► OOH LA LA PARIS.
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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 mise au point sur les quaies ✿ en cours

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MessageSujet: mise au point sur les quaies ✿ en cours   mise au point sur les quaies ✿ en cours EmptyVen 1 Juil - 23:47

mise au point sur les quaies ✿ en cours 441697quaideseine
Jerry dansait avec Lise dans les rues de Paris, cette grâce, sensualité, ce dévouement dans chacun des pas des danseurs et acteurs du vieux film 'Un Américain à Paris'. Confortablement installée dans un fauteuil de l'avion et voyageant en première classe, Odelia referma doucement son Mac Book tandis que le générique du film défilait encore sur l'écran, et elle retira son casque audio pour entendre le pilote de l'avion annoncer leur arrivée à Paris. Elle observa d'un oeil distrait l'avion survoler la ville qui brillait de mille feux dans la nuit noire ; elle pouvait même reconnaître la place de l'étoile grâce à la luminosité, plus intense, des cinq avenues la composant. Et silencieusement, elle repensait à ce film – incroyablement romantique – en souriant de manière amère. La première fois qu'elle avait mis les pieds dans la ville de l'amour, elle avait cru aux belles paroles d'un Français qui avait joué de sa naïveté de la plus cruelle des façons. Néanmoins, ce triste incident lui avait permis de rencontrer son actuel époux. Il fallait simplement croire que dans la version, 'une Israélienne à Paris', l'héroïne connaissait quelques ratés.

Elle jeta un rapide coup d'œil à l'horloge de son Blackberry. Une heure du matin. Ses sandales Repetto à haut talons claquant sur le sol, et tandis qu'elle traînait une petite valise derrière elle, elle ne pouvait s'empêcher de se questionner sur le film qu'elle venait de voir, pratique qui n'était pourtant pas dans ses habitudes. Elle pensait à cette jeune héritière tombée amoureuse de Jerry qui, lui, n'avait d'yeux que pour la belle Lise promise à un autre. Si la vie avait été un vieux film, qu'un portier tenait sa valise sur un chariot en la suivant, quel personnage aurait-elle été ? Lise, quelle question ! Lise était la plus belle. Seulement elle, l'homme dont elle était la promise et aujourd'hui l'épouse, elle l'aimait de tout son cœur. Dans un soupir tandis qu'elle chassait pour de bon cette comédie musicale de son esprit, elle venait de mettre le doigt sur ce qui la rendait si niaiseuse en ce très nocturne début de matinée : le mariage, les adieux larmoyants qu'elle avait offerts à Nathaniel après leur interminable lune de miel qui avait filé bien trop vite à son goût. Son job de photographe l'appelait déjà à San Francisco et elle, elle regagnait Paris, la patrie de son époux... seule... sans lui.

Odelia était habitué à une vie sans attache, à voyager aux quatre coins du monde sans prendre le temps de s'enraciner. Mais pour la première fois, la chose lui paraissait étrangement insurmontable. Peut-être car son arrivée dans la capitale française avait aujourd'hui quelque chose de définitif. Sûrement aussi car elle n'avait pris des cours de la langue de Molière que depuis six mois. Mais surtout, très certainement car la personne qui devait l'accueillir à la sortie de l'aéroport était son nouveau beau-frère et que les dernières conversations qu'ils avaient eu et dont elle se souvenait n'étaient qu'une suite de tortures. Pourtant, Bastien avait paraît-il changé et était désireux de partir sur de nouvelles bases maintenant que la jeune Israélienne faisait partie de la famille. Il avait été présent à leur mariage à Tel-Aviv,il y a de cela près d'un mois et il avait émis le souhait de prendre soin de sa nouvelle sœur d'alliance en étant là pour elle tandis qu'elle ferait ses premiers pas dans cette ville qui restait pour elle un labyrinthe, une énigme.

S'armant de confiance, elle reconnut Bastien devant l'aéroport de Roissy avant même de franchir la large porte vitrée. Il ne lui faisait pourtant pas face et avait le regard baissé sur le sol tandis qu'il faisait quelques pas. C'était sa démarche, son attitude qu'elle avait immédiatement reconnue. Sa manière de tenir son portable contre son oreille, sa façon de fumer. Elle s'approcha discrètement de lui et arrivant à moins d'un mètre de lui, son ouïe – pourtant peu habituée à la langue française – analysa clairement une phrase qui s'adressait à elle sans l'ombre d'un doute ; les cours de son professeur lui servaient ici moins bien que les jurons qu'elle avait déjà entendues de la bouche de la femme de chambre. La sale pouffiasse blonde qu'il attendait. Sale pouffiasse.

Sans que son visage ne trahisse aucune émotion, demeurant blême, cet accueil des plus choquants ne la fit pourtant pas même s'arrêter en chemin, et elle se contenta de frôler son épaule, sans un mot, pour continuer à avancer droit devant elle. Vers où ? Elle n'en savait rien. Mais ô grand jamais elle ne vivrait et ne passerait ne serait-ce qu'une seule nuit sous le même toit que ce monstre dégénéré. Elle trouverait bien un hôtel dans les environs qui fasse l'affaire !

