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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.

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 Les rats d'une nuit ► Octave & Ziggy

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MessageSujet: Les rats d'une nuit ► Octave & Ziggy   Les rats d'une nuit ► Octave & Ziggy EmptyLun 13 Fév - 17:19

Elle se rapprocha délicatement du bord, le cœur battant, les yeux rétrécis par la crainte absurde. Elle retenait son souffle, apeurée à l'idée de se faire entendre. L'envie avait été trop grande et elle n'avait pas pu résister à la fin de son passage sur scène. Elle tentait de se résonner : c'est une envie tout à fait naturelle que tout un chacun ressent à un moment ou un autre. Plusieurs fois dans une journée même. C'est tout à fait normal. Elle se ressaisit. I am the master of my fate, I am the captain of my soul.
Elle releva le menton d'un air dédaigneux et lança un regard plein de défi à la porte close. Il fallait qu'elle soit concentrée, rester focus, straight to the point. Elle respira plus profondément, elle pouvait le faire, elle en était capable. En ces quelques minutes, il fallait qu'elle devienne aussi silencieuse qu'une ombre. Il fallait qu'elle pense précision, finesse, elle s'avance un peu plus du bord et goutte à goutte, elle déverse toute sa vie. Petit à petit, lentement, ça fera moins de bruit. Tout se défait, le nœud dans le bas de son ventre se dénoue et un soulagement immense la surprend. Elle ferma les yeux et rit sans rires.
Elle se releva et se prépara à sortir, tout sourire. La porte se referma dans son dos et une vague de vêtements à paillettes se déroulèrent sous son regard bleu. Elle salua généreusement le stagiaire qui s'occupait des costumes de scène. Les coulisses étaient comme le spectacle : intime et maquillé. Elle vit les filles de la Tante, patron du Crazy Horse, se débarrasser de leur strass et plumes. Carmen avait été accueillie chaleureusement par ces demoiselles et la bonne humeur transpirait toujours dans ces loges minuscules où tout le monde se tassait. Cela les avait invitées à se connaitre et au final, elles ne se plaignirent pas du manque d'intimité. Au Crazy Horse, ça n'existe pas. Les rires explosaient de partout, les poitrines dénudées tombaient du ciel. Le Crazy Horse n'était qu'un cocktail de femme kalachnikovs qui implose. Et Coco adorait ça.
Elle cherchait sans un mot deux regards qu'elle trouva vite : se tenaient l'un à côté de l'autre, Octave et Ziggy. Avec Carmen, il formait un petit triplet d'amis souvent inséparables. Coco rayonnait et, fière de son dernier exploit, elle partit les retrouver.

« Désolée, je faisais pipi en silence. »

Et elle les emmena loin des coulisses. Ses amis avaient pris l'habitude de ses rendez-vous étranges. Elle les invitait toujours à des heures déraisonnables, entre minuit et 5h du matin, à la retrouver dans sa loge après ses danses. Il faut dire que Carmen ne vivait plus que la nuit, passant ses journées à récupérer pour mieux assouvir les désirs des démons nocturnes passé 18h. Carmen n'était pas ce qu'on pouvait appeler une catin. Elle était une fille facile, ça elle le reconnait, mais elle était loin de ces pauvres femmes qui se vendent pour pouvoir payer le sandwich à la supérette du coin. Carmen ne vivait pas dans du grand luxe, mais elle était loin de cette misère.
Ses amis étaient jeunes aussi, les heures ne devaient pas non plus être trop significatives pour leur organisme. A un âge où le jour commence à 14h et se termine à 2h, la tête dans une cuvette ; ces rendez-vous n'étaient pas trop dangereux. Elle leur prit les mains et ils commencèrent à remonter l'avenue George V qui débouchait sur celle des Champs Elysées. Carmen était une femme tactile, elle joue avec vos cheveux, rigole avec vos veines, titille vos joues et vous attrape le bras. Ils parlèrent, de tout, de rien, comme ils savaient si bien le faire. Elle s’écria soudain :

« C’pas vrai je vous ai pas dit ! Vous savez sur qui je banderais si j’en étais capable ? »

Elle les lâcha et les regarda avec le plus grand sourire du monde, excitée comme une puce. Coco était comme les enfants le soir, quand ils sont fatigués mais qu’ils ne veulent pas aller se coucher. L’adrénaline coulait toujours aussi fort dans son sang, rouge comme ses lèvres. D’un regard, elle les défia de deviner. Les deux jeunes gens avaient d’abord été surpris, comme tout le monde, des goûts particuliers de la danseuse au sujet des hommes. Elle ne tombait jamais amoureuse d’hommes de son âge, ils avaient toujours entre 35 et 50 ans. Les cheveux grisonnant déjà, les rides se marquant et le corps se relâchant. Elle prétendait « ne pas tomber amoureuse de coquilles certes belles mais vides, mais de coquillages peut-être grossières mais charismatiques. »
Ses amourettes ne duraient jamais longtemps et c’était toujours elle qui les rompait. Surtout par fierté : elle n’acceptait pas d’être vue que comme de la viande. Elle n’était pas sotte, quand on faisait le boulot qu’elle exerçait, ce n’est qu’ainsi qu’on la voyait et elle le savait. Mais elle espérait, peut-être naïvement, qu’un jour un homme la verrait à sa juste valeur. Ce n’était pas que chez les hommes que ses goûts divergeaient : elle avait comme coupe de cheveux une énorme boule de boucles brunes et brillantes, un peu rétro et portait toujours des tenues élégantes d’hommes. Elle portait en ce moment-même une veste masculine, grise aux coudières caramel sombre. Le genre de vêtements qu’une femme qui se veut et qui se doit d’être féminine ne porterait pas. Mais Coco s’en fichait.
Elle se retourna et après quelques secondes d’attente, elle acheva :

