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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 Play with darkness. Ϟ ALECTO

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MessageSujet: Play with darkness. Ϟ ALECTO   Play with darkness. Ϟ ALECTO EmptyJeu 16 Fév - 19:13

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SMS; Je rentre en Angleterre. J'tenais à te dire au revoir. Prends soin de toi.

Envoyé. A nouveau, les questions franchissent le seuil de mes pensées. Elles ne sont pas les bienvenues dans mon esprit mais s'y invitent. Mon corps frissonne, il n'a cesse de trembler. Je ne le contrôle plus. J'me sens prisonnier de moi-même. Je suis vide, tellement vide que toutes ces personnes qui s'adressent à moi semblent lointaine. Leurs voix résonnent dans mon âme, elles caressent les parois de mon être pour finalement se retrouver sauvagement aspirées par le trou béant qu'est devenu mon cœur. Je ne prends même pas la peine de fermer derrière moi la porte de mon appartement. Je n'ai pas un seul sac, pas une seule affaire, rien dans mes poches. Je ne possède plus rien. Là où je vais, je n'aurais plus besoin de cela, de toutes ces choses futiles qui m'ont un jour donné l'illusion d'être quelqu'un. D'être vivant. D'exister. Naïf. J'ai toujours été ce sale type, incapable de garder auprès de lui ce qu'il chérissait le plus. C'était donc prévisible. Ma vie devait s'arrêter de cette manière. Après avoir pensé pendant de longs mois que je pouvais être normal, j'ai fait face à la fatalité. Ce truc, qui, à première vue cherche à vous détruire mais qui au final ne fait rien d'autre que vous aider. Elle est entrée dans mon cœur, elle a pris possession des moindres parcelles de mon corps. Me susurrant alors à l'oreille que ma vie n'était pas ici. Que c'que je ressentais pour cet homme n'était que du vent, une facette de moi qui ne serait qu'éphémère. Aussi éphémère que l'homme que je suis. Lorsque la distance qui me sépare de l'aéroport se réduit j'sens mon cœur battre à vive allure. Comme s'il désirait détruire mes côtes pour s'en aller, lui aussi. Me laisser seul comme un chien errant. La pluie. Toujours cette pluie qui tombe sur mon visage, comme pour enlever le masque de l'homme vivant. Comme pour faire disparaitre par ses gouttes polluées le peu de sentiments trop forts que j'ai pu ressentir pendant mon séjour à Paris. J'ai pourtant le sentiment inévitable que j'fais la pire connerie de ma vie. Mais encore une fois j'ai juste envie de me la jouer gros égoïste. Un seul type m'a laissé tombé alors j'laisse tomber le monde entier. Même ces personnes qui en valent la peine. Mais c'est pas grave. Ça leur passera, cette rancœur envers moi. Cette haine qui au final s'estompera et les aideront à m'oublier. J'serais à leurs yeux le pauvre gars tatoué. Le dévergondé. Le chaud lapin. L'enfoiré de crevard. Et j'dévale les rues de Paname, sans laisser derrière moi une seule trace. Sans même me retourner une ultime fois la tête.

Je suis hermétique. Les bruits de la ville ne m'atteignent plus. Silence. Au fond, c'est certainement ce putain de silence qui m'a détruit. Il a fait de moi cet homme vulnérable et totalement déconnecté de la réalité. Après avoir passé le stade du type totalement détruit, étouffé par la souffrance. Après avoir dépassé le cap de la violence j'me retrouve au point culminant du sommet qu'est la déception, la haine. J'parviens à ressentir rien d'autre que du dégoût pour les personnes qui m'entourent. La moindre chose que je fixe trop longtemps m'amène inévitablement à la même conclusion : rien. Ca ne vaut rien. Ca n'en vaut pas la peine. C'est les yeux rougies par la rage que j'entre dans ce foutu aéroport. Enfin, derrière moi se ferme les grandes portes coulissantes. Un souffle s'échappe de mes lèvres. Semblable à celui du soulagement. A nouveau, petit à petit, doucement, le monde revient à moi. Toujours aussi agressif mais bien moins effrayant. Me voilà, seul, un pied dans la tombe pour retrouver le passé. Lui faire face, apprendre à le connaître et le combattre quoi qu'il arrive. Ou le laisser m'achever. C'est d'un pas bien plus sûr cette fois que je me mélange à la foule. Je ne parviens toujours à m'y fondre. Foutu Skeleton.