Elle traça son chemin, accélérant le pas, au cas où par malheur il l'aurait reconnue. Il faut dire que reconnaissable, elle l'était entre milles. En plus de dépasser d'une tête la plupart des autres femmes, elle était la seule vêtue si court par un temps nuageux propice à un froid mordant qui déjà, attaquait ses jambes bronzées d'avantage habituées au soleil d'Israël. Elle ne portait en guise de tenue qu'un mini-short d'un blanc immaculé dissimulé, pour quiconque la voyait de dos, par un top dans un tissu très fin, un voile presque transparent de couleur orangée qui retombait à la limite de ses fesses et donnant l'illusion qu'elle ne portait rien d'autre dessous. Les épaules et la gorge dénudée alors que sa tenue, d'avantage adaptée à une soirée sur une plage à Ibiza n'était nouée sur le devant que par deux boutons sur sa poitrine, il n'y avait pas un seul passant qui ne lui jette pas un coup d'œil sur son passage. Même les plus habitués aux excentricités parisiennes ne se posaient qu'une seule et même question, d'où cette fille pouvait-elle bien débarquer ? A vrai dire, même en été et par un temps caniculaire, peu auraient osé porté une tenue si indécente. Mais c'était là la façon d'être d'Odelia. Mais tout de même... ce froid. Putain de ville de merde !

Le cœur battant, elle entendait des pas empressés derrière elle. Elle n'osait pas se retourner, comme une victime fuyant son agresseur. Bastien ? Ni une, ni deux, elle jeta un regard en coin au panneau lumineux en bordure de route lequel indiquait 'Chauffeurs de taxis – Taxi Drivers'. Une rotation à quatre vingt dix degrés sur le côté tandis que les pas de la personne marchant derrière elle étaient de plus en plus proches. Elle était à portée de bras de Bastien, elle le savait ; et avec le même soulagement et la même excitation qu'un enfant qui saute sur un perchoir pendant une partie de chat perché alors que le chat est à deux doigts de le toucher, elle déballa au chauffeur de taxis dans un seul souffle : « Chauffez moi dans un hôtel, vite ! » … Ou en bon français ; conduisez moi à l'hôtel le plus proche... Mais quelle idée de créer langue si illogique ! Si drivers va avec drive, pourquoi chauffeurs n'irait-il pas avec chauffer ? L'homme se tenant de l'autre côté de la carrosserie l'observa avec de grands yeux ronds avant de s'exprimer, un léger sourire en coin, en fixant par-dessus l'épaule d'Odelia : « Elle est avec vous ? » … Sa mâchoire se resserra. Et elle n'eut pas à se retourner. Bastien.
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MessageSujet: Re: mise au point sur les quaies ✿ en cours   mise au point sur les quaies ✿ en cours EmptySam 2 Juil - 1:29

Le sucre que Bastien venait de noyer dans son café fut entrainé dans une spirale infernale : sa touillette ne cessait de faire le tour du gobelet, percutant les bords, et provocant à elle seule un début de typhon. Les yeux rivaient vers son exploit, ses pensées quant à elles concernaient tout autre chose : l’arrivée imminente d’Odelia. Odelia, une ancienne conquête d’un soir et aujourd’hui épouse de son frère. Il se fichait éperdument de cette fille jusqu’à ce qu’il voit Nathaniel heureux avec elle. Qu’est-ce qu’elle peut bien avoir de plus que les autres pour qu’il ait ce satané sourire collé aux lèvres dès qu’il est en sa compagnie ? Pour que son regard ne se tourne sur plus aucun postérieur généreux de la gente féminine ? C’était pour Bastien, incompréhensible en tout point. Déjà, se consacrer à une seule femme alors que la capitale est remplie de canons qui n’attendent qu’à prendre leur pied. Et ensuite, pourquoi … elle ? Une israélienne qui a du mal à capter le français, et encore plus à le parler. Plus il réfléchissait là-dessus, et plus ça le dévorait d’être peut être passé à côté d’une fille qui en valait la peine. Aussi improbable cela lui semblait-il.

