Sujet: La peur au ventre ϟ Lucas Ven 14 Oct - 21:14
everything you say is higher
23 :21, la veille d’avant ma première échographie, je n’avais pas dormi à cause de l’excitation. Pourquoi ne l’avais-je pas remarqué plutôt ? Je savais bien que mon ventre était bien trop gros pour contenir qu’un seul bébé, la gynécologue avait détecté une masse anormale. Oui, c’était le terme employé pour ne pas dire le mot « tumeur ». Quand j’y repensais, j’étais à deux doigts de faire une crise cardiaque. J’avais peur, pas pour moi, mais pour le petit garçon que j’avais dans le ventre… Etais-ce de ma faute ? J’avais peut-être condamné mon enfant, j’étais une mauvaise mère. Je réfléchis à tout ça tout le long de la nuit, regardant dans le vide. J’allais tuer mon bébé à cause d’une maladie, peut-être que j’aurais pu éviter cela en faisant plus attention à ma santé, en me protégeant avec Aaron, en me faisant vacciner contre le papillomavirus. Moi qui attendait février avec une telle impatience, je savais que ce jour-là allait être fatal, et j’aurais voulu que sa le soit pour moi, non pour lui. J’en pleura toute la nuit, cela était injuste, j’aimais cet enfant et je refusais de le penser condamné, je voulais qu’un miracle se produise…
09 :05, l’heure pour moi de se lever, je n’avais dormi que quelques heures, j’étais cachée sous ma couette, le tee-shirt relevé entrain de savourer ce moment, en tête à tête avec mon fils, je le sentais bouger, il donnait pleins de petits coups… Sous cette fine couche de peau, c’était comme si je le caressais, j’avais établi un contact avec lui. Nous étions là, tout les deux, au chaud entrain de profiter de la matinée. Mon téléphone se mit alors à vibrer, je sortis la tête de sous ma couette : « Alors fille ou garçon ? Bisous Maude » ma sœur me ramena à la réalité, je n’avais encore dit à personne à part Lucas et Pacôme le sexe du bébé, je ne voulais pas partager ma peine avec mon entourage, cela était assez pénible pour moi que de devoir annoncer la bonne puis la mauvaise nouvelle. Je me leva de mon lit et fila sous la douche. Je n’arrivais plus à m’ôter le scénario catastrophique de ma tête, je me sentais comme morte à l’intérieur, un zombie. Mais, la conversation avec Lucas lorsque j’ai su la mauvaise nouvelle m’avait fait du bien. Je sais que c’est glauque de dire ça mais, il flippait autant que moi et cela était une preuve qu’au fond il se préoccupait de notre enfant. Moi qui pensait qu’il avait perdu le peu d’humanité qu’il avait en lui… Une fois ma douche termina et j’appela un taxi pour qu’il vienne me chercher le temps que je finisse de me préparer.
10 :48, je suis dans la salle d’attente, je suis arrivée trop en avance. Je voyais tout ces couples entrain de rayonner de bonheur, de rire à des phrases aussi idiote que : « Oh, je le sens bouger », « Coucou mon petit cœur, c’est p-a-p-a-a-a-a-a-a ». J’étais en colère contre tout ces couples, jalouse du bonheur qu’ils vivaient. Mais que faisait Lucas ? Je tordais mes doigts, c’était douloureux mais je me sentais tellement angoissée et nerveuse que je ne savais plus ce qu'était la douleur, puis une porte s’ouvrit…
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Sujet: Re: La peur au ventre ϟ Lucas Dim 16 Oct - 12:11
Ce matin là, j'avais eu du mal à me lever. J'avais passé pas mal de temps à chercher le sommeil et à tenter de faire passer ce mal de crâne que j'avais depuis la veille. Il ne s'était pas arrangé avec le coup de fil de Jaimie. Je n'avais pas envie qu'elle pense que j'étais le salo de service, que ce qui passait, était entièrement de ma faute. Je reconnais facilement que j'avais mes torts mais Jaimie avait pris ses propres décisions. Des décisions qui m'impliquaient pas dans sa vie, ni dans la vie de « notre » enfant. Je crois qu'au début, cela m'arrangeait. Parce que je ne savais pas si je pourrais assumer cette paternité. Pas que je ne voulais pas de gosse, enfin je me trouvais encore un peu jeune, mais la maladie avait modifier mon espérance de vie et je ne savais même pas si je serais là, l'année prochaine. Cette maladie était évolutive. Pour l'instant, j'arrivais à supporter le traitement mais j'avais du adapter mon emploi du temps afin de ne pas louper mes séances de radiothérapie. Je m'étais moi même retirer de la grille des horaires pour les émissions télévisuelles. Je ne pouvais plus tout assumer et mon emploi du temps, s'en trouvait quelque peu allégé. Je ne m'en plaignais pas. Je ne pouvais juste pas faire autrement.
