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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 Du temps pour se relever, du temps pour lâcher prise. Du temps. Ϟ JULIAN.

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MessageSujet: Du temps pour se relever, du temps pour lâcher prise. Du temps. Ϟ JULIAN.   Du temps pour se relever, du temps pour lâcher prise. Du temps. Ϟ JULIAN. EmptyDim 11 Mar - 16:34

Du temps pour se relever, du temps pour lâcher prise. Du temps. Ϟ JULIAN. Tumblr_m0bnktwrLu1qbcheyo1_500
J’étais prêt à tourner la page mais c’est la page qui ne veut pas se tourner.

Tu te relèves difficilement. Tes muscles te font souffrir. Tu peux sentir tes os craquer. Douleur. Tes yeux s'ouvrent, tu sais même plus où t'es, où tu habites et tu doutes toujours autant de ton identité. La musique vient caresser tes tympans. Tu l'écoutes sans vraiment l'entendre. Toujours cette même incertitude. Ce même point d'interrogation. On te pousse, tu trébuches. Ton corps n'essaie même plus de se rattraper comme s'il attendait le coup fatal. Parce que quand tu t'appelles Jack Stride, ta vie se résume à ça … un simple fil, quelque chose de fragile et éphémère. Facilement comparable à un nuage de fumée. Lorsque mon corps atterrit sur le sol, j'peux sentir la froideur de la réalité reprendre le pas sur ma vie. Coup de poing dans la gueule. Mes tympans se mettent à vibrer au contact de la musique. Ma tête semble vouloir soudainement exploser. Des tas de choses viennent s'embrouiller dans ma tête. Putain ! J'me sens si petit au milieu de toutes ces personnes qui dansent dans sur cette scène brûlante. Je me relève difficilement pour marcher jusqu'à la sortie. Lorsque les portes se referment derrière moi, j'peux sentir des ailes pousser dans mon dos. Mais, pas le genre d'ailes qui sont faites pour vous donner du courage. Non, elles sont si froissées que j'parviens pas à m'envoler, à quitter, un temps soit peu cette terre qui me fait saigner de douleur. J'ai du plomb dans les chaussures qui rend chaque pas sur ce monde un peu plus difficile et insupportable. J'suis tellement maigre qu'on pourrait me prendre pour un anorexique. Au fond c'est certainement ce que je suis. Fin non, c'est la drogue, c'est toujours de sa faute. Elle me tue un peu plus de jour en jour. Alors, il m'arrive parfois de forcer un peu la dose, histoire de raccourcir la distance entre la vie et la mort. Et ce soir encore, je suis complètement déchiré. Mes yeux me brûlent. Je marche dans cette rue plongée dans la nuit. Chacun de mes pas me mènent à ma perte mais j'm'en balance, moi. J'avance, j'avance. Je n'ai plus rien derrière moi. J'ai tout perdu. Comme dirait l'autre c'est seulement quand on a tout perdu qu'on est libre de faire ce qu'on veut. Y a plus personne qu'on puisse blesser. On peut enfin se permettre de jouer avec le feu en prenant le risque de s'y brûler. Je sais déjà que mon âme est cramée, complètement carbonisée, il n'en reste que des cendres dont un seul coup de vent suffirait à les disperser. En parlant de vent, je peux sentir une brise caresser mon cou, me décrochant alors un frisson. J'ai pendant un bref instant l'impression que je vais m'effondrer par terre. Fragile. Mes yeux se ferment pour tenter de retrouver un semblant de force. T'es qu'un putain de faible. Mais vazy .. VAZY ! Prends donc le dessus, achève-moi. Je pose mes mains sur mon crâne et gémit de douleur lorsque Skeleton se manifeste.

