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 LES ARBRES D'OR. (MORANA)

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MessageSujet: LES ARBRES D'OR. (MORANA)   LES ARBRES D'OR. (MORANA) EmptySam 26 Oct - 16:31

longs, noueux et majestueux ; ils arborent leurs sublimes feuilles d'or. elles luisent de splendeur divine, éclairent ce monde aux pâles reflets, assomment nos idées stupides, et nous confondent d'irréalisme délicieux. elles nous font le voyage du cœur à la lune, nous promettent le repos éternel du sage, nous baignent de ses rayons salvateurs, et nous soignent du fléau, génocide, qu'est être. paraître, sembler, devenir demeurer ; voici nos verbes d'état, s'il l'on n'oublie guère mourir, qui lui, à défaut d'être reconnu, s'inscrit dans les plus primordiaux. nos esprits balancent à la lueur du soleil couchant, aux histoires de mondes incompris, lointains et aux idylles constantes. c'est un conteur merveilleux, à la voix grave, mélodieuse ; à peine plus haute qu'un murmure. pourtant, nul besoin de se pencher pour se délecter de ses savoirs, car c'est à notre cœur, entièreté, qu'il s'adresse avec toute sa politesse. il cajole nos instincts pudiques et incertains, et nous libère au vent.
brise touchante et mignonne.
les couleurs d'automne dégrisent l'humain, égaient son cœur amer, et lapide la rancœur. elles vous insufflent l'amour, comme un baiser volatile et docile, que nous nous amusons à titiller du bout des lèvres. même, il semblent qu'elles détruisent le poids de l'âge, les préjugés. nous réapprenne à aimer.
nohaa s'anime sur ce banc, attendant simplement qu'elle daigne d'arriver. elle, et ses jambes fragiles. morana. aime, eau, air, ah! haine, ah!. suite de sonorités enfantines qui vous emporte à la dérive.
c'est fou. c'est cinglé, mais il n'en a que faire de son imposture à la bienséance, de ce corps en pâture aux vices humains, de cet abandon à la foudre de l'ignorance. instrument de la décadence ; ce n'est qu'un détail. elle aussi, comme la belle ondine, c'est poésie dans son regard. grandeur d'âme. c'est aussi une artiste, des gammes, des portées parfaites. c'est une fragilité superbe.
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MessageSujet: Re: LES ARBRES D'OR. (MORANA)   LES ARBRES D'OR. (MORANA) EmptyMar 29 Oct - 11:36

Statue enneigée elle vogue des paysages moroses sur des jambes tremblantes cette gamine sale que la misère serra en son sein, gamine sauvage que les visages furibonds regardent pitié à leur œil nébuleux, elle prie cette gosse sur des trottoirs encerclé de boue, vermines à leur destinée. Destituée d’or pourtant à flot entre ses doigts délicats, des rêves magnifiques voyages hallucinés, elle jetait des sourires à ces pauvres gueux d’habits mélancoliques, dansant cette hymne magnifiée sur des airs ensorcelles, sur des mélopées divine que le petit rat arborait fièrement ces jupons magique de couleurs étincelantes. Ainsi cette fatalité que de nom barbare la princesse de bourbe et de boue laissée elle s’enfuie entre ces rues sordides de cette capitale romantique, dormant où ses pieds déchiquetés l’emmenaient, jouant, jouant des mélodies ivres de tristesse sur les parvis séchés de touristes égoïstes, observant ces passants leurs sabots chimériques cliquetant sur ce sol bravache.
De rendez-vous donné elle vagabonde sur ces rues désertiques que le souffle entre ses branches noueuses proclamait des vierges inoffensives, elle nage, elle se noie entre les périples, gouffres nébuleux, ses songes ténébreux virevoltant des feuilles d’or devant ses globes amers de pourpre et d’ivoire. Il l’attend cet homme, il attend… Non pour caresser ces courbes mélancolique poupée de chiffon laissant des mains vagabondes sur ce corps défait de vie, non pour jouir de ce plaisir illusoire que la belle offrait à ce roi misère, ce roi de rien, ce roi d’argent mais d’un soleil couchant sur cette terre enflammée elle s’assit sur ce décharné, banc domestique. Frêle fillette. Cassée cette porcelaine. Douce cette rose fanée. Elle ne sait ses pensées pétrifiée à d’âcres vermeilles, elle ne sait d’attention que ce profit d’exquises délices en ce physique, elle pleure des crachins lorsque seule elle s’imagine une fleur jouvencelle. « Pourquoi ? ». Cette voix fragile ô grandiose détresse lâche ces bêtes obscures.
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