Pour commencer, la demoiselle ne s’en souvient pas vraiment, mais il se trouve qu’elle est née en Corée du Sud, nulle part ailleurs que dans la grande ville qu’est Seoul. Son père est Américain, était assez jeune lorsqu’il a eu sa fille, cette dernière a passé plus de la moitié de sa vie avec lui, et elle est aujourd’hui encore très complice avec son paternel. Sa mère ? Elle ne s’en souvient pas, cette dernière l’a abandonnée lors du divorce des deux parents. Ainsi, elle n’a vécu à ses côtés que deux misérables années. Et dès ses deux ans, elle vécut donc exclusivement avec son père, lequel n’eut d’autre choix que de l’élever, et il lui apporta tout l’amour dont elle avait besoin, il fut en quelque sorte un exemple pour sa fille. Sa mère ne manquait même pas à la petite Arwen, laquelle ne se rappelait que de peu de souvenirs d’avant ses deux ans. Elle fut éduquée comme un garçon, pratiquement, elle avait donc les cheveux mi-longs dès son plus jeune âge, ne portait jamais de robes, préférais le rugby aux poupées et était plutôt bagarreuses, traits qui restent dans sa personnalité aujourd’hui encore.
C’est à ses six ans que le père bougea en direction du pays rêvé, Hawaii, ayant toujours sa nationalité Américaine. Dès lors Arwen prit des habitudes de vie et eut une enfance tout à fait normale, comme on peut l’espérer pour n’importe quel gamin sur terre. Très intelligente, bien que très flemmarde aussi, elle s’en sortait avec une moyenne potable dans tous ses cours et ce jusqu’à la fin du lycée. Entretemps, il s’est passé beaucoup de choses qui auraient pu la faire sombrer, mais de nature forte, elle s’en est toujours remise. Arwen, ce n’est pas le genre de filles à déprimer pour rien ou à se laisser tomber elle-même. Ca ne fait pas d’elle une courageuse. Elle n’affronte jamais les problèmes, prétendant toujours qu’elle s’en fout pour laisser tout ça loin d’elle, pour ne pas être affectée. En vérité elle est très sensible émotionnellement, elle a énormément besoin du soutien des autres pour ne pas se laisser aller, ce qui est néanmoins arrivé. A cause de quoi ? Ou plutôt de qui ?
Well. Comme toute gamine mignonne (et bridée, mais osef) et gentille, la petite Coréenne devrait avoir des amis. Sauf que plutôt timide, elle n’en avait que quelques uns, n’osant pas aller vers les autres. Parmi ces amis, il y avait sa meilleure amie. Son soutien moral, son tout, presque son autre moitié, tant leur relation était fusionnelle. C’était elle, la raison du bonheur de la rouquine, c’était son remonte-moral personnel. Pour être sincère, la demoiselle ressentait sans doute plus que de l’amitié à l’égard de son amie, mais elle garda le silence pendant un long moment. Ce qui devait néanmoins arriver arriva. Arwen finit par avouer tout ça à son aînée, laquelle lui répondit simplement qu’il valait mieux ne pas gâcher leur belle amitié comme ça. Dès lors l’ambiance fut très étrange entre les deux, mais leur relation de meilleures amies continua comme avant.
Mais ce qui devait arriver arriva (deuxième édition), et les demoiselles finirent par sortir ensemble. Pendant une courte durée de trois mois et demi, jusqu’à leurs dix sept ans. Pour certaines raisons ça ne marchait pas entre elles : l’une était trop populaire et « demandée », l’autre pourtant beaucoup plus ouverte l’était beaucoup moins, et les deux étaient jalouses et possessives…trop pour que ça puisse marcher entre elles. Elles rompirent alors, selon la décision de la plus grande. Leur amitié n’en fut, de surface, pas affectée, mais de l’intérieur, Arwen était détruite. C’est comme ça qu’elle commença la drogue. Au départ, c’était sans doute pour faire « genre », pour faire culpabiliser son amie, peut-être… Puis ça devint son quotidien, son addiction, sans trop qu’elle sache comment elle en était venue là. Elle était tellement dépendante que sans même y accorder grande importance, elle tenta de se suicider. En vain. C’est suite à cela que le père de la demoiselle décida de l’envoyer loin de Honolulu pour prendre un nouveau départ.
