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 A spider web and it's me in the middle. Ϟ alecto

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MessageSujet: A spider web and it's me in the middle. Ϟ alecto   A spider web and it's me in the middle. Ϟ alecto EmptyDim 22 Avr - 18:26

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Les heures défilent en même temps que le vide dans ma poitrine s'agrandit. De plus en plus ravageur. Il gronde, à la recherche d'un je ne sais quoi pour assouvir sa colère. Mes yeux rouges par la fatigue fixent le mur blanc de ce couloir plongé dans une certaine obscurité depuis la tombée de la nuit. Des complications. Des putains de complications. Mon regard trébuche sur le sol. Il n'y a plus qu'à attendre, les bras croisés, sur cette chaise. Attendre que la nature décide ou non de laisser la vie à un pauvre petit innocent. Et pendant ce temps, je ne peux que rester ici à me torturer l'esprit. Il y a peu, jamais je n'aurais pensé un jour me retrouver ici, les mains tremblantes et le cœur battant à l'idée de perdre mon fils. Jamais. L'angoisse grandit et le temps se creuse. Se dessine sur mon visage l'esquisse de la peur. L'atmosphère lourde porte en elle une trace indélébile de remords. Et si j'avais fait ça. Et si … On ne peut pas retourner en arrière mais on ne peut pas s'empêcher d'y penser quand même. A des tas de solutions envisageables par un simple acte supplémentaire. Mon visage décomposé vient se nicher entre mes mains glacées. Je peux imaginer dans la pièce d'à côté des tas de scénarios aussi horribles les uns que les autres. J'me relève alors soudainement pour ne pas suffoquer. C'est reparti, pour un enchainement de cent pas sur ce foutu carrelage blanc. Tout ici est stérile, fade et dénudé de sentiments. Rien pour nous donner de l'espoir mis à part ces hommes et ces femmes qui vous sourient pour vous rassurer. Dissimulant ainsi un échec palpable. Le calme et le silence ne sont que des illusions. J'me retrouve au même stade que quelques mois plus tôt. J'étais dans l'un de ces couloirs, à attendre je ne sais trop quoi dans l'espoir que Jéricho se réveille. Je ressentais cette même appréhension. Mon corps, dévoré par la fatigue me fait souffrir, le moindre de mes gestes me donne l'impression d'une lutte constante. Skeleton s'invite à la fête, profitant de ma faiblesse. « Alors, comme ça, ton bâtard va mal ? Il est moins robuste que son père. » Son rire me fait l'effet d'une lame en plein crâne. Douleur. Je retiens un gémissement. « ça va aller j'te dis. Dégage. » Nouveau rire, nouvelle douleur, plus intense encore. « C'est ça, voile toi la face. T'es encore à côté de la plaque. » Épuisé par sa connerie, je me rattrape au mur pour me laisser doucement tomber. Ravalant tous les sentiments négatifs pour les envoyer au fin fond de mon âme. Ça va aller, ça va aller, ça va aller. A cette simple pensée, j'ai l'espoir éphémère d'avoir raison. Parce que le désespoir peut rendre une personne totalement naïve. J'plonge à nouveau mon visage entre mes mains. Je prends une longue inspiration pour finalement poser mes yeux sur la porte renfermant Alecto. Comme si par ce simple regard planté en cette direction, le temps allait défiler plus vite, le verdict tomber, enfin.