Je finis par sortir du lit pour me trainer jusqu'à la douche. Je devais passer au journal et déposer les quatre articles que j'avais écris. Je me posais devant le miroir et j'entrepris de me raser avant de brosser mes dents et enfiler un jean et un polo. Je passais ensuite par la cuisine pour mettre en marche la machine à café. Je sortais un mug et une petite cuillère. Je jetais ensuite un œil à mon iphone et consulter les mails du matin. Clarisse, mon assistante me rappelait que j'avais une réunion pour la radio. J'avais en effet doublé mes heures à la radio, rattrapant celles que je ne passais pas devant les caméras, pour les passer derrière le micro. J'animais une émission d'actualités et de débats et les parts d'audience étaient en constante augmentation depuis le début. Je pris le téléphone en main, lui disant que je serais là à l'heure. Puis je me servais une tasse de café. Je bus une gorgée avant de poser mon regard azur sur ma montre. Il était presque dix heures. J'avais donc bien le temps de passer au journal avant de rejoindre Jamie à Necker. Et dire que la plupart du temps j'évitais d'y aller, là je ne pouvais pas faire autrement.
Une fois mon café avalé, je quittais mon appartement du seizième. Je prenais ma voiture, une berline allemande avant de prendre la direction du journal. J'entrais dans le parking et y garais le véhicule avant de prendre l'ascenseur. Je saluais quelques collègues, discutant un peu avec eux des nouveautés de cette rentrée puis je filais à l'impression pour y déposer mes articles. Je passais rapidement à mon bureau pour récupérer des papiers qui y étaient puis j'appelais mon assistante pour lui demander de décaller les rendez-vous de cette après midi. Je serais à l'heure pour la réunion qui allait se dérouler dans quelques minutes mais je voulais avoir mon aprem de libre pour aujourd'hui. M'occuper l'esprit, me permettait de ne pas trop penser à Jaimie et au bébé. Quoiqu'elle puisse dire, je m'inquiétais pour eux. Mais je savais que cela ne servait à rien de se faire des films avant d'avoir les résultats. En plus, j'avais à nouveau une migraine depuis quelques minutes. Je pris rapidement un caché avant de monter à l'étage supérieur pour la réunion.
Il était dix heures moins le quart quand je quittais à nouveau le journal. J'avais pu écourter la réunion et laisser Clarisse prendre des notes pour la suite. J'arrivais rapidement à l'hôpital, me garant dans le parking réservé aux visiteurs. Je coupais le contact et j'entrais dans le hall. Je demandais le service gynécologique à la demoiselle de l'accueil. Puis à ses instructions, je la remerciais avant de prendre le chemin du service. Quand j'arrivais à l'étage, je m'avançais vers l'accueil lorsque j'aperçus Jaimie, assise sur l'un des sièges. J'avais l'impression que cela faisait un bail que je ne l'avais pas vu. Elle avait grossi, au niveau du ventre je parle. Normal cela faisait des semaines qu'on ne s'était pas vu. Je finis par me tourner vers elle, la saluant de la tête avant de m'asseoir à ses côtés.
Dernière édition par Lucas Lefèvre le Lun 17 Oct - 20:15, édité 1 fois
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Sujet: Re: La peur au ventre ϟ Lucas Dim 16 Oct - 23:10
Il était arrivé à l’heure, forte heureuse car je pense que j’aurais été capable de lui faire une scène devant la gynécologue. J’étais à cran, tout ce qui pouvait se passer aujourd’hui pourrait me rendre folle, susceptible, le moindre truc allait me contrarier. Le regarder me rappela cette phrase qu’il m’avait dit au téléphone : « La fille qui m'a fait craquer n'existe plus. Je te reconnais pas ». Cette phrase avait été pour moi un retour à la réalité, un synonyme de « je ne t’aime plus », sa avait été si brutal dans la conversation. J’avais toujours rêvé de ce tableau de famille : un mari, un enfant, une Renault espace, une maison… Ce genre de connerie et, j’étais entrain de faire l’invers’ en commençant par l’enfant. Lucas me salua d’un signe de tête. C’était tout ? 4 mois sans se voir et j’avais droit à un signe de la tête ? Mais… Il se fichait de moi ? Je ne dis rien, pensant que c’était mes hormones qui voulaient me mettre à bout. Je ne devais plus me soucier de Lucas, il n’avait pas besoin de moi, mon fils oui. Je lui fis un brève sourire, il s’installa alors à côté de moi, posant ma main sur mon ventre, je scruta le vide. Même si cette pièce étaient peuplés de plusieurs personnes, je me sentais horriblement seule. Je portais tant de sentiment en moi, des choses que je ne comprenais pas. J’avais pas le droit d’être malheureuse, un enfant devait être la plus belle chose au monde non ? L’attente était long, je ne tenais plus en place, j’aurais voulu étriper tout ces couples niais à mourir, faire exploser l’hôpital…
« Madame St James ? » « MADEMOISELLE ! »
Oops, l’avais-je à moitié ? A en croire la tête de la secrétaire, j’aurais mieux fait de ne rien dire. Je me sentis légèrement rougir, ce n’était pas mon genre de m’afficher devant des gens. Je repris alors plus doucement :
« Mademoiselle St James. »
La secrétaire acquiesça, n’osant sûrement rien dire de peur que je puisse le prendre mal une nouvelle fois. Je me leva avec Lucas et passèrent la porte qu’elle nous tenait, elle se mit en tête de marcher pour nous accompagner. J’avais l’impression de marcher dans une sorte de couloir de la mort, cet échographie allait confirmé le diagnostic de cette tumeur, j’avais peur, je ne voulais plus y aller. Le bébé donna doucement des coups comme pour me dire « allez fais pas ta chochotte » mais, je refusais d’y aller à présent. Je m’arrêta et prit le bras de Lucas, je lui dis spontanément :
« Je ne veux plus y aller. »
Etant médecin, j’allais pas m’empêcher de décrypter le moindre expression de la gynécologue, analyser ses phrases car, je les connaissaient déjà par cœur, celles qu’on prononçait pour une mort prématurée du fœtus. C’était lâche ce que je voulais faire mais, je ne me sentais pas assez forte, ce n’était pas mon genre de renoncer aux tâches difficiles mais, celle-ci était au dessus des forces. Je serrais le bras de Lucas, je me cramponnais à lui car à ce moment précis, si lui n’avait pas besoin de moi, moi je dépendais totalement de lui. Je voulais baisser la garde, pour une fois écouter mon subconscient même si c’était mal.