A nouveau, mes yeux trouvent le courage de s'ouvrir. C'est là que se dessine dans mon champs de vision une silhouette. Oh non, pas n'importe laquelle. Je ne sais même pas comment je fais pour la reconnaître aussi facilement et pourtant, à sa vue, je peux sentir mes lèvres s'étirer pour y dessiner un sourire. Julian. Mon cœur se serre anormalement me décrochant ainsi une grimace. Je pourrais très bien le laisser passer cette rue, l'ignorer. Mais non, j'peux pas. Tout comme je ne peux pas m'empêcher de rejeter la faute sur lui. Pourtant j'suis le seul à avoir joué au con. Ouais, c'est ça, je suis le seul fautif dans ma rupture avec Jéricho. Mon cœur brisé, j'me le trimballe parce que je le veux bien. Mais tu vois, j'aime tellement me plaindre, passer pour la putain de victime que j'peux pas m'empêcher de m'approcher de Julian. J'lui fais enfin face. C'est d'un geste vif que je pose mes mains sur ses épaules pour le pousser. Un sourire carnassier prend place sur mes lèvres. Provocation quand tu nous tiens. Et cette tête haute, ce regard méprisant. Fierté. Six lettres, qui, à elles seules, me poussent à faire des choses absurdes. « Alors connard, qu'est-ce que tu fous là ? » J'marque une pause, essoufflé par le simple fait de parler. « T'es pas déjà dans l'pieu de Jéricho ? La chienne que t'es n'est pas retournée à la niche ? » J'sais même pas pourquoi je fais ça. Vu mon état de faiblesse il peut m'laisser au carreau comme il le veut mais je m'en balance. Je ne suis plus qu'un connard de pitoyable. Une vie détruite parmi tant d'autre et comme à chaque fois j'ai juste envie d'être le centre de l'attention. J'ai beau enfiler le masque du parfait connard mes yeux me trahissent, portant en eux toute la tristesse du monde. Tristesse ravageant mon âme. C'est terminé pour toi, Jack. Terminé. T'as tout perdu en une journée. T'es fort, t'es très fort.
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MessageSujet: Re: Du temps pour se relever, du temps pour lâcher prise. Du temps. Ϟ JULIAN.   Du temps pour se relever, du temps pour lâcher prise. Du temps. Ϟ JULIAN. EmptyVen 16 Mar - 13:56


Hier j'ai rêvé que tu te faisais écraser par un bus, j'ai bien dormi.


