► OOH LA LA PARIS.
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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 (marty) oh hello there

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MessageSujet: (marty) oh hello there   (marty) oh hello there EmptyJeu 24 Oct - 23:22

Le frais automnal m'avait forcé à fermer ma veste en cuir noire ornée de quelques clous sur les épaules. Frissonnante, par ce samedi matin, j'avais décidé d'aller faire les boutiques. C'est peut-être l'un des seuls vices que je me connaisse, l'envie d'avoir toujours plus de jolies choses à porter. Ce matin-là, j'avais pris mon petit déjeuner, puis avait vérifié si ma dernière vidéo avait bien été mise en ligne pendant la nuit. Plusieurs lèves-tôt avaient même laissé quelques commentaires, ce qui m'a mise de bonne humeur dès le matin. J'ai fait un tour sur mes réseaux sociaux, puis me suis préparée à sortir. Une robe parsemée de cupcakes aux teints pastels avait fait l'affaire, sur un collant transparent sombre et mes docs martens noires. La station de métro était pile en bas de mon immeuble, ce qui était bien pratique. J'ai enchaîné les rames et les correspondances sans même les voir, écouteurs dans les oreilles. Bien sur j'affrontais les regard de travers, mais eux non plus, je ne les voyais plus. J'avais décidé que je pouvais faire ce que je voulais de ma chevelure et de mon corps, et que les gens étaient trop effrayés par la différence pour l’apprécier à sa juste valeur. En ressortant du métro, je me suis frappé le front, j'avais oublié d'aller voir un bar pour savoir si je pouvais jouer chez eux. Je regarde l'heure sur mon téléphone, et réalise qu'il n'est peut-être pas ouvert à cette heure-ci. Je paramètre donc une alarme pour ce soir, histoire de ne pas oublier, car je ne me connais que trop bien. Ah j'oublierai ma tête un jour. Je me dirige donc vers les rues où j'ai l'habitude de faire mes achats. Je passe devant un magasin d'instruments de musique, et reviens sur mes pas. Comme une enfant émerveillée dans un magasin de jouets, je regarde à travers la vitrine, des étoiles dans les yeux. Je finis par m'y engouffrer, l'homme à la caisse me sourit. Pas de regard mauvais, ce qui me réchauffe le coeur. Les musiciens sont les gens qui possèdent les esprits les plus ouverts. Après avoir essayé quelques guitares, j'ai salué le tenant du magasin puis je suis sortie. Je me plais à flâner dans les rues de la capitale, malgré las voitures et les gens qui ne sourient jamais. Paris a un charme, quelque chose qui fait que je m'y sens vraiment chez moi. Pourtant si on y regarde bien, elle ne devrait pas tant me plaire, avec ses habitants monotones, sa pollution, son bruit. Mais c'est Paris, on ne peut pas tellement détester cette ville. Soudain mon téléphone vibre puis se met àç sonner, je décroche alors, et c'est un ami youtubien que j'entends à l'autre bout du fil. On s'est rencontrés sur la toile, au départ pour de la pub mutuelle puis ça a été la naissance d'une grande amitié. Il habite aussi sur la capitale, ce qui nous a permis de se voir en vrai. Il me raconte sa vie, et je réponds en riant et en regardant distraitement les vitrines. Je finis par raccrocher et envoyer quelques tweets à mes abonnés, sans bien faire attention à où je mets les pieds. Alors l'inévitable se produit, je percute quelqu'un, et ce, de plein fouet. « Ah mince, je... excusez moi, je suis désolée, je devrais faire plus attention. » Horriblement gênée, je fixe encore le sol en passant une main dans ma chevelure mi orange mi rose. Je sens le sang affluer dans mes joue. Je rougis pour tout et n'importe quoi, je vous jure, je suis un cas désespéré.
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MessageSujet: Re: (marty) oh hello there   (marty) oh hello there EmptyVen 25 Oct - 10:35

