Je suis née d'une famille riche, d'une mère russe et d'un père français. Ma vie, je l'ai commencée à Antibes, et à vrai dire je me suis toujours imaginée y vivre toute ma vie. Mon histoire, elle est surtout basée sur les rêves, les princes, les princesse, et les papillons. Parce que je suis une enfant. Je l'ai toujours été. Je n'y peut rien, mais je crois que je ne changerais jamais. Mon histoire, elle commence à mes quinze ans. Parce qu'avant, il ne se passait pas grand chose d'intéressant..

(15 ans) « Blondie ? » Antoine mis sa main sur ma joue. Il me regardait droit dans les yeux. Je ne savais pas ce qui lui prenait, tout d'un coup. Nous étions là, posés sur le banc du parc, comme à notre habitude. Mais aujourd'hui il était différent. Il ne me regardait plus de la même façon. Et j'avoue que la façon dont ses yeux se posaient sur moi me plaisait particulièrement. Mais je détestais ce surnom. Blondie. Il le savait. Il me taquinait sans cesse avec ça. « Tu sais que j'aime pas quand tu m'appelles comme ça, Toinou. » Lui non plus, il n'aimait pas que je l'appelle comme ça. C'était un peu une revanche. L'instant était étrange. Normalement, nous aurions éclatés en fous rires, nous nous serions sautés dessus pour imiter des catcheurs comme les gosses que nous étions. Mais cette fois, mon brun semblait plutôt stressé. « J'aime pas non plus quand tu m'appelles comme ça, c'est nul ce surnom. » Sa réaction me parut bizarre. On se connaissait depuis nos sept ans. Ce jour-là, on en avait quinze. Alors, au bout de tout ce temps, on se connaissait un peu par coeur. « J'ai jamais compris pourquoi. Après tout, Toinou, c'est chou. » Il s'éloigna un peu de moi. Je ne bougeais pas. Antoine rougit un peu. Mais qu'avais-t-il donc, à la fin, de si important à me dire, pour m'avoir donné rendez-vous un dimanche soir dans le parc ? « Blondie, c'est chou aussi. De toute façon, tout est mignon avec toi, ma princesse. » Princesse, c'était mon surnom. Mon surnom à moi, que personne à pars mon père et mon brun pouvaient utiliser. Mais je ne comprenais pas. Je ne voyais pas pourquoi il me disait tout ça, maintenant. « Antoine, il y a un problème ? » Mon visage changea. J'étais vraiment dans le flou. Mon brun n'avait jamais été comme cela avec moi. Il s'approcha de moi tout doucement. Puis, délicatement, il rapprocha ses lèvres des miennes. Avant que je ne pu dire quoi que ce soit, il m'embrassa, puis se recula rapidement. « Pourquoi t'as fait ça ? » Ce que je ressentais pour lui avais toujours été compliqué. Après tout, à quinze ans, on a les hormones en pagaille et puis, c'est là qu'on tombe amoureux, pour la première fois, pour de « vrai ». Sauf que moi, je ne savais pas ce que c'était, être amoureuse. « Je le referais plus, je te le promet, Loë. » D'un coup, je me sentis bien. Très bien. Mes yeux étaient pleins de paillettes, le moment était magique. Je sentais dans mon ventre des papillons, je n'avais envie que d'une chose : lui. Sa présence. Et surtout, un autre baiser. « T'es bête. » Je fis une petite pause, pendant laquelle je lui pris la main. Je m'approchais à nouveau de lui. « Moi, tout ce que je veux que tu me promettes, c'est que tu le fasses encore et encore... »

C'est ainsi que naquit notre idylle, l'idylle de Siloë et Antoine. Ça sonnait tellement bien. C'était mon premier amour.. Lorsque j'étais petite, mon père m'avais toujours éduqué comme une princesse. Il m'avais appris à attendre mon prince charmant. A me comporter comme une vraie femme. A être une bonne personne. Ce baiser, c'était mon premier. Il était aussi bien que ce que mon père m'avait prédit. Et même si ma première histoire avec un garçon semblait commencer sur de bonnes bases, il faut dire que la chance n'a pas toujours été avec moi. Avec lui, j'ai tout fait. Il a été ma première fois, il a été mon premier amour. Tout semblait parfait, jusqu'à ce qu'a l'année de nos dix sept ans, il vint m'annoncer une nouvelle qui chamboula tout.

