Mon nom complet, vu que j'suis baptisé c'est Franco Joseph Augusto Al Trapani mais tout le monde m'appelle Franco. Je suis né à Palerme en Sicille il y a 24 ans. Je suis donc Italien, au cas où t'aurais pas encore compris et que tu sois particulièrement lent d'esprit. J'ai jamais aimé l'école, mais j'ai quand même un CAP Mécanique, même si désormais je suis un Dealer en cavale car je suis recherché activement pour trafic de drogue et appartenance à la mafia sicilienne. Niveau sentiments c'est compliqué et puisque tu sembles intéressé je suis Bisexuel. Étant donné que je suis en cavale, ma situation financière est assez précaire. Je prône l'anarchie et je n'ai donc pas d'idole, mais je vais quand même dire Kurt Cobain. Sinon, vu que la police me cherche, tu te doutes bien que j'ai pas Facebook, mais j'ai quand même des gens sur qui compter à qui je fais vraiment confiance, 2 personnes, Diego que je connaît depuis la maternelle & Orias qui est mon "petit ami". J'me déplace un peu comme je peux a pattes ou dans les transports en commun, et maintenant que tu vois un peu ma situation tu te doutes bien que j'me laisse aller.
avatar ▲ Alban Blondiaux crédits ▲ Tumblr, la bible

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« è la polizia, apri la porta ! » Je devais avoir trois ou quatre ans quand c’est arrivé. Je ne comprenais pas encore très bien à cet âge là, et je n’en garde qu’un vague souvenir. Les flics ont défoncé la porte de notre villa. Je ne sais plus exactement quand c’était, mais certainement l’hiver puisqu’il me semble que le sapin et la crèche étaient là, dans notre salon. J’avais peur, comme n’importe quel gamin. Pour moi, les policiers arrêtaient les méchants et les voleurs, et j’étais loin d’imaginer que mon père était un criminel. Pour moi, c’était un papa comme les autres, qui partait travailler le matin et qui rentrait le soir avec de l’argent pour subvenir à nos besoins. Pour faire les courses, m’acheter des jouets et ramener des fleurs à maman après qu’ils se soient disputés la veille. On était plutôt heureux, nous les Al Trapani. Mes parents s’aimaient et se disputaient comme à peu près n’importe quel couple, ont eu mon grand frère Alfonso puis moi quelques temps plus tard. On avait une jolie maison à Palerme, et tout le monde riait et s’entendait bien. J’ignorais que mon père était un mafieux. J’étais encore trop jeune pour comprendre ce genre de choses. Ce soir là, mon frère m’as fait sortir dehors, pour pas que j’assiste à l’arrestation plutôt musclée de mon père. Pour préserver ma candeur d'enfant.

Puis il est passé au tribunal, on y était tous les trois, ma mère mon frère et moi. Le juge m’as demandé de parler, j’ai sans doute du dire que j’aimais mon papa, et que j’voulais qu’il rentre à la maison pour continuer à me raconter une histoire le soir avant que j’aille m’endormir. Je sais plus trop, c’est assez vague vu que ça remonte à plus de vingt ans cette affaire… Mais après ça, quand je suis rentré de l’école un soir, ma mère préparait nos valises et m’as dit « On part chez tante Juliana à Florence. » Moi j’comprenais pas, j’voulais ne pas partir maintenant que j’avais des copains à l’école. Mais on est partis, loin d’la Sicile, loin d’Palerme à Florence. J’crois que maintenant que je suis adulte je comprends : elle a voulu nous protéger, nous éloigner de la mafia pour qu’on grandisse comme une famille normale.