Il est trois heures du matin et je me trouve devant la porte de l'appart' d’Alcide, me demandant si je vais frapper à sa porte ou non. Je devrais pas. Je vais lui attirer des emmerdes. Ça fait un moment que je n'ai pas vu le militaire, je doute qu'il soit heureux de me voir complètement torché devant chez lui, mais je n’ai nul part ailleurs où aller. D’un autre côté, je ne sais pas si j’ai envie qu’il me voit dans cet état. J’ai l’air d’un dépravé. Je pue la clope et l’alcool, j’ai la nausée, je suis encore plus pâle qu’à mon habitude ce qui fait ressortir les cernes sous mes yeux, ... Je crois que c’est la pire journée de ma vie. J'ai eu le malheur d’appeler mon père aujourd'hui, pour essayer de recoller les morceaux entre nous. Je me suis fait jeter comme une merde par mon propre père. Une seconde fois. « Joshua, tu es la honte de la famille ! Ne rappel plus jamais ici, pas après ce que tu as fait ! » « Papa... » « Tu n’es pas mon fils ! Tu ne mérite pas la vie ! » Clic. Et sur ces paroles il m’a raccroché au nez. Étrangement, la première fois qu’il m’a dit qu'il ne voulait plus me voir, je ne pensais pas qu’il était sérieux. « Prends tes affaires et sors ! » Ce n’étaient que des mots. À l’époque, je pensais qu’il me pardonnerait un jour. Mais ce qu’il m’a dit aujourd’hui m’a fait l’effet d’une claque. Jamais il n’oubliera ce que j’ai fais. Ce que je suis plutôt. Homosexuelle. Je suis une aberration de la nature, une monstruosité. Je n’ai pas le droit à la vie. Je suis la honte de la famille. Alors pour oublier cette histoire, j'ai bu comme un trou jusqu'à ce que je vomisse mes tripes dans les rues de Paris. Je suis pitoyable. D’un geste rageur, j’écrase mon poing contre le mur en face de la porte d’Alcide avant de recommencer encore et encore, jusqu'à ce le sang tâche la paroi. Je retiens les larmes de couler, refusant de chialer comme une gamine pour si peu. Une porte s’ouvre soudainement et une vieille dame sort, me gueulant des trucs que je ne comprend pas, furieuse. Qu’elle la boucle. Qu’elle me foute la paix. Je m'excuse maladroitement, mais elle continue d’hurler. J’ai mal à la tête, j’ai envie de vomir. Je grogne quelque chose d’intelligible, voulant simplement qu’elle la ferme deux secondes. J’ai besoin de me concentrer. J’en peux plus. La vieille peau ne cesse pourtant pas de jacasser, sa voix bien trop aiguë, mes pauvres oreilles en sont meurtris. Je fais demi-tour m’apprêtant à partir, mais elle me retient. C’est alors que j’explose, je la repousse violemment et hurle. « TA GUEULE ! »Elle tombe au sol et commence à trembler, se protégeant le visage comme si j’allais la frapper. Je vois soudainement d’autres portes s’ouvrir et des curieux sortent dans le couloir, me jugeant du regard. Je les dégoûte. Je le vois sur leurs visages. Les mots de mon père me reviennent alors en tête. Tu ne mérite pas la vie. C'est faux... Ou peut-être pas au final. Je recule jusqu’à ce que mon dos heurte la porte d’entrée de quelqu’un, paniqué. Mon coeur s’affole encore un peu plus, tellement que j’ai l’impression que je vais crever d’un arrêt cardiaque dans les prochaines secondes. Je ferme les yeux pour ne plus voir ses gens qui me méprisent, qui se rapprochent de moi. La terre tourne sous mes pieds, je couvre mes oreilles de mes mains pour me protéger. Un inconnu vient alors se planter devant moi, me gueulant dessus, il m’empoigne par le col du T-shirt et me secoue comme un prunier. Je ne veux pas entendre ce qu’il a à me dire. Je ne veux pas qu'il me haïsse lui aussi. Qu’on me foute la paix. « Voyou ! Comment tu oses même t’en prendre à une vieille femme ?! Tu devrais être enfermé pour le restant de tes jours ! ... » Et il continue à m'insulter, sans me lâcher. Une boule se forme dans ma gorge, j'ai l'impression de suffoquer. La porte derrière moi s'ouvre et le mec me lâche, visiblement agacé. J'ai envie de mourir. Je tiens mon poing à l'aide de mon autre main et regarde le sang couler, dans un tout autre monde, là où personne ne peut me faire du mal.
