Sujet: c'est plus fort que moi ► elyon. Mer 22 Fév - 13:29
Force mentale : zéro.
Ely. Elyon. Ce prénom trotte dans ma tête comme un cheval lancé un triple galop dans une toute petite carrière circulaire. C’est horrible le mal que peut faire l’amour, surtout que la fille que vous aimez est la petite amie d’un autre. Je vous jure, c’est horrible. Hier, en fin d’après-midi, je me connecte sur facebook et qu’est-ce que j’y vois ? « Alexej DeFoucauld est en couple avec Elyon Constance Avery. ». Super. J’ai eu l’impression qu’on me poignardait en plein cœur. Ça m’a fait tellement de mal sur le coup. Je lui en voulais tellement mais qu’est-ce qu’elle y pouvait au final ? Rien du tout. Bête comme je suis, j’ai couru lui en toucher deux mots mais c’est par parti dans une toute autre extrême. J’ai littéralement pété un câble. J’ai disjoncté complet. Ensuite son frère est venu me sortir des grandes phrases, qui m’ont tout de même aidé à y voir plus clair. Qui m’ont aidé à voir que j’étais tombé amoureux d’elle. Certes, c’était vraiment la dernière personne que je voulais voir. Oui, parce qu’il m’a volé mon Niels. J’ai l’air pitoyable hein ? Et bien c’est comme ça. J’ai tout de même réussit à garder mon sang froid. Ce qui m’a permis de me dire que si Niels était heureux et amoureux de Célestin, tout ce que j’avais à faire c’était de fermer ma gueule et d’encaisser tout ça sans rien dire. Je me suis même surpris à essayer de l’aider, pour qu’ils se remettent ensemble. J’en suis encore tout chamboulé. Pour ce qui est d’Ely, j’ai trouvé la solution. J’ai préféré lui dire qu’on ne se verrait plus. On garde le contact, bien heureusement mais il ne faut pas que je le voie. Elle est avec Alexej, et je suis contre toute forme d’infidélité. Et je sais que si je la voie, je ne pourrais pas m’empêcher de me jeter dans ses bras. L’amour c’est beau mais seulement quand rien ne dérange autour. Pour le moment, j’ai l’impression que mon cœur va lâcher. Ely de son côté veut qu’on se voie une dernière fois. Je ne voulais pas qu’elle me dire où elle se trouve parce que, comme ça, j’aurais encore moins l’envie d’aller la voir mais elle l’a quand même dit. J’étais dégouté. Si je n’écoutais que mes sentiments, je serais déjà à ses côtés.
Je viens juste de finir la vaisselle. Il faut que j’arrive à me concentrer sur autre chose, comme ça je ne penserai pas à Ely, à ce magnifique petit bout de femme, à sa rouquine chevelure et ses jolies bouclettes. STOP, j’ai dit stop. Prendre l’air. Il faut que je prenne l’air, que je marche pendant longtemps. J’enfile un pull et une veste habillée. J’attrape la laisse de Shaggy et y accroche celle-ci au bout. « Viens mon bébé, on va s’aérer un peu. ». Elle remue de la queue et me suis à l’extérieur. Je remonte toute la rue Matignon, je la laisse me guider en quelque sorte. Elle m’amène loin, très loin. Ça fait un bon moment qu’on marche. Je ne sais pas exactement où on est là. Je regarde autour de moi, boulevard Saint-Germain. Oh non, je suis pris au piège. Cette maudite rue, fucking shit. C’est ici qu’habite Ely, et c’est dans cette école de danse qu’elle se trouve à cet instant. Elle peut sortir à tout moment. « Shaggy, je vais te tuer. ». Je bougonne dans ma barbe tel un vieux paysan du sud-ouest. Je ne peux plus faire machine arrière, en plus Shaggy tire sur son harnais. Qu’est-ce que je fais ? J’écoute mon cœur une dernière fois et je le regrette ou je m’en vais et je le regrette aussi ? Je prends un énorme bouffée d’air. Je suis rentré dans l’école comme un voleur parce qu’à mon avis, les chiens sont interdis. Je fais asseoir Shaggy et pars demander où Ely répète. On me dit sèchement : « La petite scène, au fond de ce couloir. ». Ils ont l’air très aimable ici. J’attends que la dame parte et j’entraine Shaggy avec moi. Je pénètre dans la pièce. Seule la scène est éclairée, au moins je pourrai me cacher. Shaggy couine en voyant Ely et moi je frissonne. C’est fou l’effet qu’elle me fait. Elle est si belle. La scène est un niveau plus bas, je m’installe où se trouve tous les sièges, dans une rangée au milieu. Je suis sûr que d’ici elle ne peut pas me voir. Shaggy monte sur le siège d’à côté. Elle se croit où là ? Je murmure : « Shaggy, descend de là ! ». En vain, elle reste assise là. J’insiste en la poussant. Et tout ce qu’elle trouve à faire c’est aboyer. Automatiquement, je me mets à terre. Seule ma petite chienne est visible. Mon dieu, j’aimerais disparaitre.
