Never Be What You Want

Je suis couché dans mon lit, Keilana n'est pas là ce soir et je dois dire que je m'emmerde. Mon portable sur le lit et moi courbé pour regarder sur le net, je fixe la ma page d’accueil Facebook en me disant, je suis un geek. Je regarde mon château de petits gâteaux juste à côté de moi et les petits sacs qui traînent ici et là et qui font du bruit à tous les coups que je bouge. Je laisse un grognement s'échappé de ma bouche avec un soupire. Je pense à ce qui s'est passé hier en commentaire à propos de Gray qui me veut dans son lit et que Yannie qui semble pas apprécier. Je ne veux pas être dans le lit de son frère même si je trouve ça drôle qu'il essaye quand même de m'y mettre. Pas de baise avec le frère de mon meilleur ami et de toute façon, même si ça serait seulement un ami de Yannie, je ne le ferais pas quand même pour la simple et bonne raison que c'est Yannie et que voilà, je peux pas trop mettre le doigt sur le comment du pourquoi, mais je sais que jamais au grand jamais je voudrais faire de mal à Emery. J'aimerais lui parler, seulement lui dire qu'il se passera jamais rien entre moi et son frère, qu'il n'a pas à s'inquiéter sur ce côté. Je commente en lui disant que je voulais lui parler face à face, je sais pas comment ça va se passer, mais bon, nous connaissant, je me dis que ça va se terminer en cacahuète à se niaiser. Il me dit d'emmener mon cul et que son frère est pas là, je souris en me laissant tomber sur le dos et en roulant comme un gamin pour aller me mettre des vêtements sur le dos. J'aime être en caleçon ... Je ne sors pas du lit par les pieds, je tombe et me fait mal. 'Putain.' Je me rassure en me disant que ce n'est pas mes jambes et que je vais pas être obligé de marcher avec une canne. Une canne, je me mets à rire ne passant que c'est pratique de donner des coups à des gens, pour rigoler bien sûr. Je me lève et passe me passe des vêtements sur moi avant de prendre le portable 'sexy' de Yannie. Tout pour lui donner du charme, un protecteur Hello Kitty, princesse qui fait petite fille sage, même si je me doute bien que c'est pas la cas en voyant les photos à l'intérieur. Je pense à son ancien portable qui est dans le fond de l'eau en ce moment et je me dis qu'il aurait jamais du le lancer et sauter en-bas. J'ai le coeur qui se serre en y pensant. Je suis comme un gamin, jeune et qui ne comprend rien à rien lorsqu'il arrive ce genre de situation, je crois encore qu'il faut boire un chocolat chaud pour que ça l'aille bien. À croire que c'est pas pour tout le monde et je me suis dit dès sa sortie de l'hôpital, que j'allais le surveiller de près, comme un gardien d'un temple fait en pierre qui veut te casser la gueule quand tu veux passer à un endroit, comme dans les jeux vidéos. Genre Yannie est le petit objet précieux qu'il faut garder. Je me fais l'idée dans la tête et je me mets à rire tout seul. Je sors enfin de ma chambre en prenant soin de fermer mon ordi et de fermer la porte. Je passe dans la cuisine et je laisse un petit mot à Keilana sur le réfrigérateur avec les lettres 3D aimantées qu'on possède. Je mets mes chaussures, mon paquet de clopes, je me mets pas mes clopes, je les dépose plutôt dans la poche de mon jean avec le nouveau iPhone de Yannie et le mien, ainsi que mon porte-feuille. Manteau sur le dos, je ferme la porte de l'appart et vérifie si je l'ai bien barrée, je veux pas avoir de surprise, pas comme la dernière fois. Je prends l’ascenseur parce que moi et les marches ça fait deux, surtout que je suis tout essoufflé, même quand je les descend. Une fois dehors, je rentre ma tête dans mon manteau et je me rends rapidement vers l'arrêt de l'autobus. Après une dizaine de minutes, l'autobus arrive et je m'assit dans le milieu en remarquant un homme bizarre dans le fond du bus qui me regarde de manière étrange. Je fais comme si je ne l'avais pas vu et je reste écrasé dans mon banc à ne pas bouger comme si j'allais disparaître. Je cache pas que j'ai peur, j'ai peur qu'il vienne à côté de moi et me face des avances trop poussées, surtout qu'on est trois comptant le chauffeur. Je veux pas mourir. Les minutes passent, puis je me rends compte que c'est plus loin que d'habitude. Je m'avance et je vois que je suis passé tout droit et que je suis rendue à l'autre bout de Paris. Je demande au chauffeur s'il y a pas moyen de revenir et me dit non. Je me retourne et je vois l'homme étrange me prendre en photo avec un regard de ... pervers. Fuck, je demande à sortir et dès que je sors, je me mets à courir, vraiment pas vite je vous le rappel, pour aller me cacher. Une fois caché, je lance des petits coups d'oeil vers l'endroit où je suis descendu et personne. Je soupire de soulagement et j'appelle un taxi pour qu'il vienne me chercher. J'attends, seul, dans le froid et surtout, mais surtout dans le noir. Je m'allume une clope pour faire passer le temps et je finis par voir le fameux taxi arrivé. 'MERCI !' et J'entre rapidement dans le véhicule en jetant ma cigarette sur le trottoir. Une fois rendu à 'destination', je me rends compte que le con m'a laissé au mauvais endroit. Je me décide alors de marcher. Rendu enfin chez Yannie, je m'élance à la lumière et je sonne à son numéro d'appart, ça répond pas ... Je me connecte sur Facebook et comme par magie il est là. Je patiente dehors en me chauffant les mains. Je le vois enfin. Je lui souris. 'Saluuuuuuuut.' Et je lui sort tout de suite son iPhone. 'Voilà ton nouveau jouet coco.' Et je n'hésite pas à lui pointer le fameux HK en faisant un sourire fière. Je rentre en me tenant les mains et je saute deux fois pour me convaincre de me réchauffer. Je suis content de le voir, à vrai dire ça me fait toujours plaisir de le voir, première personne à qui je me suis attaché aussi vite et la seule personne que je sais que je ne vais pas me détaché facilement, comme du velcro indécollable avec lequel tu te bas tellement fort que tu deviens rouge.

