« Amandine emménage avec nous d'ici une semaine, c'est génial, non ?! » s'exprima son frère avec un énorme sourire éclairant son visage. Antoine était allongé sur son lit en train de lire La route de Cormac McCarthy quand son frère vint lui balancer cela en pleine figure. Quoi ?! Cette garce chez lui ? Chez ses parents ! Et ils avaient accepté ?! Comment était-ce possible ? Antoine serra les dents et posa son livre sur la table de chevet avant de se redresser. C'en était trop ! Il n'en pouvait plus ! Antoine n'avait rien dit jusqu'à présent, il avait caché à son frère le mépris qu'il avait envers Amandine. Mais là, il ne pouvait plus se taire. Surtout pour l'ampleur que cette histoire prenait... Cette fille n'était rien, si ce n'est qu'une chose détestable qui se moquait totalement de son frère jumeau. « Wouah ! C'est fabuleux ! Non, mais sincèrement qu'est-ce qu'il y a bien là-dedans ?! » demanda Antoine sur un ton sarcastique en observant son jumeau. Le visage de ce dernier changea complètement. Son sourire disparaissait et laissait lentement place à des sourcils froncés. « Qu'est-ce qui te prend tout à coup ? » demanda Sylvain. C'est vrai que pour le coup, Sylvain venait d'avoir le jour et la nuit. Un changement de comportement digne d'un bipolaire, mais c'était tout simplement ce que produisait Amandine sur l'esprit d'Antoine. Un l'aimait, l'autre la détestait. Ce n'était pas facile à vivre et à accepter une telle chose. Antoine jeta un coup d'oeil vers la fenêtre avant de reporter son regard sur son frère, tout en soupirant. « Qu'est-ce qui me prend tout à coup ? N'est-ce pas si flagrant ? Je ne veux pas d'Amandine chez NOUS. Pourquoi tu n'ouvres pas les yeux sur elle ?! » répondit-il en levant quelque peu la voix. Les disputes entre eux étaient rares. En fait, il n'y en avait jamais eu. Et là, Antoine se permettait de lever la voix sur son frère, à cause d'elle. « Comment ça, je dois ouvrir les yeux ? » demanda Sylvain sur le même ton que son jumeau. Ils étaient proches l'un de l'autre, seule une cinquantaine de centimètres les séparaient. Leurs yeux ne se lâchaient pas et ne se trahissaient pas non plus. Ils étaient tous les deux furieux. « Ta très chère Amandine, elle profite de toi ! Elle ne voit que le pognon, elle se sert de toi pour arriver à ses fins. Elle va te faire souffrir, Sylvain... » ajouta Antoine sur un ton plus doux, plus calme. Antoine était même certain de ce qu'il avançait, Sylvain allait souffrir avec elle à ses côtés, d'une manière ou d'une autre. « Mais t'as quoi? T'es jaloux? J'ai pas le droit de l'aimer? » s'empressa de répondre Sylvain en croisant les bras. Il n'avait pas baissé la voix, au contraire, il l'avait amplifiée. Voilà ce que redoutait Antoine, qu'elle parvienne à se mettre en eux. « Tu as le droit de l'aimer... Mais je la déteste et j'en peux plus de cette situation... C'est elle... ou c'est moi Sylvain. » dit-il en ne lâchant pas le regard de son frère qui était troublé par cet ultimatum que lui faisait son propre frère. « Je suis désolé... j'peux pas choisir. » C'est le souffle court qu'Antoine recula de quelques pas avant de se retourner et d'observer la rue à travers la fenêtre. Il ne savait pas choisir entre cette profiteuse et lui ? Pour la première fois, Sylvain venait de blesser Antoine. Ce dernier se sentait trahi, comment pouvait-il les mettre sur le même piédestal ? Alors que de son côté, Antoine aurait quitté n'importe quelle fille s'il le lui avait demandé... « Sors de ma chambre ! » exigea-t-il sans même se retourner. Lorsqu'il entendit la porte se refermer, il jeta son livre à travers la pièce et en fit de même avec le cadre sur sa table de chevet. Sylvain avait fait son choix...
