► OOH LA LA PARIS.
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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 here comes the night. → celestin.

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MessageSujet: here comes the night. → celestin.   here comes the night. → celestin. EmptyMer 22 Fév - 13:38



I'm beyond tired. I'm beyond scared.I'm standing on the mouth of Hell and it is going to swallow me whole. And it'll choke on me. We're not ready? They're not ready. They think we're gonna wait for the end to come, like we always do. I'm done waiting. They want an apocalypse? Well, we'll give 'em one. ₪ BUFFY THE VAMPIRE SLAYER


Le monde tourne autour de lui, Julian reste immobile. Alors que la vie continue d'exercer sur lui son joug immonde et indémontable, il y a la souffrance et la peine. Trop de chose, trop de douleur, trop de poids. Les épaules lourdes, il marche avec peine, son esprit est embrumé, son esprit est fatigué. Ce matin, en se réveillant chez Ches', il a ouvert les yeux sur sa propre condition. Son propre reflet le dégoute, son image ne lui sied guère et plus rien ne semble l'intéresser. Alors il a fait ce que toute âme en peine cherche un jour à faire, appeler à l'aide et crier au secours. La détresse est une émotion qui ravage tout le reste, qui ôte tout sens de la responsabilité et qui rend restreinte l'ouverture d'esprit. En s'observant dans la glace ce matin-là, Julian s'est giflé, Julian s'est frappé. Sa peau est endolorie mais son cœur ne ressent plus rien. Dans des instants comme celui-ci, on ne trouve du réconfort plus que dans l'absence de sentiments. Julian est à la dérive, Julian perd pied. Un mois plus tôt, il tentait d'y mettre fin en se battant avec Jéricho, un mois plus tard, il tenterait d'y mettre fin, à nouveau. Le cœur blessé, le cœur détruit, le cœur en miette, il a pris dans l'armoire à pharmacie tout ce qui ressemblait de près ou de loin à des médicaments donnés sous ordonnance. Dangereux, mortels ou simplement usuels, peu importe, il a attrapé les cachets et s'est enfermé dans sa chambre. Sur un lit qui n'a jamais été le sien, il s'est assis en tailleur et a laissé son corps rejeté toute la pression qu'il subissait tantôt. Sans chercher à le nier, il a pleuré. Les larmes étaient brûlantes et sa respiration entre coupée. Dans sa poitrine, son cœur exerçait une dernière danse tandis que de ses mains tremblantes, il a ouvert le premier flacon. Il y a la vie, et la mort, entre deux, il n'y a que des regrets bercés par des douleurs insurmontables et des obstacles qui nous paraissent infranchissables. Il y a les gens forts, il y a les faibles.

Une pilule et déjà son cœur se serre dans sa poitrine. L'esprit vague, il suffoque. Fermant les yeux, il attrape ses cheveux et s'administre une gifle violente… aucune souffre, aucune peine. Alors il recommence l'opération, une fois, puis deux. Sa joue devient rouge, rouge comme le sang qui s'écrase contre celle-ci à mesure que la main de Julian la rencontre. Quatre pilules mais le monde ne va pas mieux. La douleur est toujours là, même si l'esprit s'engourdit, même si l'esprit s'embrume. Julian ouvre les yeux, il ne voit rien. Les larmes recouvrent sa vision et s'écrasent sur les couvertures. Sa respiration se fait de plus en plus forte et son cœur s'arrête, une fois, puis deux fois et reprend sa course effrénée. A l'agonie, il sent sa gorge le brûler et son ventre se serrer. Dix pilules et brusquement, la douleur se dissipe. Le poids reste le même et les épaules de Julian ne se libère pas mais, toutefois, la pression semble se faire moins lourde. Son cœur respire et se calme. Les battements sont plus éloignés, plus restreints et petit à petit, la respiration de Julian se calfeutre. Il regrette déjà, son geste. Et devant lui défile des visages, des noms, des souvenirs. Ches'… un murmure inaudible, une main tendue vers l'avant et une larme qui meurt à la commissure de ses lèvres. Il suffoque à nouveau. Puis l'image disparaît et la violence reprend le dessus, la douleur revient. Alors, les mains tremblantes, il ouvre un second flacon et en déverse le contenu sur le matelas. Seize pilules et il respire toujours. A ce stade-là, on parle de miracle ou de chance. Malheureusement pour Julian, les pilules ne sont pas aussi mortelles qu'il l'espérait. Il soupire, s'allonge sur le dos et à nouveau, une image, un souvenir. Ches'…, il murmure à nouveau. Leur rencontre, leur passé, leur présent, tout se mélange. Et puis, le temps s'arrête, le temps se fige et la douleur le frappe à nouveau. Se redressant sur ses coudes, il pose un pied sur le sol, glisse son visage entre ses mains et se redresse. Il prend par poignée les pilules sur son sommier et les ingurgites. Vingt et une pilules et son cœur se resserre, à nouveau. Il parvient difficilement à se tenir debout mais il le faut. Il s'approche de la fenêtre et observe Paris, la tour Effeil. Et il cligne des yeux, difficilement. Il attrape sa veste et l'enfile, cache dans la poche de sa jacket le reste des flacons et sort… A l'extérieur, il hèle un taxi, il s'y installe et demande au conducteur de l'amener au pied de la célère tour. L'heure est là, il est temps de partir. Le jeu s'arrête, les frais encaissés sont trop lourds et il n'y a plus d'autre échappatoire que celle-ci.