Le samedi. J'adorais les samedis. Plus encore ; j'aurais été capable de ne vivre que les samedis, et me mettre en stand-by tous les autres jours de la semaine. Parce que le samedi, je ne travaillais pas, et, contrairement aux dimanches, la plupart des magasins restaient ouverts. Et puis, samedi, c'était le jour où les touristes affluaient le plus, alors j'aimais bien, je le confesse, les orienter dans la mauvaise direction quand ils me demandaient leur chemin. C'était peut-être un peu bas, d'accord, je le reconnais, mais j'aimais bien alimenter la rumeur selon laquelle les parisiens n'étaient que des enfoirés, parce qu'au fond, j'étais un petit peu un enfoiré. Disons que c'était les petits plaisirs du samedi.
Alors, je me pavanais dans les rues de la capitale parce que j'avais besoin de matos pour dessiner que j'allais m'empresser d'acheter, et puis, comme ce crétin de Pat n'était pas disponible pour passer quelques heures en compagnie de ma personne, je m'étais décidé à m'installer dans un parc, dessiner un peu ce qui me chantait, et rentrer chez moi en fraudant le métro -parce que oui, les métros, je les fraudais-. En somme, je planifiais les choses de la sorte, et cela me faisait dire que j'allais passer une bonne journée, sans personne pour m'emmerder, et sans personne pour me dire de cravacher sur mes planches parce que "la dead line est dans deux jours" avec un air paniqué sur le visage de celui qui craint pour son salaire. Bref.

Et puis, il m'est arrivé quelque chose de formidable, qui m'a, sur le coup, tout retourné, et j'en étais tellement content que je me sens obligé de vous dire la raison du pourquoi j'étais aux anges

J'étais comme ça, tranquillement, dans la rue. Je ne dirais pas que je faisais du lèche vitrine, parce que je n'aimais pas ça, mais vu de l'extérieur, on aurait pu le croire. Enfin, peu importe, je me dirigeais d'un bon pas vers la boutique où j'étais censé acheter ces posca, et là, alors que j’esquivai habilement les crottes de chiens sur le trottoir et que je venais de trouver vingt balles sur le sol -ce qui était déjà, en soi, très réjouissant-, je sentis un impact. Je me maudissais, au début, parce que les parisiens, je ne rentrais jamais dedans, j'étais bien trop doué pour me taper qui que ce soit (littéralement), parce qu'après, les gens étaient d'une impolitesse phénoménale, et puis, parce que, merde, on ne savait jamais où les gens avaient traîné, c'était dégoûtant, et, à vrai dire, j'avais quelques réticences à rentrer dans un clodo bourré. Bien sûr, tout ça s'était passé en une fraction de secondes, en tout cas suffisamment vite pour que je ne comprenne pas tout tout de suite.
Mais ! C'est là où se trouve le miracle, en fait. Je m'apprêtais à baisser les yeux sur la personne en question (parce que, d'accord, j'étais grand, mais la personne avait l'air carrément petite au vu de l'impact), quand j'entendis une petite voix fluette émaner d'un crâne orange et rose (ce qui était à peu de choses près ce que j'avais sous les yeux).
« Ah mince, je... excusez moi, je suis désolée, je devrais faire plus attention. » Premier miracle, la personne était polie. Deuxième miracle, la fille était originale, ce que, en tant qu'artiste, je ne pouvais que saluer. Et, troisième miracle... « Oh, c'est pas gra... OOOOOH ! » Et hop, je me mettais intérieurement une gifle monumentale pour ne pas avoir compris plus tôt. Ce que je pouvais être con ! AERIN ASTIER ! Aerin Astier, mes braves ! C'était... Trop beau ! Ce miraaaacle ! Alors, je m'étais mis à gueuler comme un con, avec les mains écartées et la stupeur sur le visage qui allait avec. D'accord, je n'étais pas discret, d'accord, des gens m'avaient regardé bizarrement, mais, étrangement, je n'en avais rien à foutre. Elle était là, en cher et en os, devant mon humble personne ! Alors, sans qu'elle ait vu venir la chose, je lui saisissais la main, et fit ce qui était de loin la plus belle poignée de main du monde. « Aerin Astier ! Oh, mon dieu, je suis un de vos plus grands fans, je vous suis sur twitter et youtube depuis des années ! Vous avez une voix divine, j'admire vraiment ce que vous faites ! Encore ce matin, j'ai regardé votre dernière vidéo, et, ho, inutile de préciser que je l'ai adorée. Ah, non, vraiment, Aerin Astier, je suis tellement content de vous voir ici, quel coup de chance, quel hasard ! » En fait, ce qu'il faut comprendre par "la plus belle poignée de main du monde", c'est que je lui avait secoué la main sans ménagement, et ce pendant toute la durée de mon monologue -mais bon, quand j'étais réjoui comme ça, je parlais beaucoup plus vite que d'habitude-. Et j'étais content, réellement content. En plus, elle avait l'air tellement timide ! C'en était adorable, pour un grand gaillard comme moi qui était tout, vraiment tout, sauf timide. Alors, je ne résistai pas. « Vous avez un peu de temps ? J'ai tellement de choses à vous dire. Et puis, allez, je vous invite, je viens de trouver vingt euros par terre, donc... Enfin, oubliez, on peut boire un café si vous voulez, si ça peut vous faire plaisir, parce que moi, en tout cas, ça me fera plaisir ! Au fait, moi c'est Marty-Oliver Thomas, mais vous pouvez m'appeler Marty, et je dessine des bandes dessinées, si jamais vous connaissez, j'en ai déjà publié trois, et bientôt quatre. » Aaaaah ! Je mourrais. Aerin Astier, ou la fierté du youtube français avec sa gueule d'ange et sa voix parfaite, juste devant moi !
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MessageSujet: Re: (marty) oh hello there   (marty) oh hello there EmptyVen 25 Oct - 16:28

