un, deux, trois, dix, mille, quelques millions de sentiments bouillonnent dans ma tête, dans mon ventre, ils se floutent dans mon coeur, c'est horrible je veux pas, je veux pas le voir, je veux pas l'entendre me dire "t'es pas belle astrée, lola est bien mieux foutue que toi, astrée, puis dégage astrée, qu'est-ce-que tu fous encore là astrée". j'enfile ma doudoune bleue marine, et je prends par précaution (pour cacher ma faiblessetristesse) un snood blanc que j'enroule autour de mon cou. je sors, je prends mes clés, et puis j'essaie de m'en foutre. (comme d'habitude) j'regarde par-dessus la fenêtre, il est bien là dans sa voiture, et j'entreperçois même son visage grâce à sa clope qui illumine la nuit.
j'en ai marre putain.
j'veux pas qu'il me voit comme ça, parce que même s'il est con, il sait quand même pourquoi une fille se met dans ces états là. (il est sûrement habitué, par la suite, à leur briser le coeur, avec un sourire en coin et un rire diabolique et tout). je descends les escaliers, sans vraiment grande conviction, et j'ai l'impression qu'il y'a une tonne de fleurs-sentiments qui me remontent dans la gorge. (c'est beau, de dégueuler des tulipes) il ne semble pas vouloir sortir de sa voiture, alors j'entre, je m'assois, je ne le regarde pas, je dis rien, parce que j'ai rien à dire, et je me soûle aux ampoules orangées dehors, mon seul repère, mon soleil artificiel qui m'indique la direction dans la nuit noire.

quoi. comment. pourquoi. astrée, la dernière que tu veux blesser. astrée la seule ou première à préserver. t’as tout fichu en l’air. elle a mal et toi tu lui parles de sa pote. pauvre con. mais t’es un peu stupide. un peu naif. un peu miro aussi. t’as rien vu, rien senti. t’as juste cru que vous étiez de grands amis. toujours à dire qu’avec elle c’était spécial, qu’il n’y aurait jamais rien, parce que tu sais qu’avec toi elle finira par avoir mal et ça tu veux pas. sauf que voilà, faut se rendre à l’évidence, l’amitié fille garçon n’existe pas, pas comme tu croyais. tu l’as blessé. t’es qu’un con jimmy. jimmy, prénom de con. t’étais prédestiné faut croire.
elle entre dans ta voiture, elle sourit pas, emmitouflé dans son écharpe tu la regardes, elle te fuit. faut parler. mais pour quoi dire ? j’veux pas te faire de mal, je préfère qu’on reste amis, non stupide. comme toi. comment tu veux ne pas lui faire de mal en disant ça. pourtant tu le sais, t’aurais été un mec bien, qui brise pas de cœur, tu l’aurais laissé t’aimer. parce qu’astrée c’est une fille bien, tu le sais. le silence, le silence, toujours le silence. elle fuit. son regard fuit. elle ne veut pas de confrontation, pourtant faut parler. faut tout mettre au clair. tu sais même pas c’que tu vas lui dire. elle est belle comme ça. tu voudrais la prendre dans tes bras. t’as envie de lui dire qu’elle est belle, mais tu le feras pas, parce que tu sais que ça compliqueras encore plus les choses.
tu sors ta weed, tu roules. « t’es parents risquent pas d’sortir hein ? ça craint si j’fume devant chez toi ? » t’as brisé le silence avec une putain de banalité. comme si tout allait bien, comme si tout était normal.