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Sujet: Re: La peur au ventre ϟ Lucas Lun 17 Oct - 19:57
Vu la conversation que nous avions eu la veille, je ne voulais pas tenter le moindre rapprochement, au risque de me faire une nouvelle fois insulter par la jeune interne ou de me faire tout simplement rembarrer en plein milieu d'une salle d'attente. Et je n'étais pas non plus d'humeur à supporter ses crises d'hystérie alors je voulais la jouer plutôt soft et éviter tout conflit pour ce début de matinée. En plus, ma migraine n'était toujours pas parti, alors je préférais le silence à des phrases assassines en tout genre. Je m'étais donc assis à ses côtés, sur le siège qui était libre. Il y avait déjà pas mal de personnes dans la salle et des couples pour la plupart. Des couples amoureux et qui étaient heureux de leur bonheur. Ce n'était pas du tout l'image que Jaimie et moi faisions refléter aux yeux des personnes présentes. Je devais avouer que je ne savais pas comment me comporter. Cela faisait quatre mois que nous nous étions pas vu et je me voyais mal lui parler de la pluie et du beau temps. Les mots n'arrivaient pas à sortir. Elle avait été très clair sur ce qu'elle pensait de moi alors à quoi bon faire des efforts alors que je savais qu'au final, cela ne servirait à rien. J'avais posé mon dos sur le dossier du siège, observant les gens alentour. Je passais ensuite une main sur ma tempe. Dans la précipitation, j'avais oublié mes médocs et je devais à présent supporter cette douleur avant de pouvoir rentrer. Je posais mes avants bras sur mes genoux avant de me redresser ensuite, parce que je sentais ma main droite trembler légèrement. Je mettais donc mes mains dans les poches de mon jean avant d'entendre la secrétaire appeler Jaimie. Je relevais la tête quand l'interne se mit littéralement à crier à mes oreilles. Je n'avais peut-être pas tort en disant qu'elle était de mauvaise humeur. Humeur aggravée probablement par le stresse de la situation.
Je me levais donc à mon tour, suivant Jaimie et la secrétaire. Nous empruntions un couloir qui menait à la salle d'auscultation. Je détestais les hôpitaux et encore plus aujourd'hui. Peu importe ce que pouvait dire Jaimie, je m'inquiétais vraiment. Je m'inquiétais pour elle et pour le bébé. D'ailleurs je prenais de leurs nouvelles même si elle ne le savait pas. Je ne voulais pas que notre fils soit malade. J'avais des défauts oui mais je ne souhaitais à personne de subir une maladie, telle qu'une tumeur. Je ne voulais pas qu'il soit malade et j'espère que le médecin allait nous donner de bonnes nouvelles. Je sortais de mes pensées quand Jaimie s'arrêta dans le couloir. Elle me prit le bras. Je fronçais les sourcils à ses paroles. Je l'observais. Je voyais des larmes dans ses yeux. Je posais une main sur sa joue, la caressant doucement avec mon pouce.
« Écoute...ça va bien se passer tu m'entends? »
Je faisais glisser une main sur sa nuque. Je ne voulais pas qu'elle panique. Je ne voulais pas qu'elle puisse avoir peur. Nous allions passer ce cap tous les deux, ensemble.
« Notre fils ira bien...Il a tes gênes et les miens, il ne peut être qu'un battant. »
Je posais mes yeux bleus dans les siens, esquissant un sourire avant de l'embrasser sur le front. Je la prenais ensuite dans mes bras. Elle en avait besoin et à vrai dire, j'en avais autant besoin qu'elle... Puis la secrétaire nous demanda d'entrer dans le cabinet. Je lâchais doucement Jaimie, prenant sa main dans la mienne pour avancer avec elle.