Le monde tourne autour de lui, Julian reste immobile. Dans sa main, dans sa poche, il serre un flacon en soupirant. Sa vision s'embrume et sa démarche est hésitante, lente, quasi-inexistante. Il ne fait pas attention à la foule, bousculant plusieurs personnes au passage. Et puis, il semble entendre son prénom, hurlé au loin, perdu comme un murmure dans le vent. Il ferme les yeux, reste stoïque et accueille la brise en écartant les bras. Ce soir Paris, tu es à moi… un nouveau murmure à peine audible. Il avance en riant, un rire nerveux, un rire sadique. Et puis, brusquement, son cœur lâche et ses jambes vacillent. Ses genoux rencontrent à nouveau le sol, là où, il y a un mois, ils y trouvaient déjà leur salut. Les yeux fermés, il lève le visage au ciel et ouvre la bouche. Ce soir, il y met un terme, ce soir, il abandonne son corps à la science et son cœur à l'enfer. De sa main, il ouvre le flacon et ingurgite une nouvelle poignée. Vingt-sept pilules et enfin la douleur disparaît et enfin, le monde disparaît.
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MessageSujet: Re: here comes the night. → celestin.   here comes the night. → celestin. EmptyMer 22 Fév - 18:04

Julian & Celestin
« All around me are familiar faces. Worn out places, worn out faces bright and early for their daily races, going nowhere, going nowhere. Their tears are filling up their glasses, no expression, no expression. Hide my head I want to drown my sorrow, no to morrow, no to morrow »



Oublier. Tout oublier. Ne plus avoir mal. Ne plus avoir peur. Ne plus se souvenir. Faire en sorte que tout disparaisse, l'espace de quelques minutes. Ne pas se poser de questions, être heureux. C'est si dur que ça? Comment faire pour que tout cesse? Comment faire pour que toutes ses choses qui nous oppressent disparaissent? Les oubliées. Les bannir notre vie. Putain que c'est bon d'avoir l'esprit vide. D'être tranquille. D'être heureux. Je la tiens fermement. La clé de mon bonheur, de mon ivresse. Elle est là, dans ma main. Un sourire mal-saint se dessine sur mon visage. Je ne devrais pas. Je ne devrais pas faire ça. Boire pour oublier. Pour l'oublier à elle, Andy, qui me rejette alors que mes sentiments sont bien là. Je suis son ami, devrais-je m'en contenter? Il faudrait pourtant. L'oublier à lui, à ce coloc amoureux que je ne peux m'empêcher de dévorer du regard dès qu'il s'approche de moi. Oublier Julian. Lui et ses belles paroles. Amoureux d'un connard, comme tous. Comme Ella. Et Niels, oublier Niels. Ne plus se souvenir du mal que je peux lui faire. Putain de vie à la con. Arrêtez tous avec vos belles paroles. Il n'y a aucune magie, il n'y aucune joie. Il y a juste toutes ses petites douleurs quotidiennes qui vous emprisonnent. Je porte le culot de la bouteille à ma bouche. A la tienne sal*pe de vie. Je ferme les yeux alors que la vodka glisse lentement à l'intérieur de ma gorge. Je vais tous les oubliés. Accessoirement, me réveiller demain avec une putain de gueule de bois. Euphorie, folie, prenez moi. La magie n'existe pas. Elle n'existe nulle part. Ce n'est que des beaux mots, pour nous faire rêver. Je descend la bouteille. Rien à foutre, y en a encore d'autres. J'ai le stock. Je suis assis sur mon lit, seul, dans mon appart. Erwen n'est pas là, heureusement, je ne veux pas qu'il me voit dans cet état. Je suis pas très rassurant quand je suis bourré après tout. Et puis, qu'est ce que ça peut lui faire? Je pose la bouteille sur la table de nuit, mon PC portable sur les genoux. Je balaye mon fil d'actualité fb. Je bloque sur un post de Julian. Mon cerveau ne réagit pas de suite, ne comprenant pas la subtilité de ses mots. Du Julian tout craché. Où il est ? Pourquoi ce message? J'attend, je regarde, j'observe. Les messages fusent. Il serait à la Tour Eiffel. La peur s'empare de moi, mon coeur se serre. Pourquoi serait-il là bas? Pourquoi ses messages? Je tend le bras pour attraper ma bouteille. Une gorgée, deux gorgées. Oublier. Le dilemme se présente à moi. Je reste là, ou je fonce? Je regarde ma bouteille qui est presque vide. La finir, partir.