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Sujet: Re: c'est plus fort que moi ► elyon. Mer 22 Fév - 14:50
put your hands all over me please talk to me talk to me tell me everything is gonna be allright.
Paris est grise. Froide. Enfumée. J'arrive pas à lui trouver une quelconque beauté, là, tout de suite. Pourtant, d'habitude, j'y arrive ; j'y suis toujours arrivée, même quand j'ai failli replonger, quand je me suis faite virer du Bliss, quand Celestin me sortait des trucs blessants, même dits sur le ton de l'humour. Je lui ai toujours trouvé quelque chose de beau. Dans la lumière, dans les façades, dans les visages des SDF aux coins du métro. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui j'ai mal, sans doute plus que j'ai jamais eu mal dans toute ma vie. Ce mal porte un nom. Enfin, deux. Alee-Allana Archdeacon – Amour. J'aime tout chez lui, tellement. Sa voix, son sourire, ses bras, son respect des choses, même ses crises de rage quand on parle du Pakistan, j'aime tout. Je l'aime. Bordel. Je l'aime et ça fait un mal de chien parce qu'il m'aime lui aussi mais voilà, y'a Alexej, je suis avec lui, je sais pas comment le quitter, j'ai envie de blesser personne moi. Et puis d'habitude je suis celle qu'on largue, pas celle qui largue. Alors j'ai écrit pour me vider un peu le cœur. Trois pages. J'ai fumé, aussi, un peu trop sans doute, et j'ai observé Paris. J'ai grignoté du bout des dents, je me suis mise à tourner en rond, et je suis sortie pour aller squatter l'école de danse du boulevard. J'ai besoin de bouger, de faire du sport, et aux dernières nouvelles je dois répéter encore et encore pour le spectacle qui a lieu dans trois petites semaines et pour lequel je tiens le rôle principal. La prof a choisi exclusivement des morceaux de Maroon 5 pour ce faire. Tant mieux. J'adore ce groupe.
Je me change rapidement, une brassière qui couvre seulement ma poitrine et un jogging qui me colle aux jambes. Baskets aux pieds, j'embarque quand même les talons hauts de dix centimètres que je devrai porter le jour de la représentation pour une chorégraphie un peu plus osée que les autres. Hm. Talons hauts et, bien évidemment, des sous-vêtements qui vont se résumer à un soutien-gorge, un shorty, un porte-jarretelles et des bas. Celestin va me faire une syncope. Pas habitué à voir sa sœurette aussi sexy, sans doute... Bref, j'arrive sur scène, Estelle est déjà là, elle bidouille un truc avec le régisseur, j'me contente d'un raclement de gorge pour signaler ma présence. Thibault, mon partenaire pour la fameuse chorégraphie, est là aussi et on échange un petit sourire ; il a vingt-cinq ans, des yeux verts à tomber et un torse plutôt appétissant, je dois dire. Estelle saute presque de joie en me voyant, et elle me fait presque tout de suite enchaîner, juste le temps d'un échauffement. Et j'enchaîne, encore et encore. Wake up call, This Love, Stutter, Makes me wonder. Et, bien évidemment, Misery. Elle nous la fait répéter trois fois. La quatrième, je hurle. « STOP, Estelle ! J'ai les pieds en sang ! Fuck ! » Je retire mes talons violemment, les envoie soigneusement balader et me laisse tomber sur la scène. Je suis en sueur, les muscles noués et la respiration haletante. Je me prends la tête dans les mains. Et il revient à mon esprit, ce petit con d'Alee. Cet adorable, sexy, merveilleux petit con d'Alee.
Un aboiement. Je relève la tête, les sourcils froncés ; du public ? Un chien ? Mais j'ai pas le temps de satisfaire ma curiosité, Estelle me relève déjà. Elle veut revoir des détails sur Little of your time. Elle me fait chier. Mais je me lève bien sagement et je reprends, même si je suis crevée, que mon corps réclame une pause. J'arrête de penser. Il n'y a que la chorégraphie. Glisser sur le côté. Demi-tour gauche. Encore et encore, indéfiniment, juste la putain de voix d'Adam Levine et ça jusqu'aux dernières notes où je m'effondre littéralement, les cheveux collés au corps par la sueur, le regard perdu sur le plafond, la respiration toujours plus erratique. J'ai l'impression de sortir d'une séance de baise intense, c'est bon. Je ferme les yeux, je perds contact avec la réalité, jusqu'à ce qu'une langue baveuse me traverse le visage, suivie des piaillements d'Estelle. Je retombe dans mon corps et je me redresse. « Shaggy ? » C'est bien elle, elle m'aboie à la face, le cul posé sur les planches et la queue qui bat joyeusement l'air. Estelle beugle, « pas de chiens ici, tralala, fais-la sortir... » Je l'ignore et je viens la serrer contre moi, lui gratter le cou, l'embrasser sur le sommet du crâne. Je l'adore, cette chienne. Je l'adore. « Et bien ma belle, qu'est-ce que tu fais ici, hein ? Comment tu m'as trouvée ? » Et soudain l'espoir. Peut-être qu'il est là. Je relève la tête brutalement, je fouille l'obscurité. Alee ?