j'sais pas, putain, j'sais même plus, pourquoi on est devenu potes avec jim, comment on a fait pour tenir aussi longtemps. au fond, j'crois que je n'l'ai jamais considéré comme un ami. je sais très bien comment ça va se finir, je le sais, c'est juste une question de logique, mais j'aimerais que y'ait un truc qui détruise tous ces calculs et ces solutions d'inconnues, j'sais pas, un truc qui puisse tout contrer, tout arrêter, et puis aussi effacer toutes mes conneries du tableau noir. je regarde dehors, il est même pas sept heure du soir qu'il fait déjà nuit noire comme mes sentiments, et tout ce qui tape trop fort contre mon estomac.
je sais qu'il va dire "on reste amis, hein, c'est mieux comme ça" sinon, il m'aurait déjà prise dans ses bras, et là, on serait en train de s'embrasser comme si nos lèvres étaient un peu d'oxygène et que notre amour avait bouffé nos poumons.
c'est évident.
alors, au lieu de tourner autour du pot, au lieu de regarder jim s'en branler en fumant sa weed, moi je soupire, y'a d'la buée qui sort de ma bouche, j'veux sortir de là, ne pas sombrer, tout arrêter.
non, j'leur ai dit que j'allais pisser, peut-être qu'ils sont en train de faire des trucs salaces à l'intérieur, qui sait, ils ont peut être les mêmes techniques que toi mes vieux.
j'ironise, je veux le péter en deux, le frapper, et voir apparaître sur sa peau des bleus orages, et des nuages rosés aussi. puis aussi pour rester, digne, et faire face, et m'dire que, ouais, c'est fini maintenant.
écoute jim j'suis pas là pour te regarder toi et ta weed d'accord. donc, je sais très bien que toi tu ressens pas la même chose que moi, et tout le tralalère, et très franchement avoir une discussion de fragile sur l'amour à sens unique, le fait que tu m'aimes comme une amie et tout, tu sais très bien que ça va vite me soûler. donc voilà, dis-le moi pour qu'on en finisse une fois pour toute.

elle te prend pour un chien, un connard, un vrai con. et ça te fais chier, oui parce qu’avec elle tu voulais vraiment pas en être un, tu voulais pas qu’elle te voit comme un chien qui saute des meufs sans intérêt juste pour le plaisir de les avoir baisées. tu la regardes du coin de l’œil en tirant sur ton pet « tu m’prends vraiment pour un gros chien en fait. » la bouche tordue, les yeux malheureux, pas astrée. pas ton amie. t’emmerdes tout le monde sauf elle. elle son jugement t’y prêtes vachement attention, c’est important et là tu en prends plein ton grade.
elle a percé l’abcès, elle t’as tout balancé dans la gueule. et tu réalises comme un con. tu réalises aussi que tu veux pas la perdre, et c’est peut-être pour ça que tu sais pas comment faire. avec les meufs d’habitude c’est facile, elles te plaisent, tu les rejoins dans leurs lits parce qu’elles ne foutront jamais un pieds chez toi, tu les laisse là, sans rien, juste une claque sur le cul nu pendant qu’elles dorment avant de te barrer comme un voleur. astrée tu lui fera jamais ça. sauf qu’entre l’amitié et ces relations d’une nuit, t’as oublié qu’il existait un truc, bien plus fort, qui combine les deux. ce truc là, tu l’as oublié, t’as voulu l’oublié, après l’autre michto. tu veux plus, t’as trop peur. elle devrait le savoir astrée. elle te connaît astrée. « tu sais bien que j’suis incapable d’rendre une meuf heureuse. » que tu dis en recrachant la fumée. « tu seras pas une de ces putes que j’baise quand j’m’ennuie. mais j’sais pas donner plus que ça. » c’est pas suffisant tu le sais, mais t’es incapable de lui dire autre chose.

y'avait toutes ces images floues qui s'enchaînaient dans ma tête, (un manège qui tourne sans cesse, jusqu'à s'en rendre malade) y'a pleins de tulipes-amour et marguerite-toujours qui me remontent dans la gorge, mais j'arrive pas à les dégueuler. alors j'crache l'amertume des conséquences, et tant pis, tant pis si c'est trop dur, tant pis si ça casse tout.
tu vas pas me dire que tes sms c'est la vierge marie qui m'les a envoyés. t'sais, ça m'a fait vraiment mal.
(même si t'étais trop con pour savoir, à ce moment là, y'a à peine une dizaine de minutes)
je sais très bien comment il est, jim. même s'il est con, peut-être bien que je le suis bien plus que lui, à être tombée amoureuse de ce con, là.
puis au fond, c'est quoi l'amour, c'est quoi les sentiments, ça veut dire quoi un sourire, ça veut quoi un je t'aime ?
j'croyais que tout ça, c'était la même chose, que sourire égal amour, et que bisou sur la joue égal toujours.

alors rire aux éclats avec jim,
qu'est-ce-que ça veut dire, en fait ?