Je me faufile au milieu de tous les passants, je les bouscule. L'alcool a fait effet, je marche pas très droit, je parle anglais quand on me parle, je bouscule les gens, je m'excuse pas. Je le cherche. Mon coeur tambourine dans ma poitrine, je ne peux m'arrêter d'imaginer Julian, mort devant moi. Les larmes montent. Je serre les poings et pousse un cris, énervé de ne pas le trouver. Les passant me prennent tous pour un fou, j'en ai rien à foutre. Mon ami a besoin de moi. Je les pousse, tous autant qu'ils sont. Jeunes, vieux, petits, grands, gros, je me gène pas. Je veux le voir, panique de ne pas l’apercevoir. Ils se sont peut-être tous trompés sur facebook, il n'est peut-être pas là. Pitié Julian, part pas. Un groupe de parisiens s'est regroupé, ils entourent quelqu'un ou quelque chose par terre. Un élan de peur de traverse. Je le revois, mort, devant moi. Les larmes coulent alors que mes jambes prennent le contrôle et m’entraîne vers eux. Je les pousse. Il est là. Mes larmes affluent de plus en plus vite, me brouillent la vision. J'ai peur, j'ai mal, j'arrive pas à oublier. « T'es qu'un putain d'enf*iré Julian! » J'arrive pas à me contrôler, je tombe à ses côtés, mes larmes roulent sur son visage. Respire. « Putain mais faites quelque chose! Appelez les secours! Le laisser pas comme ça! » Je hurle. Ma voix parle en complet live. Je contrôle plus rien. Ils ne bougent pas leurs culs, ses français à la noix. J'attrape la main de Julian et la serre. Me laisse pas mec, putain me laisse pas. Les secours arrivent. Je pleure, la main de mon ami dans la mienne. Je prie. Pour la première fois de ma vie je prie.

Je me souviens de rien quand j'ouvre les yeux dans le fauteuil à l’hôpital. Mon crâne me torture, mes mains sont crispées et mon visage humide. Premier réflexe, vérifier le lit. Il est là, allongé, inconscient devant moi. Je pousse un soupir. Je tremble encore, la peur bien présente dans le moindre de mes mouvements. J'essaye de bouger, mais impossible. Mes yeux sont bloqués sur lui. Je t'en veux d'avoir oser vouloir partir. Je t'en veux d'avoir voulu me laisser. Des belles paroles. Quand j'arrive enfin à défaire mon regard de mon ami, c'est pour cacher la peine qui s'empare de mes yeux. Je pleure à nouveau, en silence. Il ne se réveillera peut-être jamais. Suis-je arrivé trop tard? Je tripote mes mains, nerveux. Il a l'air stable, c'est ce que la voix du docteur a murmuré quand je dormais. Je l'ai entendu, dans mes rêves. Le bip bip entêtant du moniteur est le seul bruit dans la pièce. Je m'approche du lit et observe mon ami. Qu'est ce que j'avais été con de l'engueuler pour rien. Qu'est ce que j'avais été con de vouloir l'oublier, lui et ses belles paroles. Son visage semble paisible. Mon coeur se serre alors que des larmes coulent à nouveau, venant s'écrasées sur le lit d'hôpital de Julian. Je pose mes yeux sur lui. « Réveille toi Julian, j't'en prie, me laisse pas tout seul... » Je ferme les yeux et balaye mes larmes du revers de la manche. J'aurais jamais crus qu'en ré-ouvrant les yeux, j'allais être à ce point submerger par une vague de joie. Il les ouvrait, péniblement mais il les ouvrait. J'en fus sur le cul. Il ouvrait les yeux bon Dieu! « Oh my god, Julian! T'es vivant! T'es là! T'es... T'es réveillé! » Alors je me jetais à son cou. Je le serrais dans mes bras, le plus fort possible. Ne me laisse pas, ne me laisse plus.