(17 ans) Mon brun et moi étions l'un contre l'autre. J'ouvrais doucement la braguette de son pantalon, tout en l'embrassant tendrement. Ce n'était pas la première fois que nous faisions ça, alors j'avais confiance maintenant. Mais il me repoussa et referma son pantalon. « Mes parents et moi, on repars à Strasbourg. » Antoine était face à moi. Je ne me rendais même pas compte de ce qu'il me disait. Nous étions là, sur mon lit, et dans un silence, il m'avoua ça. Je me disais bien qu'il était bizarre. Mais il ne pouvais pas partir. Il ne devait pas me laisser. « Et tu me balances ça, comme ça ? » Je tentais d'embrasser mon copain, mais il me repoussa. A deux reprises. « C'est une blague, hein, dis moi que c'est une grosse blague complètement nulle. S'teu plait. » Il me déposa un doux baiser sur la joue, me regarda dans les yeux et fit un signe de la tête qui me fit comprendre que c'était sérieux. Je l'accompagnais à la porte après lui avoir fait mes adieux. On savait qu'une relation à distance était impossible. Tout ce dont je me souviens, ce sont de ces derniers mots.. « Jamais je ne t'oublierais, princesse. Tu resteras toujours ma chérie, au fond. Mais tu sais.. ce serais trop dur de continuer à se voir. Alors c'est aujourd'hui la dernière fois que tu as des nouvelles de moi.. Désolé.. Je t'aime, je t'aimerais toujours, je te promets que jamais je ne pourrais aimer quelqu'un plus que je t'aime aujourd'hui. Tu resteras à jamais mon premier amour... » Refermant la porte d'entrée derrière lui, je courrais dans les bras de ma mère. « Mon ange, yé suis là pour toi. Oublies-le, yé comprends que ce seras dur, mais c'est son choix de ne plus te voir. Tu verras, yé sais que tu trouveras un garçon mieux encore. » Son étreinte et son accent russe me réchauffaient le coeur. Mais même l'amour de mes parents ne pouvait pas égaler ce que je ressentais pour Antoine.

Je n'ai plus jamais revu ce garçon, mais j'ai avancer, grâce à mes amis, à mes parents. Il faut croire que la vie continue, malgré tout.

(18 ans) « Attention à la cambrure de ton dos, ma princesse, vu les oreilles de Soltan, tu lui fais mal. » Avec légèreté, je me redressais. Le cheval repris une posture normale. « Voilà. Tu as vraiment la grâce d'une princesse, ma chérie. » Mon père avais toujours été là pour moi, et j'avais toujours été sa petite princesse à lui. « Je peux passer au galop, tu penses ? » J'avais toujours fait de l'équitation. Mais cette fois, c'était mon propre cheval. Je le débourrait moi même. Cet exercice était vraiment stressant, car c'était la première fois que le majestueux Soltan était monté. « Il faut que tu le sentes, au fond de toi même. Il faut que tu essayes de ressentir les émotions de ton cheval. Si il est prêt, vous ferez du galop, ensembles. » Je fis encore un tour de manège, toujours attaché à la longe par mon père. « Lâches la longe papa, on peut le faire. » Je resserais doucement les pieds sur les flancs de Soltan. Il prit de la vitesse. Nous y étions, notre première fois au galop. J'avais réussis.

Après quelques tours de manège et autres exercices, je mis pied à terre. Mon père et moi discutèrent longuement, et il pris un ton plus grave pendant un moment. « Tu sais, je suis si fière de toi. Tu es douée pour l'équitation, tu as une voie magnifique, tu es devenue une vraie femme, indépendante.. Tu es parfaite. » Il déposa un baiser sur mon front. Je m'installais sur une chaise de jardin après avoir mis Soltan dans son boxe. Mon père me regarda et repris la parole. « Ta mère aussi est fière. Je.. » Il pris une longue respiration, je le regardais, inquiète. « Ta mère et moi, avons décidé de.. de divorcer. On restera toujours une famille, nous serons toujours tes parents, mais elle et moi ne serons plus mari et femme. De plus, il faut que tu saches que ta mère retournes en Russie dans trois mois. Elle n'osait pas de l'annoncer elle même.. » Je restais bouche bée. Il était vrai que mes parents ne s'entendaient plus comme avant, mais de là à se séparer.. « Non... impossible.. » C'était une nouvelle horrible, mais je savais que c'était le mieux, si ils l'avaient décidé ainsi, il devait en être ainsi. « Je comprend. Je comprend, papa. »


(19 ans) « Papa, maman, j'ai une annonce à vous faire. » J'étais toute enthousiaste à l'idée de leur annoncer que j'allais déménager à Paris. J'avais trouvé un appartement tout confort, dans le huitième, et j'avais pensé que ce serais là une belle occasion de trouver mon indépendance, de me faire une vie à moi, et surtout de réaliser mes rêves. « Je pars vivre à Paris, en septembre prochain. J'ai déjà trouvé une boutique de vêtements qui m'accepterait en temps que vendeuse, j'ai trouvé un logement, et puis j'ai de l'argent de côté, celui que vous m'avez donné durant toutes ces années. J'ai murement réfléchis ma décision, alors voilà, je vous l'annonce aujourd'hui. »

C'est depuis ce mois de septembre justement, que je vis à Paris. Je suis toujours célibataire et à la recherche du grand amour, mais aussi pleine de rêves et d'espoirs. Cela fait un an que j'habite dans cette merveilleuse ville, et je crois que jamais je n'aurais pu rêver mieux pour m'épanouir...