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« Mlle Legrand ? Venez dans mon bureau. J’ai à vous parler. Vous ne reviendrez pas en classe, ramassez vos affaires et suivez moi. » Théo prit ses affaires. Dans ses yeux, on pouvait lire autant la surprise que la peur. Elle se leva. Ses jambes tremblaient. Elle fit claquer ses hauts talons sur le sol avec qui elle faisait presque un mètre 75. Elle portait un jean et un large t-shirt. Elle vit deux filles rirent dans leur coin et baissa la tête. Elle avait toujours été d’une timidité excessive. Elle suivit la directrice. Aucune des deux ne dirent un mot. Elles entrèrent dans le bureau et elle s’assit sur une chaise à sa demande. « Mlle Legrand, j’ai une mauvaise à vous annoncer. Comment vous expliquer ? Je n’ai jamais du faire ca alors comprenez que c’est dur. » Dans la tête de Théodora une multitude de scenario catastrophe. Elle était terrifiée. La directrice lui donna une lettre où son prénom était écrit. Elle reconnu tout de suite l’écriture de son frère sur l’enveloppe blanche. Elle l’ouvrit doucement et jeta un coup d’œil à la proviseure qui la regardait avec tristesse. Elle retira la lettre et la déplia. Elle pu y lire.

Citation :

Ma petite sœur chérie,

Si tu lis cette lettre, tu es à présent toute seule et j’en suis vraiment désolé. Tu vas devoir te battre pour faire ta place dans ce monde cruel. Tu es une jeune fille très timide, je te connais, je connais la façon dont tes joues rougissent quand on te parle de quelque chose de personnelle. Je sais que tes yeux se baissent quand on te regarde, je sais que tu entends souvent des rires dans ton dos quand tu trébuches. Tu dois être fière de qui tu es Théo. Tu es une Legrand ! Tu ne dois jamais avoir honte de qui tu es. Fait le pour moi, et quand tu regarderas quelqu’un dans les yeux penses à moi. Théodora Ophélie Ana Legrand, si tu lis cette lettre, c’est que je suis mort.

Sache que je t’aime toujours et que ce n’est pas de ta faute. Tu es celle que je regretterais toujours. Tu auras une magnifique vie, j’en suis sûr. Tu es une fille si incroyable, ne l’oublie.

Antoine, ton frère.

Les larmes coulaient le long des joues de jolie jeune femme aux cheveux rouges alors qu’elle relisait et qu’elle relisait encore cette lettre. Elle marmonnait des choses incompréhensibles. La dame en face d’elle s’inquiétait de plus en plus. Petit à petit une musique se fit entendre d’abord tout doucement, on ne comprenait pas les paroles puis plus fort. C’était Théo qui chantait « song of the century » de Green Day. C’était une chanson qu’elle chantait avec son frère. Et au fur et à mesure qu’elle arrêtait de pleurer sa voix résonnait. Soudain quelqu’un toqua à la porte et une dame aux cheveux blonds d’environ trente ans en tailleur noire. C’était la femme que la directrice attendait. Théodora se tut. « Bonjour Théodora. Je suis le notaire de ton frère. Il n’avait que toi. Tu vas devoir vivre ca comme une adulte mais je suis avec toi. Tu veux bien me suivre jusqu’à mon cabinet. » En réalité, les deux jeunes femmes se connaissaient mais on ne devait pas le savoir. Enfin c’est ce que Théo avait compris quand elle la vit lui parler aussi formellement. Elles s’étaient rencontrées, il y a plus d’un an. La jeune femme blonde était la meilleure amie d’Antoine et elle était venue habiter avec eux. Théodora se leva, salua son proviseur et suivit la jeune notaire.

