Après plus de douze ans passés à Paris, je retourne dans mon petit village de la Creuse, je sais, c’est triste. Oh snif ! Enfin, vous auriez fait la même chose à ma place. Je me sens plus aussi bien qu’avant ici, avant j’aimais Paris, j’aimais me balader dans le jardin des plantes, j’aimais tout ça, mais maintenant, je me dis qu’il serait peut être mieux de partir. Je n’ai pas pris cette décision sur un coup de tête, pendant déjà plus d’une semaine ça me travaillait énormément, finalement, je pense que le mieux est de partir, loin de tous ceux que j’ai aimé connaître et ceux que j’ai détesté. En fait, si je pars c’est aussi parce que ma petite Creuse natale me manque et que ma grand mère vient de mourir, je sais c’est pas très gay tout ça, alors je vais soutenir mes parents. Je me dis que je ne suis pas assez proche de ma famille, de ceux qui m’aimes réellement. Je pense que si je ne reste pas définitivement à Saint-Avit, village où je vivais avant, j’irais surement à Lille, c’est là qu’il y a ma meilleure amie. Je ne sais pas encore, en tout cas mes valises sont faites, mes meubles stockés provisoirement dans le garage de ma cousine. Je suis dans mon appartement vide, ça fait assez bizarre, je me vois douze ans auparavant emménageant ici pleine d’espoir et de bonheur.

Je sors un bout de papier blanc de ma poche et un stylo, il faut que j’écrive une lettre à Sylvain. Je ne peux pas aller lui parler, sinon je le tuerais sans doute et je ne veux pas que Marie se retrouve orpheline de père et restant avec une mère aussi…je ne sais pas vraiment la décrire, lâche ? Peut être ! Je commence donc la rédaction de cette lettre d’adieu et aussi pour lui dire ses quatre vérités.

Cher Sylvain,

Sache que je t’écris car j’ai actuellement envie de te tuer, tu n’en vaudrais sans doute pas la peine. Je t’annonce mon départ de Paris, je rentre chez moi, dans la Creuse, je ne pars pas que par ta faute, ne t’inquiètes pas, ne crois pas que je ferais ça pour un homme de ton acabit. J’ai d’autres raisons que je pense inutile d’évoquer. J’ai appris pour ton nouvel amour avec Amandine, félicitations ! Une fois de plus tu t’es fait avoir, je me savais naïve, mais toi, tu bats tous les records ! Par contre, quand elle t’aura lâché une deuxième fois, te laissant un nouvel enfant sur les bras, tu ne pourra pas venir pleurer sur mon épaule. Je ne suis pas dupe, une fois pas deux, crois moi, j’ai retenu la leçon, je ne me ferais pas avoir une nouvelle fois par un homme dans ton genre. Si on se recroise un jour, ne me parle pas, même si c’est dans dix ans, je ne t’aurais pas pardonnée. Je ne suis pas rancunière, en général, mais je retiens, je n’oublie pas. Tu aurais dut en faire de même avec Amandine, te souvenir de ce qu’elle t’a fait la dernière fois que tu l’as vu, certaines personnes de changent pas. Je ne conte pas prendre trop de mon temps pour t’écrire cette lettre. Alors adresse à Marie mes regrets, je sais que je ne devrais pas la laisser.

Adieu, ad vitam eternam

Cardamine.

Voilà une bonne chose de faite, à présent, direction la gare, je n’ai qu’une valise sur moi, mais je compte remonter à Paris pour récupérer mes affaires. Sachant que je n’ai pas de voiture, j’ai le permis, mais pas de voiture, étant assez écolo’. Direction la Creuse, la maison !