Sujet: Un footing pas comme les autres - (PV Cassandre) Lun 2 Avr - 10:34
En tant que danseuse professionnelle, je veillais toujours à entretenir mon corps, à travailler mon souffle, surtout le week-end et surtout quand j'avais la possibilité d'entrainer mon meilleur ami avec moi. Nous avions pris cette habitude d'aller courir chaque samedi matin lorsque nous en avions l'opportunité. La veille, Cassandre m'avait fait comprendre que, pour une fois, il était motivé comme jamais à aller faire du sport avec moi le lendemain matin. Oui, j'étais une fille très matinale, même le week-end. Ce matin là, et malgré les promesses de mon ami, j'avais été obligée de sortir monsieur Lefèvre de force de son lit. L'ingrat, il avait oublié notre petit rendez-vous, ou disons plutôt qu'il avait éteint son réveil et s'était rendormi profondément, me laissant en plan sur le palier, à frapper comme une dingue contre sa porte. Étant dans la totale incapacité physique de défoncer la porte, j'avais pris la décision de faire sonner son téléphone en continu, que je savais qu'il gardait toujours près de lui la nuit. « Lefèvre ! Cette fois ci je ne passerais pas par ta fenêtre pour venir te chercher, tu sais comment ça a fini la dernière fois.. allez, sors-toi de ce pieu, t'as des kilos à perdre ! » La chieuse par excellence faisait une nouvelle fois son apparition. Oh, je me doutais que Cassandre devait être en train de m'insulter sous son oreiller qu'il avait par ailleurs pris le soin de se coller sur la tête pour ne plus m'entendre. Je m'en moquais. Finalement, il ouvrit la porte, enfin, du moins ce qu'il restait du jeune homme. Le pauvre infirmier était dans un sale état : les yeux à peine ouverts, uniquement vêtu d'un caleçon mal braillé, les cheveux dans tous les sens, le teint pâle... et une haleine, mon dieu, à vous réveiller un mort ! Quant à moi, à côté, j'étais vêtue d'un survêtement noir très élégant, et mes cheveux étaient attachés en queue de cheval. Il y avait comme un petit décalage entre nous, ce qui me fit légèrement rire. « ah, heu, bon, je veux pas savoir ce qu'il t'est arrivé hier soir, ça me regarde pas. » dis-je en ouvrant des yeux ébahis et ne pouvant m'empêcher de sourire largement en voyant son état. J'avais eu le droit à un petit "'lut" qui voulait tout dire. Je m'avançais dans son appartement, apparemment pas trop encombré de cochonneries en tout genre. J'en déduis alors qu'il n'avait pas passé la soirée chez lui. Je préférais ne pas évoquer le sujet, ou du moins pour l'instant. « On va toujous courir ? » lui lançais-je avec un magnifique sourire, comme si de rien n'était. Quelques minutes plus tard, nous voilà frais comme des gardons à courir dans les rues de Paris. Il ne parlait pas énormément, et je me rendais bien compte que quelque chose ne tournait pas rond. D'habitude, même s'il était fatigué parce que je l'avais réveillé, Cassandre ne tardait pas à retrouver sa joie de vivre et sa gaieté naturelles. Je le mis au défi de gravir la Tour Eiffel en courant, et, après ne pas m'avoir crue capable de lui imposer une telle épreuve, il accepta finalement de relever ce défi. Le dernier arrivé devait inviter l'autre au restaurant le soir. Comme deux gamins, nous nous étions jetés à corps perdus dans ces escaliers en ferraille, faisant un fracas épouvantable. Parfois, nous bousculions de pauvres visiteurs, mais tant pis. Après avoir gravi trois étages, Cassandre était complètement épuisé, et continuait de monter, mais en marchant; abandonnant totalement le défi. Moi, j'avais déjà atteint le sommet, même si je n'avais jamais été autant essoufflée et écarlate de ma vie. En l'attendant, j'étirais mes muscles afin de ne pas les refroidir. Après de longues minutes, mon ami apparut, le visage marqué, comme s'il souffrait. Je m'avançais alors vers lui, passant mon bras autour de son cou et lui tendant un sourire joueur. « Bon, si j'ai bien compris tu m'emmènes au restau ce soir, c'est ça ? »
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Sujet: Re: Un footing pas comme les autres - (PV Cassandre) Dim 15 Avr - 18:34
« Un footing pas comme les autres »
