Je cendre ma winston à l’extérieur de la fenêtre ouverte sur lequel je suis appuyé. N’ayant pas réussi à mettre la main sur c’foutue cendrier. Faut dire aussi que chez Lumen, je n’ai pas toujours un sens du rangement extraordinaire, je laisse tout en plan, un peu comme tout et n’importe quoi dans ma vie. Alors je me concentre sur le bruit qu’émet le tabac de la cigarette en combustion, fronçant les sourcils face au bruit agressif de la Paris diurne. Je ne bosse pas aujourd’hui, j’suis tellement crevé ses derniers jours que j’me sens pas de réfléchir au nouveau concept d’un univers merveilleux et riche en effets hallucinatoires. Lumen, comme toujours, a accepté de m’héberger pour la nuit. A croire que je vis presque chez elle ces derniers jours. Amen. j’sais bien que je vais devoir finir par me trouver un appartement, histoire de me poser une fois pour toute. Seulement, je préfère encore profiter de son hospitalité. Je me redresse et m’étire, les muscles endoloris par la position presque inconfortable. Je ferme la fenêtre. Un léger frisson me parcours tendit que je passe mes mains sur ma peau nu et glacé histoire de me réchauffer. Je n’ai pas franchement honte de me balader à moitié à poile dans la baraque. Lumen a fort probablement vu un tas de fois des types nu. Alors, qu’y a-t-il de choquant dans le fait d’avoir abandonné la moitié de mes habits dans sa chambre afin de profiter de la chaleur de l’appart ? Quoi qu’il en soit, elle avait fini par s’habituer à mes délires personnels. Je pense qu’en vérité, elle et moi avons fini par nous plaire dans ce quotidien-là, bien loin de nos problèmes personnels. Venir chez Lumen, c’est un peu comme échapper à l’enfer qui m’attend dehors. Je n’ai pas de Juno dans le coin pour m’accuser à nouveau, je n’ai pas non plus de Lucky pour m’faire frissonner à la fois d’envie et de culpabilité et encore moins d’hôpital pour me rappeler que mon ex petit ami se retrouve à l’intérieur. Je ricane nerveusement et me dirige vers son canapé, m’y installant de tout mon long afin de reposer ma tête sur l’accoudoir. Je me penche un peu et attrape la télécommande, zappant. A cette heure-ci, on le droit à toute la clique des séries policières et à romance foireuse. Je continue à zapper, bloquant sur un programme aussi stupide que les autres alors qu’on sonne à la porte. Je fronce les sourcils. Qui peut bien venir m’emmerder ? Lumen est parti il n’y a pas tellement pas longtemps, allant bosser pour la journée. Alors je suis sur d’une chose : ce qui se trouve derrière la porte est là pour me faire chier. Je décide de faire le sourd, espérant que la personne s’en aille lorsque ça sonne une deuxième fois, accompagné cette fois-ci de quelques petits coups à la porte. J’émets un râlement, m’étirant à nouveau. Je cherche des yeux un t-shirt, ne voulant pas être le responsable d’émois quelconque et une fois mon débardeur enfilé, me dirige vers la porte que j’ouvre nonchalant. Et oh surprise. C’est bien mieux que le chieur de commercial que je me suis imaginé. Je souris et m'appuis contre l’embrassure de la porte, observant le visiteur sûrement pas venu ici pour mes beaux yeux. « Tient, l’beau Jéricho. T’es pas là pour moi, je me trompe ? Ta princesse est partie pour la journée, mauvais timing mec, faudra repasser. » Jéricho, c’est l’hétéro de Lumen. Un type qu’elle a rencontré chez les dandys. C’est aussi mon foutu fantasme du moment. J’ai fais sa connaissance y’a pas si longtemps que ça. J’sais pas ce qui lui était passer par la tête ce jour-là, mais tendis qu’il avait prévu un plan charme pour Lumen, c’est moi qui a ouvert la porte, découvrant un fabuleux nacked man derrière celle-ci. Elle s’fait pas chier la blonde, y’a pas à dire. Depuis, je l’embête un peu. J’sais qu’il est pas prêt de céder ou de coucher avec moi, je l’ai bien compris mais ça m’a toujours attiré ce genre de truc. A croire que j’aime bien les situations étranges. « Par contre, si t’es décidé à te laisser faire, moi j’suis là. j’peux très t’occuper pour des heures durant. » je me pousse, laissant le passage libre. « Tu veux entrer ? Promis, j’te mangerais pas. »