c'est un con, un gros con, con con con con. j'le sais, alors pourquoi, ça m'fait ça, pourquoi il me tue le coeur, comme ça ? pourquoi tu dis qu't'es incapable avant même d'avoir songé à y penser, pourquoi tu baisses les bras comme ça, en crachant ta fumée comme on crache sa fierté.

je le sais que j'suis pas une de ces putes. et rien que le fait que tu penses ça, ça veut dire que tu peux donner bien plus qu'une ou quatre heures de bon temps à la voisine du premier.
je soupire, j'regarde le pet qui s'enfile avec amour (le pet qu'il aime plus qu'il m'aime moi) et je me dis que j'en aurais bien besoin, de cette merde roulée, en ce moment même.
j'suis heureuse quand j'suis avec toi, tu sais
je regarde par la fenêtre, je pose mes pieds sur le siège en serrant mes genoux contre moi, et je remonte mon écharpe contre mon nez.
y'a une ou deux comètes qui s'échappent de mes yeux, sans rien demander, et je n'veux pas qu'il les voit.
(parce que sinon, il va souhaiter partir loin de moi, sa main réchauffant celle de lola)
alors dis pas ça, juste parce que tu n'veux pas me dire que tu n'ressens pas la même chose que moi. pour une fois, sois pas con jim.

ouais tu le sais, t’as vraiment fait le con, mais tu savais pas, tu pensais que c’était pour rire, qu’elle était juste un peu jalouse que son pote à elle veuille se faire sa pote. t’pensais pas que c’était si grave. t’es trop bête jimmy. tu vois rien. ou alors tu fais en sorte de ne rien voir. t’sais même pas toi-même. t’oses même pas la regarder, t’es juste désolé. mais tu peux pas lui dire que t’es désolé, parce qu’y a rien de pire. t’as l’impression qu’tu la fais souffrir comme on t’a fait souffrir, sauf qu’elle, elle y est pour rien, elle a rien demandé, elle est juste tombée amoureuse du mauvais gars. tu peux pas lui dire ça non plus, tu peux pas lui dire des trucs que tu penses pas. ou des trucs qui ferait en sorte qu’elle veut plus te voir. t’as pas envie d’la perdre. ton étoile.
« tu sais, t’peux le dire que j’suis un gros connard, enculé... t’auras raison. » tu dis, comme un con que tu es. sale con. pauvre con. enculé de con. bâtard con. t’es même pas capable d’assumer. assumer que si elle te laisse tomber tu seras paumé, parce qu’astrée, c’est elle qui te guide. ton étoile. ses cheveux blonds. tu la laisses te parler, tu te tais, t’as rien à dire. enfin, si t’as beaucoup de choses à dire. t’assumes pas. t’as pas les couilles pour ça. tombe amoureuse d’un autre astrée. un qui saura t’aimer. pas un mec comme moi. pas un connard. un gars bien, de qui j’peux être fou d’jalousie. t’laisses pas aller. t’oses pas la regarder non plus. tu veux pas voir à quel point tu la brises. alors comme si c’était le moment de le faire, tu cales ton pet entre tes lèvres, et l’encercle de tes bras. « m’laisses pas s’te plaît. »

parfois, quand tout était normal, avant ces sms qui ont tout changé, qui ont tout brisé, je m'imaginais ce que serait mes week-end sans jim. mes soirées dossiers snap jusqu'à cinq heures du mat' avec jim. (et puis du coup mon iphone sans mon répertoire spécial "dossiers de jim (snapchat)")

ça fait tellement du mal.
ça fait tellement du mal quand c'est vide, à l'intérieur de moi.

j'sais même plus quoi répodre, parce qu'au fond y'a rien à répondre, y'a plus rien à faire. c'est fini avant même que ça ait commencé. notre histoire a été d'une tristesse un peu trop phénoménale à mon goût.
puis là, il dit qu'il est con, qu'c'est un enculé. putain, mais t'as pas l'droit dire ça, y'a que moi, puis t'es pas un enculé. (t'es mon enculé j'sais pas) j'lui réponds rien, j'me contente de lui offrir mon premier sourire depuis qu'on est serré dans cette voiture. un sourire un peu ivre, un peu mort aussi.

puis là, c'est comme si les étoiles qui séparaient mon corps du sien,
ne faisaient plus qu'un,
et puis ça fait boum-boum dans mon coeur,
mon coeur qui représente tout un univers qui gronde.