A nouveau, l'espoir désespéré renaît. Je me relève vivement et j'ai pourtant la ferme impression que tout va au ralentis. Un groupe d'infirmiers est là, l'un deux porte un petit corps silencieux. J'comprends alors de suite que c'est mon fils. Mon fils. Mon fils. Coup de poing dans la gueule, cœur qui cesse un instant de battre. Si petit ? Si … Et j'm'avance en leur direction, une femme me repousse légèrement me demandant de ne pas les ralentir. J'ai beau gueulé que c'est mon fils, ils n'entendent rien, j'les vois foncer comme des malades sans trop me porter de l'attention. « c'est mon fils, bordel de merde, mon fils j'veux l'voir. » Voix faible lançant des murmures dans un couloir à nouveau silencieux. J'ai l'impression qu'un camion vient de me passer dessus. J'parviens plus à respirer correctement tandis que je regarde désespérément devant moi. Ils ne feront pas marche arrière, ils ne reviendront pas pour le laisser partager ses premiers instants de vie avec son père. J'reste planté comme une statue, un coup de vent pourrait me faire me trébucher. Blessé. Le psychopathe attristé, on aura franchement tout vu. J'ai honte de moi, putain. C'est alors que j'enfile le masque fermé du type intouchable. Juste histoire de dissimuler la douleur. J'suis fort, j'ai des épaules en acier, elles peuvent tout supporter. Et, ça risque certainement pas de changer maintenant. Parce qu'on compte sur moi et que j'ai plus l'droit de me laisser aller. Mes esprits remis en place, je m'avance vers la salle où se trouve Alecto. Je prends une dernière longue inspiration avant de pénétrer dans la pièce d'un pas lent et incertain. Elle est là, couchée sur le lit. J'sourirs faiblement face à sa mine fatiguée. Face à cette situation que je ne contrôle plus, que personne ne contrôle d'ailleurs. Ce n'est que le fruit de nos conneries respectives. Moi pour ne pas avoir été foutu d'enfiler une capote pour baiser une gamine. Alecto pour ne pas avoir su se faire aider. La réalité reprend toujours le dessus. Elle semble nous montrer du doigt en se moquant. Je m'approche de quelques pas tandis que les infirmières m'autorisent à venir.

« … ça va ? » Question conne. Mais, hors de question de lui parler directement du bébé. D'abord son état à elle. Ensuite celui de Sid. Mes lèvres brûlantes retiennent mes mots. Impatient d'en savoir plus. Pour enfin briser cette bulle d'ignorance totale. « Et Sid ? »

Ma main attrape alors la sienne. Mes doigts se lient aux siens lorsque mes lèvres viennent se poser sur son front. Parce qu'en ce moment même, à cet instant précis, ce n'est plus elle et moi mais, nous. Un nous que jamais je n'aurai jamais pensé voir se former. Mais au fond, ce n'est que comme ça qu'on peut se battre non ? Ensemble. Et si ce n'est pas pour nous, faisons le au moins pour notre fils.

On félicite la drogue pour son magnifique chef d'œuvre. Grandiose.
Merde, j'suis papa.
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MessageSujet: Re: A spider web and it's me in the middle. Ϟ alecto   A spider web and it's me in the middle. Ϟ alecto EmptyDim 22 Avr - 20:31

A spider web and it's me in the middle. Ϟ alecto 555242blablouche

Il y a des complications, le cordon ombilical s’est enroulé autour du cou du gosse, va falloir opérer. Cette phrase se répète inlassablement dans ma tête, tel un écho, tandis que je plonge peu à peu dans l’inconscience. La dose d’anesthésiant qu’ils m’ont injectée pour cette putain de césarienne m’abrutit complétement. J’entends les voix des infirmiers qui s’activent autour de moi mais j’arrive pas à saisir le sens de leur parole. Est-ce que le bébé va bien ? Est-ce qu’il va s’en sortir ? Pourquoi je suis si conne ? Une foule de questions s’entrechoquent dans ma tête. J’essaie de faire le vide, de tirer la chasse de mon esprit. Attendre et prier. Prier tout et n’importe quoi, même une petite cuillère s’il le faut, l’important, c’est que ça marche. Quelques minutes s’écoulent avant que je revienne à mes esprits. Ou quelques heures, je sais pas. Tout ce que je sais, c’est qu’à l’instant où ouvre les yeux, j’suis seule dans cette pièce éclatante de blancheur, à l’exception de quelques assistants qui s’occupaient de ranger le matériel. Je ne comprends pas de suite ce qu’il se passe. C’est alors que je me rappelle pour quelles raisons j’suis allongée sur cette putain de table d’opération. Je m’agite alors, paniquée. Où est-ce qu’ils l’ont emmené ? Pitié que ce ne soit pas à la morgue putain, je m’en remettrais jamais. Je me sens alors écrasée par le poids de la culpabilité. Je regrette soudainement de m’être droguée jusqu’à en oublier mon prénom. Trop tard, évidemment. C’est à la conception de Sid que j’aurais dû avoir cette prise de conscience mais que voulez-vous, j’ai toujours été plutôt lente d’esprit. Inconsciente, surtout. Tant que je ne me retrouvais pas face aux conséquences de mes actes, j’me sentais intouchable. J’avais cette putain d’impression que rien ne pourrait jamais m’arriver, que j’étais à l’abri du danger. Encore une fois je m’étais trompée sur toute la ligne. Ma naïveté me perdra, un jour. Bref, je tends le bras pour choper un infirmier. J’ouvre la bouche pour lui demander des détails supplémentaires mais j’me retrouve incapable de m’exprimer correctement. Heureusement le mec semble capter l’essentiel de ce que j’avais à lui demander. Il m’adresse alors un sourire qui se veut rassurant avant de me répondre d’une voix calme et posée. « Ne vous inquiétez pas mademoiselle, la situation est sous contrôle. Il y a de grandes chances que le petit s’en sorte. » De grandes chances ? Ca veut dire qu’il y encore un risque aussi minime soit-il qu’il perde la vie ? Comme s’il s’était trouvé dans ma tête, le jeune homme anticipe la question. « Il va bien. Vous pourrez le voir dès que les médecins en auront fini avec lui. » Je pousse un profond soupir de soulagement. J’crois que j’ai jamais été aussi contente de toute ma vie. J’ressens alors un léger pincement au cœur. J’aurais tellement voulu que mon père soit là pour assister à la naissance de son petit-fils, faute d’avoir pu être présent à celle de sa fille. Enfin, c’est pas le moment d’avoir ce genre de pensées.