« Charlie Chaplin. RAH ! Cette moustache ! »

Et elle rit, s’écroulant un peu sur les épaules du grand israélien, rattrapant la main d’Octave. Cette familiarité, cette sans-gêne gracieuse, pouvait embarrasser mais ses amis s’y étaient fait. Ils étaient tous les trois assez différents. Octave et elle dansaient peut-être toutes les deux mais elle illumine l’Opéra pendant que Coco tourne dans le burlesque. Quant à Ziggy…

« Ziggyyyyy ! Il s’appelait Ziggy ! J’étais folle de luiiiii ! »

Quant à Ziggy, tatoueur, leur point commun résidait peut-être dans leur bonne humeur. Elle rit encore. Carmen riait beaucoup et pleurait peu, sauf devant les films d’amour où elle était une vraie fontaine. Un petit silence suivit et elle poursuivit, d’une voix plus basse. Carmen avait trop fumé, plus jeune, et sa voix s’était totalement transformée. Elle était grave, trop vieille pour son âge.

« Ca va dans vos vies de oufmalades ? A Garnier tout se passe bien ? »

Elle se tourna vers Octave, mais son bras ne lâcha pas les épaules du grand Ziggy. Elle aimait bien le jeune homme, elle aimait bien s’appuyer sur des hommes forts. Pourtant elle préférait les vieux en noirs et blancs, avec une moustache carrée, une canne, un costume trop grand et un chapeau melon.
Elle regarda du coin de ses yeux encore abondamment maquillés les deux adultes. Elle les aimait vraiment beaucoup. Elle avait rencontré Octave grâce au chorégraphe de l’Opéra. L’homme connaissait bien la Tante et un jour, les deux patrons avaient trouvé intéressant de confronter les deux mondes. Les danseuses du Crazy Horse avaient été invitées dans le grand édifice luxueux et avaient découvert, avec le plus grand respect, le monde classique. Le groupes de jeunes femmes s’étaient mêlées, avaient fait connaissances, échangé des plaintes entre danseuses sur les douleurs musculaires et, de cette masse, étaient ressorties ensembles, Octave et Carmen. Ces deux femmes étaient toutes les deux charmantes mais chacune à leur manière. Chez Octave c’était subtile, distinguée alors que chez Coco, c’était plus ostentatoire.

Ziggy elle l’avait rencontré à un karaoké. Ils partageaient tous les deux la même devise : le seul avis qui comptait était celui des gens qu’ils estimaient. Aussi, même si on trouvait le métier de tatoueur comme misérable, même si on trouvait la danse nue déshonorante, les deux personnages ne s’en formalisaient pas. Comme ils ne s’inquiétaient pas du fait que le karaoké était en effet, un endroit bien minable. Pourtant il permettait les belles rencontres : cela faisait 4 ans qu’ils se connaissaient et ils ne se séparaient pas. Coco et Ziggy s’amusant sur l’ambiguïté, les gens savaient rarement ce qui avait entre eux mais pour lui comme elle, c’était très clair : rock’n’roll my friend ! En repensant à leur rencontre, elle fit un énorme sourire au beau garçon. Elle rit :

« Qu’est-ce qu’on peut être con tous les trois ! »

C’était assez direct et un peu grossier, mais elle n’insultait personne. Coco était comme ça, c’était un franc parlé qu’elle atténuait toujours avec ses beaux yeux, sa peau clair et son gigantesque sourire. On se doute rarement que d’aussi belles lèvres puissent cacher des mots parfois très vulgaires. Elle se tâta un instant la bouche. Elle ne l’aimait pas beaucoup, celle d’Octave était plus jolie. Elle était mieux dessinée que la sienne, qui était trop ronde. Elle en fut un peu jalouse…


Dernière édition par Carmen C. Séciliente le Mer 29 Fév - 23:47, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Les rats d'une nuit ► Octave & Ziggy   Les rats d'une nuit ► Octave & Ziggy EmptyLun 13 Fév - 21:42

Les rats d'une nuit ► Octave & Ziggy Tumblr_lzcghejKdJ1r54juzo1_500
(Carmen j’aime tellement ta façon d’écrire *_* Je m’excuse par avance, je n’ai vraiment pas le niveau =O)