Le ciel est gris, j'attends la pluie. Paris, c'est gris et pluvieux, c'est fou comme j'aime ça. J'espère des torrents de pluies, de larmes et de cris sur mon passage. Une tempête de vengeance qui balayera mon pauvre con de jumeau. Comme j'aimerais le voir souffrir, se tordre sous la pluie. Ven m'a dit clairement que Cheshire voulait aimer Jéricho le temps d'une nuit... mais que Jéricho coincé dans ces convictions d'hétéro l'avaient repoussé. Tant mieux pour moi. La rue Caumartin était un festival de voiture et de klaxon, j'étais assis tranquille à un café, observant les voitures s'arrêter dans un crissement de pneus avant de repartir à toute allure. Certaines ouvraient leur fenêtre afin d'insulter un conducteur ou un piéton. Je souriais, ébahit par cette... poésie routière ? J'étais d'humeur joyeuse trouvant poétique tout et n'importe quoi. J'étais à deux doigts de récolter le nectar (de Cheshire *zbaf*) précieux d'un bonheur occasionné par un rêve très ancien : la vengeance. On aurait dit un jeune amoureux, comme les impressions peuvent être trompeuses. Une fenêtre était ouverte, de là où j'étais, je voyais seulement une clope dépassée. Dommage, j'aurais pu apprécier la marchandise avant de sauter sur scène. Lumen, une très jolie blonde, je dois bien me l'avouer même si mon égo en est très amoché, sorti. C'était à mon tour d'y aller, comme au théâtre, on se passait la balle sans se douter de rien, se laissant emporté par nos rôles. Je me levais, laissait quelques pièces sur la table et traversait la rue. Bizarrement, plus aucune voiture ne passait, Paris retenait son souffle... ou alors j'étais le Moïse de Paris. Je sonnais, Cheshire était là, c'était sûr. J'attendais un instant, mais rien. Quel abruti, je sonnais à nouveau, alternant avec quelque coup à la porte aussi. Enfin, j'entendis du bruit. Il ouvrit, d'un geste colérique. Une boule d'excitation mêlée de stress m'obstrua la gorge, il était pas mal. Dommage qu'il porte ce petit débardeur... Je plonge mon regard dans le sien, voilà je suis dans le rôle de Jéricho, pas de faux pas, autrement c'est la casse assurée. « Tient, l'beau Jéricho. T'es pas là pour moi, je me trompe ? Ta princesse est partie pour la journée, mauvais timing mec, faudra repasser. » Je souris, j'aime être jumeau. J'aime qu'on me confonde, que je reste fumé malgré le fait que je sois dans une case. Les jumeaux, ils s'en foutent ils vont dans la case de l'autre à l'aide d'un sourire et de la naïveté des gens. Cependant, je n'ai jamais vu ni parlé à Jéricho, il ferait quoi là à ma place ? Il partirait en courant, j'en suis sûr. déjà, à peine suis-je monté sur scène que la situation est compliquée. Je me penchais vers Cheshire. « Dommage. Moi qui cherchais quelqu'un pour m'amuser. » Je laissais un petit silence accueillir mes mots, espérant laisser transparaître assez le sens caché, l'invitation offerte du bout de ma langue. Je lui lançais un sourire luxueux avant de me reculer un peu. « Par contre, si t'es décidé à te laisser faire, moi j'suis là. j'peux très t'occuper pour des heures durant. Tu veux entrer ? Promis, j'te mangerais pas. » Mon sourire s'agrandit quelque peu tandis que je rentrais, essayant de ne pas trop détaillé l'appartement, j'étais censé être déjà venu ici. « J'ai faim, moi, en tout cas. »