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 Le début de la fin - Pv Rose

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Le début de la fin - Pv Rose Empty
MessageSujet: Le début de la fin - Pv Rose   Le début de la fin - Pv Rose EmptyJeu 30 Juin - 22:18

Le début de la fin - Pv Rose 273854tumblrlniyhrPzGd1qk0w96o1500

    Réparer des bulles de savon éclatées
    Et faire sourire des poupées de chiffon,
    Cela peut prendre du temps.


On a plus besoin de ton aide. Mes sourcils se froncent, j'attrape du bout des doigts le chèque et me retourne sans rien dire. Mon cœur bat vivement dans ma poitrine. Un goût amer s'empare de mon palais, celui de la rage. Une rage qui coule dans mes veines. Lorsque derrière moi se ferme la porte en verre des pompes funèbres, la fraicheur de l'air vient piquer ma peau. Je baisse les yeux en fixant le chèque de ma paye. J'ai autant envie de casser la gueule à mon patron que de le supplier de me garder. Pour une fois que je n'étais pas en retard, pour une fois que j'aimais un boulot … pour une fois que MERDE ! Qu'ils aillent tous se faire foutre avec leur gueule de connard. Toute cette colère me fait trembler, j'ai l'impression de tomber au fond d'un ravin. Mon boulot ;_; Comment je vais faire pour payer mon loyer et la bouffe ? Ma main, tremblante de rage arrache cette cravate qui m'étouffe. Je suis dans un état second, celui où je serai capable de tabasser le premier venu juste pour calmer mes nerfs salement piqués à vif. J'entre alors dans un WC public dans lequel je m'enferme. Je donne un violent coup de pied dans la porte. Je sors un paquet de poudre blanche de ma poche pour m'en faire une ligne. Le fait de la voir s'étaler sur ce petit miroir me calme déjà. Elle est l'amie la plus fidèle. Grâce à elle j'ai trouvé un équilibre, je suis passé au dessus de toute ces merdes la vie. La drogue caresse mes narines. L'effet semble immédiat, en fait au début c'est psychologique plus qu'autre chose mais j'm'en balance. Légèrement calmé je quitte la pièce, contente de pouvoir respirer sans cette odeur d'égout en arrière plan. D'un pas lent je reprends ma marche sur le goudron d'un trottoir. Je bouscule les gens, certains ont tendance à me lancer des regards froids mais je ne fais que les ignorer ou bien leur rendre. J'ai de quoi m'estimer heureux de ne pas me choper un coup de poing en pleine figure. Une solitude s'empare de moi, un trou noir dans ma poitrine qui me fait abondamment souffrir. J'attrape mon portable pour y regarder le répertoire. Automatiquement je m'arrête sur Simba. Qui appeler d'autre ? Personne ne me frôle l'esprit, il n'y a que ce type que je veuille voir. Ça fait trois ans que c'est comme ça, pourquoi cela changerait maintenant ? Lorsque j'entends une femme me dire que je suis sa messagerie je manque d'exploser l'appareil par terre mais retiens ma pulsion pour ne pas paraître pour un fou bien que j'ai la gueule d'un type pas net. « Tu fais chier Simba … » Mes murmures s'envolent dans le mouvement du vent frais de ce jour d'été. J'ai même pas une adresse pour aller le voir, que dalle. Connard de SDF. Désespéré, fou de rage je me stoppe au milieu de cette foule qui gronde lorsque qu'un type me bouscule. Je me retourne d'un geste vif pour l'attraper par le cou. Mes mains se resserrent sur sa peau. Des regards se posent sur moi mais j'reste planté comme un piquet avec ce type entre les mains. C'était la plainte de trop, la goutte qui a fait déborder le vase. Son visage prend des allures assez excitantes. Je le laisse devenir blanc comme un linge en gardant mon air sévère. On fait moins le malin. S'il veut j'peux même l'enterrer gratos ah mais non un connard m'a viré parce que je faisais trop bien mon boulot. J'entends enfin le cri des personnes autour de moi, mes tympans se mettent à vibrer comme jamais. Finalement je laisse le type reprendre son souffle pour partir en courant sans prendre la peine de me retourner. J'ai bien envie de courir jusqu'à ce qu'en brûle mes poumons mais j'ai franchement pas envie de dégueuler mon p'tit dejeuner. J'suis un pauvre maintenant, dans quelques mois je vais me retrouver à la rue mais c'est pas la chose qui me frappe le plus. Comment je vais faire pour m'acheter de la coke si j'ai pas un rond ? Vie de merde.