La nuit tombait peu à peu sur Paris, les rues devenaient même désertiques. Paris ne meure jamais, la vie file toujours entre ses rues, qu’il soit n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit. Mais depuis quelques semaines, les routes et trottoirs recouverts de glace et de neige avait bien ralentis le rythme habituel de la belle capitale. Ceci arrangeait plutôt bien notre homme, qui pour une fois, à dix-neuf heures pétantes, éteignait les lumières du salon de tatouage. Cela fait maintenant sept ans qu’il y travaille, tout n’est que routine. Mais jamais il n’a perdu sa passion pour son métier. Lui qui est arrivé à Paris dans la peau d’un minable livreur, est aujourd’hui plus que fier de son art. Car c’est comme ça qu’il se voit. Un artiste. Autant par sa voix suave que par son coup de crayon d’ailleurs. Mais c’est grâce à ses doigts qu’il gagne sa vie. Par le plus grand des hasards aussi. Il était arrivé chez Merlin, son patron actuel, dans l’intention de se faire tatouer. Il avait lui même dessiné son tatouage devant Merlin, qui ébahit devant son crayon qui glissait tout seul sur sa feuille, se permit de former Ziggy à l’art du tatouage, sans même que le petit Israélien ne s’en rende compte. Il faisait ça pour le plaisir, sans grande ambition, et quand Merlin lui proposa de venir l’aider à la boutique, c’était comme un rêve inespéré. Oui, pour certain le tatouage est péjoratif, signe de médiocrité, d’enfant perdu. Mais pour Ziggy, c’est une grande fierté, un signe d’originalité, et surtout, une passion. Il restera fier encore longtemps, de sa profession. Bien sûr il vous dira qu’il ne faut pas en abusé. Lui-même, bien que tatoué à divers endroit du corps, reste bien certain qu’il ne veut pas non plus en recouvrir toute sa chaire. Il aime la discrétion. Il n’a jamais été très fan de tous ces hommes et femmes qui se tatouent le corps entier, parfois même jusqu’au visage, et qui pourraient sortir nus qu’on ne verrait aucune différence. D’ailleurs, les petits tatouages sont souvent les plus fins et les plus difficiles à réaliser, et c’est là qu’il éprouve encore plus de plaisir à sa tâche.
Et c’était là encore une journée qui se terminait, une journée comme toutes les autres certes, mais dont il aimait la routine. Passant les portes du salon, il verrouilla la porte et descendit le grand rideau de fer, avant de jeter un bref coup d’œil à sa montre. Il venait de tirer une sacrée journée. Merlin ralentit ses heures à cause d’un décès dans sa famille, et Saphyr est en vacance, alors c’est lui qui trime plus que les autres. S’il avait put être prévenue en avance, il aurait prévu le tout en dormant plus la veille. Mais comme si quelqu’un en haut lui en voulait, il avait accepté hier soir, un « hangover assuré » avec Fien, Abel et Clémence. Le réveil avait été des plus difficiles ce matin, et il s’en était senti encore plus maudit, quand Merlin s’enfuit de la boutique pour cause de décès, lui crachant par la même occasion, que Saphyr était en vacances cette semaine. Ziggy compris aussitôt cette réplique qu’aiment tant les français : « J’aurais mieux fait de rester au lit ce matin » ou encore « Si j’aurais su j’aurais pas v’nus. ».

Traversant la rue pour rejoindre son fast-food préféré, il posa sa main sur son ventre qui criait déjà famine depuis des heures. Sans Merlin et Saphyr pour le remplacer à midi, il n’avait pas mangé, et s’étant levé avec la gueule de bois, il avait été là encore, incapable d’avaler quoi que ce soit. Il arrivait à plus de 17heures sans rien dans le ventre. Un exploit chez lui, qui ne saute habituellement, aucun repas. C’est donc bien affamé qu’il passa la porte du clown le plus connu du monde, et qu’il se laissa retomber sur une banquette, exténué. Il y déposa ses affaires, et après avoir cherché cinq bonnes minutes, sont porte feuille dans ses poches, il se releva pour passer commande sur les bornes prévues à cet effet. Après avoir attrapé un bon plateau bien plus remplit que d’habitude, il reprit sa place pour manger tranquillement, et récupérer ainsi, ses forces disparues. Quelques minutes après, il fut rejoint par quelques amis, et il ne quitta le fast-food qu’aux alentours de vingt-et-une heure trente, s’excusant de s’éclipser aussi rapidement. Mais il devait passer se changer pour sortir avec ses « friends » comme il les désignait toujours : Octave et Carmen. Octave et lui se connaissent depuis bien longtemps maintenant. Il n’avait jamais compté, n’étant pas très précis sur les dates – oubliant même sa propre date d’anniversaire – mais il avait aujourd’hui, l’impression de la connaître depuis toujours. Carmen, il la connaissait depuis moins de temps, mais c’était tout comme. Une rencontre en karaoké si ses souvenirs ne le trahissent pas. Les karaokés, c’est bien le seul endroit ou il peut exercer son deuxième don : Le chant. Il a la chance d’être l’un des plus proches amis des Woods, ce qui lui permet de côtoyer les maisons de disques et les studios d’enregistrement, se glissant toujours dans le staff du groupe. Mais jamais il n’a eu l’occasion de chanter devant une foule qui acclamerait son nom. Ses seules expériences restent les concerts de la fête de la musique. Alors le karaoké lui permet de s’exercer, tout en s’amusant. Et grâce aux amis des amis, il a fait la connaissance de Carmen lors de l’une de ses soirées chansons. Et comme Carmen connaissait aussi bien Octave que Ziggy, le petit trio s’est formé tout naturellement. Comme un accord, comme une évidence.