Les dernières semaines n'avaient pas été très joyeuses, disons. Faut croire que j'étais trop naïf pour me rendre compte que lorsque mon frère me disait qu'il me détestait, ce n'était que sur la colère du moment. En fait, j'avais l'habitude .. Mais cette fois, ça avait été si violent .. Tellement.. Tellement réel. Tellement que .. J'y avais cru.. Tellement que je m'étais senti seul au monde au point de vouloir en finir avec ma vie une bonne fois pour toute, comme si celle-ci n'attendait qu'un évènement comme celui-ci pour pouvoir enfin être libérée de cette constante routine désagréable. Si seulement je pouvais me dire que quelque chose de différent m'attendait après .. Mais non. Je ne ferai jamais rien de différent, il n'y aura jamais de nouveauté.. Parce que le temps me manque. Comme si j'avais été classé plus intelligent dans une classe de mathématique et que ça me donnait deux fois moins de temps pour compléter mon examen. Mais, malheureusement, la réalité était que j'avais été classé moins chanceux et que j'avais donc deux, voir trois, voir quatre.. Voir cinq fois moins de temps pour vivre ma vie. J'avais passé le début de la semaine chez Cheshire, parce que je ne pouvais plus supporter mon frère comme lui ne pouvait également plus me supporter. Je ne m'en souviens plus beaucoup, à vrai dire. Je crois que je n'ai jamais autant consommé de drogue de ma vie en si peu de temps. C'était agréable, à vrai dire. Ça me permettait de penser à autre chose, genre, le suicide. Un peu moins agréable, mais sous l'angle que je l'observais, c'était bien, j'vous assure. Puis après .. Quoi, quatre-cinq jours.. J'avais décidé de sauter de ce pont pour en finir. Je ne pensais pas m'en sortir, cette fois. Le pire, c'est que .. Ça avait été littéralement trop simple de m'en sortir. Le lendemain, je m'étais réveillé à l'hôpital et j'étais.. Intacte. Aucune séquelles, rien. Comme quoi la vie riait extrêmement de moi, comme quoi j'étais naïf de croire que c'était aussi facile de se débarrasser d'elle. Et puis .. Et puis mon frère était apparu, après deux jours de solitude à l'hôpital. J'ai d'ailleurs appris, cette journée-là, que j'étais oncle.. Eh ouais. Grayson, à force de planter sa semence ici et là, avait terminé père, haha. J'ai eu un choc, oui. Mais .. Mais il n'y avait plus beaucoup de chose pour m'impressionner, maintenant. La seule chose qui me préoccupait vraiment, c'était mes parents. Je ne voulais pas qu'il sache ce que j'avais tenté de faire.. Absolument pas. J'avais toujours eu ce soucis énormeee de plaire à mes parents. C'était plus que primordiale pour moi. Surtout mon père.. Même si au final, j'étais un petit fils à maman. Ça ne fait pas bien longtemps que je suis de retour à l'appartement. Je me suis rendu compte que .. En fait, je me suis souvenu que j'avais jeté mon iPhone dans l'eau comme un imbécile. De toute.. Même s'il était resté dans mes poches, je l'aurais tout de même bousillé en me jetant moi-même dans l'eau. Je tentais de me convaincre que l'important, c'était que je sois en vie, mais en réalité .. Non, ce n'était pas si important que ça. Maintenant, ou dans quelques années, ça ne changeait pas beaucoup de chose, après tout. Et fallait aussi, que dans mes résolutions 2012, je change cette manière de pensée. J'crois qu'à chaque fois que je dis un tel truc, je me le fais dire par mon frère. J'crois pas qu'il aime que je sois pessimiste à ce point. Pour lui, je devrais vivre ma vie normalement et tout. M'amuser, réaliser mes rêves, faire ce que j'aime. Mes rêves.. C'est des rêves à long terme, donc .. Donc irréalisables. J'suis pas capable de penser autrement. Mon cerveau ne me permet pas autre chose. Alors.. Alors je nage dans le vide pendant que les minutes s'écoulent. Et j'assume. L'idée me prend d'écrire sur facebook que mon iPhone nage parmi les poissons de la fameuse rivière, comme quoi j'ai besoin d'absolument partager ma frustration du moment. De toute, ça sert à ça, facebook. À s'auto-déprimer et à déprimer les autres avec nos status déprimant. Beaucoup de déprimer dans une même phrase, mais who cares? Parlant de poisson, Nemo me répond.. En me disant qu'il en a retrouvé un chez lui et qu'il ne sait pas à qui il appartient. Et.. Et qu'il me l'offre. Are you fucking kidding me? Nemo, toujours là pour me faire sourire lorsque ma vie est généralement fucked up. Et puis .. Et puis il y a mon frère qui tourne autour de manière plutôt .. Hum, comment dire. Perverse? ahah. Il veut l'avoir dans son lit et il ne le cache pas. Ça me dérange énormément, mais je ne sais pas trop pourquoi. Mystère, myyyystèèèère. J'sais pas, j'ai un pincement au coeur à l'idée de me lever un matin, aller m'servir un bol de céréale et apercevoir mon meilleur pote sortir de la chambre de mon frère pour m’apercevoir que les bruits louches que j'avais entendu pendant la nuit n'étaient pas anodins. Haut le coeur. N'importe quelles filles, Grayson. N'importe quels hommes. Mais pas Nemo. Tout le monde, le président des united states, Paris Hilton, Justin Bieber au pire des cas, toutes mes exs copines, si tu veux. La terre, si tu veux. Mais pas Nemo. Ça me trouble, et .. Ça me trouble encore plus de savoir la raison pourquoi ça me trouble autant. Après tout.. Ce n'est pas très normal. Je veux dire, pourquoi ça me dérangerait si mon frère aimerait bien mon meilleur pote, au final? Ou même, si c'est juste une nuit pour s'amuser? J'suis sensé souhaiter leur bonheur, non? Supposons que Nemo en aurait envie -car je sais qu'actuellement, ce n'est pas le cas-, eh bien, pourquoi est-ce que je ne pourrais pas juste les laisser faire ce qu'ils veulent? Non, je n'y parviens pas. Comme quoi.. En tout cas. Je ne veux pas y penser.. J'veux pas penser au pourquoi du comment. Je demande à Nemo de ramener son cul à l'appartement parce qu'il souhaite me parler. Pendant ce temps, je regarde l'heure mille fois, je met ma main dans ma poche instinctivement en me demandant où peut bien être passé mon iPhone pour me rendre compte qu'il est décédé, je me tourne deux trois fois sur le sofa en me disant que d'une manière où d'une autre, je ne parviens pas à trouver une position confortable, puis je vois un nouveau message encore une fois sur mon merveilleux ami facebook. Oops, Nem' attend à l'extérieur. Je lui ouvre la porte, et j'vois bien qu'il se les gèle. « Saluuuuuuuut. » Je souris. Il ne perd pas de temps, puis il sort le iPhone de ses poches en me montrant le Hello Kitty au passage. Il rit de ma gueule, je le sens. Je n'en reviens toujours pas.. « Voilà ton nouveau jouet coco. » Je lui fais un câlin en guise de salutation puis je reste particulièrement longtemps scotché à lui, comme s'il m'avait énormément manqué.. Comme si je m'en voulais de l'avoir quasiment abandonné avec cette histoire de pont. Non, pas comme si. Je m'en voulais, point final. « Merci.. » Ce câlin était loin d'être désagréable, et .. Et je .. Ouais. En tout cas .. En tout cas. Je m'écarta, un peu mal à l'aise. « Tu sembles l'aimer, je peux te le laisser, le protecteur Hello Kitty, si tu veux.. » Je ris, encore un peu mal à l'aise, en enlevant le protecteur et en le lui proposant. Je me dirigea vers le sofa en lui faisant un petit signe de la tête pour lui dire de me suivre. Je me demandais de quoi il voulait bien me parler.. Je m'assis, observant chacun des détails du visage de mon meilleur ami. Il était beau, vraiment. Hum.. Pourquoi je dis ça, au fait? Une autre vague de gêne me prend, comme si .. Comme si je n'étais pas censé penser à ce genre de chose. J'observe mon meilleur ami, puis j'ouvre finalement la bouche. « De quoi voulais-tu me parler.. ? Tu m'intrigues. » Accompagné d'un sourire non convainquant d'un mec non convaincu.

Never Be What You Want

Je suis en face de lui et je le regarde regarder son nouveau jouet. Je souris, je suis content de lui faire plaisir, je suis content de lui offrir ce portable alors qu'il doit appartenir à un certain quelqu'un sur la planète, mais on s'en fou, il est maintenant à lui. Yannie me fait un câlin, j'entoure mes bras au tour de lui et je le sert le plus que je peux. D'habitude, c'dire salut entre homme, c'est une poignée demain, un regard avec les sourcils levés ou limite un sourire avec une salutation quelconque, avec Yann', c'est les câlins. Je suis loin de m'en plaindre, vous en faites pas, j'aime plutôt ça en fait, surtout si c'est lui. De toute façon, je ne crois pas à quelque part que notre relation soit toute à fait normale. Non normale dans le bon sens, il faut que je le précise, juste à voir comment nous sommes devenus proche rapidement. Yannie me dit merci. Je souris au point de montrer mes dents. 'Ça me fait vraiment plaisir.' Et puis lorsqu'il se détache de moi, j'ai un pincement au coeur. Je me suis toujours dit, pas de truc de ce genre avec lui, il est hétéro', alors limite, il ne se passera rien entre moi et lui, alors interdit les sentiments autre que l'amitié. Si je l'aime ce protecteur ? Non, Hello Kitty n'a jamais vraiment été ma passion, je préfère lui laisser, je trouve qu'il lui va mieux. Je me mets à rire. 'Non, merci c'est gentil, mais j'ai déjà le mien et je trouve ...' Je me mets encore plus à rire. 'Je m'excuse hahaha ... Je ... haha, Yannie et Kitty, ça rime, alors il est fait pour toi ...' Je me sens fière de ma rime. Il me le tend. 'Tu le donneras à ta future copine si tu ne le veux pas, je suis certain qu'elle au moins, va l'aimer.' Pincement de coeur juste à dire, future copine. Mon meilleur ami se dirige vers le canapé et me fait signe de le suivre. Je descend le regard vers ses fesses et je me mets une main devant les yeux sans que lui ne me voit. Je me traite de con de regarder là, mais ça été plus fort que moi, l'habitude et surtout que c'est son derrière à lui. Je baisse le regard vers le sol et je me dirige vers le canapé pour y prendre place. J'enlève mon manteau et je le lance sur une chaise plus loin. Je le vois qui m'observe, je lève un sourcil en souriant, est-ce que c'est parce qu'il m'a vu le regarder, ou parce que j'ai un truc entre les dents ? 'Je voulais te parler en fait, du truc qui se passe avec ton frère ...' Je fais un sourire de mec mal à l'aise. Je voulais vraiment mettre un truc au point, je voulais vraiment lui faire savoir que quoi qu'il arrive, je vais jamais aller voir son frère pour une nuit, j'avais le besoin de lui faire comprendre. Un simple, 'tu sais, je vais jamais le faire', n'était pas assez suffisant dans mon cas. L'idée m'avait déjà traversé l'esprit, comment qu'on fait pour ne pas y penser quand un mec en boxer se promène dans la maison et passe devant toi ? Je suis pas assez pure, ça doit être ça. Jamais je ne voudrais faire un truc qui ferait mal à Yannie ou qui le mettrait en colère ou toute autre chose négative. 'Je veux juste que tu saches, que ... je ne sais pas comment le dire.' Je ris nerveusement. 'En gros, je dis que je ne vais jamais coucher avec ton frère et c'est le cas, je veux pas coucher avec lui, même s'il faut le dire, vous les Langlois avez un truc, mais, c'est pas ça que je veux dire, juste que ... bon tu comprends ? Je vais pas aller toucher à ton frère, parce que je veux pas que ça foutre un truc entre qui que ce soit et d'toute façon, ça m'intéresse pas de faire des galipettes avec Grayson.' Je reprends mon souffle. Ouais ça été difficile de tout dire ça d'un coup surtout que moi-même, je me suis perdu, m'enfin, le principal est là. Je le regarde étrangement et je dépose mes bras contre le dos du canapé et j'y dépose ma tête. Je sais pas c'qu'il va répondre, et je repense à ce que j'ai dit au niveau du fameux 'vous les Langlois, avez un truc.' n'est pas été une aussi bonne idée. Je sens la nervosité en moi. Je me mords légèrement la lèvre intérieure. En plus avec c'qui est arrivé dans sa vie, le saut, sa tentative pour s'enlever la vie ... Je ne veux même pas y penser. Imaginer un monde sans Yannie, je ne sais même pas si c'est possible, c'est comme se dire, un monde sans chocolat ou bonbons, la catastrophe assuré. Je dis ça avec des exemples banales, mais plus sérieusement, ça serait vraiment la fin du monde. Je veux pas qu'un jour, cette idée lui repasse par la tête. Je ne sais pas alors ce que je ferais, oui j'aime mon meilleur à ce point, oui je me rends compte que je l'aime plus de ce que ça devrait être, mais je ne crois pas qu'on contrôle son petit coeur comme on contrôle le temps du four quand on fait des petits gâteaux, c'est pas aussi simple. Je me remets en place. 'Et puis ... je ne veux pas créer un problème depuis ... enfin, ton saut.' Je le regarde avec un regard de tristesse. Voilà c'est dit.