( sorry pour la taille et la qualité surtout, j'vais me rattraper aux prochains :B )
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Sujet: Re: Stay with me ― Alcide Sam 10 Déc - 21:46
«J'ai tué...MUFASA » Rassurez-vous, ce n'est que le méchant du film Disney Le Roi Lion que l'on entend rugir de la télévision. Après une journée des plus massacrantes, Alcide avait bien besoin de s'apaiser l'esprit, et quoi de mieux qu'un bon vieux Disney pour se remettre sur pieds? Installé dans le creux de son canapé, il savourait son petit confort intérieur. La chaleur qui se dégageait du feu crépitant le plongea dans un cocon de bien-être indispensable, et son cécémel chaud en main fut comme la cerise sur le gâteau, un vrai délice. L'odeur de verveine citronnée qui s'échappait de son diffuseur d'huile avait le don de le détendre. Un sourire enfantin étira ses lèvres alors qu'il savourait l'ambiance apaisante qui s'était lentement installée dans le salon, il aurait pu y rester toute la nuit s'il n'était pas qu'un simple mortel avide de sommeil. Le chocolat chaud lui brûla le palais, lui arrachant un grimace désapprobatrice alors qu'il déposait son cécémel sur la table, histoire de le refroidir un peu. En attendant, il s'enfilait des barres de chocolat sans regrets. Pour ceux qui ne le sauraient pas, Alcide est un fervent défenseur du chocolat, mais particulièrement du Nutella. D'ailleurs, on peut trouver quatre pots de 750 grammes de Nutella dans son placard, attendant sagement d'être dégustés avec un soin tout particulier, propre au jeune militaire. C'est ainsi que notre brésilien retourne en enfance, il pouvait presque sentir l'odeur de tarte brûlée de sa grand-mère, « Nanny » comme il l'appelait si souvent. Elle était partie bien trop tôt à son goût, mais chaque souvenir d'elle était un trésor qui lui redonnait le sourire. Le tic tac de l'horloge pendue au mur n'était plus qu'une douce mélodie et, peu à peu, les paupières lourdes d'Alcide se fermèrent, et le jeune homme gagna les bras de Morphée sans avoir eu l'occasion de voir la fin du film. Il s'endormit sur le canapé, rejoignant les limbes de l'inconscience. Il rêva de Cassandre, de ses bras chauds et forts contre lui, l'enlaçant dans une étreinte passionnelle. Inconsciemment, un sourire vint se bercer à la commissure de ses lèvres, un sourire apaisé. [...] « DEHORS! ENCORE UN VOYOU PETE JUSQU'A LA MOELLE! J'EN AI PLUS QU'ASSEZ! ICI C'EST PAS L HOTEL! BLABLABLA ». « Hein? Quoi? » WTF?! C'était quoi ça? La fin du monde? L'apocalypse, c'était pour fin 2012, pas pour maintenant! Alcide sursauta et se retrouva gracieusement au sol. Une douleur traversa son corps alors qu'il grognait comme un chacal. S'il y avait bien une chose qui le rendait irritable, c'était qu'on l'extirpe d'un sommeil réparateur. Il jeta un furtif coup d'œil à son réveil et pesta encore plus contre l'importun en constatant qu'il n'était que trois heures du matin. Non mais qui pouvait être encore réveillé à cette heure-ci? Un ivrogne? Un groupe de gamins qui aurait décidé de faire chier son monde? Peut-être était-ce la voisine qui avait encore perdu son chat? Diable! Il allait étrangler l'indésirable qui osait l'importuner! En simple pantalon pyjama, il se hâta vivement jusqu'à la porte d'entrée qu'il ouvrit violemment. Il tomba sur la vieille voisine d'en face affalée au sol, l'air apeuré, et les autres voisins dans le couloir, curieux et indignés. Finalement, son regard se posa sur la source de toute cette cacophonie; Joshua. Dès qu'il remarqua son état, il sema à ses voisins de retourner chez eux, l'un d'eux aida la vieille mégère à se relever alors qu'Alcide empoigna son ami par le bras pour l'attirer chez lui. « Merde Josh' qu'est-ce qui t'es arrivé? » L'inquiétude se lisait parfaitement sur son visage, il avait l'habitude de le voir défoncé et shooté jusqu'à la moelle mais là, il semblait être au bord de la dépression. Finalement, il l'installa sur son canapé, devant le feu qui crépitait encore, offrant un brin de chaleur. « Josh? » commença-t-il doucement. Josh ressemblait à une bête effrayée, et le militaire ne tenait pas à le brusquer. Il remarqua sa main ensanglantée et ne tarda pas à s'emparer d'un chiffon et d'un produit désinfectant dans la salle-de-bain pour nettoyer cette plaie bénigne. « ça risque de piquer » Dans d'autres circonstances, ça l'aurait amusé de le voir bourré comme un trou, il aurait sans doute déblatérer quelques conneries sarcastiques en l'embêtant un peu...Mais la situation actuelle était bien différent, Alcide le sentait. Il se demandait ce qui avait bien pu le mettre dans un tel état. En soignant sa main blessée, il fit une nouvelle tentative. « Josh, dis moi ce qui s'est passé »