Arrivé à l’appartement, il poussa doucement la porte non verrouillée, signe qu’Igor, son colocataire, était lui aussi rentré. Il était d’ailleurs étalé dans le canapé, devant un vieux film des années quatre-vingt. Ziggy le salua en refermant la porte, et il disparu à l’étage pour prendre rapidement une douche, et se changer. Il enfila un pantalon grisé, légèrement ébahit, une paire de converse multicolore, un teeshirt blanc avec un col en V sur le quel retombaient ses pendentif argentés, et une veste noir. Il ajusta son chapeau sur le haut de son crâne, cachant sa chevelure, puis il redescendit aussi vite qu’il était monté. Il informa Igor de sa virée nocturne, qu’il ne s’inquiète pas s’il rentrait tard, puis il reprit le chemin du métro, pour regagner le Crazy Horse.

Le Crazy Horse justement. Ce genre d’endroit ne l’attire vraiment pas. C’est vrai que ce n’est après tout pas très « jeune » mais c’est surtout qu’il se sentirait pas à sa place. Rien que les boites de nuit, il ne les fréquente pas des masse. Il préfère largement passé sa soirée entre pote à la maison, devant quelques verres. Il aime la fête, la vraie, pas les discothèques. Et puis face à une dizaine de femmes au corps presque entièrement dénudé, il se sentirait encore plus gêné. Peut-être un peu trop pudique monsieur Zahri ? Malgré tout, il connaissait l’établissement comme sa poche, grâce à Carmen. Il faisait parti de son décor, de ses nuits, un peu comme le Central Perk chez les Friends.

Arrivé devant le bâtiment des folies, il reconnu rapidement Octave qui attendait devant. Il afficha un large sourire en s’approchant de la jeune femme, puis déposa un baiser sur sa joue, avant de s’arrêter à sa hauteur, et d’enfoncer ses mains dans ses poches, pour essayer de se réchauffer. C’est bien tout l’inconvénient de ne pas avoir de voiture. Il faut tout faire à pied. Il passa alors d’un pied à l’autre espérant y trouver un peu de chaleur dans l’effort, puis posa ses yeux noisette sur la belle danseuse d’Opéra.

« Tu sais ce qu’à prévu Carmen ? »

Il s’attendait un peu à tout avec la belle brune. D’habitude il s’en extasie d’avance, mais il espérait que ce soir, il puisse rentrer assez tôt, sans quoi il allait encore en durer demain. Une semaine, il faut qu’il tienne une semaine à un rythme démens. C’est promis, dès que Merlin se sera remit de son décès, il lui ordonne d’engager un remplaçant !

« Désolée, je faisais pipi en silence. » Alors ça, ça ne pouvait-être que la dite Carmen. Un sourire bien amusé aux lèvres, échappant même un petit rire soufflé, Ziggy se retourna et reconnu aussitôt la demoiselle, qui accourait en leur direction. S’il y a bien une chose qu’il admirera toujours chez elle, c’est explosion de vie, même après sa journée de boulot. Ziggy aussi est comme ça, mais après le boulot, il s’essouffle ! Toujours de bonne humeur, toujours souriant, toujours plein d’humour, mais après une journée frôlant les quinze heures de dure labeur, il ne peu qu’avouer avoir perdu un peu de vivacité.
Plus souriant encore, il passa son bras dans le dos de Carmen quand elle fut à leur hauteur, puis déposa à son tour un baiser sur sa joue, imitant son geste précédent sur la peau fraiche d’Octave. Ils passèrent alors en revu, leur journée comme à chaque retrouvailles, puis Carmen se glissa entre Octave et Ziggy, les tirant par le bras. Ziggy n’avait jamais été très habitué aux rapports physiques avec ses amis, en Israël. Le jour ou Carmen s’était permise d’être aussi physique avec lui, il faut bien avouer qu’il s’était senti très mal à l’aise. Mais il n’a jamais rien dit, réalisant que les français avaient cette habitude, quand il les croisait dans la rue. Et avec le temps, il s’y est fait, habitué, et il peu même le dire, ça lui manquerait, si Carmen venait à les quitter. Elle a même pas mal déteint sur lui, car aujourd’hui, il cherche toujours cette chaleur chez ses amis.

« C’pas vrai je vous ai pas dit ! Vous savez sur qui je banderais si j’en étais capable ? » C’était assez ironique de la bouche d’une femme hein ? Un peu comme Marla qui prétend avoir un cancer des testicules. Pourtant cela provoqua encore un éveille chez Ziggy, qui releva les yeux très intéressé. Qui pouvait bien être le Brad Pitt de Carmen ? Il ne s’attendait pas aux dandys des femmes d’aujourd’hui, comme Johnny Depp ou Michael Fassbender. Avec Carmen, il savait que la réponse ne manquerait pas de peps. Puis … Il lui fallait un homme expérimenté n’est-ce pas ? Elle le lui avait répété plus d’une fois. Ho bien sûr il comprenait ce qu’elle cherchait, mais il avait du mal à comprendre que les femmes cherchent des vieux ridés. Lui ? Il serait plutôt dans le paquet des hommes qui rêvent des femmes jeunes. Dans la vingtaine, qui découvrirent la vie et ses plaisir, parce qu’à cet âge, elles vous font sourire. Mais contre toute attente, il a toujours eu des petites amies de sa génération. Ce qui ne lui a pas porté plus chance, puisque demain, il fêtera encore, et pour la énième fois, la St Valentin, seul. « Charlie Chaplin. RAH ! Cette moustache ! » Encore ?! C’était la deuxième de la semaine qui lui crachait au visage, fantasmer sur Chaplin ! Il faudra qu’il pense à présenter Lux à Carmen. Il en échappa un sincère petit rictus, levant ses yeux sombres vers la jeune femme.