Lassé de remuer son café, geste qui était devenu mécanique, Bastien le porta à ses lèvres pour en boire une gorgée. Il grimaça. Ce café était pour le moins dégueulasse. Mais fallait s’y attendre, tout ce qui provient d’un distributeur d’aéroport n’est pas réputé être de qualité étoilée. Pourtant, il se força à l’avaler. La nuit risquait d’être longue, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’un stimulant était de nécessaire. Désormais, il allait partager son appartement avec la jeune demoiselle. Il s’est proposé de prendre soin d’elle le temps de l’absence de son conjoint. Comment une telle chose à pu lui passer par la tête ? Il veut ce que Nathaniel possède, élucider le mystère Odelia, et pourrir leur mariage. Et avoir cette idée ne lui a amené aucun scrupule. Les autres pensent qu’à leur gueule, ils font tout dans leur intérêt, alors pourquoi lui devrait être différent ? Pourquoi devrait-il être gentil et respectable alors que tout le monde est mesquin et manipulateur ? Et le fait que sa saloperie concerne directement le bonheur de son frère ne change rien à la donne. Depuis l’accident, il a toujours eu une dent contre lui, et secrètement une envie de vengeance. Il lui a bousillé sa perspective d’avenir, alors il va faire la même. Œil pour œil, dent pour dent.

Après un rapide coup d’œil à sa Rolex, Bastien se leva de la chaise où il était jusqu’à présent assis, et quitta la cafétéria pour rejoindre le hall de l’aéroport. Odelia devrait être là d’une minute à l’autre. Il ajusta la cravate de son costume Versace, et fut surpris d’entendre la sonnerie de son portable sonner à une telle heure. Il daigna néanmoins répondre en attendant l’arrivée de son hôte. Un associé de l’entreprise Delorme. Du moins, un ancien associé qui était devenu un de ses amis. C’est pourquoi il ne se gêna pas pour cracher son venin à l’intéressé. Il était à la fois excité et énervé de devoir accueillir la jolie blonde chez lui. Ou plutôt, la pouffiasse. C’est ainsi qu’il la mentionna à son interlocuteur, au moment même où elle passa. C’était une gourde. Quand son regard croisa le sien, le pouffia… était déjà enclenché. Impossible de faire marche arrière. Et patatatra. A voir sa réaction, qui fut de tracer son chemin sans lui prêter attention, il en déduit qu’elle avait apprit les vulgarités de la langue française. Il aurait du s’en douter. C’est toujours ce qu’on apprend en premier.

Une fois la conversation écourtée, Bastien se hâta de rattraper Odelia. Après l’avoir reluqué un bref instant, il constata avec consternation qu’elle risquait de se faire violer dans les minutes qui suivent si il ne se décidait pas à se mettre à sa poursuite. Foutue gonzesse susceptible ! Maudit soit-il d’avoir proposé de l’héberger ! Le séjour ne pouvait pas plus mal commencer. Heureusement, il ne la perdit pas de vu, et son pas s’accéléra au fur et à mesure qu’il se rapprochait d’elle. Son visage était fermé, ses traits tirés sous l’effet de la colère. A peine arrivée qu’elle le foutait en rogne.

Mais cette rage ne tarda pas à se dissiper. Chauffez-moi dans un hôtel ? Bastien se racla la gorge afin d’étouffer un rire imminent. Il comprenait sa logique. Malheureusement pour elle, le sens de sa phrase était pour le moins ambiguë. Voir même outrant. Bastien confirma en un hochement de tête la question rhétorique du chauffeur. Sans adresser un mot à Odelia, il lui arracha fermement sa valise des mains, et alla la placer dans le coffre du taxi. Au moins, elle venait de leur trouver un véhicule. Le coffre refermait, il retourna au niveau de la portière, et l’ouvrit afin d’inviter la jeune femme à pénétrer à l’intérieur. Il prit ensuite place à son tour. Elle lui en voulait, il pouvait le sentir. Et c’était justifié. Il a pas assuré, il lui donne raison. Mais il était hors de question de lui faire des excuses. Il préféra essayer de détendre l’atmosphère. « Tu as inconsciemment demandé au chauffeur de te sauter dans un hôtel. Je doute que c’était ton intention. A moins que tu sois déjà lassée de mon frère. » Sa remarque ne fit sourire que lui. Enfin, il s’en doutait.

Booooon le trajet risquait d’être long ! C’est bon ! Tout ça parce qu’il l’a traité de pouffiasse ! Qu’elle se regarde dans un miroir et elle verra qu’il n’a pas si tort que ça ! Elle est plus en lune de miel, faut qu’elle redescende de son petit nuage et qu’elle s’habille convenablement. Il a pas envi de la retrouver dans un fossé avec les –peu de- vêtements déchirés. Dans un soupire non dissimulé, Bastien tourna la tête vers elle pour la première fois depuis leur entrée dans le taxi, et ajouta : « Tu sais, pouffiasse c’est pas forcement négatif. D’un certain côté ça veut dire que t’es baisable. Tu vois ce que je veux dire ? ». Peu de chance qu’elle voit. Il avait l’impression de s’enfoncer. Autant qu’il se taise.
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MessageSujet: Re: mise au point sur les quaies ✿ en cours   mise au point sur les quaies ✿ en cours EmptySam 2 Juil - 19:19