Lorsqu'Antoine fut calmé, il alla ramasser la photo à travers les débris de verres et la plia de sorte à ce qu'elle rentre dans son portefeuille avec toutes ses économies. Le reste de la journée, Sylvain eu l'image, mais pas le son. Antoine était rancunier et ce n'était pas aussi facilement que son frère allait obtenir son pardon. Il n'en revenait toujours pas. Elle au lieu de lui... Une fois la nuit tombée, il attendit une bonne heure et demie et il quitta la maison familiale un sac en main, les larmes aux yeux. Rien ne l'obligeait à partir, mais il faisait ça pour son bien, pour leur bien à tous les deux. Amandine risquait à tout moment de créer des tensions entre eux et peut-être qu'ils en finiraient jusqu'aux mains. Antoine préférait tout bonnement éviter une telle catastrophe, même si en partant il laissait gagner la garce... mais il respectait en même temps le choix de son jumeau. Elle au lieu de lui...
Un mois plus tard, Antoine se retrouva à Marseille, sans un sou. Toutes ses économies avaient rapidement flambé et maintenant il devait faire tout son possible pour arriver ne serait-ce qu'à manger et boire tous les jours. Il enchaîna les petits boulots en noir, passant de baby-sitter à promeneur de clébards. Ou bien alors il n'hésitait pas à rendre service, dans l'espoir d'avoir une petite compensation en retour. Mais au grand jamais Antoine n'a mendié. En arriver là l'aurait probablement achevé lui et sa dignité. Il ne pouvait pas se résoudre à ça, à ce qu'on le prenne en pitié. Il aurait préféré encore crever plutôt que de devoir attendre sur le bord d'une maison ou d'un trottoir qu'une âme charitable lui jette une petite pièce à la tronche. Mais évidemment... malgré ça, malgré ces petits boulots, Antoine n'eut pas tous les jours à manger et à boire et commença à maigrir, à s'affaiblir...
Il ne travaillait plus uniquement la journée. Mais la nuit aussi. Il exerçait le plus vieux métier du monde, alors qu'il n'avait même pas encore atteint l'âge de sa majorité. Antoine en était arrivé à devoir se prostituer pour pouvoir bouffer ! Ce qu'il faisait le dégoûtait tellement qu'il le faisait uniquement lorsque la faim se faisait trop ressentir. Lorsqu'il n'avait plus vraiment le choix... Et puis quel coup sur le moral ! Sa toute première fois avec une femme avait été faite avec une d'une quarantaine d'années. Et sa toute première fois avec un homme avait été probablement la pire. Cet inconnu - du même âge que son père en plus - avait payé le prix fort pour qu'Antoine se laisse être passif. Ce dernier eut assez de mal à se remettre de cette nuit, tant il était dégoûté de ce qu'il avait laissé faire à cet homme. L'unique avantage qu'il retirait de cette nuit, c'est que cet homme avait tenu parole et qu'il l'avait très bien payé, au point qu'Antoine n'eut pas à se prostituer pendant au moins deux mois...
Cette vie dura encore cinq ans comme ça. Cinq ans où Antoine enchaînait les petits boulots la journée, et parfois la prostitution le soir. Cinq années à avoir de l'expérience dans le sexe sans même avoir connu l'amour. Cinq ans à ruminer le passé, et à haïr de plus en plus Amandine sur qui il remettait la faute. Cinq ans où il jouait de la guitare ou la comédie dans les rues de Marseille pour gagner quelques euros de plus. Jusqu'à ce que Carter débarque dans sa vie...