« Faut vraiment que vous m’expliquiez ce que vous lui trouver ! Petit et moustachu ?! J’ai déjà le petit, il ne me reste plus qu’à me faire pousser la moustache. »

Lui qui a toujours trouvé sa petite taille comme un complexe, le voilà quelque peu rassuré. Si Chaplin peu faire fantasmer, lui il peu bien apporter l’orgasme non ?
Laissant Carmen s’écrouler sur son épaule, il se rapproche d’elle pour la contenir, puis attrapa le sac de la jeune femme de sa main libre, pour tel un gentleman, le porter à sa place. Il jeta son bras par-dessus son épaule libre, pour l’y tenir. « Ziggyyyyy ! Il s’appelait Ziggy ! J’étais folle de luiiiii ! » Laissant son bras retomber, il donna un petit coup avec le sac, dans les hanches de Carmen, bien qu’il affichait toujours son bien haut sourire.

« Le prochain, j’lui fait bouffer Céline Dion par les trous de nez. »

Il peut en vouloir à sa mère ? Il a toujours adoré son prénom, original, attirant. Mais jamais il ne le pardonnera à Starmania et Céline. Bon, surtout que leur Ziggy est gay. Pas facile à porter quand on aime les femmes, comme lui. Mais on s’y fait, et on s’en amuse à force. Car il faut bien qu’il l’avoue, même si il joue les frustrés à chaque fois qu’on lui chante Dion, ou qu’on vient l’appeler « Zizi », dans le font, ça l’amuse tout autant.

« Ca va dans vos vie de oufmalade ? A Garnier tout se passe bien ? » Hochant la tête, il glissa sa main du côté de son épaule occupée par l’artiste, vers celle de la dite jeune femme, pour aller entrelacer ses doigts aux siens. Oui, leur ambigüité l’amuse aussi, mais c’est surtout la fraternité du geste qui le rassure. Il se sent bien autant avec Octave qu’avec Carmen, alors il en profite toujours lors de leurs soirées, pour prendre une bonne bouffé d’air frais, de bonne humeur. Il suffit qu’il ait un moment de blues, il n’a plus qu’à voir l’une ou l’autre pour être remonté, et reprendre gout à la vie. Surtout Carmen. Rien ne déroge à sa bonne humeur, vraiment rien. Un peu comme lui. Ils ont toujours été sur la même longueur d’onde de ce côté-là. Ils sourient, toujours ils sourient, même quand ça ne va pas. Le principe le plus important chez Ziggy, c’est bien de ne pas saper le moral des autres. Alors jour après jour, il fait comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes, même quand ce n’est pas le cas. C’est aussi pour ça qu’il perd souvent son calme devant tous ses gens qui pensent être les plus malheureux de la terre, qui s’apitoient sur leur sort alors qu’ils ont encore un toit, et de quoi manger à chaque repas. Y’a toujours plus malheureux que nous sur la terre, faut arrêter de chialer à la moindre égratignure. C’est vrai que ça, ça le plombe. Etre toujours celui qui remonte le morale, ça va bien deux minutes. Mais des fois il aimerait tant que les gens se rendent compte de la chance qu’ils ont, d’être là, à Paris. D’avoir un toit, des fringues et un McDo ! Oui le McDo est très important !
Des vies de « oufdemalade » ? Ziggy avait du mal à se mettre dans ce genre de catégorie. On ne peu pas dire qu’il soit quelqu’un de très calme, puisqu’il sort beaucoup. Mais sa vie est vraiment … Routinière depuis quelques temps. Alors il se contenta d’hausser les épaules, tout en avançant ses lèvres en poisson.

« Oufmalade est un bien grand mot pour le fin fond de Paris, mais comme y’a rien qui va mal, je vais dire oui ! »

Bah c’est vrai. Même si y’a rien d’extraordinaire dans sa vie, y’a rien non plus de cataclysmique. Alors tout va bien. « Qu’est-ce qu’on peut être con tous les trois ! »

« Tu veux dire « tu » ? »

Il se tourna vers elle, malicieusement, puis lâcha sa main pour aller passer la sienne dans les cheveux de Carmen, et les ébouriffer légèrement, montrant la taquinera de sa réplique. Elle avait surtout l’air un peu bourré, à se dandiner et s’écrouler sur lui de la sorte. Mais, qu’est-ce qu’il aime ça !

« C’est quoi le programme cette nuit ? Faut que je sois à 8h au cabinet, alors top chrono ! »

Oui car après tout, autant ne pas dormir du tout ? Il leur resterait alors environs huit bonnes heures devant eux, pour rendre inoubliable cette jolie veille de St Valentin. On sait que demain la journée sera pourrie, alors autant faire la fête ce soir non ? Oui, quand on n’a pas de cadeau à faire, la St Valentin, ça ressemble à une journée comme toutes les autres, mais on a vite envie de vomir à voir tous ses amoureux se violer en place publique. Ziggy jaloux ? Non, j’vois pas pourquoi …
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MessageSujet: Re: Les rats d'une nuit ► Octave & Ziggy   Les rats d'une nuit ► Octave & Ziggy EmptySam 18 Fév - 19:15