Temps de merde ! Bordel. Pourquoi a-t-il fallu que je quitte l'appartement, pourquoi ce soir ! T'es qu'un abruti Julian, la question, c'est pas pourquoi... c'est pour qui ! et tu connais déjà la réponse. Bon sang. Il est là, il est en moi, il l'a toujours été. Je suis à plaindre, bordel, vraiment à plaindre. Ridicule. La pluie frappe mes joues endolories, mes doigts sont à peine réchauffés et mes habits sont trempes. Je marche, aussi rapidement que je le peux. Et pourquoi je n'appelle pas un taxi ? Pourquoi je ne prends pas le métro. Bordel Julian, tu fais pitier. Une succession de hasards qui me ramènent tout droit dans cette ruelle sordide et glauque. Je suis seul, pas un bruit autour de moi sinon le tambourinement incessant des musiques qui retentissent dans les pubs, les clubs. Il n'y a que moi, il n'y a que moi. Je n'ai même pas pris le temps d'enfiler une veste, je suis dans un état proche du pitoyable, mais je m'en fiche. Mes pas sont portés, portés par ce sentiment gerbant qui m'a entraîné dans cet enfer. Je l'aime et ça fait trois jours que je me le répète, trois jours que je cherche à faire taire cette putain de voix qui n'a de cesse de me répéter que l'anneau que je porte à mon majeur est l'une des plus belles erreurs que j'aie jamais commises. Sur un coup de tête, dans l'impulsion du moment, ça c'est fait sans même que je le comprenne, sans même que je le décide vraiment. Il est venu, bordel. Il est venu, il a vu et il m'a vaincu. Je suis à lui, désespérément à lui. Quatre fichus mois que je ne vis qu'à travers lui, nos coups de gueules et nos rares instants de léthargie commune. Ces rares moments si délicieux, si bons, où on se comprend enfin et où je ne lui cherche pas des poux dans la tête. Je suis incapable d'être heureux, c'est ça mon problème. Je pourrais l'être, Jéricho le veut, j'en suis persuadé, mais je n'y arrive pas. Bordel Julian, t'as un grain, un vrai grain. Je secoue mon visage, ma démarche est motivée par l'amour, je suis déterminé. Il m'a demandé de passer le voir, alors je m'exécute, à quoi bon chercher à le fuir quand je sais que, quoi qu'il arrive, je finirai dans ses bras. Je l'aime, bon sang, c'est horrible, et ça me bouffe. Il a pris tellement de place que si je voulais l'extraire de ma vie, il faudrait carrément que je détruise tout et que je reprenne tout à zéro. Et Ches', bordel, tu vas lui expliquer comment à Ches'. Pas la peine que je me torture l'esprit, Facebook s'en est occupé. Saloperie ! Pire qu'un esclave, je suis pire qu'un esclave. Nonchalemment, je sors une clope de ma poche. Je devrais arrêter, j'y arrive pas. Je suis un faible, je suis bête. La pluie m'emmerde, je m'arrête un instant et je me contorsionne de manière affligeante pour parvenir enfin à tirer une première fois sur la cigarette. Dans un râle de soulagement, j'aspire la fumée une première fois, puis la recrache. Je suis seul, sous la pluie, et putain que c'est bon. Alors pourquoi, pourquoi ! Pourquoi faut-il que mon esprit travaille à cent à l'heure, pourquoi faut-il qu'il m'obsède et surtout, pourquoi faut-il que je me pose tant de question. Il y a trois jours à peine, j'étais dans un avion pour Vegas. J'ai vécu deux nuits magiques, je suis un homme marié, et j'arrive pas à sourire, j'arrive pas à être heureux. Julian, t'es pitoyable. Fais toi sauter la cervelle mon vieux. Je ris, nerveusement, tout seul. Ma course ne s'arrête pas, je sais où je vais, mon coeur s'emballe à chaque fois que la destination me semble se rapprocher. Et puis, il vient à nouveau tout foutre en l'air. Jack ! Bordel, je te hais. Lorsque sa silhouette se dessine face à moi, un rictus nerveux se dessine sur mon visage. Il pose ses mains sur mes épaules, je les déloge, pas assez rapidement puisque Jack parvient tout de même à me faire reculer de quelques pas, en me poussant. « Alors connard, qu'est-ce que tu fous là ? T'es pas déjà dans l'pieu de Jéricho ? La chienne que t'es n'est pas retournée à la niche ? » Je le regarde, je le toise. Il me dégoûte, il me répugne. Il est d'un ridicule inachevé. T'as trouvé un mec encore plus pitoyable que toi, félicitation. Dans un sens, mon coeur se soulève de le voir dans un état aussi canonique. Ce que je ressens sur le coup est indéfinissable. Entre joie et rancoeur, mon coeur balance. Toujours est-il que Jack ne m'effraie plus, comme il m'effrayait avant. Je sais qu'il est amoureux de Jéricho, je sais même qu'il aurait tout fait pour être à ma place, il y a trois jours, mais je m'en fiche. Tout ça ne m'atteint plus. D'un geste las, je m'approche de lui en souriant, sournoisement. Tu ne me fais pas peur, pauvre con. Je le jauge un instant, avant de lui lancer. « Je ne frappe jamais un animal déjà à terre, Jack. » Sourire exquis, je suis ravi d'avoir le dessus. Sentiment délectable d'être puissant, suffisamment du moins pour répondre sans avoir peur des conséquences. « Tu n'as rien du tueur dont j'étais sensé me méfier, Jack. Rien du tout, même. » J'attrape de mes deux doigts la clope encore allumée. J'éclate de rire, tu es pitoyable Jack, cadavérique, même. Provocation ou non, j'écrase le mégot de ma cigarette sur sa joue, avant de venir frapper mon épaule contre la sienne pour qu'il me cède le passage, et continuer ma route. Ne jamais tourner le dos à son ennemi, c'est ce qu'on vous apprend en premier à l'école militaire, pourtant, c'est ce que je suis entrain de faire. Je n'ai pas peur. Je ris en continuant ma course, et sans me retourner, je m'adresse une dernière fois à Jack. « La première pipe que je lui ferai ce soir sera pour toi, Jack. » J'ai connu l'enfer, j'y suis souvent tombé.
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MessageSujet: Re: Du temps pour se relever, du temps pour lâcher prise. Du temps. Ϟ JULIAN.   Du temps pour se relever, du temps pour lâcher prise. Du temps. Ϟ JULIAN. EmptyDim 18 Mar - 16:56