Carter Matthews fut LA personne qui parvint à le sortir de la rue. Et c'est dans les rues de Marseille qu'ils se rencontrèrent. Ce jour là, Antoine était occupé à ranger ses affaires lorsque qu'une personne l'interpella. « Excusez-moi ? » dit-elle de son accent américain ou anglais. Antoine leva quelque peu la tête, l'observa un court instant avant de reprendre son activité qui n'était autre que le rangement de ses affaires. « C'est un vrai gâchis de faire vos sketchs dans les rues, car vous avez un réel talent. » ajouta la jeune femme, tandis qu'Antoine se redressa et balança son sac sur son épaule gauche. « Merci. » répondit-il simplement, prêt à s'en aller. Pourquoi donc faire connaissance avec elle ? Dès qu'elle se rendra compte qu'il n'est qu'un clodo, elle fuira comme toutes les autres... « Mon père est propriétaire d'un petit bar. Vous êtes ce qu'il faut pour mon père, pour son bar, pour que ce dernier devienne unique et attrayant... » enchaîna-t-elle rapidement avec un grand sourire. Était-ce une blague ? Une caméra cachée ? Ce n'était pas tous les jours qu'une jolie femme venait le trouver à la fin d'un sketch pour lui proposer une éventuelle place. « Si c'est une blague, elle est de très mauvais goût... » riposta Antoine de manière froide tout en dévisageant cette jeune américaine, ou anglaise, il n'en savait trop rien et s'en fichait un peu sur le moment même. « Ce n'est pas une blague, je suis très sérieuse. Vous avez du talent. Au fait, je suis Carter. » répondit-elle en présentant sa main à Antoine. Il n'en revenait pas. Il avait peut-être une petite chance de s'en sortir, de devenir quelqu'un. Même un petit quelqu'un, mais c'était toujours mieux que de n'être personne. Sans trop se réjouir pour autant, il serra la main de Carter. « Antoine. » Il ne quitta pas son regard d'un seul instant, essayant de capter à travers ce dernier la vérité. « Enchantée. Puis-je vous offrir quelque chose à boire ? »

Un an plus tard, il emménageait chez elle en jonglant entre ses propres sketchs et certains rôles pour le théâtre lorsque l'occasion se présentait. Du statut SDF, il devenait petit à petit quelqu'un capable de gagner de l'argent sans utiliser le sexe. Sans vendre son corps à des femmes ou à des hommes. Il pouvait s'offrir de vrais repas, et ce quotidiennement. Il pouvait enfin décompresser dans une baignoire remplie d'eau brûlante, cette eau qui le nettoyait de tout ce qu'il avait bien pu faire, du moins ce qu'il essayait de se convaincre. Grâce à elle, grâce à cette femme il s'en était sorti et pouvait à présent revivre...

Il ne restait plus que six mois. Six mois avant qu'un petit être ayant le même ADN que lui naisse. Cela faisait à présent une semaine qu'il était au courant de la grossesse de Carter et il s'en réjouissait. Il attendait ça avec tellement d'impatience ! La porte de l'appartement s'ouvrit et le regard d'Antoine se posa immédiatement sur sa petite amie. « Mais où étais-tu passée ?! J'ai essayé de t'appeler plusieurs fois. » demanda Antoine en se dirigeant vers elle pour l'embrasser. Elle se montra distante et le repoussa délicatement, s'en allant dans la cuisine. « J'étais à l'hôpital. Je... je n'étais pas prête à avoir un enfant. » dit-elle sans même le regarder dans les yeux. Antoine s'approcha de Carter, les sourcils froncés. « Où veux-tu en venir ? » demanda-t-il furieusement. Il avait bien sa petite idée, mais il avait tellement peur que ce soit la vérité... Elle daigna enfin poser son regard sur lui, les larmes aux yeux. « J'ai interrompu la grossesse. Je ne me sentais pas prête à être maman, Antoine. » avoua-t-elle. La pièce autour de lui commença à tourner en même temps que sa colère commençait à s'accroître. « Tu as fait quoi ?! » s'écria-t-il en s'approchant un peu plus d'elle, qui de son côté reculait contre le plan de travail. « Je suis