Je ne m'étais pas encore décidée à relever la tête, mais l'homme poussa un cri d'étonnement qui me fit réagir. Je reculais quelque peu, pour mieux le voir. De plus, je n'allais pas rester collé à lui tout le temps. Cette pensée me fit rougir de plus belle. J'avais juste envie de trouver un seau d'eau glacée et de me le vider sur la tête. Lui par contre, avait l'air extasié, et j'étais à la limite de retourner pour voir ce qui le rendait si euphorique, quand je me suis rendue compte que c'était moi. Un cas désespéré, vous dis-je. Il saisit ma main et se mit à la secouer. « Aerin Astier ! Oh, mon dieu, je suis un de vos plus grands fans, je vous suis sur twitter et youtube depuis des années ! Vous avez une voix divine, j'admire vraiment ce que vous faites ! Encore ce matin, j'ai regardé votre dernière vidéo, et, ho, inutile de préciser que je l'ai adorée. Ah, non, vraiment, Aerin Astier, je suis tellement content de vous voir ici, quel coup de chance, quel hasard ! » Je clignais des yeux, éberluée, tandis qu'il continuait à me secouer la main énergiquement. Je ne réalisais pas encore très bien, alors je restais là, à le fixer stupidement avec étonnement. J'avais rencontré des gens qui appréciaient ma chaîne auparavant, mais jamais d'aussi enthousiastes que l'homme qui me secouait la main. Je fus d'autant plus surprise de trouver en face de moi un homme mur, non pas que je le trouve vieux, non, mais la différence d'âge devait être énorme. J'avais pris l'habitude de penser que mes abonnés avaient à peu près le même âge que moi. Et moi qui disais être ouverte d'esprit! « Eh bien, merci beaucoup, c'est... c'est toujours un plaisir de rencontrer mes abonnés. » Un sourire poli et toujours un peu gêné n'avait pas quitté mes lèvres. S'il avait été possible j'aurais rougis encore plus, car j'ai toujours du mal à accepter les compliments. Cet homme semblait très excentrique et unique en son genre. Ce qui me donnait envie, malgré ma timidité handicapante, de le connaître un peu plus. Il semblait attachant. « Vous avez un peu de temps ? J'ai tellement de choses à vous dire. Et puis, allez, je vous invite, je viens de trouver vingt euros par terre, donc... » Cette fois-ci, je ne pus m'empêcher de laisser échapper un petit rire. Non vraiment, cette homme était des plus intéressants. « Enfin, oubliez, on peut boire un café si vous voulez, si ça peut vous faire plaisir, parce que moi, en tout cas, ça me fera plaisir ! Au fait, moi c'est Marty-Oliver Thomas, mais vous pouvez m'appeler Marty, et je dessine des bandes dessinées, si jamais vous connaissez, j'en ai déjà publié trois, et bientôt quatre. » Un artiste en plus! Décidément, j'étais de plus en plus intriguée. « Oh eh bien Marty, je crois que vous êtes mon fan numéro 1! Si je peux rendre un homme heureux, je serais ravie de prendre un café avec vous! Vous avez un café de prédilection? » Dans la ferveur du moment, je ne m'étais pas rendue compte que j'avais encore mon téléphone dans la main. Je jetais un coup d'oeil à l'écran, sais faire attention, j'avais tweeté un truc du genre "ejfdlkfdldf ddkdsmsq" « Ah zut! » Je m'empressais de supprimer le tweet en question et de ranger mon Iphone dans ma poche. J'étais ridicule, tellement ridicule. L'homme devait être déçu de me voir ainsi, maladroite et timide, il avait du se faire une autre image de moi, en me voyant, rayonnante d'assurance dans mes vidéos. La musique avait cet effet là sur moi, de me donner un peu plus confiance en moi. Malheureusement je ne pouvais pas chanter tout le temps, partout, cela serait un peu déplacé. Mais si je le pouvais, ma vie serait tellement plus facile. Mon rêve serait de vivre dans une comédie musicale. On ne se pose jamais de question quand les personnages se mettent à chanter aléatoirement. Mais la vie n'est pas connue pour être facile, alors je m'évertue à faire avec.
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MessageSujet: Re: (marty) oh hello there   (marty) oh hello there EmptyMar 29 Oct - 10:17