Ah mais je suis pas loin de chez Rose. Je vais aller la voir, je sais que j'me suis promis de pas aller la voir quand je suis dans un état comme ça mais merde, je balaye toutes mes promesses en un rien de temps. Y a juste ma petite personne qui compte. Puis j'ai vraiment besoin d'aller la voir. Une seconde plus et j'étais prêt à tuer ce type qui n'avait fait que me bousculer. Je ne sais depuis combien de temps je traverse les rues à vive allure mais j'ai l'impression que mes jambes vont se dérober sous mon poids. Mon cœur se serre, en manque d'oxygène mais la flamme d'espoir qui allait s'éteindre en moi reprend ses droits lorsqu'enfin se dessine la porte d'entrée de Rose. Je viens de courir comme un malade juste pour aller la voir et le pire dans tout ça c'est que je risque de foutre en l'air. Mon front se pose sur le bois glacé de celle-ci. Je reprends ma respiration, fermant les yeux en essayant de calmer les battements de mon cœur. J'me rends compte que j'ai rien apporté pour Rose et j'm'en veux légèrement. Ça m'apprendra à me précipiter de la sorte. Enfin mon poing s'abat sur la porte, j'crois que j'ai la trouille qu'elle me réponde pas. Elle est peut-être en train de faire des courses. Et je continue alors à frapper sur cette porte en espérant la voir s'ouvrir à tout moment. Je recule d'un pas en levant mon regard en direction du ciel. Je passe nerveusement ma main dans mes cheveux. Finalement je me rapproche de l'entrée pour l'appeler. J'ai frappé comme un malade, ça m'étonnerait qu'elle ouvre.

    « Rose je sais que t'es là. » ma voix est salement mélancolique. « C'est Cerbère. Tu vas pas me laisser là ? »


J'suis capable de rester le temps qu'il le faut pour qu'elle m'ouvre.
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MessageSujet: Re: Le début de la fin - Pv Rose   Le début de la fin - Pv Rose EmptyVen 1 Juil - 17:03

Le début de la fin - Pv Rose 110701030938660211

Mam'zelle bulle
Avait un rêve un peu spécial
Pour une bulle,
Quitter la Terre, c'est peu banal


Le front appuyé contre la vitre, Rose observait. Dehors, le ciel commençait à s'assombrir, avec ses gros nuages gris sombres, menaçants et lourds, comme s'ils étaient accrochés au ciel et pouvaient se décrocher d'un instant à l'autre. De ses grands yeux bleus, Rose regardait maintenant la rue, les passants qui se hâtaient pour éviter l'orage, des silhouettes grises recroquevillées sur elles-même pour se protéger de l'air frais et mordant. En un temps comme celui-ci, le monde extérieur ressemblait à une agression perpétuelle. Rose ne se lassait pas de ce spectacle fascinant de va-et-vient, repérant là une grand-mère promenant son chien et son extravagant chapeau, une petite fille emmitouflée dans son manteau rose, un homme avec son cartable -était-il professeur ou businessman ? Professeur, décida-t-elle, il avait l'air trop gentil et avait un regard trop innocent pour être dans les affaires- et d'autres encore, des centaines d'autres inconnus qui passaient comme des grains de sable dans sa vie et qui ne savaient même pas qu'elle les regardait et se souviendrait d'eux, peut-être, le soir dans son lit quand elle imaginerait ce qu'il se serait passé si elle était descendue et leur avait parlé. Elle imaginerait leur vie, ce qu'ils se seraient dit, imaginerait qu'ils auraient bu le thé ensemble en regardant l'orage arriver et qu'ils auraient refait le monde ensemble -ou pas le monde, mais leurs vies, à petits coups de rêveries et d'hypothèses invraisemblables. Elle aurait pu par exemple en convaincre un de devenir aviateur et d'ensemble parcourir le monde et en découvrir d'autres, ou alors , telle une marraine la bonne fée, elle aurait révélé à cette petite fille qu'elle était en réalité une princesse et que son royaume magique n'attendait qu'elle, ou alors... Rose eut un sourire et ses grands yeux bleus brillèrent d'un éclat enfantin pendant qu'elle se laissait aller à ces rêveries, son souffle chaud formant des taches de buée sur la vitre où elle s'appuyait encore. Dans quel monde exactement vivait Rose, elle-même ne le savait pas. Elle partageait sa vie entre ses recherches sur la littérature, ses brèves rencontres avec les autres, et ses interminables réflexions et rêveries bien au chaud dans son appartement. Une fois quelqu'un lui avait demandé : "Mais dans quel monde tu vis ?". "Le mien." avait-elle répondu en toute sincérité. Elle ne savait pas et ne pourrait jamais savoir à quoi ressemblait le monde des autres, mais le sien lui convenait, d'autant plus qu'elle sentait qu'elle progressait. Elle n'aurait jamais accès au monde des autres, mais elle pouvait au moins essayer de le comprendre. Et parfois, elle avait l'impression d'y arriver, et elle en était heureuse.