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Sujet: Re: La peur au ventre ϟ Lucas Lun 17 Oct - 21:09
Je scruta le vide, m’attendant à ce qu’il me sermonne car il était vrai que je commençais très mal dans mon rôle de mère… Refuser à aller à une échographie… Quand j’en faisais passer à mes patients, qu’elles soient célibataires ou en couple, elles affichaient de l’excitation, elles essayaient de gratter des minutes pour observer leur bébé, voir même elles enregistraient l’écran au magnétoscope pour ensuite montrer à leur proche. Quel genre de mère j’étais pour ne pas vouloir voir mon fils. C’était la tumeur que je ne voulais pas voir, cette masse qui reposait à côté de mon fils, c’était si déchirant, la première que je la vis, heureusement que Pacôme était là… Bien sûr que par mon métier j’en avais vu des dizaines mais, la savoir si proche de mon enfant, était si dangereux, périlleux même si j’ose dire. La main de Lucas se posa sur ma joue, ce geste était doux, je sentis à ce moment-là que ce n’était plus mon fils mais, notre fils. Il venait de chasser ma peur, comme si un démon s’était niché dans mon cerveau, ses bleus yeux en amande me paralysèrent… Ils étaient si pure, si brillant. On aurait dit qu’il avait le monopole de la situation, je le cru lorsqu’il me dit que tout allait bien se passer. Il s’approcha de mon front pour y déposer une bise, je ferma les yeux. Les larmes vinrent caresser mes cils, je ne souffrais plus à présent, Lucas venait de prendre une part de ma peine, la partageant avec moi. J’étais soulagée, émue de savoir qu’il tenait à son fils. Enervée après moi d’avoir été si désagréable avec lui au téléphone, heureuse de savoir qu’il allait être avec moi à présent le long de ma grossesse, triste de savoir que cette joie pouvait être éphémère. C’était tout les sentiments que je ressentais et Lucas venait de lever le voile là-dessus. Il me prit quelques instants dans ses bras, un instant qui me fit oublier la tumeur et mon fils, peut-être le dernier moment de bonheur qu’on allait partager avant le verdict ? Sa main glissa dans la mienne, je tremblais mais, au fur et à mesure, mes mains se calmèrent laissant celles de Lucas me guider.
Arrivés dans la pièce, la gynécologue nous salua et m’invita à me mettre à l’aise pour qu’on puisse procéder à l’échographie. J'acquiesça et retira mon manteau, je n’arrivais même plus à voir mes pieds à cause de mon ventre, il était gros pour une grossesse de 5 mois. Je m’installa sur le lit et remonta mon pull pour montrer mon ventre nu. Lucas s’assit à côté de moi, je repris instinctivement sa main, ne voulait pas fixer l’écran ni même la gynécologue, je fixa sa main attends que la gynécologue étale le gel glacé sur mon ventre. D’ailleurs mon fils n’était pas content de sentir la pression de paume et donna quelques coups. Je me mordilla la lèvre pour retenir mon sourire, Lucas avait raison, c’était un vrai battant. La gynécologue fronça des sourcils :
« En voilà un garçon qui ne tient pas en place »
Il était vrai qu’il avait tendance à frapper assez fort mais, je m’étais habitué à ses coups. Je me disais qu’il était très attractif aux contacts extérieur. Je dis doucement :
« Sa, ce n’est pas de moi… »
Je parlais bien entendu de Lucas, ce n’était pas dit méchamment mais… Ce n’était pas faux non plus ! Malgré ce petit moment de détente, je resta crispée, priant pour que la tumeur ait disparu comme par magie mais, la magie sa n’existait que dans Harry Potter malheureusement. Et pourtant… La gynécologue passa plusieurs fois sur les côtés de mon ventre, je la sentis s’impatienter, comme si quelque chose clochait. Je tourna mon regard vers elle, je l’analysa : Je ne connaissais pas du tout cette mine, du moins, je ne savais pas ce qu’elle pouvait signifier… Elle semblait chercher quelque chose. Grâce à l’échographie, on entendit le battement de cœur de notre fils, je me tourna vers Lucas et lui fit un sourire :
« C’est beau, non ? »
Ce rythme régulier était beau à écouter, mais pourtant, quelque chose clocha dans le rythme, il n’était pas binaire, mais plutôt ternaire. Son cœur ne battait pas normalement, je jeta un coup d’œil à l’écran. La gynécologue ne semblait ne pas voir ce qu’il y avait mais pourtant, sa me creva les yeux. Je lâcha la main de Lucas par surprise… Je me sentis blanchir, rassurée ? Non, paniquée.
« Mon dieu… » s’était la seule chose que je pouvais susurrer à cet instant.
J’étais sous le choc, commence étais-ce possible ? Enfin, maintenant que j’y pensais c’était logique, cette prise de poids, ces coups violents, le fait que je n’avais pas de vertige ni de douleurs à l’utérus… Ce n’était pas une tumeur.