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Sujet: Re: Stay with me ― Alcide Mar 20 Déc - 16:06
Autour de moi, les cris cessent. J’entends vaguement quelqu’un prendre la parole, mais je n’y prête pas attention, refusant de revenir dans le monde réel. Des bruits de pas se font entendre et des portes se referment, je prend alors le risque de regarder autour de moi et me retourne pour voir le militaire. Mes muscles jusqu’alors crispés finissent par se détendre. Je suis en sécurité. Il a l’air vaguement agâcé, mais l’inquiétude finit par déformer ses traits. Si je n’étais pas aussi stoned, j’en aurais certainement été fâtté et je lui aurais fait une remarque sarcastique, mais ce soir, je ne suis pas en état. J’ai l’impression que quelqu’un tambourine mon crâne. Je ne parviens même pas à alignée deux pensées cohérentes. Je ne bouge pas, me contentant de fixer l’homme se tenant devant moi. Alcide prend les devants et m’attire dans la chaleur de l’appartement. Une odeur citronée m’ennivre alors et je me laisse guider vers le canapé devant lequel un feu crépite. L’appartement d’Alcide est devenu mon petit coin de paradis depuis notre première rencontre. Chaque fois que je me sens mal ou que j’ai simplement envie de rester loin de Morgan et des autres coloc’, c’est ici que je vais. L’appartement que je partage avec trois autres personnes est sale et sens en permanence le renfermé et la clope, malgré tous les efforts d’Apple qui est devenue une figure maternelle dans nos vies à tous les trois. Je m’avachis de tout mon long sur le divan, me massant doucement les tempes, chantant des chansons dont je ne connais plus les trois quarts des paroles. Ostensiblement, j’ignore l’homme qui ne cesse de me poser des questions. Que veut-il que je lui dise ? Je ne suis pas du genre à étaler mes problèmes en public. Même pas à lui. Si vivre et bosser à la rue m’a appris quelque chose c’est de me méfier. Ce n’est pas comme s’il pourrait comprendre de toute façons. Je n’attend pas qu’il me console ou qu’il me fasse passer un interrogatoire. En fait, je n’attends rien de lui. Je suppose que j’aime bien me trouver avec lui. Toujours calme et posé, le militaire a le don de me calmer. Je suppose qu’il me fait penser à October. Mon coeur se serre. Alcide finit par s’éclipser et je ferme les yeux, essayant d’oublier les propos cinglants de mon géniteur. Il a certainement raison de toutes façons. Il faut dire que je ne suis pas une réussite. À vingt ans, j’ai aucun métier, aucun diplôme en poche. Pour payer mon loyer je me prostitue et je suis gay de surcrois. Peut-être que je devrais me ranger. Arrêter la drogue, les soirées, essayer de me sortir du milieu de la prostitution et épouser une jeune femme tout à fait respectable. Peut-être qu’en fin de compte, mon père à raison. Non. Je refuse de changer pour lui. Une vague de fureur m’envahis. Quelqu’un m’attrape le bras. Je ne réfléchis pas et décoche à Alcide une droite sous le menton, me relevant en sursaut. « TU PEUX TE FOUTRE TES BONNES INTENTIONS DANS L’CUL! » Aveuglé par une rage irreprésible, je ressens le besoin de frapper dans quelque chose. Je m’éloigne du militaire. Ce n’est pas contre lui. Les crises ne sont pas rares chez moi. Je heurte une table et la retourne violemment, avant de balancer les objets qui croisent mon chemin sur le sol. Plus tard, je vais certainement m’en vouloir, mais là, je suis comme fou. Je pourrais me briser les os que je ne m’en rendrais pas compte. Un verre à vin éclate entre mes mains, je ne prend pas la peine de vérifier si du verre est resté coincé dans ma chaire que je balaye les décorations sur l’un des meuble. Ils s’écrasent au sol dans un bruit sourd. Des hurlements se font entendre des autres appartements, mais je les ignore, tremblant nerveusement. Je me sens acculé. Je donne un coup de pied dans une chaise qui valdingue à l’autre bout de la pièce. Je prend ma tête entre mes mains. Autour de moi je vois des êtres difformes rires de ma connerie. J’hallucine, je le sais. Pourtant, je renverse la commode sur l’une des créatures imaginaires. Les fantômes rient plus fort. « LA FERME ! »
