astrée, elle sera encore là, ce soir. heidi, il aime bien qu'elle soit là. une oeuvre d'art de plus dans son appartement. la plus jolie, de toutes. le petit gars, il range un peu, même si la petite fille a vu son appartement dans tous les états possibles. il s'habille, aussi, parce que parfois, son corps frêle l'embarrasse un peu. c'est vrai, qu'au fond d'lui, il aimerait bien lui plaire. c'est con, il est au courant. il est l'ami. elle est l'amie. point barre, dossier clos.

l'ami attend l'amie. sur le sofa. il compte tout, par habitude. les planches, au sol. les briques, sur le mur. les lignes de son t-shirt. il pourrait ne pas compter. mais il doit compter. il doit compter, quand il attend. puis, un jour, elle se pointera, et ce sera la délivrance. pas moins que ça. il se lève finalement, il s'rend compte qu'il n'a rien avalé de la journée.

il compte les pâtes, puis les tuiles de la cuisine. ses oreilles de chats sont distraites. la porte d'entrée de l'immeuble. à noter, qu'il est au premier. ses oreilles n'ont rien de très.. chat. mais, l'humain se précipite à la porte, puis ouvre la porte dans la plus grande normalité qui soit. comme s'il n'était pas pressé. il se penche un peu vers l'avant, puis, ses yeux (d'humain) redécouvrent astrée. allô astrée. c'est heidi.

« j'ai d'la bouffe. »

c'est plus la peine de dire allô.

aujourd'hui, je vois (encore (cet imbécile (trop mignon (que j'aime fort (mais pas trop heeeein faut pas exagérer)))) heidi chez lui. je me regarde dans le miroir, je fronce les sourcils. (j'aime beaucoup heidi, mais je dois quand même mettre un jean) alors, je prends un petit rouge à lèvres rose discret que j'étale sur mes lèvres comme moi je m'étale un peu trop dans la vie d'heidi, autant se le dire. j'enfile vite le premier legging que je vois, je me recoiffe un peu, avant de me hâter sur ma porte, mes clés, mon sac, vers théo pour lui offrir un dernier bisou, puis vers la salle à manger histoire d'offrir quelques douceurs-bas-prix à heidi. (tout ça dans cet ordre hein)

il fait froid, je serre mon snood de mes doigts bleutés comme la douce nuit d'automne. je m'amuse à faire comme si je fumais une bonne clope grâce a la buée de mes soupirs trop heureux. je sonne, je monte au premier, je me tiens devant sa porte, et j'entends le boum-boum de ses pas, qui tambourine sur son parquet (ça ressemble au bruit que fait mon coeur à chaque fois que je vois un joli damoiseau) il a de la bouffe, qu'il dit.

- moi j'ai des chips barbecue et des granolas, je parie que t'as pas mieeeux.
mes attitudes de gosse de cinq ans, alors. je me demande sérieusement comment fait heidi pour ne pas m'en foutre une. il a sûrement mieux que mes sales choses à une balle.

- eeeh t'as rangé l'appart, ça change, c'est en quel honneur ?
je ris, parce que heidi, c'est tout.

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