« Félicitation ! Vous avez des jumeaux et… Il semblerait que se soit une fille... Regardez, on voit ses grandes lèvres. »
Je tourna ma tête vers Lucas, il devait me fournir des explications, je n’avais pas de jumeaux dans ma famille, cela ne pouvait venir que de lui. Deux enfants, rien que d’y penser je me sentais fébrile, je fusilla Lucas du regard, toute la pression que j’avais subi, la misère que j’avais vécu ses derniers jours étaient à cause de lui & de ce foutu gêne qu’il ne m’a pas mentionné.
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Sujet: Re: La peur au ventre ϟ Lucas Jeu 20 Oct - 15:00
Je devais avouer que je n'étais pas dans mon élément. Me promener ici, dans les couloirs du service gynéco de Necker, ce n'était pas un kiff que j'avais voulu concrétiser avant un bail. Mais j'étais bel et bien là. Même si je détestais les hôpitaux, même si j'avais toujours du mal à me dire que j'allais être papa dans quatre mois, je devais être là. Je savais que c'était un moment important pour Jaimie. Cela l'était aussi pour moi même si j'avais la sensation de ne pas être la personne la plus appropriée pour Jaimie à ce moment là. C'est vrai quoi, les seules fois où l'on s'était parlé, on avait réussi à se disputer et je savais bien que ce matin là n'allait pas être différent des autres fois. Enfin le moment n'était pas aux réflexions. La jeune interne avait besoin de réconfort et je devais être là pour elle, même si elle m'avait dit précédemment qu'elle ne voulait pas de moi. C'était ma place après tout. Cet enfant était aussi le mien. Et maintenant que je ne savais. Je commençais peu à peu à me sentir père même si j'avais toujours peur de ne pas être à la hauteur. Je n'avais pas prévu d'être père. Je ne me sentais pas prêt. J'avais toujours pensé que je n'aurais pas d'enfants. Je n'avais pas vraiment envie de reproduire le fiasco du mariage de mes parents et je ne voulais surtout pas qu'un gosse y soit mêlé. Mais à présent il était là. J'avais toujours pris mes précautions, sauf qu'avec Jaimie, je voulais quelque chose de sérieux. Peut-être que l'idée de la demander en mariage, de lui faire un enfant, m'était passé par la tête mais la maladie avait changé mes plans. Et à vrai dire, je doutais à présent que la jeune interne me voit encore comme une personne de confiance à ses yeux. J'étais juste un gentil bonhomme qui avait abusé de sa confiance, qui l'avait trompé sans aucun remord. Mais c'était faux. En même temps, c'est ce que je voulais qu'elle pense. C'était plus simple ainsi. Enfin je le croyais jusqu'à ce que le bébé se trouve en danger. A vrai dire, je ne voulais pas être écarté de ce qui se passait. Bizarrement. Était-ce la fibre paternelle? Je n'en avais aucune idée. Je savais juste que là, je voulais être présent.
Je laissais Jaimie s'installer sur la table d'auscultation. Je saluais poliment la gynécologue pour ensuite m'installer sur une chaise juste à côté. Je sentais la nervosité s'emparer de moi, petit à petit. J'appréhendais un peu ce que cette bonne femme allait dire. J'espèrais que notre fils n'avait rien... ou que c'était minime. J'observais le ventre de Jaimie quand la gynéco posa la sonde sur la peau de la future maman après avoir mit le gel propice à l'échographie. Je portais ensuite mon regard sur l'écran qui retransmettait en noir et blanc, le fruit de l'amour que je portais pour l'anglaise. Il était là, minuscule mais bien là. Aux paroles du médecin, j'esquissais un sourire, un peu plus aux mots de Jaimie. Il est vrai que je n'étais pas le genre de garçon à rester assis à ne rien faire. Ma grand mère me disait souvent quand j'étais gosse, que j'étais une véritable pile électrique. En même temps, cela me rassurait. Si le bébé bougeait autant c'est que finalement, il avait la péche et s'il avait la péche, c'est qu'il était en bonne santé, non? Je reposais mes yeux bleus sur Jaimie quand elle reprit la parole. On entendait les battements de cœur de notre fils. C'était beau oui... Je déviais mon regard vers le moniteur alors que je voyais la gynécologue froncer les sourcils. J'entendis le « mon dieu » de Jaimie et je sentis mon estomac se contracter avant de comprendre que le battement était irrégulier. En fait non, il n'était pas irrégulier, c'est juste qu'il n'y avait pas qu'un battement de cœur mais deux. DEUX! Je regardais l'écran, une boule à la gorge, partiellement sonné par cette annonce qui me surprenait et qui surprenait Jaimie. C'était donc ça la masse « anormale »? Je fronçais les sourcils avant de regarder le médecin pour lui demander.
« Est-ce qu'ils vont bien tous les deux? C'était donc le deuxième bébé qui représentait une masse anormale? Sinon ils sont en bonne santé? »
Voilà ce qui le préoccupait pour l'instant, plus que le regard visiblement pas très heureuse de Jaimie. Pour lui, le principal c'est que leurs enfants étaient en bonne santé.