Nemo est encore entrain de rire de moi en ce qui concerne le super protecteur Hello Kitty. Il fini par me dire, à travers ses rires, que Kitty et Yannie ça rime. Je le regarde d'un air sérieux, puis je me met à rire à force de le voir comme ça.. Comme ça, dans le sens de.. Tellement enfantin. J'ai l'impression que Nemo est toujours joyeux, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et ça me remonte le moral. Le jour où mon meilleur pote sera triste, c'est qu'il y aura vraiment une raison. « Tu le donneras à ta future copine si tu ne le veux pas, je suis certaine qu'elle au moins, va l'aimer. » Je pose le protecteur sur la table avec le iPhone qui vient avec. C'est plutôt l'inverse, à vrai dire, mais j'suis trop lâche pour effacer la phrase et la récrire, donc contentez-vous de ça. Je pense aux mots de mon meilleur ami. Ma future copine .. Non. Il n'y aura jamais de future copine. L'amour, c'est interdit. Comme le bonheur. Comme le futur. Comme les projets. Comme .. Comme tout. Je veux avoir hâte de partir, par le contraire. Je ne veux pas que quelqu'un pleure ma mort, je veux limiter les dégâts. Et encore une fois, on va me dire que je suis con de penser ainsi, que je suis pessimiste et tout .. Mais bon, qu'ils pensent ce qu'ils veulent, mon idée à ce sujet est déjà bien fondée. Je souris timidement à Nemo, puis nous nous retrouvons assis sur le sofa. J'suis timide, j'suis mal à l'aise, simplement parce que .. En fait, je l'ai déjà dit, mais je le trouve beau .. Vraiment beau. Je .. Me fais peur. Énormément peur. Je lui demande ce qu'il voulait me dire, tout à l'heure. « Je voulais te parler en fait, du truc qui se passe avec ton frère ... » Il semble mal à l'aise, puis je sens une vague de jalousie m'emporter. Mon coeur s'accélère et j'ai soudainement très très très très, énoooormément peur qu'il me dise qu'il a .. Couché avec mon frère, ou encoooore pire, qu'il .. est amoureux de lui. J'ai mal au ventre, je regarde même ailleurs, parce que ça me stresse trop. Je sais que c'est ça.. C'est pour ça qu'il semble aussi mal à l'aise. J'crois que si mon frère sortait avec Nemo, j'y parviendrais pas. Vraiment pas. Juste à y penser, ça me met en colère. Je retiens ma respiration, j'crois que l'inquiétude va me tuer avant que Nemo ait parlé. Puis .. Enfinnnn .. il se met à parler. « En gros, je dis que je ne vais jamais coucher avec ton frère et c'est le cas.. » J'étais tellement soulagé, juste à entendre ça. Je me sentais léger, soudainement. Et je souriais comme un imbécile. J'ai eu peur, vraiment. Vraiment très peur. Nemo continue à parler, puis il dit un truc qui n'entre pas dans l'oreille d'un sourd. « même s'il faut le dire, vous les Langlois avez un truc, mais, c'est pas ça que je veux dire, juste que ... » Mon coeur s'emballe.. Pas juste un peu. Il continue à parler, mais je n'entend pas ce qu'il dit, je suis trop concentré à tenter de trouver la signification de cette fameuse phrase.. Je regarde encore son visage.. Et.. Et puis je ressens des trucs que je ne suis pas censé ressentir envers lui. J'ai envie de m'approcher.. J'ai envie de lui refaire un câlin.. Ses lèvres.. Pourquoi je pense à tout ça? Pourquoi j'imagine tout ça et pourquoi .. Et pourquoi j'en ai envie? Non .. Oh que non. C'est des illusions. Il reprend parole. « Et puis ... je ne veux pas créer un problème depuis ... enfin, ton saut. » Il me regarde avec tristesse, puis j'sens mon coeur se fendre en deux. Comment j'ai pu lui faire ça? J'ai encore plus envie de le prendre dans mes bras.. Je suis mal à l'aise, une fois de plus. Je détourne le regard, non pas parce que ses propos sur mon saut me dérange, mais parce que je suis soudainement timide.. Car.. Enfin, vous savez.. Je regarde le sol, puis me retourne afin de retrouver le regard de mon meilleur ami. « .. Je ne recommencerai plus, Nemo. J'te le promet.. Et je m'excuse.. » Je m'excuse de t'avoir quasiment abandonné.. Alors que t'es tellement important, pour moi.. Évidemment, j'évitais toujours d'entrer dans ce genre de détail.. Bien que cette fois-ci, j'avais envie de lui dire, vraiment .. « Et.. Et je suis content que tu me dises une bonne fois pour toute qu'il ne se passera jamais rien avec mon frère. » J'espérais secrètement qu'il n'allait pas me demander pourquoi, car je ne savais pas moi-même la réponse.. Malgré que .. Malgré que j'avais ma petite idée, mais je préférais .. L'oublier. La phrase de toute à l'heure me revint à l'esprit .. Je crois que je me suis tourné la langue 87 389 389 938 fois avant de parler, mais .. J'avais fini par céder.. Je voulais savoir, c'est tout. « Nemo.. ? Qu'est-c'que .. Tu voulais dire par.. 'vous les Langlois avez un truc' .. ? » J'avais directement dirigé mes yeux au sol. Pourquoi avais-je demandé ça? C'que j'pouvais être con.