La foulée est souple, le pas rapide sur les marches du Palais Garnier. Elle est en retard et bon Dieu, qu’est-ce qu’il fait froid dans ce pays. Elle s’élance sans crainte sur les quelques plaques de verglas qui subsistent. Les muscles sont encore chauds. Elle a dansé, alors qu’elle est en vacances. Elle ne peut s’en empêcher, elle aurait du rentrer chez sa famille en Californie. Histoire de vraiment se changer les idées. Sauf que tout est toujours trop compliqué, cela se sait. Et débrouille-t-en avec. Pas bien compliqué de deviner l’identité de la personne « responsable » de cet état d’esprit. Huit lettres qui ne devaient être qu’une histoire d’un soir. Cerbère. Et il fait toujours parti de sa vie depuis maintenant quelques semaines. N’allez pas croire qu’ils sont un couple pour autant. Ils parlent d’attachement réciproque et se montrent particulièrement prudent. Les bonnes choses ont toujours une fin et finissent d’ailleurs dans les drames. La jeune danseuse s’engouffre dans la bouche de métro, direction le Crazy Horse, avec en prime le ventre vide. Appartenant au monde classique, c’est bien le dernier endroit où l’on pouvait la trouver en temps normal. Le burlesque ne l’a jamais attirée jusqu’à ce que le chorégraphe de l’Opéra Nationale confronte ses filles aux danseuses du cabaret. Et dire qu’elle s’est même liée d’amitié avec l’une d’elle. Carmen.

Personne devant le bâtiment. Finalement, elle ne doit pas être en retard. À moins qu’elle ait traversé la capitale en très peu de temps. Voilà Ziggy. Trop gelée, l’Américaine ne bouge pas lorsqu’il vient la saluer et lui embrasser la joue, même ses mains restent au fond de ses poches. Cependant, Octave fait de même pour ne pas paraître froide ou impolie. Ces choses ne sont plus d’actualité. « Tu sais ce qu’à prévu Carmen ? » Elle hausse les épaules. Aucune idée. Carmen a le don de les rassembler alors qu’il n’y a rien à fêter, le don de les surprendre et leur changer les idées aussi. Après son épisode à l’hôpital, l’équipe médicale lui a toujours suggéré de se faire des amis en dehors du cadre de son travail. La jeune femme a presque tenu la promesse jusque là. « Je ne préfère plus faire de pari sur ses idées. Elle ne cessera jamais de m’étonner avec ses idées. » Cette réponse est accompagnée d’un sourire. La danseuse imite Ziggy en espérant qu’elle parvienne à se réchauffer. Finalement, un seul coup d’œil suffit entre les deux amis pour qu’ils rentrent dans le bâtiment, connaissent le chemin pour retrouver le point de rendez vous. Et Carmen pointe le bout de son nez et les entraîne déjà ailleurs.

Plus réservée que ses deux amis, Octave ne dit rien et se laisse balader dans le ventre du cabaret. Une fois à l’extérieur, son organisme fit le plein d’air frais, au point d’en brûler chaque centimètre carré de ses tissus pulmonaires. « C’pas vrai je vous ai pas dit ! Vous savez sur qui je banderais si j’en étais capable ? » Contre Carmen, la jeune femme retourne vivement la tête vers cette dernière et sort de sa rêverie. Le froid lui engourdit la tête, il faut croire. Peu importe son côté prude, distinguée et de bonne famille, la curiosité l’emporte et même un rire cristallin franchit ses lèvres. Elle veut savoir, mais apparemment la brune ne dira rien de plus. Elle s’est juste écriée pour réveiller les troupes. La danseuse classique ne compte pas laisser passer cette « nouvelle » à la trappe. Elle est certaine qu’elle parviendra à remettre cette conversation sur le tapis.

« Charlie Chaplin. RAH ! Cette moustache ! » Carmen a le don de lui redonner le sourire. Octave ne comprend pas toujours de quoi elle parle, trop sérieuse encore pour le moment. La brune est un personnage à elle toute seule. Il fut un temps, au début de leur amitié, où elle prend chacune de ses remarques au sérieux, se vexant même par moment. Mais on s’y fait, on apprend vite. Encore une fois, la danseuse ne voit pas pourquoi elle parle de ce célèbre acteur. Loin d’elle le rapprochement avec la petite taille de Ziggy. « Faut vraiment que vous m’expliquiez ce que vous lui trouvez ! Petit et moustachu ?! J’ai déjà le petit, il ne me reste plus qu’à me faire pousser la moustache. » Merci à lui pour l’explication. Second rire cristallin. Petite, elle aimait les films de Chaplin. Il se pourrait bien qu’elle en fût fascinée. La jeune femme poursuit sur leur idée, avec sérieux. « Tu devrais y songer Ziggy. Il paraît que ça revient et que des femmes en raffolent. » Les moustaches. La jeune femme en parle avec des pincettes, parce qu’en dehors de la charmante « barbe de trois jours » les poils autour de la bouche et sur les joues cela la refroidit quelque peu. Il y avait eu tout un buzz autour de ces dernières cet automne, lors de la Coupe du Monde de Rugby, vous savez ? Bref, la moustache a été remise au goût du jour. Ziggy devrait probablement se mettre à la page. « Ziggyyyyy ! Il s’appelait Ziggy ! J’étais folle de luiiiii ! » Octave regarde l’un puis l’autre, comme si c’était Rolland Garros avant l’heure. « Le prochain, j’lui fais bouffer Céline Dion par les trous de nez. » Elle sourit, ils sont mignons.