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MessageSujet: Re: here comes the night. → celestin.   here comes the night. → celestin. EmptyJeu 23 Fév - 11:10

Le noir complet, on dit souvent que le tunnel qui vous sépare de la mort est bordé d'images réconfortantes, d'un fil continue de vos plus beaux souvenirs et d'une cinémathèque dédiée entièrement à votre existence. Pitoyable ou pas, c'est ce que l'on raconte. Le fait est que ce n'est malheureusement pas le cas. Julian pourrait vous raconter en détail ce qu'il a traversé durant la courte période qu'a duré son overdose, son coma, son sommeil. Bien loin du coma dans lequel est plongé Andrea, Julian lui n'y est resté que quelques maigres heures, le temps qu'on lui administre un lavage d'estomac et qu'on laisse son corps digéré entièrement la quantité de médicaments ingurgitée. Au pied de la tour Effeil, là où tout avait débuté, là où la dérive avait commencé et là où elle devait, logiquement, se terminer. Bien loin de vouloir qu'à nouveau on le remarque, bien loin de vouloir faire revenir à lui les deux êtres les plus chers qui aujourd'hui lui faisaient cruellement défaut, Julian avait simplement cherché à y mettre fin. Cette douleur immuable qui était née en lui le jour où toute trace de vie s'était exhumée de son propre corps. Cadavérique, il avait accueilli les derniers mois avec beaucoup de douleur et de souffrance, ne trouvant le repos de l'âme que dans les rares instants où il se regardait à travers les yeux de Jéricho. Mais tout avait pris fin, si brusquement, si violemment. Une réalité qui l'avait rattrapée et trop de mauvais souvenirs. Trop pénible, il était trop faible. Le courage est une qualité qui demande beaucoup de détermination et de sacrifice. Des sacrifices que Julian n'avait pas été prêt à faire, pas au détriment de sa propre santé. Des souvenirs, il n'en aura que très peu, finalement, en se réveillant cette nuit-là, pourtant, c'est avec une parfaite clarté qu'il pourra vous expliquer ce qu'il a vu, ce qu'il a ressenti durant ce sommeil.

Un long tunnel, sombre, silencieux. Une quiétude paisible mais lourde, insupportable. Un corps faible, l'étrange impression d'être malade, gravement atteint. Le regard livide, je m'avance, puisant dans le peu de force qu'il me reste. Devant moi, il n'y a rien d'autre que cette fine lueur qui me motive à continuer. Ma course, ma marche. Je ne ressens rien, rien d'autre qu'une chaleur étouffante et un étau suffoquant, mon cœur tambourine mais je ne l'entends pas. J'avance, je ne peux rien faire d'autre. Chemin escarpé et étroit, mes mains se posent de chaque côté de mon cœur sur un mur froid, je suis à l'abri dans ce tunnel, pourtant, je ne m'y sens pas en sécurité. Je suffoque, ma respiration se coupe, à bien des occasions et mon regard semble mouillé. Ma vision se brume, j'ai l'impression d'apercevoir une forme, au loin, une silhouette. « Lâche. » je devine cette exclamation plus que je ne l'entends. Je plisse mes yeux, la silhouette devient de plus en plus nette, précise. Je passe ma main sur mon front, il est suintant, transpirant. Un hoquet de frayeur me fait vaciller, il m'en faut peu pour me retrouver à genoux. Le sol est humide, je suis à pied nu, je suis complètement nu. Je plisse une nouvelle fois les yeux, la silhouette se rapproche et se dessine, de plus en plus clair, devant moi. Je la reconnais enfin et mon visage se tord dans une expression de douleur. « Jamais je ne te pardonnerais, jamais. » Une larme s'arrache à mes yeux, ma bouche s'entre-ouvre mais aucun son ne veut en sortir. Je le regarde, lui, lui. Il se tient devant moi à présent, je peux le sentir, comme si je le touchais, comme si j'étais bel et bien face à lui. Il me toise du regard, il me dévisage, il me juge. Je sens cette fureur qu'il dégage, je sens cette colère et elle me frappe, si violemment. Mon cœur s'arrête un instant et puis, il se met à saigner. L'étau se ressert ! Merde, je suffoque à nouveau. Ma main droite se pose sur le sol tandis que de ma main gauche, j'essaie d'attraper le pan de son pantalon. « Tu n'es rien, tu n'es qu'un lâche, tu me dégoutes. » Il se recule, ma main se serre dans le vide et puis se pose à-même le sol. Je suis à quatre pattes, je baisse les yeux. Mon cœur se tait, mes larmes coulent, je suis en train de vivre mon pire cauchemar. Et puis, je relève les yeux, vers lui, vers lui. Il se tient toujours devant moi, les bras croisés sur la poitrine, son visage se déforme dans une grimace furieuse, il ne me le pardonnera jamais. Je le regarde, et l'image devient brusquement floue. Je ne sens plus sa présence et pourtant. « Julian… Julian. » Je suis fini, je suis fini.