désolée, Antoine. Pardonne-moi. » murmura-t-elle en retenant ses larmes. Comment avait-elle pu ? Comment avait-elle osé ?! Sans même s'y attendre, la main droite d'Antoine vint claquer sur la joue de sa petite amie. Il venait de la gifler, ce qu'il n'avait encore jamais fait jusqu'à présent... Mais il ne regrettait en rien son geste, elle le méritait. « Comment pourrais-je pardonner une meurtrière ?! Tu as tué NOTRE bébé ! » continua-t-il sur le même ton, alors qu'à son tour il se faisait gifler. Il avait peut-être été un peu loin en l'insultant de meurtrière... mais sur le coup de la colère... « Et moi je ne veux plus d'un connard dans ton genre ! SORS DE CHEZ MOI ! » hurla-t-elle en allant ouvrir la porte. La fin de leur relation était présente, il en était conscient, et même s'il était furieux contre elle, il allait avoir du mal à l'accepter, ils avaient malgré tout partagé plus de quatorze années de vie commune... Antoine l'observait silencieusement, il voulait se convaincre que rien n'était fini entre eux, mais si, tout était terminé, jamais il n'arriverait à lui pardonner d'avoir interrompu cette grossesse. « CASSE-TOI ! »

Le lendemain Antoine se rendit dans le bar de son beau-père. L'accueil fut plutôt brutal étant donné que le poing de son beau-père le fit tomber au sol. « Comment peux-tu te regarder en face en ayant frappé une femme ?! Ma propre fille en plus ! » s'écria-t-il dans son bar qui était vide à cette heure-ci. « Elle a interrompu la grossesse sans même daigner m'en parler ! Je voulais cet enfant, Charlie ! » répondit Antoine en se redressant. Il n'avait pas mal agi. La seule fautive dans l'histoire, c'était Carter. « Je le sais Antoine, je sais qu'elle a interrompu sa grossesse, car c'est moi qui l'ai accompagné ! » Il avait épaulé sa fille dans cette épreuve ? Et il avait accepté son choix ? Comment ?! Pourquoi ?! La colère d'Antoine refit surface, et en un fragment de seconde il balança son poing dans la figure de son beau-père. Quand il se rendit compte de son geste, il recula, horrifié par la violence dont il faisait preuve depuis hier. De mieux en mieux, pensa-t-il en restant silencieux. « TU ES RENVOYÉ ! » Au moins, les choses étaient claires avec son beau-père... Et il n'était pas dans l'optique d'Antoine de le supplier. Il allait se retrouver une nouvelle fois dans la merde, mais surtout à la rue... Il quitta le bar sans un mot pour se rendre immédiatement dans son ancien lieu de résidence. Il entra dans l'appartement comme si rien n'était, sauf qu'il sentit le regard de Carter se poser sur lui. « Ne t'en fais pas, je ne fais que prendre quelques affaires. » dit-il froidement en allant chercher dans le dressing un grand sac. Cependant, Carter l'avait suivi et se posta contre le chambrant de la porte. « Qu'est-ce qui t'es arrivé ? » demanda-t-elle d'une petite voix en voyant ce qui serait d'ici demain un oeil au beurre noir. Antoine se redressa et l'observa un court instant avant de comprendre qu'elle avait pleuré toute la nuit... « Ton père... » maugréa-t-il en s'approchant d'elle, non pas pour la serrer dans ses bras, ni pour l'embrasser, mais pour pouvoir récupérer encore quelques affaires avant de s'en aller. « Antoine... je... je ne veux pas que tu partes. » dit-elle sans lâcher son regard d'une seule seconde. Il resta silencieux quelques minutes avant de se rendre dans la chambre pour prendre quelques vêtements, son ordinateur portable et le livre qu'il avait écrit, mais qu'il refusait d'envoyer à une maison d'édition. Il sortit de cette chambre qui lui rappelait que de bons souvenirs et s'approcha de Carter. « Je t'aime Carter... mais je n'arriverai jamais à te pardonner, même avec toute la volonté du monde. Alors, je préfère m'en aller. » dit-il en posant la clef de l'appartement sur le meuble présent dans l'entrée avant de sortir de cet appartement.