« Toutes mes condoléance Théo. » Elle regarda la femme qui marchait devant elle. En la voyant et en entendant son ton aussi professionnel, elle la méprisa mais elle se rendit compte qu’elle était la dernière personne qu’elle avait. Ses parents étaient morts, tué dans un accident de la route 2 ans plus tôt. C’était Antoine comme il était majeur qui avait pris sa sœur sous sa protection et ensemble ils avaient passé ca. Enfin c’est ce qu’elle croyait. Ils étaient assez riches pour qu’ils ne manquent de rien le temps qu’Antoine finisse ses études. « Tu le savais qu’il allait le faire ? » La jeune femme baissa la tête et elle réprima un sanglot. « Si tu savais ce qui se passait dans sa tête, tu comprendrais. Il me disait tout. Il ne voulait plus de ce monde mais ne voulait pas te laisser seule. » La jeune fille qui venait de tout perdre se sentait défaillir et enleva ses hauts talons pour ne pas tomber. « Mais il l’a fait. Je suis seule maintenant. » Elles poussèrent ensemble la porte. Il pleuvait. Elles restèrent plusieurs secondes sous la pluie, elles aimaient sentir la pluie couler sur leur peau. « Où veux-tu aller ? » L’endroit préféré de Théo était la plage. Elle y allait souvent avec son frère. Ils pouvaient y courir, y parler, y faire un feu de bois et chanter des chansons rien que tout les deux. Il l’avait emmené là quand ils étaient rentrés de la clinique et que leurs parents avaient été déclarés morts. Elle y avait pleuré toutes les larmes de son corps sur l’épaule de son frère et s’y était endormie. Il l’avait ramené chez eux, l’avait mise dans son lit et c’était occupé de tout ce qu’il fallait pour l’enterrement. Cette fois ci, ce serait à elle d’organiser cela. « Je veux voir la mer. »

La gare du Havre est une gare assez imposante et surtout magnifique. Théodora n’y allait pas souvent, elle n’en avait pas besoin tout ce qu’elle désirait se trouvait ici mais voila elle avait à présent 18 ans et il fallait qu’elle décide de son avenir. Et elle avait décidé d’aller là où son frère était allé, à Paris. Elle voulait étudier la psychologie pour comprendre et pour aider les gens comme était son frère, les personnes qui n’avait plus aucune raison de vivre. « Tu vas me manquer tu sais ! » Une blonde la prit dans ses bras. Elle s’appelait Elodie et c’était elle qui s’occupait d’elle depuis la mort de son frère. Elle lui avait expliqué ce que son frère avait prévu pour elle et ce qu’elle devait faire, comment s’émanciper, comment payer tout les frais lié à sa mort et comment s’en sortir. « Merci pour tout ce que tu as fait pour moi ! Tu vas pouvoir vivre ta vraie vie maintenant ! Profites-en ! » Le train entra en gare et elle poussa un soupir. « Je dois y aller maintenant. » Elle prit ses bagages en main et s’avança vers le train. « Tu reviendras voir la mer hein ! » Théodora rit. « Tu crois pouvoir te débarrasser de moi comme ca ? » et elle rentra dans le train.

Elle s’installa dans un compartiment. Elle avait l’impression de se retrouver dans Harry Potter. Elle rangea ses affaires là où c’était possible. Elle en avait pour 2 heures et elle mit ses écouteurs et prit son livre de Stephen King. Même si elle a changé, si elle s’impose plus, si elle n’a plus peur du regard des gens, elle est toujours Théodora la fille qui lit des livres, qui a des cheveux rouges et qui écoute autant de rock que de classique.

La gare de Paris-St-Lazare est bien plus grande que celle du Havre. Il fallait qu’elle prenne un métro pour arriver à son appartement. Elle était déjà venue avec Elodie. On lui avait tout expliqué. Ses meubles étaient arrivés la semaine passée. Elle prit le métro, c’était un rêve pour elle mais quand elle entra dedans avec ses bagages elle ne se fit pas bien voir. Elle fut bien heureuse de sortir et de se retrouver dans la rue. Son appartement n’était pas très loin de la faculté et pas loin de la bouche de métro d’où elle voulait sortir.

Deux rues plus loin, elle entra dans un immeuble. C’était son frère qui habitait ici quand ses parents étaient encore en vie. Il était revenu à leur mort et avait fini ses études dans une université plus proche du Havre. Elle entra dans un ascenseur après avoir salué le concierge et s’être présenté. Elle entra au numéro 44 et tomba nez à nez avec son colocataire. Théodora sourit. « Bonjour ! Je suis Théodora ! »