Never Be What You Want

Je sentais la situation tendue dans la pièce, je me sentais mal pour la simple et bonne raison que je ne voyais pas Yannie me répondre à ce que je lui avait dit sur son frère. Quand les gens disent 'oh, moi je veux avoir le pouvoir de lire dans les pensées.', je comprenais enfin pourquoi. C'est encore plus pire que lorsque tu attends pour passer une présentation orale et que tu sais que c'est bientôt, mais t'attends que le professeur pige ton nom. Je patiente, je joue nerveusement avec un bout de tissu appartenant au canapé, il va finir plus étiré le pauvre. Je me mords la lèvre avant de regarder vers les chambres. Je ne sais pas pourquoi c'est aussi étrange, et je ne parle pas seulement de ma nervosité ou de mon malaise, mais aussi de ce que Yannie dégage. Non, je ne parle pas d'odeurs, je parle de sentiments. Le plus pire c'est que je crois réellement que ça devrait être normal entre meilleurs amis de se dire ce genre de truc, avoir une ambiance funny. Au lieu de tout ça, c'est l'évitement de regard l'un envers l'autre. Ça tue. Puis je le vois enfin sourire. Je souris aussi, enfin une réaction. J'aime le voir sourire, c'est le genre de sourire que tu ne peux pas te passer, le genre de sourire que lorsque tu le vois, ton coeur fond, que t'es heureux de voir. Ça bouille à l'intérieur, un volcan en éruption. C'est trop silence, j'ai envie de dire des trucs pour que ça passe, mais je me retiens, je ne fais que jouer avec le bout du canapé. Je me dis que s'il me sourit, c'est parce que c'est correct face à la situation, ça me rassure. Et ça semble le rassurer aussi. Je ne me suis jamais demandé pourquoi en fait que ça le dérangeait de cette manière ou pourquoi il agissait d'une drôle de manière sur Facebook. C'est peut-être une réaction normale, j'avoue que si ma soeur aimerait mettre Yannie dans son lit, je serais mauvais, vraiment mauvais. Et pourtant ma soeur aime me taquiner sur ça, je le laisse faire, mais avec mon meilleur ami, surtout Yann', tout serait beaucoup plus différent. Je crois que limite, je me chicanerai avec ma soeur et je bouderai tout le monde sur la planète. Et pourtant, je me dis en moi-même que réagir de cette manière ne mène à rien puisque justement, ressentir tout ça ne va jamais mener loin, pas avec Yannie. Et pourtant ... Je m'assis en indien alors qu'il s'excuse pour le saut. Je ne le regarde même pas. Il ne sait même pas à quel point s'est venu me chercher au plus profond de moi-même, il ne sait même pas à quel point je me suis tué consciemment tellement que je me faisais bouffer par l'inquiétude, aussi pire qu'un pot de Nutella qui se fait manger la journée de la St-Valentin. 'Ne fait plus jamais ça s'il te plait, plus jamais.' Il m'a fait une promesse et j'espère de tout coeur qu'il va la tenir, sinon ... non, je préfère pas y penser. Et puis, il n'arrête pas de me regarder. ça me stresse fois mille, c'est comme s'il était avec moi dans la toilette alors que je fais ma vidange d'huile. Je lui souris à nouveau en attendant qu'il était content d'apprendre que je n'allais pas coucher avec son frère. Il semblait vraiment soulager. 'Tant mieux et comme ça tu vas pouvoir arrêter de t'inquiéter que ça l'arrive.' Je me mets à rire, ouais parce que je sais parfaitement que ça l’inquiétait de me voir un jour dans le lit de son frère. Et puis je le regarde dans les yeux et je le vois qu'il veut me demander un truc, que c'est sur le bout de sa langue. Je demande c'quoi et ça m'inquiète un peu et lorsque ça sort ... Le volcan vient d'exploser. Mes joues sont en feu, je le sens qu'elles sont rouges, j'ai chaud. Je ris nerveusement. 'En fait ... j'avais espéré que tu ne te rendes pas compte de ce que j'avais dit à propos de ton frère et ... et toi ...' Je le regarde même pas, je regarde mes doigts qui jouent avec mon t-shirt, comme si c'est passionnant ... Je cherche quoi dire, mais en fait, je pense juste au fait que j'ai de l'aire un con avec ma timide attitude du moment. Je suis assis en face de lui et pourtant ... je regarde finalement que ses pieds. Je ris. 'Je sais pas ... quand les deux vous souriez ça passe jamais inaperçue, vous vous ... passez non plus pas inaperçue quand vous allez quelque part, et je ne parle pas de vos tatouages, plutôt de votre ... enfin surtout de la tienne.' Je voulais dire beauté, mais je n'ai rien dit. 'Tu comprends hein?' Je n'ai jamais été aussi claire de toute ma vie, c'est fou. Ce que je voulais réellement dire que c'est les frères Langlois étaient des aimants, surtout Yannie. 'Je, je ouais ...' Je souris encore nerveusement et je continue de jouer avec mon t-shirt. Vingt-et-un ans et pas encore capable de dire des trucs simples comme ... 'Ouais Yannie, je t'aime beaucoup, vraiment beaucoup comme meilleur ami, même un peu trop, mais inquiète toi pas, haha, je vais rester discret et pas te le dire.' Merde.

« Ne fait plus jamais ça s'il te plait, plus jamais. » Ouais, je devais être le mec le plus naïf qui pouvait exister sur cette terre, mais je n'étais pas con au point de croire que le fait d'me jeter en bas d'un pont allait laisser mon meilleur ami indifférent. Pourtant, sur le coup, je n'y avais pas penser. Faut croire que je pensais à tout, sauf aux choses importantes. Les paroles de mon frère m'avait totalement détruit le cerveau, bien que je savais qu'elles n'étaient pas 'vraies'. Il les avait tout simplement dit au mauvais moment, lorsqu'il ne fallait plus grand chose pour que je me décide à abandonner. J'avais toujours eu un fort caractère concernant l'abandon ; c'est-à-dire que je ne baissais que très rarement les bras. Cependant, depuis qu'ils m'avaient annoncé pour ma stupide maladie, j'avais l'impression de ne plus être le même. L'abandon me traversait l'esprit à tous les jours, si vous saviez.. Seul Grayson me permettait de rester en vie, et depuis quelques temps, Nemo aussi. J'sais pas pourquoi.. J'sais pas pourquoi je ne me suis pas référé à lui cette journée-là. Marie-Jeanne s'était trop emparée de moi.. En fait, .. C'était beaucoup plus que Marie-Jeanne. J'crois que je n'avais jamais autant consommé de drogues de toute ma vie. J'étais absent, voilà tout.. Absent d'esprit, absent de corps, aussi, étrangement. Je m'en voulais énormément pour ce que j'avais fait .. Eh puis voilà, j'ai promis à Nemo que je ne recommencerais plus.. Et j'espère au fond d'moi que je vais être capable de tenir cette promesse. Nem' se lance dans un discours concernant le fait qu'il ne baisera jamais avec mon frère.. J'suis trop soulagé, tellement que ça m'inquiète. J'ose lui dire que j'suis content qu'il me le dise. Ouais, étrange comme phrase, je sais.. Bref. « Tant mieux et comme ça tu vas pouvoir arrêter de t'inquiéter que ça l'arrive. » J'esquisse un sourire, puis je retourne dans ma tête en me demandant .. En me demandant pourquoi je m'inquiète tant. Nemo baise avec qui il veut et Grayson aussi. Je n'ai pas mon mot à dire, non? ET POURTANNT, ... Et pourtant, j'veux pas les voir ensemble, un point, c'est tout. J'ai encore cette phrase qui me résonne dans les oreilles, cette phrase que mon meilleur ami a dit il y a quelques instants dans son discours. « même s'il faut le dire, vous les Langlois avez un truc, mais, c'est pas ça que je veux dire, juste que ... » J'ose demander à Nem' ce qu'il voulait dire, par là. J'suis gêné, j'en peux plus, sérieusement.. Je suis hypeeer mal à l'aise, je regarde partout sauf dans sa direction. « En fait ... j'avais espéré que tu ne te rendes pas compte de ce que j'avais dit à propos de ton frère et ... et toi ... » Je détourne mon regard vers lui quelques secondes, puis je vois qu'il semble timide lui aussi, il joue même avec son t-shirt, puis il ne me regarde pas. Pourquoi.. Pourquoi il ne voulait pas que je me rende compte de cette phrase.. ? C'est parce qu'elle a quelque chose de spéciale.. ? Oui, Yann', t'es vraiment naïf, c'est évident, voyons. « Je sais pas ... quand les deux vous souriez ça passe jamais inaperçue, vous vous ... passez non plus pas inaperçue quand vous allez quelque part, et je ne parle pas de vos tatouages, plutôt de votre ... enfin surtout de la tienne. » De la mienne.. De la mienne, quoi? Il me demande si je comprend.. Puis il sourit nerveusement en disant quelques mots pas clairs qui ne fonctionnent pas ensemble, tout en continuant de jouer avec son t-shirt. Je le regarde.. Puis.. Puis mon coeur s'emballe, encore.. Sauf que cette fois-ci, .. Cette fois-ci, il y a les papillons. Non.. Nannnnn .. ÇA, c'est tout sauf normal. Vous savez, quand on tente de contrôler notre cerveau, mais qu'on n'y parvient pas? Dans mon cerveau, j'imagine mes lèvres contre les siennes. Et.. Et l'effet papillon augmente. Je ne suis même pas dégoûté.. Je.. J'efface l'image de mon cerveau, mais elle réapparait. J'ai.. J'ai envie de m'approcher et de tenter, juste une fois. Mais.. Non. Non .. J'suis même pas certain de ce que lui, veut dire. De ce qu'il .. De c'qu'il ressent, lui. Pourquoi j'utilise ces termes? Je ne suis pas amoureux de Nemo.. C'est mon meilleur pote.. C'est tout. C'est tout. Je le regarde, plus particulièrement son visage, puis j'attends qu'il relève le sien.. J'sais pas combien de temps je vais pouvoir attendre comme ça, encore. Je trouve un prétexte pour avoir son attention, je m'approche un petit peu puis je remet à sa place une couette de cheveux égarée. Mon coeur bat beaucoup trop, .. C'est total con. Je décide de reprendre parole, pour .. Mieux comprendre. « Nemo, .. J'suis désolé, mais.. Ce n'était pas vraiment clair. » Je ris timidement avant de reprendre. « J'arrive pas à.. J'arrive pas à comprendre.. » Je l'observe, le regarde en plein dans les yeux, puis me dit qu'il doit me trouver naïf de ne 'rien' comprendre.. En fait.. J'crois que cette fois-ci, je n'ose juste pas comprendre.