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Sujet: Re: La peur au ventre ϟ Lucas Ven 21 Oct - 21:07
Deux bébés… DEUX BÉBÉS ?! Mais, c’était une blague ?! Depuis quand il y a des jumeaux dans la famille de Lucas ? Il était clair que ce n’était pas du côté de ma famille, je n’arrivais pas à y croire, depuis tout ce temps, il y avait des faux jumeaux dans mon ventre ? C’était juste… Wahou. Je ne savais pas si je devais me réjouir ou en pleurer… Me réjouir car aucuns de mes bébés n’allaient mourir et qu’ils allaient bien apparemment mais… Deux. Je doutais déjà de moi pour un bébé… Lucas n’avait pas l’air de paniquer, il voulait juste s’assurer que les deux futures St James-Lefèvre allaient sortir de mon ventre en pleine santé. Cela me fit penser à l’accouchement, j’étais entrain de redouter ce moment, un sa faisait mal alors deux. J’avais l’impression que ni Lucas, ni la gynécologue ne voyait le « problème » d’un deuxième enfant, comme si on venait de remarquer que j’avais du vernis rouge sur les ongles. J’étais la seule dans cette pièce à ne pas être réjoui ? Je les regardais parler comme si j’avais des aliens devant moi, nous n’avions pas le même langage. En temps normal, j’aurais insulté Lucas, dit à la gynécologue d’aller se faire voir avec sa « masse anormale qui serait peut-être une tumeur, je suis désolée madame St James »… La situation m’échappait, je ne savais pas ce que je devais dire, ce que je devais faire.
Je resta silencieuse tout le long de la consultation laissant Lucas poser les bonnes questions, jouer son fameux rôle de père. Moi j’étais entrain de songer à ma fille qui venait à peine de rentrer dans ma vie, même si elle y était depuis longtemps. Je n’avais encore rien décidé pour mon fils, même pas son prénom ! Il était clair qu’il fallait que je déménage, mon appartement n’allait pas suffire pour les jumeaux, Ella et moi… 24 ans et 3 enfants à charge. Elle était belle ma vie ? Avec Ella c’était simple d’avoir la fibre maternelle, elle m’aidait tant dans mon rôle de « maman » vis-à-vis d’elle, elle était même excitée à l’idée d’avoir un frère, elle le saura d’autant plus avec une petite sœur. Et Lucas dans tout ça ? Il n’avait pas protesté quand je lui ai fait part de mon choix que d’enlever mon enfant seule mais pourtant, il était là devant l’échographie, à mes côtés. Il était concentré sur le discours de la gynécologue, il restait immobile et hochait la tête : il ne faisait pas semblant d’écouter, il écoutait vraiment.
La gynécologue continue son auscultation puis m’invita à me rhabiller. On fixa ensemble un rendez-vous et me donna les échographies en main propre. Je tenais la fine enveloppe, le début d’une photo de famille peut-être ? Famille. Ce mot résonna dans ma tête, j’avais ma petite famille. Certes, je n’avais plus le modèle que j’avais rêvé mais, celui-ci pouvait être aussi bien non ? Deux petits êtres allaient apparaître dans ma vie en février, des petites choses si fragiles que je vais devoir protéger, nourrir et chérir. Nous sortîmes, Lucas et moi, de la salle d’auscultation pour nous diriger vers la sortie, lorsque je croisa le chemin d’un distributeur. J’avais envie de kinder bueno, c’était devenu mon obsession, je me tourna vers Lucas alors :
« Tu aurais 1€50 ? »
Hum, cher le kinder bueno mais, j’en avais trop envie, je ne voulais pas attendre. J’avais l’impression qu’il me faisait de l’œil pour que je le prenne et, j’étais tombé dans le panneau. Lucas ne pouvait pas me le refuser, je portais ces DEUX enfants tout de même, il n’allait pas me laisser affamer et frustrer. De plus c’était un peu une excuse pour qu’on reste lui et moi et qu’on parle un peu de l’avenir. Oui, oui, je sais ce que vous vous dites, qu’est-ce que Lucas a à voir avec l’avenir de mes deux bébés ? Beaucoup de choses.
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Sujet: Re: La peur au ventre ϟ Lucas Dim 23 Oct - 18:52
Disons que sur l'instant, ce qui me préoccupait le plus, c'était de savoir si ces deux enfants étaient en bonne santé. Certes, je pensais aussi à Jaimie mais je me disais qu'elle préférait accoucher de deux enfants, plutôt que de devoir avorter de l'un, à cause d'une tumeur. Enfin bref, comme Jaimie était silencieuse, je me suis permis de parler un peu avec la gynécologue. Peut-être que je ne réalisais pas complètement encore que la femme en blouse blanche parlait de jumeaux. Il n'y avait pas de jumeaux dans ma famille, d'après ce que j'en savais. Et donc je me disais que cela ne pouvait pas venir de moi. Et puis même si c'était le cas, pour moi le principal n'était pas là. Cela viendrait des Saint James, je n'en voudrais pas à Jaimie pour autant. Pendant une grande partie de la conversation, je n'ai pas pu dévier mon regard du moniteur qui renvoyait cette image en noir et blanc. La première rencontre avec mon fils et ma fille. Whouu, deux bébés quand même, c'était étonnant. Je laissais ensuite la gynécologue, refaire un rapide dernier examen alors que je regardais son ventre, énorme, qui bougeait parfois aux coups des bébés. C'était des enfants énergiques. Ils avaient la pèche, pauvre Jaimie. Je relevais mon regard bleu sur la future maman alors que celle-ci finissait par se relever de la table d'auscultation après l'examen. Elle se rhabilla ensuite. Puis après avoir reçu une enveloppe contenant les échographies, nous avons quitté le cabinet. Je donnais son manteau à Jaimie.