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« Je ne frappe jamais un animal déjà à terre, Jack. » Je ne cherche même pas à le contredire. Il a raison. Il ne sert à rien de nier ce qui est vrai. Encore moins quand c'est aussi évident. Mes lèvres ne peuvent s'empêcher de trembler de rage. Mon âme tout entière n'est à présent faite que de ça, de rage. Emportant avec elle toutes traces de regrets et autre douleur insurmontable. Je reste planté devant lui à le fixer sans même lâcher un seul instant son regard. Mes démons intérieurs se marrent, se foutent sur la gueule pour se décider à qui franchira le seuil de mes pensées le premier. « Tu n'as rien du tueur dont j'étais sensé me méfier, Jack. Rien du tout, même. » J'ai pas le temps de lui répondre que déjà, la cendre brûlante de sa cigarette vient se poser sur mon visage déjà lacéré par les coups précédents des dealers à qui je devais du pognon. Mes poings se serrent dans le vide. Je lutte, encore un peu. Pourtant, je sais que cela ne sert à rien. Je vais craquer, je vais encore déconner ce soir. Comme j'aime tant le faire. « La première pipe que je lui ferai ce soir sera pour toi, Jack. » La goutte de trop. La lave monte dans mon âme malade tandis que l'adversaire s'éloigne. Explosion. Tu veux du spectacle Julian ? Tu vas en avoir. J'peux sentir pendant un faible instant mes jambes vouloir se dérober sous mon corps mais j'me retiens contre le mur de briques juste à côté de moi. Mes pupilles se dilatent, mon regard s'assombrit. Vague machiavélique. Mon cœur se serre, j'me sens soudainement écrasé par un poids. Skeleton se pointe, tuant alors tout espoir de reprise en main. Mon cœur semble ne plus exister, je ne ressens que du vide. Un trou béant et destructeur. J'ai la soudaine impression de me retrouver dans un film d'horreur. Mais non, j'suis seulement dans une putain de rue de Paris. Rien plus. Rien de moins. Normal. Ou presque. J'suis en train de renaître. Mes jambes ne me font plus souffrir, elles semblent même fortes comme jamais. Ou du moins suffisamment pour me permettre de courir vers Julian. J'me fous à hurler de douleur, comme une bête enragée. Ça y est nous y sommes. Je quitte terre un instant, juste le temps de sauter violemment sur l'homme et le plaquer à terre. Je peux entendre Skeleton m'encourager. Ses lèvres caressent ma peau. Tue le. Achève le. T'as besoin de personne. J'suis là. Étrangement, sa voix me rassure et me donne de la force. Mon premier poing s'abat sur le visage de Julian. La satisfaction de Skeleton me laisse pousser des ailes. Pourtant, les larmes se mélangent à ma sueur. J'tente encore de lutter et donne un violent coup de poing sur le sol. Ma main se fout à pisser l'sang. Je fixe un long moment ce liquide rouge. Rouge. Qui me prouve à lui seul que j'suis encore un peu humain. Comme les autres. J'reste assis sur Julian à tenir son t shirt entre mes doigts ensanglantés. Mon regard sombre ne lâche plus le sien. Il a retrouvé de sa force.