Comment avait-elle pu seulement penser qu'il la considérerait différemment maintenant qu'elle était sa belle-sœur ? Il n'était pas le genre de garçons à respecter les femmes, et le fait qu'elle soit mariée à son frère n'y changerait foutrement rien, elle le savait. Mais alors pourquoi s'était-il offert de veiller sur elle tandis qu'elle évoluerait dans la capitale ? Et voilà ! Elle n'avait pas encore croisé son regard que son cœur s'affolait devant tant de manque de logique, de mystères et de confusion. Et elle détestait ça. Elle ne se tourna vers lui – de la plus brutale des façons – que lorsqu'il lui prit la valise des mains sans même donner l'impression de faire un effort. Elle aurait eu envie de lui crier dessus, de le gifler et de reprendre ses bagages avant de partir vers un autre taxi. Mais allez savoir, nature non violente, minimum de décence... elle se contenta de le fusiller du regard tout en croisant ses bras contre sa poitrine, telle une petite fille boudeuse. Elle était seulement capable de penser à la haine qu'elle lui portait. Et c'était une sensation qu'elle détestait. Le cœur qui se serre dans la poitrine, les joues qui chauffent... Bon sang, elle vivait si mal les contrariétés, elle qui avait toujours été habituée à se faire obéir en un battement de cils.

Elle s'installa au fond du taxi, la tempe appuyée contre la vitre fraîche. Elle ne cherchait ni plus ni moins à se changer les idées. Se distraire en observant les voitures qui passaient, les nombreux passants pour repousser plus loin ce sentiment de mal-être qui grossissait dans son ventre comme un désagréable mélange de haine, de colère, d'angoisse et de tristesse. Ce n'était pas facile de tout quitter pour s'installer dans une ville inconnue dont vous maîtrisez mal la langue et encore moins bien la culture. Et elle le faisait sans Nathaniel. Et avec Bastien, l'être le plus démuni de compassion qu'elle connaisse ici bas. C'était un cauchemar.

Quand il finit par s'adresser à elle, elle ne tourna même pas les yeux pour l'observer discrètement en coin, et son visage ne laissa transparaître aucune émotion. Sûrement pas un sourire devant sa blague qui tomba à l'eau. Elle parlait déjà l'hébreu et l'anglais de manière parfaite. Et elle aurait bien aimé voir Bastien contraint de communiquer en Hébreu. Elle l'entendit soupirer et eut un moment le bête espoir qu'il comprenne par lui-même qu'il était préférable qu'il se taise, et la laisse rejoindre un hôtel. En cet instant, elle trouvait encore plus humain de s'arracher un bras plutôt que de loger sous le même toit que lui. Dès qu'elle verrait un hôtel, elle comptait bien demander au taxi de s'arrêter.

Mais quand il lui fit l'ultime insulte de la prendre pour une idiote, en plus de réduire sa beauté au qualificatif de 'baisable', elle ne put que réagir. Et pour la première fois depuis son arrivée, elle trouva son regard pour lui balancer à la figure une partie de sa verve : « Prend moi pour une stupide ! Et de l'autre côté, ça veut dire quoi ? Je ne suis pas intelligent ? Je suis comme un bébé ? Tu sais, j'ai vraiment pensé que tu as voulu faire un effort. Je n'ai même pas voulu venir. Et j'ai accepté pour cette seule condition. Mais t'es vraiment... encore autant une sorte de sombre crétin immature. » Elle aurait aimé le regarder avec toute la rage du monde dans son regard. Mais plus elle lui parlait, plus elle le regardait et plus elle avait envie de craquer, d'éclater en sanglots et de reprendre le premier avion qui partirait pour Tel-Aviv. Et elle savait quel genre d'homme il était, de ceux qui se délectent de la faiblesse qu'ils peuvent lire dans les yeux de ceux qu'ils prennent plaisir à provoquer. Et ce n'était pas un spectacle qu'elle souhaitait lui offrir. Elle se contenta de reposer sa tempe contre la vitre. Il fallait vraiment qu'elle se calme. Et ce n'était pas chose facile avec lui dans les parages. Dans un simple soupir, exprimant d'avantage la plus sincère des demandes, elle n'ajouta simplement que : « Dégage »
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MessageSujet: Re: mise au point sur les quaies ✿ en cours   mise au point sur les quaies ✿ en cours EmptySam 2 Juil - 20:35