Je crois que j'avais envie d'un potage à la citrouille et à la tomate. Un genre de gaspacho vachement bon qu'on servait dans le dix-huitième, tout près de mon appart. Un petit resto tenu par un espagnol moustachu bien en chair, mais à chaque fois que j'y faisais un tour quand j'avais la flemme de cuisiner et pas envie de me faire livrer chinois, je me régalais. En plus, je connaissais bien le bonhomme, alors j'avais souvent le droit à des ristournes s'il me manquait de la monnaie ou le droit de goûter plein de trucs que je ne payais pas. Je veux dire, j'aimais bien le gaspacho. Et cette fille, en face de moi, avait exactement cette couleur attachante de gaspacho citrouille-tomate.
D'accord, la comparaison avec les cheveux est facile, mais alors là, c'était la surprise totale. Qu'elle se mette à rougir autant, je ne croyais pas cela humainement possible. Je ne dis pas ça méchamment, mais dans ma tête, Aerin Astier, c'était cette nana qui aurait limite pu être ma fille, une toute jeune adulte pimpante et pleine d'assurance, pas une donzelle timide !
Et en fait non.
C'était tellement mignon !


« Eh bien, merci beaucoup, c'est... c'est toujours un plaisir de rencontrer mes abonnés. » AAAAAH ! Elle me parlait ! A moi ! Moi, le pauvre Marty des rues, le mythomane compulsif, l'artiste déchu, le mécréant du dimanche, moi ! Sauf que j'étais plus qu'un simple abonné. J'étais un fan, ce qui est légèrement différent. Non, je n'étais pas non plus un obsessionnel, hein, je vois déjà venir les esprits tordus songer à des remarques déplaisantes et déplacées. Disons que je savais apprécier les bonnes choses de la vie. Et en plus, elle s'était mise à plus ou moins rire de mes propos. C'était si gratifiant ! Pour peu, si j'avais eu sur moi une bouteille de champagne, je l'aurais débouchée d'office, et nous aurions festoyé de suite sur ce trottoir magnifique, avec le Canon de Pachelbel en fond sonore. Hélas, je n'en possédais pas, mais qu'importe, je sabrerai le champagne un autre jour. « Oh eh bien Marty, je crois que vous êtes mon fan numéro 1! Si je peux rendre un homme heureux, je serais ravie de prendre un café avec vous! Vous avez un café de prédilection? » Ooooh, doux jésus, elle avait accepté mon invitation surprise. On m'aurait mis en garde ce matin qu'il allait m'arriver quelque chose d'aussi grandiose, jamais je ne l'aurais cru. Et voilà qu'elle parlait de me rendre heureux, moi, être insignifiant à ses yeux que je devais être. « Oh, s'il vous plaît, vous pouvez me tutoyer. » J'en devenais ridicule. Presque gay, à force de manières et de politesses. Ça me changeait un peu. Parce qu'évidemment, j'avais le sourire qui allait avec, et tout l'attirail qui aurait pu faire penser que Cupidon venait de décocher une flèche dans ma direction -et pourtant, je n'étais vraiment intéressé, à mon âge avancé, par une fille qui venait à peine d'atteindre la majorité-. Et puis, si j'avais un jour songé que j'allais vouvoyer une gamine, je crois qu'à l'époque, je me serais tiré une balle dans l'épaule. Mais là, ce n'était pas de ma faute, c'était de circonstance. Alors, comme j'étais réjoui, résolument réjoui, je me contentais d'ouvrir la bouche et de froncer les sourcils en réfléchissant à la question qu'elle venait de me poser. Un café préféré ? Comme le dix-huitième était dans le coin, par conséquent, mon appartement l'était aussi, mais lui proposer de faire un saut chez moi aurait été carrément déplacé, voire malsain. A éviter, donc. « Hé bieeen... Il y a un café, pas loin, à l'angle de cette rue, là bas, je désignai du doigt une rue derrière elle , le serveur est sympa, il est toujours cool avec moi en tout cas, j'crois que c'est un de mes voisins, en fait, ça doit être pour ça. » Et hop, grand sourire. J'aimais bien mon grand sourire. Il fonctionnait toujours.