    « Dis moi qu't'es pas con au point de croire qu'il t'aime ? » Ma voix prend des airs de démons fous, elle passe de l'aiguë au grave. Montagnes russes. « IL EN A RIEN A FOUTRE DE TA PUTAIN DE GUEULE ! La seule chose qui l'fait rester avec toi c'est pouvoir te baiser quand il en a envie. Vous êtes que deux putains d'étrangers qui baisent en se voilant la face. T'es qu'un … » Non Jack, c'est toi qui te voile la face à espérer encore. J'cherche seulement à blesser Julian comme il vient de le faire. « DIS MOI CE QUE TU SAIS DE LUI. Une chose que je sais pas déjà. Une seule. »


Il n'y a rien de plus dangereux qu'un homme qui a tout perdu.
Silence.

Un rire traverse mes lèvres, celui qui n'a rien à faire là, mais il s'invite quand même. A nouveau mon poing s'abat sur son visage. Fin non, c'est une suite de coups qui s'abat sur Julian. Ma folie me tuera, le tuera, tuera le monde entier. Son sang qui se mélange au mien me fait jubiler. Des rires fous n'ont cesse de résonner dans cette rue déserte. Le poids de la haine s'efface petit à petit de mon âme. A chaque coup donné à Julian, je me sens un peu plus vivre. Il pleut ? Il pleut. Je suis trempe. Les gouttes d'eau coulent sur mon visage, essuyant alors les traits désespérés de mon visage pour n'y laisser que des allures sombres d'un homme rongé par la haine. Mes mains ne tremblent plus. Elles possèdent en elles toute la violence du monde. Petit à petit, le nœud que je suis se défait. La réalité reprend le dessus. Et la vie reprend ses droits. C'est certainement cette sensation de légèreté qui me fait sortir ce foutu couteau de ma poche. Lame qui effleure sa peau. Un geste et je l'égorge. Seulement quelques millimètres et c'est la fin, la fin de tout. Et, il pleut, encore, à torrent.

J'ai fin.
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MessageSujet: Re: Du temps pour se relever, du temps pour lâcher prise. Du temps. Ϟ JULIAN.   Du temps pour se relever, du temps pour lâcher prise. Du temps. Ϟ JULIAN. EmptyDim 18 Mar - 18:48

Je n’y arrive pas. C’est plus fort que moi. Cette souffrance me manque. Une fois qu’on goûte à l’enfer, on ne peut plus s’en passer. La chaleur qui se dégage me réchauffe, alors qu’ici, tout est froid, tout est humide, rien n’a de sens. Le temps est suspendu, et je ne suis qu’une âme qui vagabonde à contre sens. Dans ce torrent déchaîné, je nage à contre-courant, je tente de garder la tête hors de l’eau mais cette force se déchaîne encore plus, m’emportant avec elle dans ce trou abyssal. Le nom de Jack résonne encore dans ma tête, j’peux pas m’empêcher de penser à lui. Il occupe mes pensées, mon corps brûle encore de désir pour lui, mon cœur s’emballe pour ce con. J’suis lié à ce type d’une manière dont j’ignore. C’est à la fois magique et effrayant. Ce fil extensible entre nous, on peut se quitter, mais on ne peut s’en défaire, on s’amuse à tirer chacun de notre côté. On s’éloigne, et l’élastique nous rappelle que c’est impossible. Onde de choc. Il revient, il repart qui me laisse un goût amer au passage. Il ne me reste juste que des souvenirs, aussi douloureux que merveilleux. Mes lèvres ont encore le goût de l’interdit des siennes. Mes yeux distinguent encore ses traits même dans le noir, je pourrais le dessiner les yeux bandés. Ma peau peut encore sentir la chaleur de son corps, ses caresses fougueuses et passionnées. Frisson. Sa voix résonne souvent, lointaine mais encore là, elle me murmure, elle me rassure. Il est parti Jéricho. Relève-toi, encore, comme tu l’as toujours fait. Autorise-toi à goûter au bonheur et si tu dois lutter pour ça, alors fais-le.