Il ouvre les yeux, une nouvelle fois et son visage se crispe, sa bouche s'ouvre et il hurle. « CHES'… ME LAISSE PAS, NON. » Une chambre, blanche, un hôpital sûrement. Ses yeux s'ouvrent difficilement mais la clarté des murs l'aveuglent déjà. Près de lui, une silhouette, qu'il ne reconnaît pas tout de suite. Et puis, à peine le temps de réaliser qu'il est encore en vie que Celestin lui saute au cou. Une douleur atroce parcourt chacun de ses muscles au moment même où le jeune homme l'enlace. Grimaçant de douleur, il accueille l'étreinte comme il le peut, sans bouger. Incapable de savoir s'il a encore parfaite maîtrise de son corps, il essaye de bouger ses doigts de pieds avec succès. A mi-voix, il pose ses mains sur le corps de Celestin, y retrouvant un réconfort familier. « Aïe. » Un simple son qui permet de faire comprendre à son ancien petit-ami la douleur qui le transperce actuellement. Esquissant un sourire du mieux qu'il peut en le regardant se détacher, il peine à articuler et à trouver chacun des mots qu'il prononce. « Je… suis en vie ? » Il arque un sourcil et observe Celestin. Affichant une triste mine, il paraît même déçu de connaître la réponse à la question avant même de l'avoir posé. Et pourquoi Celestin ? Pourquoi est-il là ? Tant d'interrogations qui se bousculent déjà dans sa tête et qui le ramènent à une seule conclusion : Non, il est n'est pas mort. Les voix sont toujours là, toujours aussi présentes et l'oppression n'a pas disparu. Où est-il ? Qu'a-t-il fait ? « Qu'est-ce… que tu fais là ? » Un ton sec, tranchant, mais qui ne se veut pourtant pas agressif. Perdu, il est perdu. Les yeux vides d'expression, de sens, il les pose pourtant sur la silhouette de son ancien amant et avale difficilement sa salive. Pourquoi, pourquoi !
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MessageSujet: Re: here comes the night. → celestin.   here comes the night. → celestin. EmptyVen 24 Fév - 16:38

Julian & Celestin
« All around me are familiar faces. Worn out places, worn out faces bright and early for their daily races, going nowhere, going nowhere. Their tears are filling up their glasses, no expression, no expression. Hide my head I want to drown my sorrow, no to morrow, no to morrow »


Être seul face au monde. Aucune attache, aucune épaule sur laquelle se reposé. Être juste seul dans ce merdier infernal, dans ce jeu où on risque à tout moment de perdre les reines. Se laisser emporter, couler, crever. C'est fou ce qu'on peut rapidement perdre l'envie de se battre. Des obstacles sur notre chemin et voilà qu'on perd le contrôle de notre vie, qu'on en vient à se demander si notre présence ici sur Terre en vaut vraiment la peine. Pam. Le pistolet sur la tempe, le doigt sur la gâchette. Se foutre en l'air c'est tellement facile. Un seul fil. Notre vie. Une paire de ciseaux et le rompt. On s'enlève la vie aussi facilement qu'elle nous a été donnée. Quel gachit. Quel égoïsme. Se foutre en l'air sans penser à ceux qui nous entourent. Vouloir partir, sans penser aux conséquences. Céder à la facilité de partir, de fuir. Être lâche. Se supprimer pour arrêter de tout ressentir avec tant d'intensité, à quoi bon? Quand on sait le nombre de personnes que cela va blesser, le nombre de personnes qui en seront affectées, qu'on aura laisser derrière nous sans pouvoir trouver le moyen de les réconfortées de là où on est. A quoi bon vouloir se tuer alors que les gens qui nous entourent n'attendent rien de mieux qu'un signal de détresse de notre part pour qu'enfin, ils remarquent notre mal être? Quelle bande d'égoïstes ceux qui tentent d'en finir. Tous autant qu'ils sont. Leurs raisons à la con, leurs excuses à deux francs. Ils avaient juste arrêter de se battre, juste ça. Tout ça juste pour ça.