Son regard fixa la route devant lui. Sa mâchoire se serra, tout comme ses poings. Si elle n’était pas la femme de son frère, ou plutôt, si il n’avait pas des plans précis la concernant, il l’aurait dégagé du taxi un coup de pied dans le derrière. Il ne supporte pas qu’on lui manque de respect, mais alors venant d’une femme, c’est le summum de l’inacceptable ! Il l’écoutait, mais ne la regardait plus. Elle ne méritait même pas qu’il lui porte son attention. Qui est-elle pour le traiter de sombre crétin immature ? Elle avait une chance sur deux : soit il s’amusait de la voir ainsi s’emporter, soit il s’énervait devant une telle provocation. Pas de chance pour elle, il est tard, et il n’est pas dans sa meilleure humeur. Son accent à couper au couteau l’exaspéré au plus haut point. Elle l’obligeait à se concentrer pour comprendre le sens de ses phrases. Il allait exploser. Bastien n’a jamais été un exemple de self-control ou de sang froid. Et Odelia possédait un don –pas si rare- de le mettre hors de lui en un temps record. Sa demande de dégager du taxi fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Il se tourna vers elle, et de sa main ferme, empoigna le menton de sa belle-sœur. Il l’amena de force à le regarder dans les yeux, et c’est toute sa rage qu’il lui transmit à travers un simple regard. Avec un peu d’attention et d’imagination, elle aurait pu voir ses pupilles se transformer en flammes. Ses dents vinrent mordre sa propre lèvre inférieure, geste désespéré destiné à déverser sa colère sur sa personne, et non sur la malheureuse. « Je t’interdis de me parler comme ça. Je suis pas Nathaniel. Peut être que lui cautionne que tu le traites ainsi, mais c’est absolument hors de question avec moi. Crois-moi, j’ai plusieurs façons de me faire comprendre. Et là, c’est la manière douce. » Il avait parlé d’une façon anormalement calme, voir presque douce. Ce qui, d’une certaine façon, accentuait sa menace.

Peut être pas la meilleure façon de la calmer, m’enfin. Dans un soupire d’exaspération destinait à lui-même, Bastien la relâcha avant de se caler à nouveau au fond du siège. Il regrettait déjà son geste. Il s’était un peu emporté, mais elle l’a cherché ! C’est vrai quoi, il lui fait l’honneur et la gentillesse de veiller sur elle, de l’héberger, de lui faire découvrir la capitale, et voilà comment elle le traite. C’est vraiment blasant. Le pire dans son comportement, c’est qu’il sait parfaitement comment faire pour la mettre dans sa poche. Il a déjà su le faire une fois, en une seule nuit, alors pourquoi ne pas retenter le mode je suis un agneau qui ne veut de mal à personne. Ca le faisait chier de devoir se montrer agréable pour obtenir ce qu’il veut, il en a pas l’habitude, mais il semblait ne plus avoir le choix. Il était toujours en plein tiraillement intérieur quand le chauffeur de taxi s’arrêta devant un hôtel. Qu’est-ce qu’il fout ce con ? Putain ! Il a oublié de lui donner la nouvelle destination. D’un réflexe d’autant plus étonnant qu’il était inattendu, Bastien saisit le poignet d’Odelia, l’obligeant ainsi à rester à l’intérieur du taxi. C’était sans doute qu’une question de temps avant qu’elle ne saisisse l’occasion de se tirer. Il rectifia ensuite l’adresse au chauffeur : « Désolé, mais finalement on va au 23 avenue Kléber dans le 16ème. Merci. » Hé ! Comme quoi il peut aussi se montrer poli. Qu’elle prenne note.

Quand le véhicule redémarra, Bastien lâcha prise. Elle va vraiment le prendre pour un dangereux psychopathe. Ce qui serait, faut le dire, plus ou moins justifié. Mais il comptait faire des efforts. Pour ce soir. C’est pourquoi il tenta d’entamer une conversation normale, saine, le genre qu’ont deux potes dans un taxi. « Et sinon, il revient quand Nathaniel déjà ? ». Non, ce n’était pas une façon détournée de lui faire comprendre qu’il voulait la voir dégager au plus vite. Mais il était prêt à parier toute sa fortune qu’elle allait le prendre ainsi. Forcement, quand elle comprend quelque chose, elle comprend que le négatif. Mais ça c’est la même pour toutes les femmes. « Tu verras, en attendant, on va bien s’amuser toi et moi. ». Pourquoi même quand il tente d’être gentil ça sonne comme étant super glauque ? Désespéré, il laissa son front s’écraser contre l’appui tête de devant. Il regrettait déjà sa venue ici.
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MessageSujet: Re: mise au point sur les quaies ✿ en cours   mise au point sur les quaies ✿ en cours EmptySam 2 Juil - 22:01

Odelia avait connu le Bastien menteur, moqueur, humiliant, salop, insultant, provocateur, de sale humeur, snob, arrogant... et tant d'autres traits de caractère qui le caractérisait. Mais jamais encore elle n'avait eu affaire au Bastien menaçant. Elle n'avait pas même levé la voix contre lui, désireuse d'éviter tout rapport de force. Ce n'était pas son cas à lui et dès lors qu'il avait saisi son menton pour l'approcher de son visage et enfoncer son regard dans le sien, son cœur avait bondi dans sa poitrine et elle avait reculé pour échapper à son emprise dans un sursaut... en enfonçant son dos contre la portière. Elle ne voulait pas qu'il la touche. Ni qu'il puisse être à une si courte distance d'elle. Cette course en taxi était une vraie torture. Et ce fut le regard alerte et les joues rougissantes qu'elle le regarda tandis qu'il osait lui faire des réflexions sur la façon qu'elle avait de le traiter. Un vrai monde à l'envers. « Il n'y a que ceux qui me traitent de pouffiasse avec qui je fais de cette façon » Elle maintint son regard enfoncé dans le sien. Il était celui qui avait instauré un rapport de force, et elle ne voulait pas lui faire le plaisir de baisser les yeux devant lui. C'était bien la première fois qu'un homme osait la menacer, et ce n'était pas dans sa nature de s'écraser. Pourtant, quelque chose dans le regard de son beau-frère rendait difficile, insupportable et brûlant ce simple contact visuel. Et elle roula simplement des yeux en remarquant : « Tu es complétement un fou. »