Never Be What You Want

Bonjour la maturité. J'ai l'impression d'être au lycée, je trouve que ça ressemble un peu à la première que tu as un amoureux ou une amoureuse dans ta vie et que tu ne sais pas comment faire. Les petits regards timides, les bégaiements, le coeur qui bat à toute allure. J'ai envie de me lever et de courir vers sa salle de bain et de me cacher dans sa douche et attendre que le rouge qui a pris d'assaut mes joues disparaît et que je reprenne un semblant de logique. Je continue de sourire et pourtant il y a rien de drôle, à part le fait que je souris comme un débile. Je viens de comprendre à quel point, dans les films, ou dans les petits moments cocasses de la vie, comme celui-ci, les t-shirts viennent aussi ... attractifs. C'est facile à manipuler et ensuite, ça te fait un truc à faire et tu parais occupé, comme un peu lorsqu'on est seul dans un endroit et pour pas paraître si seul, on commence à jouer avec un truc, qui d'habitude n'a pas si d'importance que ça, comme découvrir que tu as une poche secrète dans ton manteau ou que tu as trouvé une cent coincée dans le fond de ta poche de jean trop petite. Je préfère jouer avec ce bout de tissu plutôt que de regarder Yannie dans les yeux. Je suis de ceux qui pensent, que lorsqu'une autre personne regarde dans nos yeux, elles vont être capable de savoir ce qui se passe précisément dans ta tête et personnellement, je ne voulais pas que mon meilleur voit un truc qui pourrait le refroidir au niveau de notre amitié. Ouais, parce que faut que je dise le fond de ma pensée, les personnes qui ne réagissent pas lorsqu'ils apprennent que leur meilleur ami à un faible pour eux, sont rares. C'est silence, vraiment silence et j'aime pas ça. Je jette un coup d'oeil vers Yannie, question de savoir s'il est toujours vivant, même si son gros orteil est dans mon champ de vision. Oui, toujours vivant et semble aussi mal à l'aise que moi. Pourtant, j'ai beau me creusé le cerveau hyper loin, je ne trouve pas THE raison pourquoi lui aussi semble ... timide. Je le vois qui me regarde, et ça m'intimide. J'ai envie de lever la tête et de lui dire d'arrêter, mais ça bloque surtout après tout ce que je viens de lui dire. Et puis, je le sens se rapprocher, je me demande ce qu'il va faire. Je souhaite secrètement qu'il me viole ici, mais je me traite de con puisqu'il est hétéro, donc les chances qu'on finisse à faire des petits biscuits sont inexistantes. Je lève le regard et je vois sa main dans mes cheveux, il replace une petite couette. Mon coeur fond. Ça y ait, la petite couette, comme dans les films ... Je souris, POURQUOI QUE JE SOURIS ? On a rien dit, et je souris ... Je passe lentement une main dans mes cheveux pour toutes les replacer. Je pense que je vais crever sur le canapé bien avant qu'il se passe un truc de plus. Et pour couronner le tout , fallait que Yannie ne comprenne pas ce que j'essayais de lui dire. 'Ça me gêne ... de te dire ... ça.' Ses yeux m'intimident encore plus, mais je le regarde quand même en continuant de jouer avec mon t-shirt. 'En fait ... le mot que je voulais dire ... c'était ... ' Je prends une respiration. Mon coeur va me lâcher et je vais avoir honte pour le restant de mes jours, je le sens. 'Beauté, ouais, t'es ... beau, en fait ... comme meilleur ami hein ?' Je plisse un oeil sur deux en passant une main dans mes cheveux encore et en souriant. On pourrait comparer ça à une fausse déclaration ... comme si, être beau, ça l'allait avec la sorte de lien que tu avais la personne. Je me sens mal, mes mains sont moites, mon estomac est contracté et en plus, je commence à ne plus sentir ma jambe. Je repense à son rire timide et ça me tue, c'est tout chaud dans mon ventre ... pas comme quand on vient de se brûler l'estomac avec un truc bouillant, par exemple de la soupe, mais comme, un sentiment de réconfort, de bien-être ... Oh oh, l'attention est maintenant rendu sur mon genoux, même si mon jean est serré, j'arrive quand même à trouver un truc à faire, tout pour pas regarder Yannie dans les yeux. 'Tu peux, comme, hein ? Oublier c'que je viens de te dire ...' Je lui souris encore et je penche la tête de côté en lui lançant quelques petits regards. Et comme un gros con ... je souris. C'est vrai qu'il est beau ! Comme qu'on peut passer à côté de lui sans faire, canon en vue ? Non, mais vraiment, même moi dans la rue, je vois comment les autres le regardent et je me dis ... il se fait remarquer. Oui, il est beau, mais pas seulement de l'extérieur, non, il l'est aussi quand t'apprends à le connaître. Oui, je dis ça, même si notre rencontre a été coup de coeur et qu'en fait ... c'mon meilleur ami que je ... l' ... aime ...

Nemo me dit que ça le gêne de m'dire ça. Je me demande bien ce qui peut le gêner à ce point, bien que je sois moi-même timide actuellement. Je me dis que nous sommes meilleurs potes et qu'on fait énormément de trucs ensemble, des conneries, des choses que l'on ne ferait pas devant les autres personnes.. Alors pourquoi ça lui gêne tant de m'expliquer? Depuis tout à l'heure, j'me pose des questions idiotes, je le regarde, j'ai des réflexions inhabituelles.. Le genre de réflexion que j'ai envers les demoiselles, en temps normal. Je le dévisage, même, maintenant que j'ose le regarder. C'qu'il est beau, bordel. J'sens qu'il est gêné, il joue avec son t-shirt, j'ai juste envie d'lui faire un énorme câlin.. « En fait ... le mot que je voulais dire ... c'était ... » Il prend son temps, dit-donc. C'était si difficile que ça à dire? Il prend une respiration alors que je le regarde toujours autant. Maintenant que j'avais le courage de le fixer malgré toutes les pensées étranges qui pouvaient me passer par la tête, je n'allais pas m'gêner. Bon, je dis ça, mais faut pas penser que je trouve ça normal.. Au contraire. Je n'ose juste pas me poser de questions, de peur de recevoir les réponses en pleine figure. Anyway.. Il n'y en a pas de réponse. C'est juste une petite bulle qui me passe par le cerveau qui va bientôt aller voyager ailleurs, genre, en enfer, parce qu'elle me fait royalement chier. « Beauté, ouais, t'es ... beau, en fait ... comme meilleur ami hein ? » Surpris. J'suis .. Vachement surpris. Le 'comme meilleur ami' me fait lâcher un petit rire, mais .. Mais je reprend mon sérieux aussitôt.. Beau .. ? Il.. Ouais.. Mon coeur allait m'lâcher, vraiment. Ce sentiment tellement stupide qui commence par 'A', .. C'est.. Très, excessivement réservé aux filles. Alors pourquoi.. Pourquoi je me sentais comme si j'étais sur le point d'aller draguer la plus belle fille du coin? Je me sens rougir, et encore plus lorsque je vois Nemo tout faire pour éviter de me regarder. « Tu peux, comme, hein ? Oublier c'que je viens de te dire ... » Je souris, comme si j'étais heureux, mais .. Mais non? .. Non! C'est quoi, cette blague? Marie-Jeanne a tellement affecté mon cerveau que maintenant, ça parait même lorsque je n'ai rien consommé? C'est une connerie .. Je ne ressens rien pour Nem', c'est une évidence. Il me lance des regards timides et me sourit à la fois. J'ai l'impression que mon cerveau est parti dans l'mexique, me laissant à moi-même dans cette situation totalement .. Étrange.. J'observe ses lèvres.. Je regarde rapidement ailleurs, comme si j'étais sur le point de me trahir moi-même. Ouais, moi-même, parce que j'avais l'impression que je tentais d'me convaincre que Nemo était plus qu'un meilleur pote, alors qu'au final, ce n'est pas du tout le cas. Je tente d'agir normalement, et même si j'ai un sourire niais dans la figure, je replonge mon regard dans celui de Nemo et j'affronte le combat coeur VS. cerveau en direct de ma tête. « ... eh bien .. J'suis beau comme .. Meilleur ami.. » Je n'avais pas eu le choix de le redire, j'avais trouvé ça tellement .. Drôle, et mignon, et charmant, et Nemo. Et Nemo, ouais, parce que .. C'était lui, ce genre de chose. L'genre de truc qui fait craquer, qui fait dire 'ooonh' aux demoiselles et même aux meilleurs amis. Je repris soudainement mon sérieux, suite à la vague de sentiment que je venais tout juste d'accueillir à l'intérieur de moi. « .. Merci.. » J'vous jure que je n'ai aucune idée de ce qui s'est passé dans mon cerveau à ce moment-là, mais j'ai eu envie de m'approcher et d'le prendre dans mes bras. Je me suis retenu, au départ, nous laissant dans un long moment de silence qui est loin de rendre à l'aise. Et puis je me suis dit .. Pourquoi pas. Ce n'est qu'un câlin, après tout .. Nous sommes habitué à ce genre de choses, moi et lui. Pourquoi, soudainement, ça me gênait autant? J'crois qu'à ce moment-là, mon corps n'a pas écouté les commandes de son dirigeant. Je m'étais approché de lui, collant mon corps au sien pour laisser place à une étreinte assez différente de celles que nous avions l'habitude de nous faire. Encore une fois, mon putain d'corps ne m'écoutait pas du tout.. Jusqu'au moment où j'ai involontairement oublié ce qu'il y avait autour pour me concentrer uniquement sur les feux d'artifices qui éclataient comme des p'tits cons dans mon coeur. Les salauds. J'sais pas ce qui m'a prit, ou ce qui me prend tout court. Je me distance un tout petit peu, puis je sens sa joue contre la mienne. Je .. Non. Je n'allais tout de même pas faire .. Faire ça.. Je reste comme ça un moment, puis .. Je décide de lui souffler des mots à l'oreille comme si j'avais oublié que c'était premièrement un mec et deuxièmement nemo. « .. Toi aussi.. Toi aussi t'es beau.. Comme .. Meilleur ami.. » Je me recule un peu, mais pas assez pour avoir une vue d'ensemble du visage de Nemo. J'sens son souffle, j'ai .. J'ai envie de l'embrasser.. Mais non.. Non. C'est une connerie, tout simplement .. Je n'ose plus bouger, comme si me reculer allait me ramener à la réalité. Embrasse-moi.. S'il-te-plait. J'espère qu'il sait lire dans les pensées.

