Douce matinée qui commençait après cette froide nuit parisienne. La ville se réveillait petit à petit, les gens commençaient à sortir de leur appartement ou maison pour se rendre au travail. Et d’autres rentraient de soirées pour décuver ou se coucher en charmante compagnie… Jill, ce n’était rien de tout ça. Elle avait terminé de travaillé à minuit à la radio avant de s’éclipser pour rejoindre son père à Lille afin de l’aider à terminer un contrat qui avait mal tourné. Deux meurtres au lieu d’un, ça arrivait parfois, ça s’appelait un imprévu. Après l’avoir à nettoyer le sang, simuler un meurtre passionnel, elle renta chez elle, se fichant des limitations de vitesse, tuant le temps avec sa Bugatti qui traversait les grandes routes françaises. L’impression de s’envoler, de disparaitre aux yeux des autres en l’espace de quelques secondes par la vitesse de la voiture. Et elle s’arrêta chez elle, garant sa voiture dans son parking souterrain. Elle habitait Malesherbes, quartier assez tranquille, dans un appartement luxueux qui était suffisant pour elle. Elle n’avait pas d’envie de grandeurs comme certains qui ont un bon compte en banque. Les grandes maisons avec gardien, trop peu pour elle. En tout cas, la jeune femme avait beaucoup de mal à garder les esprits clairs après cette nuit de travail. Elle s’extasia sous la douche, profitant de l’eau chaude, de la vapeur douce qui perlait sur sa peau et les carreaux de carrelage rosés de la salle de bain. Moment de tranquillité après l’affolement de la nuit. Il ne manquait qu’un homme pour réchauffer son lit à son goût. Enfin, on ne peut pas tout avoir ! La petite blonde enfila son peignoir après s’être rapidement séché et écouta ses messages sur son répondeur. Rien de bien important à première vue, à par un type de la semaine dernière un peu trop collant qui n’arrêtait pas de l’appeler… Elle détestait ce genre de personne qui s’engluait à elle en prétextant vouloir la connaitre. Elle, elle préférait respirer, être seule dans sa tête. Fini pour elle ses foutaises de couple, d’amour et de sentiment. Elle prônait le sexe et la passion du moment, dépassant jamais les trois jours. Elle supprima les messages et alla s’allonger sur son lit dans un soupir mélancolique. Parfois, le poids du passé lui pesait lourdement sur les épaules. Des fois, quand elle fermait les yeux, elle voyait ce sourire si doux qui la faisait chavirer auparavant. Et maintenant, elle ne pouvait le voir que sur cette tombe sans corps dans le cercueil, où se trouvait une petite photographie de lui. Leon… C’est sur cette pensée qu’elle sombra dans un sommeil agité avant de se réveiller, traversée par des sueurs froides. Elle se redressa douloureusement, revoyant encore les images d’un cauchemar qui l’avait sorti de son sommeil. Jill posa son regard sur le réveil qui affichait onze heures du matin. Le mieux était de se lever, malgré le peu de sommeil… Elle s’extirpa de son lit pour avaler une tasse de café et décida d’aller prendre l’air. Elle en avait bien besoin. Sentir le vent parisien sur son visage, la fraicheur de la ville, oui, elle avait besoin de se ressourcer. Elle enfila une robe bustier assez volante au niveau des jambes de couleur bleuté, des escarpins noirs avec des couleurs chair. Malgré son caractère de femme des glaces, c’était une vraie femme quand elle voulait mine de rien ! Elle avait décidé de se balader un peu au bord de la seine avant de s’arrêter manger un truc rapide. La demoiselle gara sa voiture sur un parking gratuit avant de commencer à marcher. Elle voulait se rendre tranquillement au café des phares, mais elle ne se doutait pas de ce qu’elle allait trouver… Ou plutôt, qui. Et en quel état. Jill-Annah arriva sur la terasse et fronça légèrement les sourcils :

“ Ce n’est pas vrai… ”, murmura-t-elle en s’approchant de Maude. Elle semblait complètement à l’ouest, complètement défoncé aussi par l’odeur qui régnait autour d’elle. Elle posa sa main sur l’épaule de la brunette et persifla : “ Toi, tu planes, total. Je ne sais pas ce que tu as fumé, mais apparemment c’est de la bonne. ”. Elle ne pu s’empêcher de grimacer en sentant son haleine digne d’un vignoble. La petite blonde saisit le verre sur la table et sentit le vin à plein nez. Elle lâcha un court soupir en posant son regard sur Maude : “ A croire qu’un coma ne t’a pas suffit hein. Allez, viens par là, on va te rafraichir un peu les esprits toi ! ”

Elle afficha un petit sourire pas tellement sincère, mais c’était surtout pour qu’elle accepte de la suivre. Midi, et elle était déjà complètement défaite. Ce n’était pas du genre de Jill de venir en aide au drogué alcoolique, mais là, c’était Maude. Celle avec qui elle avait passé des soirées inoubliables, avec qui la bonne humeur était toujours au rendez-vous. Elle ne pouvait pas la laisser comme ça, ici… Jill paya les consommations de son amie, s’excuse auprès des gens qui râlaient à cause de la fumée du joint et elle s’éloigna avec Maude :

“ Tu fais quoi là ? Franchement, ça t’apporte quoi de te rendre minable comme ça ? ”