Dans le couloir, je réfléchissais à la situation. Je me disais que la situation allait demander pas mal d'aménagement, que ce soit dans la vie de Jaimie, comme la mienne et de nos emplois du temps respectifs. J'avais déjà demandé un arrangement à cause de mon traitement qui me demandait des séances de radiothérapie, trois fois par semaine. Je n'étais pas certain que je pourrais demander un peu plus de leste dans mon planning. Peut-être que je pourrais retirer une séance de rayon et garder ce temps là pour Jaimie et les bébés. C'était ce qui était le plus simple à faire. Enfin simple...tout devenait relatif quand il s'agissait de parler de grossesse gémellaire. Je savais bien que le plus dur était devant nous et qu'il allait falloir pour Jaimie comme pour moi, d'établir une très bonne organisation. Je jetais un œil à la future maman qui semblait dans ses pensées. Quoi de plus normal? Je ne savais même pas si elle était heureuse de cette situation...ou qu'elle avait peur pour l'accouchement ou d'autres complications.
Nous étions arrivés dans le hall quand la jeune femme prit la parole. Un euro cinquante? Je fronçais un sourcil avant de voir le distributeur de friandises, pas très loin. « Oui, je dois avoir ça. » Je plongeais l'une de mes mains, la droite, dans ma poche. J'en tirais un peu de monnaie dans le creux de ma paume et je cherchais rapidement l'argent. J'avançais ensuite vers le distributeur. « Que veux-tu? Un bueno? » Je savais que Jaimie en avait toujours raffolé. Après sa réponse, j'insérais l'argent dans la fente avant de pianoter sur les chiffres du panneau. Le paquet fut libéré par la spirale métallique et tomba dans le bac. Je me baissais pour soulever la trappe et prendre les barres en chocolat. Je me relevais et donnais le paquet à la jeune femme, apparemment affamé. Je regardais le distributeur. J'avais faim mais j'avais un nœud à l'estomac et je savais que je serais incapable de manger quoique ce soit. Je me contentais donc de prendre un café, à la machine voisine. La boisson chaude dans la main, je venais ensuite m'asseoir sur un siège libre du hall.
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Sujet: Re: La peur au ventre ϟ Lucas Mar 25 Oct - 22:38
Lucas fouilla dans ses poches à la recherche de petites monnaies, il y avait toujours sur lui, souvent je retrouvais des pièces qui tombaient de sa poche dans mon salon. Apparemment il n’avait pas oublié l’affection que je portais aux kinder bueno, c’était ma barre préférée, c’était sucrée mais pas trop. J’hocha la tête et le laissa prendre ma commande à ma place, il se baissa même pour me le donner. Quelque chose avait changé chez lui, quelque chose de bon ? Sûrement puisqu’en temps normal il m’aurait juste donner ses pièces et continuer son chemin. Le Lucas arrogant avait peut-être fait ses valises ? Je continuais pourtant à me méfier, mon cœur était encore brisé, je ne m’étais pas remis de notre rupture alors, s’il devait intervenir sur le moindre élément de ma vie, je ne devais pas baisser la garde.
« Merci… »
Lucas passa à la machine d’à côté qui servait des boissons chaudes, il se prit alors un café et s’installa sur un banc non-loin de là où nous étions. Il était prêt à écouter ce que j’avais à dire sur l’avenir de nos enfants. Je m’installa à côté de lui et ouvrit mon paquet, faisant sortir un morceau de la barre à l’extérieur, pourtant je ne la mis pas dans ma bouche. Je regarda cette barre afin de savoir comment j’allais pouvoir aborder la chose sans pour autant me mettre Lucas a dos.
« Tu peux toujours… Partir. »
Ce que je voulais dire par-là c’est que m’accompagner avait été un test pour lui, bien que je n’avais pas prévu de voir cette rencontre ainsi, il avait été responsable. Alors pourquoi cette phrase ? A cause de ce qui avait été dit au téléphone, il m’avait dit qu’il n’était pas prêt à devenir père… Alors, j’étais entrain de lui poser un réel ultimatum, un choix qui n’avait lieu à aucunes négociations. Soit il assumait ses enfants et donc, les élever avec moi, soit il efface tout ce qui vient se passer et redeviens un homme célibataire qui ne vit que pour son travail. J’avais un peu peur de sa réponse, j’avais dans l’espoir qu’il ne part pas. Pas pour moi, mais pour ses enfants qui allaient avoir besoin de lui. Je n’avais pas eu de père et, les liens que j’entretenais avec mon géniteur étaient compliqués. Je ne voulais pas que cela arrive à mes bébés si je venais à quitter ce monde prématurément, je voudrais qu’il ait quelqu’un, un autre parent sur qui ils pourraient compter.
