▽ «- Je peux être très drôle si tu le désires, ou songeuse, intelligente, superstitieuse, courageuse... Et je sais faire des claquettes ! Je peux faire ce que tu veux. T’as qu’à me dire ce que tu veux que je sois pour toi.
- Tu es stupide.
- Ouais je peux l’être aussi.

«Qu'est-ce que tu fous encore dans ta chambre à 2 heures de l'après-midi, quand il fait un temps parfait, pour faire bronzette? » Je relevai les yeux de mon ouvrage, j'étais entrain de m'appliquer du vernis à ongles et laissez-moi vous dire, que c'est tout un art en soi. J'hausse les épaules en guise de réponse, j'entend ma copine soupirer puis elle s'asseoit sur mon lit, me dévisageant. Je déteste quand elle fait ça, c'est pourquoi je me résigne en disant; «Laisse-moi finir, et on va prendre un café après.» Un immense sourire apparaît sur son visage, elle croit avoir gagnée tant mieux si ça peut lui faire plaisir. Dix minutes s'écoulent et on franchit la porte principale de la maison, marchant côte à côte vers le café, elle brise une nouvelle fois le silence en me demandant; «T'as des nouvelles de ton canon de frère?» Je laisse entrevoir un sourire amusé, mon canon de frère Elle craque pour lui, depuis toujours mais malheureusement pour elle, mon frère est gay mais elle s'accroche à un certain fantasme. «Ouais un peu, mais pas à la tonne non plus. Avec son boulot, il est pas mal occupé.» Encore une fois, ma copine part dans ses rêveries en disant; «J'avoue, qu'il doit sauver pas mal de vie, infirmier urgentiste en plus d'être hyper canon...» J'éclate de rire la poussant légèrement, elle peut être barge parfois c'est fou! Mais en même temps, elle n'a pas totalement tord, son boulot doit être très entreprenant, mais il a bossé pour y arriver donc. Finalement, on arrive au café, avec la température qu'il fait on s'installent à l'extérieur sur la terrasse puis on demande chacun un bon café. Un silence s'installe, mes pensées divaguent quelque peu. Je remarque un couple passer près de nous, un sourire nostalgique s'installe sur mon visage heureusement que ma fouine de copine n'a pas remarquée, sinon j'aurai droit aux questions ennuyantes habituelles. Après avoir bu nos cafés, nous sommes retournés à la maison, qui semblait terriblement vide sans mes deux frères ou encore les parents. Mais bon j' ai l'habitude, la solitude ne m'a jamais vraiment dérangée mon père se plonge corps et âme dans son travail pour tenter du mieux de camoufler sa peine à cause de la mort de mon frère aîné, quant à ma mère c'est la même chose, mais elle sombre davantage, buvant en cachette pour ne pas montrer aux autres qu'elle a des faiblesses, pourtant c'est normal de souffrir la perte de son enfant non? À croire qu'on ne réagit pas tous pareils. Contrairement, aux autres moi je parle régulièrement de lui, comme si un part en moi avait peur qu'il se fasse oublier par les autres, comme si j'avais peur de l'oublier qu'il ne soit qu'un vague souvenir... Ce que je fais de mieux? Je garde le sourire, pour tenter de garder le cap c'est ce qu'il souhaiterait que l'on fasse. Mais ça n'a pas toujours été aussi facile que ça. J'ai eu de nombreux creux de vagues moi aussi, mais presque rien n'a jamais paru, parce que je ne voulais pas
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que mon frère ou encore mes parents se fassent du soucis constament. J'étais très proche de mon frère aîné, plus que Cassandre même, à l'époque j'arrivais pas à cerner Cassandre pour la simple et bonne raison que l'on se ressemblaient trop, toujours en continuel confrontation c'était effrayant. Mais mon frère aîné arrivait à me remettre les idées en place, à me réveiller pour me faire sortir de mes conneries dans lesquelles je m'étais mise. Je me souviens être rentrée un soir totalement bourrée et même défoncée croyant que je passerais innaperçue mais non, mon grand frère, le petit "parfait" de la tribu du moins c'est ce que je pensai à ce moment là, m'attendait de pieds ferme. «T'as vu l'heure?» Il semblait furieux, mais à la fois très calme, étant complétement hors d'un état à communiqué, je m'étais mise à rire ignorant ces réprimandes. «Allez vient, on va te secouer un peu.» Il m'entraîna de force dans la salle de bain, me mis dans la douche et fit couler de l'eau froide sur moi, le choc total on n'aurait dit que j'étais parfaitement "sobre" je grimaçai d'agacement en le traitant de tout les noms possibles, après cette douche forcée lorsque je m'apprêtai à disparaître dans ma chambre, je le remarquai assis sur le canapé devant la braise du foyer l'air songeur. «Qu'est-ce qui t'arrive?» Inquiète de nature, je ne pouvais pas faire autrement. Il ne posa même pas son regard sur moi, peut-être en avait-il pas la force? Il ne fit que déclarer; «J'ai eu une n'offre pour aller en Afghanistan...» Un immense sourire avait marqué mon visage, malgré la crainte qu'il parte je ressentai une certaine fierté de ça. «Et tu hésites, pourquoi?» Il m'avait finalement regarder, la lueur du feu qui allait s'éteindre miroitait dans son regard, j'avais l'impression qu'il avait la larme à l'oeil, ce qui me tordit le coeur. «J'ai fais beaucoup de missions dans les pays étrangés depuis que je travaille dans l'armée, et je n'avais aucune craintes, mais là... Ça m'effraie de partir dans ce pays là, c'est bête non?» Bête non, sûrement pas. Étrangement, je ne savais quoi répondre à ça, tout en lui offrant un baiser délicat sur la joue je finis par dire; «Tu prendras la même décision, je suis certaine.» Puis je m'étais levée m'apprétant à quitter le salon lorsqu'il m'interpella une dernière fois; «Cam'...» J'avais posée mon regard sur lui, puis il m'avait uniquement dit; «Prend soin de toi, petite soeur.» Un sourire en coin, c'était affiché sur mon visage puis j'avais uniquement hôché de la tête en guise de réponse, pour finalement m'éclipser dans ma chambre. Quand j'y repense aujourd'hui, j'aurais tellement fait les choses différemment, lui interdisant de partir aussi loin de nous. Je lui aurais dit que ces peurs étaient un mauvais présentiment que sa vie était en danger... Non plus sérieusement, comment je pouvais le savoir que sa mission en Afghanistan lui serait fatale? J'aurais juste peut-être profiter plus de sa présence plutôt que de partir constament sur une débauche.