what happened with our friendship...?

Mercredi. Je me réveille. Vegas dort toujours. Je n'ai pas sommeil. Ca fait plusieurs jours que je n'arrive pas à dormir en fait. Ce n'était rien de nouveau. Au paravent, je faisais des nuits blanches entières plusieurs jours à la suite. Maintenant, je passais plus mon temps à dormir et à manger. J'ai envie de dire que c'était normal. Que les bébés me bouffaient toute mon énergie. Seulement depuis 3 jours, j'essayai en vain de dormir le plus possible mais je n'y arrivais. Une à deux heures par nuit, avant de me réveiller et de ne plus être capable de me rendormir. Du coup, je regardais le plafond de ma chambre avec mes mains sur mon ventre quelque peu arrondis. J'avais commencé à grossir, à devenir ballonnée. Je ne rentrais même plus dans mes jeans, ni dans mes shorts et comme je ne portais pas de robe bah c'était un peu difficile de m'habiller. Je ne portais plus que des joggings, des t-shirts amples et des hoddies over grand. Je ressemblais à une grosse marmotte avec mes cheveux en désordre, mes chignons mal fait. En fait, j'en avais un peu rien à faire de à quoi je ressemblais. Peu de personne me voyait en ce moment, je ne sortais pas de chez moi sauf pour faire les courses ou aller à mes diverses rendez-vous médicaux. D'ailleurs, ça me rappelle que je dois aller faire une nouvelle échographie prochainement. J'ai pas spécialement envie d'aller à l'hôpital. J'ai horreur de ça. Ca me fait tellement peur cet endroit. Depuis que je suis toute petite en fait. On pourrait croire que c'est une phobie dû à quelque chose. En vérité, cet endroit ne me rappelle que des mauvais souvenirs, des souvenirs que je veux oublier le plus possible. Je me rends compte, que chacun de mes peurs sont souvent liés à mes parents et à leur délaissement. Si ils ne m'avaient pas abandonné petit à petit, je n'aurais pas cette peur de me retrouver toute seule. S'il ne m'avait pas laissé poireauter toute seule à l'hôpital après ma crise d'appendicite, je pense pas que les hôpitaux me dégouteraient tellement. Cependant, j'avais décidé que j'irais à tout ces putain de rendez-vous, rien que pour eux. Je veux qu'ils soient le mieux en forme, je veux tout savoir sur eux, les voir sur cet écran. Je me rappelle encore de la stupéfaction qui s'était affiché sur mon visage quand le médecin m'annonça que j'attendais deux enfants. Je ne voulais pas y croire au début. C'était impossible des jumeaux. Puis quand je regardais l'écran que j'ai vu les deux petits points gris, c'était tout à fait différent. Mes deux bébés, j'avais pas pu m'empêcher d'afficher un sourire complètement niais sur mon visage. J'ai surement dû passer pour une grosse débiles mais je m'en fichais complètement. Les voir, c'était une des plus belles choses que je vivais en ce moment, et voir mon ventre grand également. J'avoue que ça me faisait chier de ne plus rentrer dans mes jeans préférés mais je voyais le bon côté des choses, je pouvais dépenser mon argent pour m'acheter des fringues sans culpabiliser. Oui oui, j'avoue mon excuse est super méga nulle mais on s'en fiche. Le but, c'est que je sois habillée et que je sois confortable dedans. Par contre, je n'ai pas l'intention d'acheter une robe. Je ne porterais au grand jamais cette chose, même si ma vie en dépendait. Je tournais ma tête et regarda l'heure sur le réveil. 8h du matin. Je n'allais pas réussir à dormir encore plus. Doucement, je me levais du lit. J'avais la tête étourdit. Je devrais manger quelque chose avant d'effondrer. J'étais de plus en plus fatiguée. Les jumeaux me bouffaient toute mon énergie et j'avais beau mangé pour trois, je n'arrivais pas à rester au mieux de ma forme. Je soupirais. Peut-être que c'était juste toute cette agitation autour de moi qui me rendait vulnérable et faible. J'avais besoin de sortir, de voir du monde, de voir Alee en fait. Je me rappelle encore comment il m'avait proposé son aide, lui et l'association. Je me rends compte que ce n'est pas toujours les gens, les plus proches qui sont le plus là pour voir. Je vais dans la cuisine. Je dois absolument ressembler à rien avec mon short, mon top et mon ventre qui dépassait. Heureusement que personne me voyait. Enfin personne sauf un, mais il dormait et j'avais pas l'intention de le réveiller. J'étais insomniaque. C'était mon problème et pas le sien. Je me prépare une tasse de café et également à manger. Mais en fait, j'ai pas tant faim que ça. Non, on va rectifier. j'ai pas faim pour ce qu'il y a dans mon frigo. Je passerai au Starbucks avant d'aller à l'association. Je peux me le permettre. C'est pas comme si j'allais grossir. Même si j'avoue que mon rituel c'était Caramel Macchiatto, Scone et clope. J'allais devoir me passer de la dernière. Je déglutis ma tasse de café en vitesse, retourne dans ma chambre pour m'habiller silencieusement. Je ne voulais pas réveiller monsieur qui dort. J'enfile un jogging et le vieux pull du lycée - où soi-disant en passant je ne vais plus. Je Laisse un petit mot à Vegas sur la table de chevet avant de lui embrasser le front et de partir, prenant le soin de donner à manger au chien, de le prendre avec moi et de refermer en douceur la porte. Après une vingtaine de minute de marche, j'arrivais enfin à l'immeuble de l'association. Je traversais les portes en tenant Alaska en laisse. Je n'avais jamais mis les pieds ici. Je connaissais l'adresse mais c'était tout.