourire. " Tu te trompe, je sais ce que c'est d'en baver, je sais ce que c'est de souffrir et d'avoir mal " Je sors de ma bulle et pose mon regard sur elle. Cette fois-ci il se fait plus doux. Plus sage. Je comprends ce qu'elle veut dire. Je sais qu'elle aussi en a bavé." J'ai tout fait pour toi, je t'ai tout donné sans exception ou sans avoir peur ... et en retour tu me déteste " J'arque un sourcil. La surprise peut se lire sur mon visage. " Je t'ai jamais détesté. Pas une seule seconde. Comment veux-tu que j'puisse te haïr ? T'as toujours été là... Même quand j'me comporte comme le pire connard de la terre." Je hausse les épaules. "C'est moi qui me déteste. T'as rien à voir là dedans. " Pour une fois, j'suis honnête. Je me force pas. Les mots sortent avec douceur, mais cette pointe aussi d'amertume. " Comment je suis supposé t'aider, si tu me rejette ou si tu fais tout pour que je finisse par te haïr " Je soupir. J'ai pas besoin d'aide et je refuse de répondre à cette question. " Je ne peux pas deviner ce qui te ronge, si tu ne me fais plus confiance " Là encore. Je refuse d'en parler. J'veux pas passer pour ce type faible. Normalement, c'est pas a elle de se reposer sur moi? Et pourtant, ça a toujours été l'inverse. " Rien ne me ronge. Je vais bien Ella." Mensonge collés les uns à côté des autres. Elle est pas dupe. Je sais très bien qu'elle sait que j'vais mal. Je m'approche d'elle et passe effleure sa joue. " On doit se calmer tous les deux. Il a besoin de ses parents et pas deux personnes qui passent leur temps à s'engueuler et se blesser. " Et hop, on met de l'eau dans son vin.

Je le connais quasiment par cœur pour avoir lu en lui pendant plusieurs semaines mais pour l'avoir aimé comme il était. Je reste plusieurs appuyé contre le mur à le regarder, à tenter de savoir ce qui peut le rendre si sombre, ce qui lui as fait perdre l'étincelle que j'aimais voir dans son regard chaque matin, il me manque. J'ignore quoi lui dire pendant quelques secondes, je n'ai pas envie de me battre à nouveau et de lui dire tout ce que je peux avoir sur le corps, une part de moi à juste besoin qu'il comprenne que malgré la douleur qu'il ma fait subir je me suis interdite et que je refuse de lui faire du mal ou de le laisser tombé. Il doit encore le savoir, que je l'aime, que ça me ronge un peu plus chaque jour, que mes sentiments pour lui brûle mon cœur et que ça n'a aucune importance que ce ne soit plus réciproque. Je baisse les yeux " Tu fais tout comme pourtant " je repense à tout ces mots, l'arme sur mon crâne, ces disparitions, la rupture, sa colère, mes larmes. Je prend une bonne gorgée d'air comme pour me donner un peu de courage, je plonge mes yeux dans les siens " C'est faux ... tu ne va pas bien " je dois l'aider mais surtout j'en ai envie, je suppose que je serais toujours cette fille, celle qui aide sans relâche les gens qui l'entourent sans se soucier d'elle. Je murmure doucement " Parle moi ... " je le fixe à nouveau laissant un sourire s'affichait sur mon visage lorsque ma main caresse celle de notre fils " Il a aussi besoin de sentir que son papa va bien " je suis sure qu'il ressent nos émotions et la façon dont ces petits yeux regardent son père me laisse apercevoir une complicité déjà présente.

" C'est faux ... tu ne va pas bien " Ses mots résonnent et martèle mon crâne. Elle est celle qui a toujours su. Trouver les mots juste. Me comprendre. Me deviner. Elle est celle qui a toujours était là malgré tout. Je me suis comporter comme un connard avec elle. J'avais dépassé les limites de l'acceptable. Sous son regard, je me sentais nu. Vulnérable. Une sensation à la fois déstabilisante et étrangement réconfortante. " Parle moi ... " Les gestes sont plus explicitent que les mots. Ce sont nos actions qui définissent nos émotions. Trahissent nos pensées les plus profondes. Jugez d'abord par ce que je fais, et non par ce que je dis. Je me tus, laissant un long silence planer où mes yeux dessinent ses courbes et s'arrêtent enfin sur ses yeux. Combien de fois les avais-je regarder sans ne rien voir ? Juste mon égoïste petite personne. Ta vie. Tes emmerdes. Tes caprices. Tes sautes d'humeur. Quel con j'ai pu être. " Il a aussi besoin de sentir que son papa va bien " Je lui souris avec tendresse alors que je noue sa main dans la mienne. Elle avait raison. J'avais tort. Au diable ta putain de fierté Jéricho, c'est pas elle qui te fais sentir vivant. Non. C'est eux. C'est lui et elle. " Tu sais quoi ? Ça fait trop longtemps qu'on s'est pas retrouvé tous les trois. "Je dépose un léger baiser sur sa joue. Je pourrais formuler à ce moment là toutes les excuses possibles et inimaginables. Mais je ne trouverais pas les mots pour lui dire à quel point j'étais désolé.

Je lui dépose Jonah dans les bras et l'entraîne jusque dans le salon. J'allume la cheminée et je viens les rejoindre dans le canapé. Instinctivement, je prends Ella dans mes bras, Jonah entre nous. "Tu sais que... Tu m'as manqué ? "

Je le sens, je le vois à nouveau, mon étincelle. Un petit soupire de soulagement sors de ma bouche quand il me regarde avec tendresse et comme son amie surtout. J'hoche la tête doucement en prenant Jonah dans mes bras tout en douceur déposant un baiser sur sa joue. Doucement je nous ma main a la sienne en souriant, sentant à nouveau la chaleur de sa personne. Je frisonne doucement en descendant l'escalier qui nous ramène dans le salon. Je souris doucement " Un peu trop longtemps même " je crois presque rêver en entendant ça et pourtant en quelques secondes les yeux se perdent dans les flemmes de la cheminée alors que je me niche en douceur dans ces bras plaçant Jonah en douceur sur nos deux corps, une famille. Le silence s'installe, et il brise le silence prononçant les quelques mots que j'avais simplement besoin d'entendre, je relève mes yeux brillant de tendresse vers lui " Tu m'as manqué toi aussi ... tellement " cela ne va peut être durer qu'une seconde, une heure, mais je peux me sentir à nouveau bien et en sécurité contre lui, retrouvant celui qui es devenu mon miracle. Une larme de joie glisse le long de ma joue rose alors que je joue en douceur avec la main de notre fils " Tout ira bien ... promis. " ce n'est pas une promesse en l'air, il sait que je tiens toujours parole à son égard et je ferais sans doute l'impossible pour qu'il se sente mieux même si ce n'est que pendant une minute. Je souris doucement en voyant Jonah affiché un petit sourire " Il ne dit rien mais il t'aime et il est là à ça façon " ce n'est qu'un bébé mais il m'a redonné l'espoir perdu. Je me niche à nouveau contre lui fermant les yeux en caressant son bras en douceur " C'est ce dont j'ai toujours rêver ... une famille. " pas ordinaire, mais une famille à notre façon.