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Si on m'avait dit que tout ça, se passerait de cette manière, être timide à ce point, j'aurais emmené ma PS3 et on aurait discuter de tout ça au tour d'une partie et de verdure, peut-être que ça l'aurait été différent et moins intimidant. Se dire tout ça en tuant des gens, ça l'aurait été, je ne sais pas, plus ... normal ? Pas que je ne suis pas habitué à me retrouver dans ce genre de position, timide avec un mec, mais dans la majeure partie du temps, le mec avec qui j'étais, était légèrement moins hétérosexuel que Yannie et ça se terminait ... différemment qu'une partie de console. Peut-être que je me fais de fausses idées et nous ne sommes pas en train d'être assis sur son canapé à ne rien dire, comme si on allait bientôt faire quelque chose. J'ai toujours un sourire étampé dans mon visage et il ne veut pas partir. Comme si ça rend l'instant moins gros et plus joyeux. Alors que je lui disais ce que je voulais dire un peu plus avant, je le sentais me regard avec ce regard curieux. Je pense à un écureuil ... j'arque un sourcil. Je continue de sourire et je regarde Yannie, surtout sa réaction, je le vois passer de surpris à un petit rire. J'aime son rire, il est beau, il est réconfortant et je ne parle pas encore de son sourire. Arrête Nemo, IL EST PAS DISPONIBLE! J'ai honte de penser à ça, c'est comme s'aventurer avec sa voiture avec enthousiasme sur un chemin et se rendre compte qu'au bout, il faut que tu reviennes parce que tu ne peux pas continuer et cette fin de chemin s'arrête à un 'tu ne touches pas et ça n'ira pas plus loin, tu vas devoir aller te perdre ailleurs.' Les conneries que je peux penser ... Il répète ce que je lui ait dit. Je me mets à rire et je le regarde en continuant de jouer avec mon bout de tissu. 'Je t'assure ...' Je souris au point de lui montrer mes dents. Je vais finir par me lever et aller m'enfermer dans les toilettes. Pourquoi j'agis ainsi, pourquoi je ressens tout ça dans mon ventre, dans la poitrine ? Je m'étais promis quand j'ai su qu'il n'avait rien de gay, que je n'allais pas ressentir ce béguin, tout cet amour ? Est-ce que je peux seulement appeler ça amour ? En fait, c'est peut-être que c'est de passage seulement, même si je ne voulais pas, parce que c'était tellement agréable. Yannie me dit merci. Je rougis encore. 'De ... ri... rien.' Pitoyable. Je me dis que je dois plus articuler et arrêter de toute dire ça ainsi, mais je ne suis pas capable. Et puis on tombe dans un long silence. Je n'ose pas parler et je regarde mon meilleur ami du coin de l'oeil. Je n'ose pas bouger, ou me lever pour aller prendre un truc à boire. Je ne souris plus, j'observe seulement ce qu'il fait. J'ai envie de lui demander en lui gueulant 'POURQUOI FALLAIT QUE TU SOIS HÉTÉRO ??? JE TE DÉTESTE DE ME FAIRE TOMBER SOUS TON CHARME.' et le bouder. Mais je suis resté avec un regard timide et les joues rouges. Mon coeur bat tellement fort que j'ai l'impression que c'est que lui qu'on entend. Et puis je vois Yann' s'approcher. Je me demande ce qu'il va faire. Le sourire revient ... je sens mon coeur passer à la vitesse supérieur et je le sens me prendre dans ses bras pour me faire un câlin. Je passe automatiquement mes bras au tour de taille et je le sers contre moi. Je me sens bien, vraiment bien. Son odeur rentre mes narines, il sent bon. Tout doucement, mon meilleur ami se recule. Je ne veux pas, j'aime ce câlin. Je sens son coeur battre et puis le son de sa respiration aussi proche de mon oreille. Puis je l'écoute. Je laisse un petit rire s'échapper et je me mets à rougir. 'Merci Yannie ...' Je le remercie qu'on soit encore collé l'un contre l'autre pour ne pas qu'il me voit. Je me sens flatté et les papillons ont augmentés. Yannie recule encore un peu, mais ne se décolle pas entièrement. J'aime ce contact, c'est fou ... Je le regarde du coin de l'oeil, je vois son visage et je sens ses lèvres proches. Je me déteste si je fais ça. Plus de sourire, je suis sérieux. Je me recule lentement, la nervosité me tient les boyaux dans mon estomac. Je peux voir son visage juste assez, je le regarde dans les yeux, puis je dépose ces derniers sur ses lèvres. Une main tient sa taille et l'autre vient se déposer sur sa joue avec gêne. Et puis je finis par coller mes lèvres contre les siennes tout doucement. Ma tête et toute ma poitrine viennent d'exploser en même temps. Je l'ai regardé un instant avant de fermer les yeux et de continuer l'étreinte. Ses lèvres étaient douces, je les aimais, beaucoup même. Ce que j'aime être avec lui, de le voir, de partager des moments géniaux, de ... PUTAINNNNN ... Ça n'a pas durer plus que quelques secondes et j'ai reculé brusquement voyant la connerie que je venais de faire. Je me lève du canapé. 'Je ... je m'ex ... cuse ... je voulais pas, merde ... Yannie, je ... m'excuse ...' Tu viens de tout gâcher, il va te foutre à l'extérieur de son appartement, tu ne vas plus le revoir et tu pourras dire adieu à tout ça, à tous ses sentiments que tu ressentais pour lui ... je ne veux pas ça.