« …Ou tu peux rester si tu pense que sa vaut le coup. »
La balle était dans le camp de Lucas, il avait eu 4 mois pour réfléchir à cette situation, je ne voulais pas lui donner de délais, il devait me répondre maintenant que je sois fixée. Je ne voulais pas qu’au bout du 8ème mois qu’il me lâche car c’était trop dure, je vivrais mal ma grossesse.
« Je sais que j’ai tout le temps l’air en colère, que je vais sauter à la gorge de la première personne qui passe devant moi »
C’était le cas de le dire, vu comment j’avais agressée cette pauvre secrétaire qui m’avait appelé « Madame » ou lieu de « Mademoiselle ». Même après Lucas, en dehors de la haine que je peux éprouver pour son adultère, j’étais en colère contre lui car c’était lui qui m’avait mis dans cette situation, pas que lui mais, c’était aussi de sa faute.
« Mais c’est parce que je le suis… Pas après cette grossesse mais… Après ce qu’il y a eut avant. L’alcoolisme de ma sœur, la dépression de Jonathan, toi. Tout mes plans pour l’avenir se sont vu modifiés lorsque j’ai vu le test de grossesse positif. Alors je suis en colère car je ne peux plus rien contrôler. »
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Sujet: Re: La peur au ventre ϟ Lucas Dim 30 Oct - 21:20
Il y a beaucoup de choses que je n'avais pas oublié au sujet de Jaimie, que ce soit son addiction au bueno, qu'à sa façon de boire son cappuccino, de commencer par la crème pour ensuite le boire, de froncer les sourcils quand elle réfléchissait, de pincer ses lèvres quand elle était stressée ou gênée Contrairement à ce qu'elle pouvait penser, je n'avais rien oublié de ce qui s'était passé pendant les mois où l'on était sortis ensemble. De ces mois, où l'on avait quasiment tout partager. Je savais qu'elle avait des préjugés en ce qui me concernait, mais à vrai dire là, j'étais bien trop fatigué pour lui expliquer le fond de ma pensée. Je préférais qu'elle se rend compte elle même qu'elle s'était trompée mais pour l'instant, je ne crois pas que c'était le meilleur moment pour faire cette introspection. Et en fait, je n'étais pas d'humeur pour cela. Je lui donnais la barre de chocolat et je m'installais juste à côté, sur l'un des sièges disponibles. J'avais pris un café au distributeur et j'en rpis une gorgée avant de regarder Jaimie qui s'était assise à côté de moi. Je savais bien qu'il fallait qu'on parle tous les deux et c'est pour cette raison que j'étais resté. J'aurais très bien pu partir et retourner au journal mais je savais que Jaimie en avait besoin et que finalement, ma place était là, près d'elle.
Je sentais la chaleur de la boisson parcourir mes mains qui serraient le gobelet. Je la sentais sous mes doigts. Je faisais doucement tourner la boisson entre mes doigts avant de relever mon visage et de poser mes yeux bleus sur la demoiselle qui mangeait silencieusement sa barre chocolatée. Je commençais à réaliser pour ma part, que bientôt deux diablotins allaient venir au monde. Deux enfants qui allaient avoir besoin d'attention, d'affection et de leurs deux parents. Je me sentais déjà dépassé alors qu'ils n'étaient même pas nés. Mais je devais me montrer confiant pour Jaimie, elle semblait en avoir le plus grand besoin. Je laissais mon regard se perdre sur le couloir plus loin. Je bus une nouvelle gorgée de café avant que Jaimie ne prenne la parole. Je l'observais. Je ne savais pas ce qu'elle avait en tête, ce qu'elle pensait de moi. Mais ce qui était sûr, c'est que je devais une nouvelle fois, mettre les choses au point.
« Si je suis là, c'est que je veux assumer mes responsabilités. D'accord, je ne suis pas prêt, je ne sais même pas si je serais un bon père parce que j'ai pas vraiment eu d'exemple, mais j'ai envie d'être là pour les enfants, pour toi. »
Mes parents se sont séparés tôt et j'ai vécu avec ma mère, qui était souvent à son boulot. Je n'ai pas eu de réelle vie de famille. Mais j'avais envie d'être là pour mes enfants, enfin si ma maladie m'en laissait la possibilité. D'ailleurs je savais que je devrais en parler à Jaimie mais je ne voulais pas le faire tout de suite. Je crois que nous avions tous les deux besoin de digérer cette nouvelle.
« La vie ne se contrôle pas Jai. Il va y avoir des tas de choses qui vont nous dépasser. On ne se sentira pas forcement à la hauteur, on ferra des erreurs mais on fera de notre mieux. D'accord? Tu ne seras plus toute seule. »