« Ça va dans vos vies de oufmalades ? À Garnier tout se passe bien ? » Comment dire… Étant constamment dans le doute, elle n’aime pas s’avancer sur un terrain aussi meuble que sa vie. « Oufmalade est un bien grand mot pour le fin fond de Paris, mais comme y’a rien qui va mal, je vais dire oui ! » Heureusement que Ziggy répond en premier. Cela lui donne le temps de réfléchir. Pas assez, vu que sa réponse est courte, mais dans le fond elle ne voit toujours pas quoi lui dire : c’est plutôt calme de son côté. Compliqué avec Cerbère, mais calme d’une façon générale. Elle ne préfère pas s’étaler sur sa vie personnelle, pas maintenant. Octave a envie de rire, marcher coller à eux, ou du moins l’un d’eux, dans les rues de Paris. « En vacances, mais ça se passe bien. Tu sais que tu devrais repasser à Garnier pour décoincer certaines d'entre nous ! » Réponse brève également, mais pas besoin d’inventer pour que l’un des deux s’intéresse à vous. « Qu’est-ce qu’on peut être con tous les trois ! » Pour marcher et rire comme des gosses en plein milieu de la nuit et des Champs Elysées par moins dix degrés ? Carmen n’a pas tort. Ils ne peuvent être que cons et fous. Ils sont encore jeunes aussi et rien ne les retient chez eux. Le tableau parfait pour illustrer « merde, profitez ! Vous avez la vie devant vos yeux ! » « Tu veux dire « tu » ? » Octave lève les yeux au ciel. Assume Ziggy, assume. « C’est quoi le programme de cette nuit ? Faut que je sois à 8h au cabinet, alors top chrono ! » Elle doute être attendue quelque part. Demain, c’est la Saint Valentin. Ils le savent tous les trois. Peut-être que le Grec passera, peut-être pas. Lui aussi a le don de la surprendre, de débarquer chez elle comme si cet appartement est également le sien. « Je suis ouverte à toutes les propositions, sauf les trucs glauques évidemment. » Octave sert la main de son voisin.

(Désolée, mais 1) c'nul, 2) c'nul, 3) j'ai mis gavé de temps à répondre)
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MessageSujet: Re: Les rats d'une nuit ► Octave & Ziggy   Les rats d'une nuit ► Octave & Ziggy EmptyDim 18 Mar - 13:17

Coco aimait les hommes. Les vrais, comme Marlon Brandon : elle aurait fait n'importe quoi pour être à la place de Maria Schneider dans Dernier Tango à Paris. De plus, l'acteur avait fait ses débuts avec ce qui aurait pu être, l'amour de sa vie. L'américain avait été lancé sur le devant de la scène grâce à la pièce, véritable chef-d'oeuvre de Tennessee Williams qui lui vaudra un prix Pulitzer en 48, Un tramway nommé Désir. Le dramaturge était surtout connu pour ses pièces plus ou moins scandaleuses... mais aussi pour ses personnages d'une affreuse complexité, telle que Blanche.
Pourtant, ce n'était pas ce qu'avait intéressé Carmen. Ce qu'elle avait voulu connaître, elle, c'est la vie de l'homme, et pas de l'artiste. Elle avait dévoré ses Mémoires, et même pleuré dessus. Il avait eu une vie aussi terrible que merveilleuse. Deux fois, il a cru qu'il allait mourir d'un cancer. C'était faux, mais il a quand même dû vivre avec l'idée de la mort proche. Il n'a pas eu de cancers mais à la place, une cataracte à 24 ans, à l'oeil gauche. Le cancer il ne l'a pas eu, mais son amant de toujours, Franck Merlo, lui, en décédera. Tennessee Williams traversera une dépression de 7 ans suite à la mort de l'amour de sa vie, avec qui il aura partagé 14 années de sa vie. Ca c'était ce que les gens savaient de lui, ce que Carmen, elle, savait de plus c'est qu'un soir, alors que le dramaturge rentrait d'une soirée un peu trop alcoolisé, Franck lui a balancé steack et purée au visage, dans un excès de jalousie.

Carmen ne sait pas vraiment pourquoi elle l'aime tant. Elle a eu une espèce de fascination pour l'homme... inexplicable. Ca faisait plusieurs mois maintenant qu'elle le connaissait et cet attrait pour lui n'a pas diminué avec le temps. Ce qui était plus inquiétant par contre, c'est que les vivants commémront bientôt les 30 ans de sa mort. Une mort assez bête d'ailleurs : il s'est étranglé avec le bouchon de son flacon de médicaments. Une mort bête oui, mais dont on se souvient.