Chez une cousine.
En France, Paris.
Elle qui connaissait la France aussi bien qu’un Indochinois connait Tombouctou.
Super.
Elle se retrouva donc à devoir aller vivre chez sa cousine qu’elle n’avait jamais connu, dans un pays qui lui était totalement étranger et dont la langue était plus qu’étrange. Ce dont elle ne se doutait pas, c’est que sa meilleure amie l’accompagnerait. Cette dernière était trop soucieuse pour elle, à cause de sa tentative de suicide, et ne voulait pas la laisser partir seule, nullement confiante en cette cousine. Elle ne se doutait pas que la raison de la tentative de suicide, c’était elle, et elle ne se doute pas non plus que la drogue, c’est aussi à cause d’elle. Comment voulez-vous reprendre un nouveau départ alors que la raison de votre chute est quotidiennement avec vous ? C’est ainsi que fraîchement débarquée à Paris, Arwen n’a pas vraiment changé de vie, faut dire qu’elle ne fait rien pour.
Pour commencer, disons que Arwen est une énigme à elle toute seule. Elle est à la fois logique et paradoxale, à tel point que c’en devient troublant. On ne vous a jamais dit de vous méfier des apparences ? Avec la demoiselle, il faut se fier à ce proverbe. Ou pas. Cela est encore une fois un paradoxe, avec certains elle sera normale, avec d’autres non. Vous me direz, comme à peu près tout le monde à certains moments. Oui, mais avec elle c’est un côté beaucoup plus poussé, elle a constamment le besoin de se voiler sous une « autre elle » avec des personnes alors qu’elle sera totalement elle-même avec d’autres.
Quand elle est avec cette « première catégorie de gens », ce ne sera pas forcément quelqu’un d’aimable. C’est une personne très appliquée à son travail, toujours occupée. Une fille polie et loin d’être dénuée de manières, mais ce n’est pas pour autant qu’elle est chaleureuse. Elle est même plutôt froide, en fait. Elle est assez timide et même si elle n’est pas méchante, elle est trop discrète pour se sentir bien avec les autres. De ce fait, elle s’impose comme elle peut, en étant légèrement désagréable de surcroît. Mais ceci n’est qu’avec un lot de gens, à savoir, les inconnus et éventuellement certains collègues.
Il y a beaucoup d’autres facettes de sa personnalité, beaucoup plus sympathiques à découvrir, au demeurant. Arwen est une fille très enjouée et souriante, toujours la première à faire et dire des conneries. C’est une personne mature et immature à la fois, disons qu’elle peut être sérieuse, parfois. Le plus souvent, c’est le genre de filles à plaisanter pour un rien, à ne pas prendre grand-chose au sérieux. Elle est jeune, on lui pardonne. Quand elle est fourrée avec sa meilleure amie, c’est les deux miss Chiantes. Les premières à faire des mauvais coup aux autres. Pas par méchanceté, juste pour s’amuser un peu.
Concernant la famille, Arwen ne parle jamais de la sienne et elle est un peu « sans-cœur » à ce sujet, c’est une chose sensible chez elle, à cause des problèmes de son père plus que de sa mère, dont elle ne se souvient pas.
Les défauts que l’on peut rencontrer chez la jeune fille sont sa possessivité, et sa sensibilité. Cette dernière chose est la plus flagrante, c’est à cause de celle-ci qu’elle s’est mise à se droguer et, de fil en aiguille, à essayer de se suicider. Elle est dépendante affectivement, et malgré qu’elle prône une certaine indépendance, elle redoute plus que tout la solitude : elle ne sait pas se débrouiller seule.