Nemo me regardait, nous étions toujours aussi proche l'un de l'autre. J'serais resté comme ça une éternité, vous savez. J'oublie que j'aime les demoiselles, j'oublie qu'il est un monsieur, j'oublie tout autour et j'ai envie qu'il m'embrasse, j'ai envie de le serrer davantage contre moi, et j'ai surtout envie qu'il m'embrasse. J'sais, je l'ai dit deux fois, mais .. Mais j'le veux vraiment.. Vraiment. Ma conscience est absente, tout c'qui compte, c'est Nemo qui a .. Posé une main sur ma joue, puis l'autre sur ma taille, son visage étant encore plus près du mien. Je me demande ce qu'il veut faire, je me demande s'il ressent ce que je ressens à l'instant présent. J'ai juste envie de prendre mes deux mains, de remonter son visage et de l'embrasser, là, maintenant, tout de suite. Mais .. Mais .. Je sens les lèvres de Nemo contre les miennes .. Il .. Vient tout juste de m'embrasser.. C'est différent de tout ce que j'ai vécu jusqu'à maintenant. J'crois que je vais faire une attaque cardiaque tellement mon coeur bat rapidement, je me sens même trembler. Je voudrais que ce moment se prolonge encore et encore, je me sens bien, c'est .. C'est juste parfait, même si j'ai l'air totalement niais à dire de telles choses. Au moment où j'arrive pour mettre ma main sur sa taille afin de l'embrasser encore et encore, Nemo se recule brusquement puis se lève du canapé. « Je ... je m'ex ... cuse ... je voulais pas, merde ... Yannie, je ... m'excuse ... » Je réalise ce que nous venons tout juste de faire. Mon cerveau est de retour à Paris et il vous fait dire qu'il a passé de très belles vacances au Mexique. Je viens. tout juste. d'embrasser. mon meilleur pote. et.. et. j'ai. aimé. ça. Je pense à mon frère qui passait son temps, jadis, à m'faire des blagues comme quoi j'étais gay. Je ne veux pas.. Je ne veux pas qu'il recommence, je ne veux pas qu'il me dise qu'il avait raison.. Je ne veux pas le voir rire de moi.. Et puis .. Et puis .. Les autres.. Papa.. Maman .. Non .. Je ne suis pas gay, c'est tout .. J'ai .. Seulement perdu la tête, tout comme les derniers jours. J'avais besoin d'affection, dépendant affectif comme je suis, c'est tout.. Ce n'était qu'un petit manque.. Maintenant c'est terminé.. Il ne se passe rien entre Nemo et moi.. Vraiment rien. Je tremble. Je ne sais pas quoi faire.. Quoi dire.. Comment réagir.. J'ai envie d'lui gueuler de partir de l'appartement .. Tellement.. Tellement ça me fait peur .. Je suis figé sur mon sofa à regarder par terre, en voyant quasiment double à force de me concentrer sur un point fixe. J'ai mal au coeur.. Au ventre, aussi .. Je panique. Je tente de me calmer, et je réussi à me lever pour aller rejoindre l'autre extrémité de la pièce. Je m'assois sur le bord de la fenêtre puis je regarde à l'extérieur, tentant de penser à TOUT sauf à Nemo qui se trouve ici même, quelques mètres plus loin, et surtout à ce qui vient tout juste de se passer entre nous. Une putain d'erreur. Et s'il croyait que je l'aimais, maintenant? Et si j'lui avais fait des faux espoirs? J'avais tout gâcher, j'avais trop frôlé le feu, tellement que je m'y étais brûlé. Je pris une grosse respiration après quelques minutes de pur silence. Mon visage se tourna vers Nemo, puis je redirigea mes yeux au sol aussitôt. « .. Nemo.. J'veux juste.. J'veux juste m'assurer que .. » J'sens mes yeux se remplir d'eau. Putain, c'est pas l'moment. C'est pas de la tristesse, mais de la panique. Qu'est-ce qui nous a prit, bordel? « J'veux juste te dire que .. Je t'adore.. Vraiment.. Je.. » PARLE, Yann! J'attends quelques instants avant de poursuivre.. « T'es mon meilleur pote .. Mais.. Il n'y aura jamais rien de plus, entre-nous .. Je .. Je t'adore.. Comme.. Comme meilleur ami.. Seulement.. » Je n'osais surtout pas le regarder. Surtout pas.

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Je me sens tellement mal, c'est encore plus pire que d'avoir raté un examen ou d'avoir dit son vrai premier mensonge à nos parents. Je croise les bras maladroitement contre mon torse et je regarde le sol. Je ne sais pas ce que Yannie va dire ou va faire et je ne cache pas que ça me fait peur. J'ai peur de sa réaction oui, parce que c'est pas tout les meilleurs qui réagissent bien à un baiser, sachant que son meilleur en question est bisexuel ou gay. Je repense à une fois où ça m'est arrivé et mes yeux se grossissent. Je n'ai jamais été battu ou autre, mais blessé psychologiquement, oui et je n'ai franchement pas envie de me faire refaire la même chose. La seule fois où j'ai pas eu peur c'est avec Carlson et après, la crainte s'était dissipée, j'ai appris à faire attention de choisir les bonnes personnes et de ne me pas me tromper, mais là ... c'était différent. Mes orteils se sont ramenés vers l'intérieur et mes jambes aussi. Mon regard est vers le sol, mais je lève légèrement les yeux vers Yannie. Ça le perturbe, je vois à quel point ... ça lui a fait peur ce baiser, tout ça. Je m'en veux réellement, j'aurais pas dû faire ça, l'embrasser, je n'aurais pas dû venir tout simplement. Et puis je pense au champ de bataille qu'il doit avoir dans sa tête, tout ça à cause moi. Les secondes passent et les minutent, j'ai l'impression que ça ne va jamais s'arrêter ce silence. Je pense à quitter tout de suite son appartement et attendre qu'il veule bien me reparler, s'il me reparle, mais je reste là. Il se lève de son sofa, ma première réaction est de lever le regard et de laisser tomber mes bras le long de mon corps et de remettre mes jambes droites, au cas où je vais avoir un coup de pied au cul pour sortir. Yannie se dirige vers la fenêtre. Je le regarde avec une certaine crainte. Toujours pas un mot de sa part. Putain, je pense à me prendre une clope tellement que mes nerfs sont ... explosifs. Pendant le moment de silence, je fais un pas vers l'avant, mais ne bouge que d'un centimètre, je veux le rassurer, mais les mots ne sortent pas, ça reste coincé. Je panique, je stresse, je suis nerveux, j'ai l'impression que c'est un peu la fin du monde, j'ai peur aussi que notre relation se termine. Puis, je vois mon meilleur ami, s'il l'est encore, s'il n'a pas pris la décision dans sa tête de ne plus me reparler. Je sais que Yannie est doux, en général, mais je crains quand même ce qui va suivre. Mes yeux sont remplis de craintes et je ne cache pas le fait que oui, je ressens un truc qui ne nomme amour pour lui. Yann' commence à me parler, mais baisse le regard vers le sol. Je l'écoute, je me mords l'intérieur de la lèvre et je me passe la main dans les cheveux. Plus il avance, plus je sens mon se serré, plus que je me sens écrasé. Une vague de soulagement me gagne parce qu'il n'a pas dit un truc horrible, mais le reste fait quand même mal. À quoi j'aurais dû m'attendre d'autre ? Il ne m'aime pas, juste comme meilleur ami, c'est tout. Je prends le bas de mon t-shirt. Je ne sais pas quoi lui dire. En fait, je ne veux rien lui dire, juste prendre mes choses et dégager chez moi. 'Yann', non je ... tu ... non, je sais ...' Je le regarde. 'Mei ... meilleurs amis rien ... de plus, c'est claire ...' 'Je m'excuse ... encore Yannie ... ça n'aurait pas dû arriver c'était ...' Je marque une pause. 'Une connerie ...' Je baisse les yeux en même temps et j'ai le coeur qui me sert tellement fort. J'aurai réellement voulu que ça soit le contraire qu'une connerie. Il m'aime, mais qu'en meilleur ami, j'ai compris le message. J'ai mes yeux qui deviennent trempés. Le plus pire dans tout ça, la manière dont il avait agit juste avant, ses sourires, sa timidité, son câlin, les mots qu'ils m'avaient soufflé à l'oreille, je pensais ... qu'il l'avait voulu aussi ce baiser. Je reste planté sur place en jouant avec mon t-shirt encore. 'Je m'en ... veux, Yannie ... vraiment, je, je croyais ... que, qu'enfin, tu l'avais voulu aussi ... ce baiser ...' Je passe ma main dans le visage. Je déteste cette situation, encore plus que quand j'ai dû avoué ma bisexualité à mes parents. 'Est-ce ... tu veux que ... je parte ?' Je m'informais, je me sentais mal, triste, le coeur fichu par un truc que je m'étais interdis et c'est arrivé, comme quoi que l'amour m'a prouvé qu'effectivement, ça ne se contrôlait pas. L'envie de retourner en enfance et de me foutre dans les bras de ma mère en pleurant me vient à l'esprit. C'que ça me manque ...