il me serre contre lui, et puis il m'dit de pas le laisser. ça commence à (très agréablement) tourner au fragile là.

mais

non
je
j'supporte pas
c'est trop pour moi
pourquoi tu fais ça,
alors que tu m'aimes pas ?
je sais plus quoi faire, parce que si un bisou sur la joue ne veut pas dire je t'aime, alors qu'est-ce-que ça veut dire un câlin ? j'sais pas, j'sais plus, j'ai tout perdu, tous mes repères, ils ont perdu le nord, eux non plus ils savent plus.
je pleure, mais j'assume pas alors je refoule mon hoquet tout au fond de ma gorge (à côté des pissenlits) pendant que mon oreille est plaquée contre le coeur de jim.
je sais pas s'il bat normalement, ou s'il bat fort,
parce que moi, il bat toujours fort,
donc quand il bat fort, ça veut dire qu'il bat normalement,
mais alors, normalement...?
(je sais pas, je sais plus)

non
j'aime pas,
c'est pas comme je l'avais imaginé,
(j'supporte pas les câlins qui veulent dire "je suis désolé" et pas "je t'aime")
alors, je me libère de son emprise trop lourde, j'ouvre la portière en furie, j'le regarde parce que j'lui dois au moins ça
pardon, mais, pour l'instant... j'veux... j'veux juste rester seule, ok, bye.

un peu d'air. je cours, je dévale les escaliers. ne m'retiens pas jim (si, retiens moi, serre-moi encore une fois fort dans tes bras, pour m'assurer que (que quoi?))

un câlin c’pas des mots. mais c’pas rien non plus. surtout pas celui-là. pardonne moi. d’être un pauvre gars. ou je sais pas. de rien comprendre. ouais je crois. elle sourit. le bonheur. puis le bonheur s’envole, parce que ça marche pas comme ça jimmy. tu peux pas faire comme si de rien n’était, faut que tu parles, que tu t’expliques, que tu la rassures. avec des mots, pas avec des signes d’affection qu’on fait quand on est heureux. quand on est bien. quand tout va pour le mieux. elle se libère. non, pars pas. me laisse pas. t’es là comme un con, tu bouges pas et elle est déjà sortie. tu prends conscience et sort aussi. en courant. une main qui attrape son bras. « attends »
tu la tiens, tu dis rien, tu bouges pas, elle attend, et toi aussi. mais si tu fais rien ça viendra pas. alors tu la serres dans tes bras, encore une fois. t’espères que tes bras parleront pour toi. parce que t’es trop lâche pour dire quoi que ce soit, que t’as peur de toi. t’as peur de la blesser encore plus que ce que tu ne fais déjà. tu bouges pas, tu dis rien. t’es juste là. ta bouche sur son front, pas un baisé, non juste posée comme ça. tu touches ses cheveux. « t’sais j’veux pas être un con… » tu t’arrêtes, tu dois l’dire « avec toi ». t’sais pas vraiment ce que ça veut dire, t’sais pas vraiment c’que tu ressens pour elle. t’pensais que c’était ton amie, mais quand t’as l’impression de la perdre, c’est comme si tu te réveillais. comme si tu réalisais.

j'me casse parce que ça sonne faux, j'me casse parce qu'un câlin c'est pas des mots. j'ai l'impression que c'est un câlin pardon, un câlin qui signifie "je sais pas quoi dire, alors je fais ça, et puis on verra bien c'que ça va donner hein". donc non, jim, putain, ça sert à rien si tu ressens rien pour moi.
perds pas ton temps avec une fille comme moi, j'sais pas. alors, j'sors en vitesse de la voiture, je marche très vite parce que j'ai l'impression qu'il y'a quelque chose dans ma tête qui m'empêche de courir, qui me dit qu'il y'a encore quelque chose qui m'attend, juste une milli-seconde de plus quoi. puis j'sais pas, je sens la main de jim qui sert fort mon bras. ça fait mal, mais je sais pas si c'est la pression de ses doigts sur moi ou les tulipes dans ma gorge. il me dit attend, et moi je me dis "attendre quoi ?". je baisse les yeux, parce que y'a que ça à faire, et y'a une larme qui perle sur ma joue gauche. je cherche même pas à la sécher, ça sert plus à rien, parce que jim sait tout maintenant. ça sert plus à rien de lui cacher mes larmes, parce que jim connaît tous mes sentiments maintenant. il pose un baiser sur mon front, et mon visage se crispe. j'aime pas. non, j'avais pas imaginé ça comme ça. jim. y'a plus rien à dire. c'était pas la peine de m'retenir juste pour ça. d'entre nous, j'pense que c'est moi qui ait été la plus conne. affaire close, on en parle plus. puis je pleure vraiment, parce que c'est vrai que j'ai été bien conne pendant tout c'temps.