Et c'est là qu'tu rêves de partir dans un endroit où tu seras quelqu'un. Tu veux pas moisir derrière les barreaux mais tu y vas. Histoire de souffrir pour une bonne raison. T'as envie qu'on te regarde du doigt, qu'on te crache à la figure. T'as envie qu'on te casse la gueule parce que t'as ôté la vie à toutes ces personnes innocentes. Tu veux voir en grand ton nom sur les journaux ' Dreamcatcher Stride, tueur.' Tu s'ras enfin quelqu'un. On pensera parfois à toi, surtout en mal mais tu t'en balances. T'auras marqué les esprits de chacun pour un acte qui fout les autres hors d'eux. En fait t'as juste envie d'oublier cette vie de chiottes que tu te traines sur Paris. Arrêter de te battre pour ce qui n'en vaut pas la peine. Mourir si c'est le prix à payer pour vivre.

Mais non, il n'y a que ce billet d'avion entre tes doigts et un petit monde détruit. Le tien.
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MessageSujet: Re: Play with darkness. Ϟ ALECTO   Play with darkness. Ϟ ALECTO EmptyJeu 16 Fév - 20:20

Je rentre en Angleterre. J'tenais à te dire au revoir. Prends soin de toi. La lecture de ce texto me laisse littéralement sur le cul. Alors comme ça, cet égoïste de squelette a décidé de s’envoler vers d’autres cieux sans me donner la moindre explication supplémentaire ? Ca va pas se passer comme ça. Hors de moi. J’suis hors de moi. Je serre les poings pour tenter de canaliser ma rage. J’en reviens pas. Il peut pas penser à autre chose qu’à sa gueule, pour une fois ? Non mais c’est vrai quoi. Y a pas que lui sur terre, merde. J’parie qu’il a même pas pensé au vide qu’il allait laisser derrière lui en prenant cette putain de décision. Rhaa, je le déteste d’être comme ça. BREF, c’pas le moment d’y penser. Pour l’instant, mon objectif premier c’est de l’empêcher de foutre les pieds dans cet avion de malheur. Sauf que du haut de mes 17 ans, j’vois pas trop comment m’y prendre pour le faire changer d’avis. Il m’écoutera sans doute pas. Parce que pour faire le sourd, il est fort. Quand il a une idée en tête, il l’a pas ailleurs. Tout en réfléchissant au moyen le plus efficace de le convaincre de rester, j’enfile ma veste. Y a pas une seule seconde à perdre. J’sais pas à quelle heure décolle son putain d’avion, mais je me doute que j’ai intérêt à m’grouiller les puces si j’ai pas envie de le rater. L’échec ne fait pas partie de mes options, pour une fois. Décidée à lui foutre la main dessus, je quitte mon appartement à la vitesse grand V. C’est à ce moment là que la réalité me frappe de plein fouet : si j’me rendais à l’aéroport à pieds, j’arriverais en retard, de toute évidence. Il ne me reste plus qu’une seule solution pour arriver à temps ; le taxi. Et autant vous dire que les taxis, c’pas ce qui manque à Paris. A peine ai-je levé la main qu’un véhicule s’arrête à ma hauteur. J’me jette à l’intérieur comme une folle furieuse, claquant la portière derrière moi avant d’ordonner au taximan de m’emmener à l’aéroport le plus rapidement possible. Je jure que si cet enfoiré s’amuse à faire des détours pour se faire un max de thune sur mon compte, j’lui refais le portrait. De toute façon, j’compte pas payer. Je m’étais fait la promesse de plus frauder, de me montrer un peu plus raisonnable mais là, l’urgence de la situation m’empêchait de tenir parole. Quand on arrive un peu avant l’aéroport et que les embouteillages commencent à pointer le bout de leur nez, j’demande au chauffeur de me laisser sortir pour prendre l’air tout en me tenant l’estomac. Le conducteur grimace de dégoût, probablement à l’idée que je quiche dans sa bagnole toute neuve et que l’odeur de dégueulé fasse fuir ses futurs client potentiels. J’ai toujours été une bonne comédienne. A peine suis-je hors de la voiture que j’me fous à courir comme une dératée pour me mêler au troupeau de piétons qui se dirige en direction de l’aéroport. Je ne m’arrête pas de courir une seule seconde. J’suis tellement essoufflée que j’ai l’impression que j’vais cracher mes poumons mais ça, c’est qu’un détail.