« Mei ... meilleurs amis rien ... de plus, c'est claire ... Je m'excuse ... encore Yannie ... ça n'aurait pas dû arriver c'était ... Une connerie ... » Je me sens tellement mal.. Je.. Je n'aurais pas dû m'approcher comme ça, jouer avec le feu. J'savais qu'il était possible qu'il s'intéresse à moi, puisqu'il aimait aussi les hommes, et que c'était dangereux de s'approcher comme ça, pour notre amitié. Mais.. J'sais pas ce qui s'est passé, vraiment. C'comme si j'avais.. été drogué pendant quelques minutes. C'ridicule, je sais, mais je ne parviens pas à comprendre mes actes.. J'sens que je l'ai blessé, énormément. Il m'a embrassé, il l'a donc voulu .. C'est qu'au fond, il ressentait peut-être un mini truc.. ? Ou bien, peut-être que ce n'était que moi qui m'avait trop aventuré et qu'il n'avait que suivit ma lancé. Je ressens encore les papillons à l'idée qu'il puisse s'intéresser à moi, à l'idée du baiser. Je m'efface tout ça immédiatement de la tête. Je ne veux pas faire une autre connerie. Tout ça, c'est irréel. Je n'aime pas Nemo. C'est tout, c'est comme ça. C'est .. Illusion. C'est tout. Je regarde Nemo et je vois qu'il est sur le bord des larmes. Moi aussi, d'ailleurs. Ça me trouble.. J'sais pas du tout, mais pas duuu touut quoi faire. Il continuait de jouer avec son t-shirt et .. Et j'le trouvais toujours aussi mignon, toujours aussi beau .. Bordel que je m'en voulais.. « Je m'en ... veux, Yannie ... vraiment, je, je croyais ... que, qu'enfin, tu l'avais voulu aussi ... ce baiser .. » .. La phrase de trop. Je sens mon coeur se torde, j'ai juste envie d'vomir mes tripes. Il croyait que.. Je le voulais aussi .. ? Il croyait que je ressentais un truc pour lui ? .. Au fond, il n'a pas .. Si tord.. Mais.. Mais non .. Il ne peut pas.. Croire que je le voulais aussi .. Je ne savais pas quoi répondre, parce que.. Parce qu'il avait raison de croire une telle chose. Ça me blessait, car je n'avais jamais aimé qu'on me croit gay. J'avais peur .. Que les autres pensent la même chose.. Pour qu'il croit que je l'avais voulu, ça devait bien être parce que je semblais gay, non ? .. Non .. Je plongea mon regard dans le sien .. Puis j'ouvris la bouche avant de me montrer beaucoup trop catégorique. « J'suis pas gay, et tu l'sais. » Je me sentais mal, encore. J'avais esquivé le sujet de si j'avais voulu ce baiser ou non, uniquement parce que je ne voulais pas mentir à mon meilleur ami.. « Est-ce ... tu veux que ... je parte ? » Ça y est.. Les larmes avaient de plus en plus envie de s'échapper, mais je les retenais avec une force .. Surhumaine, disons. Ce n'était tellement pas de sa faute, mais .. Je ne pouvais rien dire, je me trouvais coincé entre deux murs. Je n'étais quand même pas pour lui dire : Mais non, c'est de la mienne. Ça .. Ça aurait un peu prouvé que je l'avais voulu, ce putain d'baiser. Je ne pouvais .. Tout de même pas lui demander de partir .. Ça voulait carrément dire : Je met un terme à notre relation. Ce n'est pas ce que je voulais, vraiment pas. Mais.. Actuellement.. Je ne savais pas quoi lui dire, j'étais totalement paniqué.. À chaque fois que je le regardais, .. J'y pensais.. Et .. Et les putains d'papillons d'cons qui venaient me rappeler que oui, j'ressentais un truc spécial pour lui .. Je cessa de regarder le plancher pour regarder Nemo dans les yeux. Une larme s'échappa, la salooope, la traître! Je passa une main dans mon visage pour l'essuyer, puis .. « .. Oui. » Yannie Emery Langlois, t'es qu'un sale connard. Parce que tu ne t'assumes tellement pas, que t'es prêt d'mettre une amitié du tonnerre à l'eau pour ça. Parce que tu refuses d'aimer. Parce que tu refuses. Parce que .. « .. J'suis .. J'suis désolé. » Je m'étais levé pour rejoindre la porte d'entrée, puis j'avais ouvert la porte en faisant un petit signe de tête vers l'extérieur comme pour l'inviter à partir.. Tout ça, sans le regarder ne serait-ce qu'une seule fois.

Never Be What You Want

Je regarde un peu partout tout autour pour trouver une idée qui pourrait changer la situation. Je ne sais pas moi, son robinet coule et ça va faire une inondation, donc Yannie va devoir s'en occuper et peut-être que ça va le distraire et ne plus penser à ce qu'il venait de se passer ? Mais, je suis qu'un con à penser ça, parce ce moment, le baiser, ne va jamais quitter son cerveau, je le sais bien. Je regarde Yann. J'attends de voir ce qu'il va me répondre à propos de ce que je lui ait dit pour le baisé. Je me dis que c'est sûrement venu que de moi, que c'est moi qui a imaginé qu'il le voulait avec l'accolade, sa joue et tout. Il aurait fallu que je me distance après qu'il m'ait dit que j'étais beau, m’asseoir un peu plus loin et qu'on discute d'autres choses, comme comment l'hiver c'est froid ou lui demander s'il a fait une nouvelle chanson récemment. Yannie me regarde et je sens qu'il va me dire un truc. J'ai toujours larme à l'oeil, mais je veux pas pleurer, ça serait comme lui dire qu'effectivement je l'aime et je ne veux pas qu'il le sache honnêtement. Déjà, juste le baisé va sûrement foutre une merde pas possible entre lui et moi, alors en plus qu'il sache ce que je ressens, non. Ces huit mots sont venus de planter direct dans ma poitrine. J'avais l'impression qu'il m'attaquait. C'était moi le seul con dans cette histoire, qui sait imaginé un truc, bravo Nemo, j'espère que t'es fière de toi. Je ne réponds rien. Je sens que les larmes vont tomber, mais je passe rapidement mes deux mains dans les cheveux en essuyant discrètement mes yeux au passage. Je ne fais que balancer ma tête du haut vers le vas pour lui faire signe que je le savais et que je comprenais. Alors, j'ai confirmation, c'est de ma faute. Je suis en colère, contre lui, contre moi. J'ai envie de m'excuser de moi d'être en partie gay et de l'avoir embrassé et que je ne contrôle pas ce que je ressens. Je ne dis rien, je continue seulement de tirer sur mon t-shirt, il va finir par être étiré, mais je m'en fiche. Son regard est tourné vers le sol. J'attends qu'il me dise d'autres trucs, dans le genre 'je savais que j'aurais pas du venir ami avec toi.' Mais non ... Si un jour, on m'aurait dit que j'allais vivre cette situation, j'aurais préféré le vivre avec une autre personne que Yannie, car franchement, je ne voulais pas le perdre, il s'était fait une place dans mon coeur et je voulais qu'il la garde. Je ne voulais pas que demain, on ne se parle plus, qu'on ne se dit plus rien, qu'on se donne nos trucs qu'on oubliait chez l'autre et adieu. Pourtant, quand je l'ai vu lever le regard vers moi, que j'ai vu la larme coulée sur sa joue et son oui sortir de sa bouche, j'ai eu l'impression que c'était pas réel. 'Je ... je ...' Rien ne veut sortir, il y a un truc qui s'est brisé. Je reste sur place, il me dit qu'il est désolé. J'ai envie de lui foutre son désolé là où je pense. Je vois qu'il ouvre la porte et me fait signe de sortir. Ça fait mal, vraiment. C'était comme si en franchissant cette porte, je sortais de sa vie. Je le regarde paniqué, je cherche son regard, mais non, il regarde toujours ailleurs. Ça m'a donné un coup de poing dans l'estomac qu'il ne me regarde pas, c'est indescriptible. Je me dirige prendre mon manteau et puis je prends mes chaussures à l'entrée, je ne prends même pas la peine de les mettre. 'J'ai ... j'ai compris le ... message.' Et je sors de son appartement. Dans le couloir je commence à pleurer silencieusement. C'que ça peut faire mal. Je n'arrête pas de marcher et je prends les escaliers, je mets mes chaussures et mon manteau et je disparais. Plus je descends, plus j'ai l'impression que mon coeur va me lâcher. Je ne sais pas ce qui va se passer par la suite, si on se revoit, je sens que ça va être la galère ... Une fois à l'extérieur c'est le noir total, il n'y a que les lampadaires qui éclaires et il n'y a personne. Je m'assis sur un banc d'autobus quelques rues plus loin. 'T'as vraiment tout foutu en l'aire pauvre con ... ' Comment foutre la merde, embrassez votre meilleur ami, vous allez voir, c'est l'idéal. J'ai l'impression de venir me faire plaquer alors que je suis encore amoureux de la personne. Je reste planté là, je ne sais pas quand je vais rentrer, mais j'ai besoin de pleurer ...