elle se barre, te dit qu’elle a été conne, te dit qu’il y a plus rien à faire, c’est comme ça. et tu bouges pas. tu dis rien parce que tu sais même pas c’que tu penses tout au fond de toi.
c’est vrai qu’astrée c’est une fille bien, pas une pute, pas une michto. mais c’est aussi astrée, un jour tu l’aimeras trop et elle supporteras pas. ou elle t’aimeras trop et toi, pas assez, parce que t’en es incapable tu le sais bien. au fond t’es juste un lache. tu préfères être sûr qu’il n’y a aucun avenir avec une meuf plutôt que te laisser une chance avec une fille bien.

mais tu t’dis que de toute façon tu la blesse assez comme ça, sans être avec elle alors ouais t’as peur que ce soit pire. ou alors peut-être que c’est juste des excuses que tu te donnes parce que au fond de toi t’as peur. qu’un lâche jimmy. même astrée elle a plus de couilles que toi.

« serieux faut vraiment que tu restes. » mais voilà, t’as rien à dire, si en fait t’as plein de trucs à dire, mais elle comprendra pas, puis surtout, tu portes pas assez tes couilles pour le dire. bouge ton cul jimmy. en fait tu veux juste qu’elle soit près de toi, assez près de toi pour entendre les mots de ton coeur mais que t’es incapable de prononcer.

je sais tellement pas quoi faire, parce que ce sale con, il me prend par les sentiments, et ça me tue, ça m'consume j'me sens un peu mourir là, tu vois. j'en ai tellement marre d'aimer des cons, des voyous, des dangereux, des pas nets, des sous-merdes. je croyais que jim, il serait un peu différent des autres, je sais pas, qu'il serait capable de me dire des beaux mots parfois, et de coiffer mes cheveux tendrement du bout des doigs
puis, mes sentiments sont des étoiles qui ne tiennent même pas en une constellation, tu vois.
- pourquoi tu veux que je reste si c'est pour qu'on se dise rien de la soirée ? sérieux jim. affaire classée.
y'avait un point final à la fin de ma phrase et pourtant j'arrive pas à boucler cette conversation pour de bon. il me retient, il m'attire parce que j'espère vraiment qu'il me les dise, les mots trop beaux. non faut que j'y aille, vite. non je reste.
putain.

alors elle reste. heureusement, sinon j’aurais pu crevé. là contre ma voiture, juste pour l’entendre me dire qu’elle m’aime.
je sais pas j’ai l’impression qu’elle sait, ou qu’elle attends, mais t’as raison d’attendre, ça va arriver. bientôt. bouge ton cul avant qu’on te la pique jim. allé soit pas idiot.
j’voudrais la regarder et que tout se lise dans mes yeux. mais j’ai même pas les couilles de la regarder, j’sais que si je la regarde elle pourra pas lire dans mes yeux, parce que c’est des conneries tout ça, j’sais aussi que si j’la regardes j’arrive pas, ça m’paralyse les yeux d’une fille. une fille qui aime. Une fille qu’à mal.
« si t’as un mec un jour je crève. de jalousie. »
enfoiré. c’est tout c’que j’ai trouvé. pas de bonheur, t’as pas droit, pas sans moi. égoïste. raclure.
mais t’es mon astre, l’mien. j’tatouerais mon nom sur ton cœur, sur ta peau.
j’suis pas un grand poète. on m’a jamais appelé rimbaud. j’sais pas parler aux femmes.
y a des fois où j’ai pas l’choix.
« t’me connais j’sais pas parler, pourtant j’sais quoi dire.
ou non. j’sais pas formuler.
tu vois ?
t’me fais peur astrée. »