« Et toi, pourquoi tu es dans la rue ? » demanda cet inconnu qui venait de lui raconter la raison pour laquelle il s'était retrouvé SDF. « Je m'appelle Antoine, j'ai un frère jumeau. Les dix-sept premières années de ma vie sont probablement les plus belles, les plus merveilleuses. Ma relation avec mon frère était si fusionnelle, qu'un simple regard suffisait pour que l'on se comprenne. Je me faisais passer pour lui et il en faisait de même. Il a passé des examens à ma place. Lui et moi on formait une seule personne. Vers dix-sept ans, mon frère est tombé amoureux d'une garce. J'ai essayé de le mettre en garde à son sujet, j'ai essayé de lui ouvrir les yeux, mais il n'a rien voulu entendre. Je lui ai donc posé un ultimatum, elle ou moi. Il a été incapable de choisir et c'est ce qui m'a fait quitter la maison familiale. Mon jumeau était tout pour moi, j'aurai fait n'importe quoi pour lui... Je dormais déjà dans les rues, alors que je n'avais que dix-sept ans. Ceci dit, j'ai gardé contact avec mes parents, du moins jusqu'à mes vingt et un an. J'essayais de les appeler au moins une à deux fois par semaine, pour leur dire que tout allait bien, que je dormais chez des amis ect. Mais rien n'allait. Je ne dormais pas chez des amis, mais sur le béton de Paris et ensuite sur Marseille. Là-bas, j'ai enchaîné quelques petits boulots pour pouvoir me nourrir, me laver, mais malgré ça, ce n'était pas suffisant. Alors, je n'ai eu d'autre choix que de me résoudre à la prostitution par les temps de grosses famines, si je puis dire. Je n'en suis pas fier, et chaque jour, je regrette ce que j'ai fait tout en me sentant toujours plus sale. Cinq années. Ce calvaire a duré cinq putain d'années ! Jusqu'à ce que je rencontre Carter Matthews. Cette jeune américaine... Dès le premier jour, elle m'a proposé de travailler dans le bar de son père, d'y jouer mes petits sketchs. Comment refuser ? Quelques mois plus tard, nous sommes tombés amoureux l'un de l'autre. Et un peu prêt un an après notre rencontre, j'ai emménagé chez elle. Quatorze ans de vie commune. Et il y a tout juste dix jours, j'ai appris qu'elle était enceinte. J'étais super heureux, je ne pouvais rien demander de plus ! Sauf qu'il y a deux jours, elle n'a rien trouvé de mieux que d'avorter, car elle ne se sentait pas prête d'être maman... Je l'ai alors quitté, je me suis pris la tête avec mon beau-père, je l'ai frappé, il m'a renvoyé. Et me voilà comme quand j'avais dix-sept, à la rue, complètement fauché... Mais je ne veux plus vivre dans la rue, je ne veux plus enchaîner ces boulots merdiques, alors je vais descendre sur Paris pour retrouver mon frère jumeau, dans l'espoir qu'il m'accepte. Dans le cas contraire, je sais ce qu'il me restera à faire... » L'inconnu resta sans voix et baissa la tête. Antoine venait de se confier à cet inconnu, peut-être parce qu'il savait qu'il ne le recroiserait jamais ? Peu importe, ça faisait du bien de parler, parfois... « Wouah... Ça c'est une vie, mec. Je crois que t'es le mec le plus courageux que je connais. J'espère pour toi que tout se passera bien avec ton frère, tu le mérites... »