BOM BOM.
Rose sursauta violemment, arrachée brusquement à ses pensées. Son sourire disparu et son regard reflétait de la peur. Son coeur battait la chamade. De nouveaux BOM retentirent, et elle fit un pas en arrière. Elle avait peur. Qu'est-ce qui faisait ce bruit d'enfer ? Ce provenait de la porte, elle l'avait compris dès que le premier coup s'était fait entendre. Son cerveau surchauffait, imaginant tous les scénarios possibles : un cambrioleur, un voisin, un ivrogne, un démarcheur, un témoin de Jéhovah, un chauffeur de taxi, le facteur, quelqu'un qui a eu un accident et a besoin d'aide, un enfant qui s'est perdu, la police, les pompiers, le SAMU, Dieu, Diable... Croulant sous tous ces scénarios qui se mettaient en place dans sa tête à une vitesse effrayante, elle appuya sur ses tempes avec ses poings, laissant échapper un gémissement de douleur. Lorsque la migraine disparu en quelques instants, elle rouvrit les yeux et posa une main sur son coeur, essayant d'en calmer la course affolée. A pas feutrés, elle s'approcha de la porte, et tendit l'oreille, à l'affût du moindre bruit. Elle sursauta de nouveau quand une voix se fit entendre.

« Rose je sais que t'es là. »

Elle arrêta de respirer, toute entière concentrée sur ces paroles. Et surtout, sur la voix qui les avait prononcées. Une voix voilée, triste, brisée, meurtrie. Une voix qu'elle connaissait, mais dont elle n'avait jamais entendu de telles intonations.

« C'est Cerbère. Tu vas pas me laisser là ? »

Elle leva la tête et fixa la porte, comme si elle essayait de voir son ami au travers. Elle n'avait plus le moindre doute sur son identité, elle avait reconnu sa voix, sa manière de parler, son très léger accent grec. Mais pourquoi avait-il une voix si triste ? Lui était-il arrivé quelque chose ? Avait-il eu un accident ? Perdu quelqu'un qu'il connaissait ? Etait-il blessé ? Là encore, de nombreux scénarios se chevauchèrent dans son cerveau et elle les chassa précipitamment et se redonna une contenance. En une seconde, elle avait retrouvé son visage habituel, neutre mais tendu, et son regard fixe, intense si particulier. Elle réajusta les pans de son gilet et ouvrit la porte.
Cerbère se tenait là, devant elle. Aussitôt son inquiétude s'accrut. Ses épaules étaient voûtées, courbées sous le poids d'un malheur qu'elle ne devinait pas encore, il était débraillé et semblait avoir couru ou s'être battu. Ses traits déjà marqués semblaient encore plus creusés que d'habitude, il était pâle, ce qui faisait ressortir le noir corbeau de ses cheveux décoiffés. Dans ses grands yeux si bleus -qui étaient semblables aux siens, mais plus clairs encore- elle lisait douleur, désarroi, colère et peur. Il avait des cernes et le blanc de ses yeux était rouge. Elle resta là un instant, incapable de décider de la conduite à adopter, ne pouvant détacher son regard de son visage ravagé. Puis sans le quitter des yeux, presque instinctivement, elle tendit lentement la main et attrapa la sienne pour l'attirer doucement à l'intérieur de l'appartement. Une fois qu'il eût franchit le pas de la porte, elle la referma et se tourna de nouveau vers lui.

" - Cerbère. commença-t-elle d'une voix plus feutrée que ce qu'elle avait imaginé. Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu as mal quelque part ?"
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