Elle retrouva appui contre la fenêtre, tentant de respirer posément pour apaiser son cœur qui s'était emballée. Le fait était qu'il parvenait à l'effrayer avec ses menaces. Si c'était là sa manière douce, elle n'avait réellement pas envie de le découvrir sous un jour encore plus effroyable. Et elle était coincée, seule avec lui, dans ce petit espace confiné ... mon dieu qu'elle le haïssait, ne serait-ce que parce qu'il était bien le seul sur cette foutue terre capable de la faire se sentir si misérable. Personne n'avait eu jusque là d'autorité sur elle, tout simplement parce que personne n'en avait eu besoin. Même enfant, elle avait toujours été dans la négociation, la persuasion, les câlins et sourires pour obtenir ce qu'elle souhaitait avoir. Mais lui, il lui rentrait dedans avec une rare violence.

C'est alors qu'elle distingua, comme la lumière au bout d'un tunnel, l'enseigne Hilton briller dans la nuit. Et le taxi était en train de ralentir. Elle serra sa main encore un peu tremblante sur la poignée de la portière, et au moment même où elle prenait une franche inspiration pour quitter cette foutue voiture, elle sentit la main de Bastien se resserrer sans la moindre précaution sur son poignet. Mais ce n'était pas là le comble de l'horreur, ce qui l'était... était la rectification de l'adresse de destination, et par pur réflexe, elle l'envoya se faire foutre – en plus vulgaire - dans sa langue maternelle : « Lekh tizdayén ! » Elle se défit une nouvelle fois de son emprise avant de s'écraser du côté de sa banquette en le toisant d'un regard incendiaire. « Il n'y a pas une seule chance que j'ai passé le reste de la nuit dans le même toit que toi » Et son regard était sans appel. Elle serait prête à hurler dans la rue s'il la contraignait à entrer pour faire croire à quiconque passerait qu'il s'agissait d'une agression. D'ailleurs, n'en était-ce pas une ? Il n'avait aucun droit sur elle, rien qui ne puisse la contraindre légalement à suivre le diable personnifié dans son antre. Qu'il aille se faire foutre ! Elle réajusta sa tenue, puis ses cheveux. Et de nouveau, guetta par la fenêtre une future occasion de s'en aller. Il l'aurait une fois, mais certainement pas deux.

Et alors que sa respiration reprenait enfin un rythme qui l'éloigne d'un infarctus foudroyant, il reprit la conversation sur un rythme plus... posé ; tout comme s'ils ne venaient pas de connaître deux altercations. Et pas une chance qu'elle tombe dans le panneau, réponde et lui accorde sa confiance. Il se comportait comme un gosse capricieux et pensait pouvoir mener la conversation comme il l'entendait. Il pensait réellement pouvoir l'insulter, la menacer, l'enfermer dans cette voiture... et puis simplement, parler du beau temps. Mais elle n'était pas à sa botte, et n'avait nulle envie de le laisser faire. De plus, elle n'avait aucune confiance en lui. La dernière fois qu'il s'était montré sous un jour sympathique et avenant avec elle, ça n'avait été que pour la mettre dans son lit. Et elle en avait tiré la conclusion que ce sale type n'était jamais gentil sans que cela ne cache un mauvais coup. Elle ne répondit d'abord rien, le laissant désespérer dans son coin. Et finalement, elle n'ouvrit les lèvres que pour présenter à pur titre informatif : « Ne sois pas obligé de faire la conversation, je peux très bien faire sans »
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MessageSujet: Re: mise au point sur les quaies ✿ en cours   mise au point sur les quaies ✿ en cours EmptyDim 3 Juil - 13:36

Elle le craignait. Il pouvait le voir dans sa façon de se comporter, cette façon de prendre des distances hâtives avec lui. Et c’était un constat qui le dérangeait. Certes avec sa menace fallait pas s’attendre à une autre réaction de sa part, mais néanmoins, il ne voulait pas que ça se passe mal entre eux. Ils sont partis sur le mauvais pied, et elle a toutes les raisons du monde de lui en vouloir. Il s’est foutu de sa gueule, l’a humilié, l’a insulté à mainte reprise, et maintenant il récolte ce qu’il a semé. Mais il n’est jamais trop tard, nan ? En tout cas de son côté il va tenter de s’apaiser, de ne pas lui gueuler dessus à chaque mot de travers, qu’il a de toute évidence cherché.

