Leur rencontre fut l'une des plus originales. Le début était assez banal, X avait pris parole avant lui, alors qu'ils n'étaient que deux dans cette rue déserte. Il n'y avait jamais personne dans cette ruelle, seulement vu le mauvais temps au-dessus d'eux, il y en aurait encore moins. Grayson se trouvait ici juste pour attendre Flavie, sa meilleure amie et puisqu'elle n'arrivait toujours pas, une discussion pouvait s'imposer entre eux. Quelques minutes passèrent et une pluie s’abattit sur eux, tombant à flot. Apparemment, ils étaient aussi fous l'un que l'autre, atteints d'une folie immense, puisqu'ils dansèrent, chantèrent et rigolèrent sous la pluie. Mais au moment où les éclairs fusèrent et qu'il commençait à faire froid, la seule solution qu'ils avaient trouvé, c'était simplement de s'abriter dans une cabine téléphonique. X lui a ensuite raconté complétement sa vie, dans les plus grands détails, chose qu'elle ne fait jamais. Puis, le soleil refit surface au bout d'une petite heure. Numéros échangés, mais pas seulement. Juste avant de partir, Grayson fit quelque chose dont il avait envie depuis le début : l'embrasser. A son plus grand plaisir, elle ne le repoussa pas. Depuis, ils se revoient sans y faire vraiment attention, font comme si rien ne s'était passé, même s'ils ne l'ont pas oublié. Ils traînent souvent ensemble, ont leurs petits délires, et il ne refuse pas les soirées câlins devant un film avec de la glace. Sinon, l'attirance physique est toujours présente, et même si il ne l'avouerait pas, Grayson a bel et bien de ressentir ses lèvres sur les siennes, et pourquoi pas, finir dans un lit avec elle.

Deux grands fans de musique, c'était pratiquement obligatoire que leurs chemins finissent par se croiser, et heureusement d'ailleurs. C'était il y a un an et demi de cela, durant une soirée d'un ami en commun. La jeune fille l'avait de suite éblouie et il adorait ce genre de filles, alors en deux trois mouvements, il s'était rendu aux côtés de la demoiselle. Et il est fier de l'avoir fait au jour d'aujourd'hui, sinon il aurait manqué une fille pareille. Depuis, ils jouent constamment de la musique ensemble, et ont même créer un groupe dans lequel il est le chanteur et elle la pianiste. Ils sortent souvent ensemble et c'est rare de ne pas les voir à deux. Ils ne peuvent vivre sans l'autre, ils sont un peu comme les deux doigts de la main, inséparables. Ils sont jaloux l'un de l'autre et ne le cachent absolument pas. Du coup, ça peut faire des crises en discothèque quand Grayson drague une autre fille qu'elle, alors qu'il était justement venu dans cet endroit pour profiter de son amie, et non flirter avec je ne sais qui. Et il lui crie dessus quand elle n'arrête pas de se droguer qu'elle n'en arrive même plus à se gérer, qu'elle finit forcément par se déhancher contre n'importe quel mec, tellement elle n'arrive plus à se gérer dans ce genre de situation. Bizarrement, ils aimeraient que l'autre leur appartienne, un peu trop possessifs sans doute. Il la protège constamment. Elle le fait toujours rire, lui aussi. C'est en fait la merveilleuse amitié depuis environ un an et demi.

Tu es venue la première fois à mon bar, je t'ai servie en te draguant comme à mon habitude, mais tu m'aurais recalé, restant tout de même là. J'ai essayé toute la soirée, j'ai persisté, mais rien. Juste une mine triste et rageuse, faisait semblant qu'elle en avait assez. Mais au fond, tu adorais ça, voilà pourquoi tu es revenu assez souvent. Et j'ai toujours continué à te draguer comme il fallait. Au bout d'un mois de situation comme celle-ci, j'ai réussi à te décrocher un sourire, et c'est de là que tout a commencé. Une invitation à boire un café le lendemain, et tu as accepté, car au fond, tu adorais que je te drague. Et c'était comme ça durant deux mois, jusqu'au jour où je n'avais plus grand chose à te dire. Je te perdais à petit feu, je te voyais refuser mes invitations alors qu'on sortait pratiquement tous les jours. Tout ce que tu voulais, c'était de te penser existante, aimée, belle et plaisante. Mais une fois que je ne te faisais plus de remarques, plus rien n'allait. En plus, une grande attirance s'était faite, personne ne t'avait jamais dit ce genre de choses. Alors je te voyais partir petit à petit, jusqu'au moment où je compris ton problème : celui de ne plus se sentir aimée. J'ai alors recommencé, te voyant sourire tout le temps. Je me suis aperçu ensuite que tu comptais énormément pour moi, et que tu devenais petit à petit une amie. Je continue tout de même donc à te draguer tout en apprenant davantage sur toi. En gros, c'est la relation rêvée selon nous. Je suis toujours là à te faire des compliments, tout en étant un vrai ami sur qui tu peux compter.