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Sujet: Re: Stay with me ― Alcide Mer 1 Fév - 19:50
Putain! Fallait toujours que Josh se foute dans des situations à la con. Son appartement était devenu un centre d'accueil pour ratés. Il pourrait se contenter de le laisser dans le couloir, et retourner dans les bras de Morphée, ni vu ni connu, mais étrangement, il appréciait ce petit con. On pourrait presque dire qu'il s'était attaché à lui, même s'il était un gros squatteur et un ramasse problèmes. Enfin, quand on voyait son vulgaire petit appartement, on comprenait pourquoi. Il se demandait comment il en était venu à accepter ce petit gars dans son cercle. Décidant que ce n'était pas le moment pour les réflexions philosophiques, il s'en alla chercher sa boîte à pharmacie. Inutile que Josh pisse le sang comme un pauvre crottin. D'autant plus qu'il ne tenait pas à salir son nouveau parquet, mais il gardait ça pour lui. « Passe moi ton bras » Et sans attendre sa réponse, il s'empara de son bras dans l'idée de le soigner, mais voilà que Josh y mettait son grain de sel. « TU PEUX TE FOUTRE TES BONNES INTENTIONS DANS L’CUL! » Il sursauta, surpris par la réaction virulente de son acolyte. Un peu plus et il vidait la bouteille d'alcool par terre. Ce n'était pas la première fois qu'il assistait à une de ses crises, mais elles restaient toujours impressionnantes. Une grimace déforma ses lèvres alors que Josh, frappé par la folie, s'était mis en tête de retourner tout son appartement. Sa table, sa commode, et de nombreuses décorations en souffrirent. Il n'était pas ignare quant à la situation médiocre du jeune homme, et c'était bien la raison de sa tolérance. Tout s'était déroulé si vite, et les plaintes des voisins n'étaient plus que des bourdonnements insonores. Impuissant, il assista à cette scène apocalyptique, les yeux rivés sur son jeune ami qui semait la pagaille chez lui. Qu'importe, quand il aura les idées plus claires, il pourra lui passer un savon, mais en attendant, il devait l'aider. « LA FERME ! » A se demander s'il n'était pas schizophrène. Comme s'il venait de recevoir le déclic, Alcide rejoignit Josh après avoir allumé la lumière. « ça suffit Josh! » Il lui bloqua les poignets, peu enclin à ce qu'il détruise tout l'immeuble. « 'tain! Ressaisis-toi! Il n'y a que toi et moi ici! » Impatient de nature, le militaire poussa son cadet sur le canapé, bien décidé à l'arracher de son monde de poneys carnivores, dévoreurs de petite âme en peine. Celle de Joshua devait être délicieuse pour qu'ils s'acharnent à ce point sur sa misérable vie. Il prit son visage entre ses mains et planta son regard inquiet mais déterminé dans les prunelles tourmentées du jeune Rolling. « Tu te calmes maintenant! » rétorqua-t-il fermement. Inutile d'employer la manière douce avec lui, ça ne ferait qu'empirer les choses. « C'EST PAS BIENTOT FINI TOUT CE BOUCAN » Chouette! Le voisin d'en face s'y mettait aussi maintenant. « Je crois que tu as réveillé tout l'immeuble » ajouta-t-il, légèrement ironique. Combien de fois la vieille Martha ou ce navet d'Andy n'étaient pas venus se plaindre du remue-ménage qui circulait un peut trop souvent à leur goût dans son appartement. Quand ce n'était pas Josh qui était là, à faire le grand ménage, c'étaient ses potes de beuverie, bruyants comme une troupe d'éléphants. Bon, à présent qu'il était bien réveillé, il pouvait faire un trait sur une quelconque nuit réparatrice. Tout ça lui avait donné envie de fumer une clope. Même s'il essayait d'arrêter, il s'en autorisa une, rien qu'une toute petite. « T'en veux une ? » Avalant une bouffée toxique de sa cigarette, vile tentatrice, il tendit le paquet à Josh. Personnellement, une bonne clope lui remettait toujours les idées en place. « T'es calmé maintenant? »