Bastien tourna la tête vers elle, le regard interrogateur, lorsqu’elle se mit à lui parler dans une langue incompréhensible. Elle se pensait surement maline à l’insulter dans sa langue à la con ! Il se répétait dans la tête les quelques mots qu’il avait cru comprendre, afin d’aller chercher sur le net en rentrant leur signification. Bon, il avait certainement une chance sur cent de tomber sur l’orthographe exacte. Quoi que, si il s’y prend à l’envers, c'est-à-dire chercher les insultes israéliennes, il reconnaitra surement ce qu’elle vient de lui cracher au visage. C’est ce qu’il va faire ! Et il va même toutes les retenir pour ensuite lui ressortir ! Elle s’y attendra pas à celle là ! Il était fier d’avoir eu cette idée, à tel point qu’il se mit à sourire tout seul. C’est le français écorché d’Odelia qui le ramena à la situation actuelle. Bon, il ne la connait pas très bien, mais il peut déjà dire qu’elle est du genre chiante et têtue. Alors si elle est déterminée à ne pas dormir chez lui, elle fera tout pour. Il sentait déjà une nouvelle engueulade se pointer à l’horizon.

Sa tentative d’entamer une conversation fut infructueuse. Avec en prime une volonté non cachée d’Odelia de faire aucun effort pour faciliter les choses entre eux. Merde alors ! Elle fait la maline ce soir, mais elle tiendrait pas une semaine à Paris sans lui. Elle est fringuée comme une prostituée ! N’importe quel mec qui la croiserait dans la rue lui proposerait d’aller dans un hôtel pour quelques euros ! Alors au lieu de faire la rabat-joie elle pourrait lui être un minimum reconnaissante ! Il se sentait une nouvelle fois bouillir. Et ses mains déjà crispées vinrent serrer le tissu de son pantalon. Elle était tout bonnement insupportable. A baffer. Il fit ce qu’elle lui demanda, et ne dit plus un seul mot. Un silence de mort régnait dans le taxi, et le chauffeur devait très certainement se demander ce qu’il était en train de se trimballer à l’arrière. Ils ressemblaient à un couple en train de se chiffonner pour des bêtises. D’un côté c’est cool, ils ressemblent à un couple avant même d’en être un. Encourageant.

Mais ce silence commença à le peser. Et il avait conscience d’avoir les cartes en main. Qu’il suffirait qu’il s’excuse pour que les choses s’arrangent un peu. Qu’il fasse ses excuses pour ce soir, mais également pour leur première rencontre. Parce qu’il est là aussi le problème. Il a joué au con, et maintenant il se retrouve avec une belle-sœur qui peut pas le voir en peinture. Et franchement il a aucune envi de se prendre la tête avec elle jusqu’au retour de Nathaniel. Quelques mots suffiraient à apaiser les tensions … Mais il ne les prononça pas. Elle fait aucun effort, alors lui non plus n’en fera pas non plus ! Et oui, ça fait gamin immature, mais c’est exactement ce qu’il est ! C’est ce que disent les gens, ce que disent les magazines people, et ils ont entièrement raison ! Bastien est tout sauf un adulte responsable digne de codiriger une entreprise. C’est bien qu’elle soit de son avis. Finalement, lorsqu’il reprit la parole, c’était tout sauf des excuses : « Tu sais quoi ? Tu me fais chier ! J’ai la gentillesse de te proposer un endroit où vivre, j’accepte de t’accorder de mon temps, et voilà comment tu me remercies ! ». Ah si elle savait qu’en vérité c’est pas par gentillesse mais par intérêt qu’il fait tout ça, elle l’aurait surement déjà tué. Mais un mensonge de plus ou de moins, qu’est-ce que ça change au point où il en est. « Si tu crois pouvoir t’en sortir toute seule ici, c’est que t’es vraiment une idiote ! ». Il ne la traite pas d’idiote, il dit qu’elle le sera si elle fait le choix de vivre par elle-même à Paris. Nuance importante.
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MessageSujet: Re: mise au point sur les quaies ✿ en cours   mise au point sur les quaies ✿ en cours EmptyDim 3 Juil - 14:52

Odelia avait de nombreux défauts, mais pas celui de s'énerver facilement. Elle était d'avantage du genre à intérioriser, quitte à parfois se rendre malheureuse. Mais elle n'aimait pas montrer ses émotions et c'était un point sur lequel elle était extrêmement pudique, elle préférait se cacher derrière un sourire et se changer les idées en multipliant les activités enrichissantes plutôt que de s'apitoyer sur son sort. Mais c'était plus facile certains jours que d'autres. Et en cet instant, cela lui paraissait une tâche insurmontable. Elle était littéralement coincée dans une voiture, à quelques centimètres d'un ancien amant qui s'était joué d'elle avant de prendre un malin plaisir à la torturer depuis, chaque jour qu'ils se recroisaient. Ajoutez à cela cette ville inconnue, l'heure tardive, la fatigue d'un voyage en avion. La transition entre son pays ensoleillé au bras de l'homme qu'elle aimait le plus vers un pays presque inconnu, de nuit, aux côtés de l'homme qu'elle craignait le plus ; aurait été suffisante à la faire craquer, l'espace d'un court instant.