Une fois de plus, j'avais passé ma soirée à l'extérieur et j'étais rentré très tard ou très tôt, tout dépendait du point de vue que l'on adoptait. A vrai dire, lorsque je m'engouffrais nu dans mon lit, le soleil ne tarderait pas à se lever. J'étais fatigué. J'avais découché et j'en avais oublié mon chat, Pepsy. Depuis quelque temps, je le délaissais et je ne m'en rendais pas vraiment compte. J'étais donc endormi depuis quelques heures lorsque mon téléphone sonna. Je n'avais pas entendu que quelqu'un frappait à ma porte et même les miaulements de mon chat ne me réveillaient pas. Je voulais dormir. J'avais besoin de dormir. J'entendis mon téléphone mais je n'eus aucun courage pour me bouger et regarder qui appelait. J'avais une folle envie de mon lit, de ma couette et de mon oreiller pour les prochaines sept heures. Malheureusement, une personne en avait décidé autrement et j'en étais presque énervé. Oreiller sur la tête, j'essayais de me rendormir sous cette sonnerie insupportable. Impossible. Je balançais alors mon oreiller dans le chambre et j'attrapais mon téléphone. Charlotte. Merde. Je me redressais d'un seul coup, entendant en même temps les coups portés sur ma porte d'entrée. D'un coup, je sortis de mon lit, nu, j'attrapais en chemin mon caleçon que j'enfilais sur le chemin de la porte et j'ouvris à Charlotte. « 'lut. » Je le regardais, prête à courir alors que moi je sortais tout simplement d'une soirée arrosée et d'une nuit agitée. Autrement dit, j'étais dans un état pitoyable face à ma meilleure amie. C'était tout bonnement pathétique. « Ah, heu, bon, je veux pas savoir ce qu'il t'est arrivé hier soir, ça me regarde pas. On va toujours courir ? » Je soupirais, lasse. Je venais de perdre une bonne nuit de sommeil pour un jogging qui ne me faisait pas du tout envie ce matin. Mais je l'avais promis. Je m'en souvenais. Je n'avais pas encore perdu toute la mémoire et un footing ne pourrait pas me faire de mal ou, du moins, cela me permettrait de me défouler et de retrouver peut-être une meilleure mine car celle que je devais avoir en cet instant n'était pas la plus belle de toute. Charlie devait l'avoir compris. Je me doutais même qu'il se doutait de quelque chose mais comme elle ne m'en parlait pas, je n'évoquais pas le sujet. Je ne voulais pas l'évoquer car j'avais peur de ce que je pourrais dire et de la réaction qu'elle pourrait avoir.
Rapidement en tenue, short et débardeur, nous étions mis à courir dans les rues de Paris. Pour être franc, ma meilleure amie était bien plus forte que moi. D'habitude, je n'étais pas aussi ridicule. Mais là, je la rejoignis bien après son arrivée au pied de la Tour Eiffel. Elle me lança alors un défi. Je reprenais ma respiration en appuyant mes mains sur mes genoux. Je relevais mon regard azuré vers ma meilleure amie. « C'est un défi que tu me lances ? » Lui demandais-je sur un ton amusé. « Ok, c'est parti. Et c'est toi qui va m'inviter ce soir. » Nous nous sommes alors lancés dans l'unique but de gravir ces escaliers en métal. Mais la danseuse étoile était bien plus rapide et surtout bien plus en forme que moi. Je terminais même par marcher pour terminer mon ascension de ce monument parisien. J'avais lamentablement perdu le défi que Charlie m'avait lancé. « Bon, si j'ai bien compris tu m'emmènes au restau ce soir, c'est ça ? » Je respirais de manière forte. Elle m'avait crevé. J'étais encore plus fatigué que ce matin et, en cet instant, je la détestais au plus haut point. En plus, elle me narguait et son regard joueur m'exaspérait. Moi, un mauvais perdant ? Jamais. « Ok, ok, ok. T'as gagné. Je t'invite ce soir à dîner. Mais plus jamais, tu me fais courir aussi tôt le matin, d'accord ? » Je m'appuyais alors contre l'une des rambardes et j'observais la vue qui m'était offerte. Pour une fois qu'il n'y avait pas énormément de brouillard, autant en profiter pour admirer Paris d'aussi haut. « Une envie particulière pour ce soir ou je choisis ? » Je tournais alors mon visage vers la jeune femme. Maintenant que j'avais repris mes esprits et mon souffle, je la trouvais bien silencieuse et ses yeux, me fixant, me laissaient un goût assez étrange en bouche. Que lui arrivait-il ? « Quelque chose ne va pas ? T'es étrange depuis tout à l'heure et j'ai l'impression que t'hésites à me demander quelque chose. Vas-y, balances. »