Julian. Mon amour. Ma raison. Ma lumière. Ma fondation. Sans toi je m’écroule. Sans toi, je ne suis que cette noirceur qui ôte toute trace d’humanité en moi. J’oublie, je revis. C’est dans tes bras que je retrouve la douce mélancolie d’être heureux. D’un revers de la main tu balayes les années de souffrances, la réalité de la vie et je te laisse m’emmener dans ton monde. Mon cœur bat de nouveau. Je me laisser bercer d’illusions éphémères. Contre vents et marrées, sur le champ de bataille, on tient encore debout envers et contre tout, parce que ensemble, on peut déplacer des montagnes. Différents et pourtant soudés comme les doigts de la main, on marche sur des œufs. J’ai cette confiance aveugle en toi que je n’ai en personne d’autre, je ferais n’importe quoi, même sauter d’un pont si tu me le demandais. Je suis à toi, je suis tiens. Je le serais toujours. Comme une tornade tu as su balayer les incertitudes de la vie, mes convictions, mes croyances. Je vois différemment avec toi. Un homme nouveau. Du bout des doigts je caresse ta peau, je me noie dans tes yeux. Mon cœur s’accélère. Mon cœur s’emballe. Mon cœur porte ton nom.

« IL EN A RIEN A FOUTRE DE TA PUTAIN DE GUEULE ! La seule chose qui l'fait rester avec toi c'est pouvoir te baiser quand il en a envie. Vous êtes que deux putains d'étrangers qui baisent en se voilant la face. T'es qu'un … » Destin. Il s’acharne sur nous. Il vole en éclat ce que nous avons pu construire. Et doucement, il m’amène à la brusque réalité. Cette voix rauque. Cette folie palpable. Jack. Ou son altère égo. Je sens plus mes jambes qui me portent vers l’écho de sa voix. Je sens mes sens s’éveillent. La prudence me dis de faire demi-tour, de repartir chez moi. La raison me dit de continuer. Cauchemar. Vison d’horreur. Jack. Julian. Le couteau. Mes yeux se posent sur ses éléments. Mon sang ne fait qu’un tour et la peur s’empare de moi. Encore une fois, un choix se dresse devant moi. Un affrontement que j’ai toujours essayé de fuir. Julian ou Jack. Comment peut-on choisir entre la vie de deux personnes qu’on aime à en mourir ?! Ce n’est pas un choix. On ne peut pas. C’est impossible. Je suffoque. Je meurs à petit feu. J’y arrive pas putain. JE PEUX PAS FAIRE CA ! « DIS MOI CE QUE TU SAIS DE LUI. Une chose que je sais pas déjà. Une seule. » Je tremble. J’arrive plus à réfléchir. Je suis incapable d’agir. Je sens Jack mourir. Il est plus là. Ce rire ne lui appartient pas. C’est plus lui. Agis Jéricho. BOUGE !

Je m’approche de Jack. Mes mains se posent sur ses épaules qui le tirent en arrière. Ma voix le supplie de s’arrêter en vain. Il ne m’écoute plus. Je me trouve debout, face à lui. Je sais ce qu’il me reste à faire. Je l’ai toujours su. Je regarde un instant Julian, le regard désolé. Pardonne-moi. Je m’approche de Jack, mes lèvres viennent effleurer la saveur des siennes. La pluie se mélange à mes larmes qui coulent en silence. Implosion. J’attends qu’il baisse sa garde et j’attrape sa main qui tient toujours le couteau. Lame droite, la pointe caresse mon abdomen quelques secondes. La peur s’envole. Un pas. Un pas vers la mort. J’avance contre lui. La lame s’enfonce en moi. Je ferme les yeux. Silencieux. Mes lèvres toujours sur les siennes. Je puise mes dernières forces pour ma détacher. Un chuchotement. « I’m so sorry …» Je retire le couteau, le sang coule abondamment. Le mien. Et l’arme se retourne vers son propriétaire. Elle dessine le même schéma, dans l’abdomen de Jack. Je l’enfonce avec douceur alors que mon autre main se pose sur sa joue. Son sang se mélange au mien. « A jamais » Mon regard se plonge dans le sien. Je lâche prise. Je m’écroule sur le sol.

C’était écrit dès le commencement.
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