Elle tentait tant bien que mal de fixer son attention sur ce qui se passait au dehors pour oublier la situation. Beaucoup de personnes étaient encore dehors, à se promener dans les rues bien éclairées, malgré l'heure tardive. Elle découvrait au détour d'un virage, quelque fontaine ou bâtiment encore inconnu ; et ils passaient même devant le Moulin Rouge lorsque, à nouveau, il explosa. C'était une manie qu'il avait ! Chaque fois, chaque toute petite fois où elle parvenait enfin à l'oublier, il lui rappelait sa présence en revenant vers elle, et il lui rappelait également pourquoi elle l'appréciait si peu. Il lui en avait fait des crasses, mais jamais il n'avait pris la peine de s'excuser. Pire encore, il trouvait le moyen de l'accuser pour des bêtises, comme si ça avait été elle qui aurait dû lui demander pardon. Et de nouveau, avec une grande facilité, ses joues se mirent à rosir tandis qu'elle le regardait d'un oeil sévère. « Tu es l'idiot si tu penses que je suis assez peu intelligent pour croire que tu me proposes de vivre avec toi pour faire le gentil ! »

Certes, elle y avait cru un court instant en descendant de l'avion. Et ça avait véritablement été un second pas qu'elle s'était apprêtée à faire vers lui. Elle avait été prête à tirer un trait sur leur passé, sur ce qu'il lui avait fait vivre pour repartir sur de nouvelles bases dans lesquelles, faute de s'adorer, ils seraient au moins les membres d'une même famille qui se respectent. Mais il l'avait insulté de pouffiasse. Et il ne lui en avait pas fallu d'avantage pour qu'elle comprenne qu'il était resté le même monstre de manipulation qui l'avait eu il y a de cela deux années. Et rien ne la terrifiait autant que la perspective de se faire utiliser une seconde fois. Elle ne voulait pas être son jouet, d'aucune manière. Et quitte à passer pour une paranoïaque qui passerait son séjour sur Paris à le fuir, elle parviendrait à rester loin de lui. Elle restait persuadée que c'était encore la meilleure façon de le priver de tout pouvoir qu'il aurait pu exercer sur elle. « C'est dur de croire que tu sois frère avec Nathaniel... » Et évidemment, venant d'elle, et prononcé sur ce ton où transparaissait une triste désillusion ; ce qu'elle venait de lui dire était tout, sauf un compliment. Les deux frères étaient des exacts opposés. Bastien était un gamin qui ne semblait se sentir heureux qu'en soumettant son entourage, se fichant bien de briser quelques personnes au passage. Alors que Nathaniel paraissait d'avantage mature, il était attentionné et soucieux des êtres qui l'entourait. Le jour et la nuit. Et leur père accordait toute sa confiance au cadet... quelle belle erreur. « Ou comment votre père peut être autant aveugle. »

Lui lançant un regard profondément déçu, elle conclut simplement ainsi : « Et tu ne fais pas d'excuses. Pas même pour m'avoir insulté comme une pouffiasse. Alors je me fiche si je dois passer la nuit dehors, mais je ne veux plus jamais te voir encore. Tu me dégoûtes. » Et simplement, elle tourna de nouveau son regard vers le paysage qui se déployait de l'autre côté de la vitre. Elle avait la gorge serrée, réalisant seulement à cet instant à quel point elle avait pu se placer dans une situation délicate. Elle ne voulait pas de rapport de force avec lui, pour la simple et bonne raison qu'elle était persuadée de ne pas en sortir gagnante, et encore moins heureuse. Mais c'était lui qui lui faisait dire cela. Il opérait une telle pression sur elle ! Et quand elle le regardait, elle revoyait celui avec qui elle avait fait la fatale erreur de coucher une nuit et à qui elle n'avait jamais eu l'occasion d'exprimer tout son ressentiment et sa rancœur. C'était maintenant chose faite. Et simplement, la respiration coupée, elle attendait que la sentence tombe en même temps que le couperet … et ce serait sans nul doute de la plus violente des manières. Et merde. Il aurait été encore temps qu'elle s'excuse, qu'elle le supplie. Et ça aurait été mentir que de dire que ces idées ne lui avaient pas traversé l'esprit.... mais elle ne le pouvait simplement pas. D'ailleurs, elle ne se sentait plus capable de dire un seul mot. De manière mécanique, sa main se resserra sur la poignet de la porte du taxi. Elle voulait sortir. Tout de suite.
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