Bref , me voilà à l’intérieur de l’aéroport. Il fait noir de monde. S’il n’avait pas été aussi facile à repérer, j’pense que j’aurais perdu espoir de le retrouver au milieu de tant de gens. Heureusement pour moi, Jack est pas du genre à passer inaperçu. Alors que je lance un regard circulaire autour de moi, mes yeux finissent par s’arrêter à la hauteur d’une silhouette que je ne connais que trop bien. Jack. Il est là, debout à quelques mètres de moi. J’prends une grande inspiration. J’sais pas quoi lui dire mais maintenant que j’ai fait tout ce trajet pour sa belle gueule, il est trop tard pour me dégonfler. C’est d’un pas décidé que je m’approche de lui. Sans lui laisser le temps de comprendre ce qui lui arrive, je lui arrache son billet d’avion des mains. Comme ça, il n’ira nulle part tant que je ne l’aurais pas décidé. J’sors alors un briquet de ma poche et fais jouer la flamme à quelques centimètres seulement du morceau de papier, juste pour m’assurer que j’avais bien toute son attention. S’il me connaissait un tant soit peu, il devrait savoir que je n’hésiterais pas à réduire son ticket pour Londres en cendres s’il ne répondait pas à mes questions. Je plonge alors mon regard embué de larmes dans le sien – contrecoup des émotions, sans doute –. J’lui en veux de pas avoir eu les couilles de m’dire qu’il se cassait en face. C’était franchement lâche de faire le sale boulot par sms. Indigne de lui. J’baisse alors les yeux, incapable de soutenir son regard plus longtemps. A mon tour, je me fous à jouer avec son billet pour me détendre. J’sais pas par où commencer. C’quand même pas bien compliqué nom d’un chien, faut que je me secoue, putain. Et comme pour répondre à mes prières, ma voix vient briser le silence, peu sûre d’elle.

    « T’es vraiment con d’avoir cru que j’allais te laisser partir sans tenter de te retenir. Vraiment. »
    Mon poing se referme sur ce billet d’avion qui avait failli me causer la perte d’un être cher. Perte, ouais, parce que j’me doute que s’il était parti, il serait jamais revenu. Et là, c’est au tour de mon côté maman poule de reprendre le dessus. « Tu m’expliques c’est quoi ce bordel ? Il t’est passé quoi par la tête, putain ! »

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MessageSujet: Re: Play with darkness. Ϟ ALECTO   Play with darkness. Ϟ ALECTO EmptyVen 17 Fév - 20:16

Le poids qui repose sur mes entrailles s'estompe à chaque pas que je fais. Ne pas retourner la tête, ne surtout pas la retourner pour ne pas ressentir une once de regret. Parce que ouais, au fond j'sais absolument pas ce que je suis en train de branler. J'fonce dans le mur et je trouve rien de mieux que d'accélérer. J'veux que l'impact contre le béton me soit fatal. Paf, crâne explosé, cœur qui cesse de battre. La fin, la vraie, celle dont j'ai toujours rêvé. Et je m'avance et je m'avance. Puis soudain alors que j'm'apprête à plonger mon second pied dans la tombe, j'sens une main me tirer de ce vide dans lequel je m'effondre. D'abord surpris, je me stoppe dans cet aéroport. Je ne lâche pas du regard le morceau de papier qui, maintenant, ne se trouve plus entre mes mains. Je ne tente même pas de le récupérer car au fond, c'est peut-être ce que je veux, que l'on vienne à mon secours. Je plonge ainsi mon regard dans celui d'Alecto. J'enfile immédiatement mon masque glacial. Celui de la haine, du dégoût. Celui qu'elle ne désire pas voir. Celui qui me protège. Lorsque la flamme s'approche du billet, j'sens un sourire se dessiner sur mes lèvres. J'sais parfaitement de quoi est capable cette fille c'est p't'être pourquoi je cherche pas à retenir ses gestes. J'la lâche plus du regard. « Alors vazy, brûle le ce putain de papier. VAZY PUTAIN ! » Et mon corps qui tremble, inlassablement. J'ai l'impression que mes jambes vont s'effondrer sous mon poids. Ma gorge se noue, c'pas le moment de perdre son sang froid. Une vague glaciale traverse mon âme, calmant sur son passage les battements de mon cœur. « T’es vraiment con d’avoir cru que j’allais te laisser partir sans tenter de te retenir. Vraiment. » Ca aurait pourtant été tellement plus simple. J'baisse la tête, incapable de lui répondre quoi que ce soit. J'le savais mais j'ai essayé. J'suis vraiment trop con, faut croire. J'relève un instant la tête pour lui sourire. Juste pour essayer d'prouver que j'suis pas encore complètement détruit, que ses paroles ne m'atteignent pas. « Tu m’expliques c’est quoi ce bordel ? Il t’est passé quoi par la tête, putain ! » Je regarde mes pieds, incapable de soutenir plus longtemps son regard interrogatif. C'est soudain que d'un geste vif j'attrape entre mes doigts ce foutu billet pour le déchirer et le jeter par terre. C'est terminé, j'vais pas partir. J'vais rester ici et me saigner comme un pauvre con. J'serre mes poings dans le vide. La rage monte, petit à petit, prenant place dans mes veines. J'ai soudainement la tête qui tourne, j'ai l'impression qu'elle va exploser alors j'dois extérioriser toutes cette merde qui traine en moi.