Il était là. Devant moi, étendu, le visage calme, serein. Plus aucun trait de souffrance, plus rien. Le calme plat. Le calme après la tempête. Il avait l'air détendu, plus que jamais. C'est à ça qu'on ressemble quand on dort? Rêves-t-il? Est-il néanmoins toujours bien vivant? Le moniteur semble sur. Il est toujours vivant. Son coeur bat encore dans sa poitrine. Quel égoïste. Quel putain d'égoïste. Lui et ses belles paroles. Je suis rien et pourtant, c'est moi qui suit là, à côté de lui. Je suis rien pour lui, juste un ancien petit-ami ayant disparu un peu trop vite après leur relation. Juste un connard l'ayant laisser le coeur ouvert. Et pourtant j'étais là, assis à côté de lui, la gorge serrée, les larmes aux yeux. Pourquoi je suis aussi touché? Je serre les poings pour éviter de pleurer, encore une fois. Je crois que lorsqu'il a ouvert les yeux, j'ai un truc qu'a explosé dans ma tête. La joie, la haine. Tout se mêler. J'avais envie de le serrer contre moi, heureux de le retrouver, mais j'avais aussi de lui en coller une pour avoir oser imaginer me laisser seul. Je l'avais fais moi, je l'avais laissé seul et Dieu que je m'en voulais. Je m'accrochais à lui. A cet amant que j'avais eu, et à cet ami aujourd'hui. Je pleurais contre son épaule. Bonheur. Soulagement. Légère haine. Tout se mélanger. Une étreinte, juste une. « Aïe. » « Sorry... » Je me détache doucement de mon ami, me rasseyant. Je ne veux pas partir, pas le laisser. Je le regarde, horriblement gêné. Je ne savais pas comment réagir, ni quoi dire. J'étais juste là, à le regarder, des perles d'eau aux coins des yeux. J'étais ridicule. Moi l'amant lâche et lui, le parfait copain que j'avais plaqué. Les rôles s'inversaient. C'était lui qui voulait partir, me laisser, plus moi. Je l'avais retrouvé, pourquoi voudrais-je m'enfuir une fois de plus? « Je… suis en vie ? » Mes traits se crispent quand je sens le ton déçu de mon ami. Je baisse les yeux, tripote mes doigts. C'est ma faute si il est encore là. C'est grâce à moi qu'il a à nouveau ouvert les yeux. La rage monte doucement en moi. J'ai envie de lui dire. De lui dire à quel point je lui en veux. Mais rien ne sort. J'hoche simplement la tête, mes yeux posés sur lui. Je n'arrive pas à parler. Fierté, honte. Pourquoi j'arrive pas à trancher lequel des deux je ressens? « Qu'est-ce… que tu fais là ? » Ses yeux m'accusent. La pression monte en moi. Qu'est ce que j'ai fais? Je t'ai sauvé. Rien de plus, rien de moins. Juste ça. Un merci ça te tuerais? Au point où on en est. Je me racle la gorge, me lance. « On a tous vu tes messages "d'adieu" sur facebook. On a paniqués. Aaron disait que tu serais à la Tour Eiffel et au lieu de me tuer le foie, je me suis dis que t'avais besoin de moi. Alors j'me suis levé, j'suis sortit, et j't'ai trouvé. Je t'ai ramené ici, et depuis j'attend que tu te réveilles. » Je veux me montrer impassible, froid, distant mais ma voix est teintée par des légers sauts de ma voix quand je ravale les larmes qui commencent à couler. Il allait m'abandonner. Il allait me laisser. « T'es un putain d'égoïste... » Je ne me retiens plus. Mes larmes coulent à nouveau, sans qu'elles ne puissent s'arrêtées. Je baisse la tête. Pas question qu'il me voit aussi faible. Je serre les dents, les poings. Arrêtes de pleurer Celes. Je lève les yeux, renifle légèrement. Rien à foutre d'être sexy ou pas à cet instant précis. « T'allais me laisser. T'allais me laisser tout seul. » Je te hais, je t'aime. Tout se confond. T'es là, c'est le plus important. Par pitié, ne fais plus ça. Ne me fais plus ça.

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