Alors que mes vieux souvenirs refont surface, véritable torture intérieure, une voix plus familière parvient jusqu’à mes oreilles. J’me redresse alors légèrement pour pouvoir le voir, lui, le père de mon gosse et mon premier amour. Mauvaise idée. J’suis aussitôt prise de violents vertiges qui me clouent au lit. « … ça va ? » Je hoche la tête. Bon d’accord, j’étais pas au mieux de ma forme mais j’étais pas non plus en droit de me plaindre. Tout ce qui m’arrivait, c’était de ma faute. Si j’avais pas abusé des bonnes choses, j’en serais pas là à l’heure qu’il est. Ca m’apprendra à jouer avec ma vie, et avec celle de mon gosse. Parce qu’en tant que monstre d’égoïsme que j’étais, j’avais pas pensé une seule seconde à lui avant de me défoncer la tronche. « Et Sid ? » J’peux alors sentir sa main attraper la mienne. Sa présence m’apaise. J’me sens moins seule face à tous ces événements dont l’emprise nous échappe complétement.

    « Sa vie n’est pas en danger. Ils l’ont emmené par simple précaution, on devrait bientôt pouvoir le voir. » Je serre sa main dans la mienne. Mon cœur loupe un battement lorsqu’il m’embrasse sur le front. Putain j’me rappelle même plus de la dernière fois qu’il a été comme ça avec moi. Il va neiger demain. « J’suis contente que tu sois là. » Sourire. « Et encore désolée de t’avoir fait des frayeurs pareilles, vraiment. Enfin, j’suis sûre qu’il en faut plus pour affoler ton cœur de squelette, hein ? »


Sur ces mots, je jette un regard par-dessus mon épaule. Les infirmiers sont trop occupés pour faire attention à nous. Ou alors ils font semblant pour nous laisser une certaine intimité, j’sais pas. Enfin tant mieux, j’ai envie de dire. Sans lâcher la main de Jack, je passe mes jambes par-dessus le bord du lit et j’me mets sur pied. J’enlève la perfusion de mon bras le plus discrètement possible et je m’avance des quelques pas, invitant le squelette à me suivre si l’envie lui prenait.

    « Tu viens ? C’est pas eux qui vont nous empêcher de le voir maintenant ce gosse, hein ? Après tout, c’est le nôtre, ils ont rien à dire. »


Chassez le naturel, il revient au galop. J’venais à peine de me faire la promesse de calmer mes pulsions que déjà mes plans foireux d’adolescentes rebelles prenaient le dessus sur le reste. L’idée que les médecins l’avaient emmené pour son bien ne m’avait même pas traversée l’esprit. Pour moi, ils l’avaient simplement mis à l’écart de sa mère toxico parce que ouais, ce petit détail n’avait pas échappé aux analyses de sang. Personnellement, j’comptais pas les laisser m’enlever mon fils. J’allais changer. J’étais décidée à faire mes preuves en tant que mère, quitte à faire des sacrifices, à commencer par la cocaïne.
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MessageSujet: Re: A spider web and it's me in the middle. Ϟ alecto   A spider web and it's me in the middle. Ϟ alecto EmptySam 5 Mai - 2:56

Soirbooon, rp toujours d'actualité ? <3
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MessageSujet: Re: A spider web and it's me in the middle. Ϟ alecto   A spider web and it's me in the middle. Ϟ alecto Empty

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