    « Voilà. C'est c'que tu voulais, non ? » Je déglutis difficilement. « T'AS ENCORE EU C'QUE TU VOULAIS. » J'ne fais même pas attention aux regards des passants qui se posent sur moi parce que j'm'en balance. C'est alors que j'me rends compte qu'elle n'y est pour rien. Mes mains tremblantes se posent sur ses joues. « J'suis désolé, j'voulais pas … J'voulais … J'suis un peu sur les nerfs ces derniers temps. » Voix coupée. Encore une fois, j'parviens pas à dire quoi que ce soit. J'ai toujours tout préféré garder pour moi. Pauvre con.


Et toujours mes mains tremblantes qui ne peuvent pas s'empêcher de toucher sa peau. Regarde comme j'suis foutu. J'ai complètement déliré. J'suis foutu mais j'me la joue égoïste en posant mes lèvres sur les siennes. C'est pas un foutu baiser comme j'ai l'habitude de lui donner, pas un que j'lui vole pour lui dire que j'ai envie de la sauter. Non, ça m'soulage de la sentir contre moi. Alecto, elle connaît rien à mon passé, elle sait beaucoup de choses sur moi mais pas ça. Pas l'homme bourré d'erreurs et d'imperfections. Son regard plein d'affection qu'elle pose sur moi me donne l'impression d'aller mieux. Et bordel, c'que ça fait du bien de pas se sentir monstre. Lorsque je détache ma bouche de la sienne mon regard se stagne un instant sur mes mains. J'parviens pas à les calmer parce qu'au fond c'est mon corps tout entier qui tremble. Dépassé par les évènements. Et, même dans ce malêtre profond aucune larme ne coule sur mes joues. J'me souviens même pas de la dernière fois qu'un sanglot a pris possession de mon corps. J'sais même pas si c'est arrivé un jour.

    « J'suis là Al'. J'vais pas te laisser. Merde ouais, j'vais rester à tes côtés et on va traverser cette putain d'épreuve ensemble. J'vais plus jouer au putain d'égoïste, pas avec toi. » Sourire.


J'porte à nouveau mes lèvres contre les siennes juste pour confirmer que j'lui fais pas une blague. Moi même j'suis sûr de pouvoir tenir mes paroles, là tout de suite. J'ai l'coeur qui bat à mille, j'sais pas dans quoi j'm'embarque et j'veux pas savoir en fait. J'ai pas encore envie de foncer dans le mur.

Et t'es qu'un pauvre con Jack. Avec tes paroles que tu tiendras jamais, avec ton coeur qui te joue des tours. T'es là, à promettre l'impossible, à donner l'illusion que t'es quelqu'un de bien. MERDE. Tu peux plus faire marche arrière. T'as même pas envie en fait. Tu sombres dans la folie. Tu crois faire le bien mais c'est tout le contraire. T'es juste prêt à détruire la plus belle chose qui est entrée dans ta vie, Alecto. T'es le roi des cons, mec. Et le pire, c'est que t'as l'air d'aimer ça.
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