« Vous croyez qu'on peut tomber amoureuse d'un mort ? »Elle médita un instant, elle-même sur la question avant de dire avec un rire de sorcière : « Au moins je suis sûre qu'il me trompera pas ce gentil bonhomme ! »

Les deux jeunes adultes devaient certainement penser qu'elle parle encore de Charlie Chaplin. Il était parfois assez compliqué de la suivre et il faut dire qu'elle n'aidait pas. Mais elle leur avait parlé de Tennessee. Oui, elle leur en avait longuement parlé, pendant des heures, longues heures. S'ils l'avaient écouté (ce qui serait extraordinaire), ils seraient alors des spécialistes sur l'homme, comme s'ils l'avaient disséqué, tel une grenouille. Elle en parlait avec légèreté... mais en réalité, ça la pesait. Sauf qu'elle ne voulait pas se l'avouer. Elle ne voulait pas admettre que des cendres -car c'est ce qu'il est aujourd'hui, de vulgaires cendres- puisssent la faire encore pleurer.
Les pleurs, c'était particulier avec elle. Les vies tristes, aussi. On pourrait croire qu'une pute ait une vie malheureuse mais ce n'était pas son cas à elle : déjà, elle n'était pas catin et puis ensuite, elle était tout à fait heureuse. Même si Tennessee Williams assombrissait parfois son joli minois. Carmen était peu sure d'elle (à la grande surprise des gens) quand il s'agissait de son coeur et des sentiments, ce qu'elle savait, c'est qu'elle ne réussira pas à tomber amoureuse de qui que ce soit si Tennessee Williams continuait à la poursuivre.
A part ça, elle était tout à fait d'accord sur un point : elle avait des goûts plus que chelous...

« Faut vraiment que vous m’expliquiez ce que vous lui trouvez ! Petit et moustachu ?! J’ai déjà le petit, il ne me reste plus qu’à me faire pousser la moustache. », s'écria Ziggy. Les deux femmes rirent et Carmen s'écarta du garçon pour basculer son poids -sans s'écrouler- sur l'épaule d'Octave.

« En fait, j'aime les petits hommes à moustache », avoua-t-elle avec des étoiles dans les yeux. Elle ajouta néanmoins avec plus de sérieux, sévère : « ...mais pas ceux qui s'appellent Hitler. »

Il est vrai que Ziggy n'était pas très grand... mais ça lui donnait un certain charme. Ils avaient beau jouer tous les deux, à faire semblant, l'israëlien n'était cependant pas le genre de la danseuse. Il était trop jeune pour elle. Elle aimait les hommes. Les vrais, comme Marlon Brando... ou Tennessee. Elle ne disait pas que Ziggy n'était qu'une crevette sans virilité. Loin de là même, mais il y a un charme qu'on acquiert qu'avec le temps, les rides et les cheveux gris. Elle le provoqua :

« Mais ne t'inquiètes pas, on t'aime quand même. » Et elle enlaça Octave amicalement d'un bras. Les deux brunes étaient belles, Coco le savait. La danseuse classique ferait des ravages si elle acceptait de se laisser aller un peu. Avec Carmen, peut importe à qui elle s'adresse, elle jouera toujours la carte de la séduction. C'est son métier après tout.

Un petit silence suivit avant que ses deux amis ne lui expliquent leur situation. Leur vie semblait avancer tranquillement, normalement. Bien qu'ils aient tous les deux une mine affreusement fatiguée... peut-être n'aurait-elle pas dû les faire venir ? Mais maintenant qu'ils étaient là ils n'allaient pas partir !
Carmen était du genre à se donner plus de peine pour Octave. La jeune femme avait ce truc de cassé en elle, et bien que Coco qui ne sache pas quoi, elle en était touchée tout de même. Coco était définitivement trop sensible. Et le fait qu'Octave ne veuille pas s'épancher (ce qui est compréhensible) l'attirait encore plus. On s'est souvent demandé pourquoi les gens aimaient plus facilement les personnages secondaires dans les livres, plutôt que les principaux. Parfois, on ne veut pas en apprendre plus par peur d'être déçu, on préfère le fantasme qui est toujours -ou presque- plus plaisant que la réalité. En en sachant peu sur un personnage, on peut le manier à notre guise, pour le modeler comme on le désire tout en respectant la base évidemment (puisque c'est elle qui nous a plu) et on le transforme en la poupée d'onirisme que l'on veut. C'est pareil avec les gens, moins on en sait, plus on les aime. Et moins les gens vous aiment, plus leur amour vous retient.

« Tu sais que tu devrais repasser à Garnier pour décoincer certaines d'entre nous ! »

Elles rirent. Leur rencontre avait été plus que particulière. Au début, ça avait été difficile mais Carmen avait été patiente : on a souvent une mauvaise image des danseuses burlesques, aussi on ne leur accorde pas un bon traitement au départ.
« Je serais ravie de repasser ! » Juste pour pouvoir voir les dorures des plafonds et s'installer dans les fauteuils en velours...

« Tu veux dire « tu » ? »

Elle lui jeta un regard noir et leva la tête avec fierté. Carmen n'aimait pas les gens idiots, elle était d'une intolérance sans égale avec les abrutis. Elle ne pouvait absolument pas les piffer, si elle pouvait les frapper elle le ferait. Elle était cassante et elle les reprenait toujours quand elle faisait des erreurs. Naturellement, elle n'aurait pas supporté qu'on la traite de débile. Mais... on peut intelligent et con. Alors elle sourit : c'est vrai que c'est elle qui les emmené ici... Tout à coup, ils la pressèrent, en lui demandant ce qu'elle avait prévu. C'était une bonne question...

« Je suis ouverte à toutes les propositions, sauf les trucs glauques évidemment. »

Elle ironisa : « Ah merde, j'avais prévu les menottes et le fouet pour une partouze à trois... » Mais elle ajouta rapidement, pour rassurer son amie : « Une partie de Mario Kart chez moi, ça vous va ? » Et elle fit une petite moue d'enfant en gonflant ses joues blanches et en avançant ses lèvres rouges en coeur.

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