Et puis, j'eus, je crois bien, ce qui s'apparentait à l'idée du siècle. Enfin non, elle ne venait pas vraiment de moi, mais si, un peu quand même. Bon, laissez-moi expliquer. En fait, elle venait de marmonner un truc en baissant les yeux sur son téléphone. A comprendre par là qu'elle venait sûrement d'envoyer un sms par inadvertance, ou de faire quelque chose de cet ordre là, mais, voyez-vous, j'étais trop poli pour oser lui demander d'où venait ce désarroi. En revanche, ce que j'osai, c'était mettre en pratique mon audacieuse et brillante idée, tant il est vrai que j'étais quelqu'un d'intelligent et de déluré -faut bien être honnête avec soi-même-. Il fallait juste se lancer, au pire, je ne risquais rien d'autre que de me prendre une petite claque dans la tronche.
« Est-ce que... Oh, je sentais mon cœur s'emballer et partir à une vitesse fulgurante. Est-ce que je pourrais prendre une photo avec vous ? » Je devais avoir une bonne tête de vainqueur, à tous les coups, mais ça n'était pas de ma faute. Ça n'était jamais ma faute. J'étais toujours confronté à des situations qui mettaient ma fierté en péril. Qu'y pouvais-je, alors ? Du coup, comme le ridicule ne tuait pas, j'en profitais. Allègrement.
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MessageSujet: Re: (marty) oh hello there   (marty) oh hello there EmptySam 2 Nov - 12:46

J'avais du mal à réaliser, c'était étrange mais j'avais l'impression de ne pas mériter tant d'engouement à mon égard. Je n'étais qu'une fille qui postait des vidéos sur youtube, ça me semblait tellement irréel que l'on puisse s'adresser à moi comme à une star. Car ce Marty avait le comportement d'un fan rencontrant l'une de ses idoles. Je n'avais pas la prétention d’accéder à ce rang. Je n'étais qu'une jeune adulte qui voulait partager sa passion pour la musique. « Oh, s'il vous plaît, vous pouvez me tutoyer. » Nouveau sourire gêné. Cette idée me semblait un peu absurde à vrai dire. Je venais à peine de le rencontrer. Et le fait qu'il me vouvoie lui aussi ne m'aidait pas vraiment. « D'accord, mais je vais surement avoir du mal au début, je vous pré... ah vous voyez! » Je portai les mains à mon visage en secouant la tête. Mais je voulais faire un effort pour Marty. Alors qu'il semblait sur le point de me répondre, son expression se figea, ce qui me fit presque rire une deuxième fois. Mais je ne voulais pas qu'il ait l'impression que je me moque de lui, alors je me retins quelque peu. Il avait un visage très expressif et communicatif. J'avais lu des choses un peu tirées par les cheveux sur internet, qui racontaient que certaines personnes étaient capable de transmettre des émotions plus que d'autres et d'autres au contraire, étaient plus aptes à les recevoir. C'était un peu étrange, mais moi et ma naïveté, on a tendance à croire beaucoup de choses. Marty finit par me répondre, me sortant des pensées dans lesquelles je m'étais plongée l'espace de quelques secondes. « Hé bieeen... Il y a un café, pas loin, à l'angle de cette rue, là bas. » Je suivis du regard la direction qu'il pointait du doigt en hochant la tête poliment, bien que pour l'instant je n'aie pas vraiment idée du lieu dont il parlait. « Le serveur est sympa, il est toujours cool avec moi en tout cas, j'crois que c'est un de mes voisins, en fait, ça doit être pour ça. » Son sourire était contagieux, puisque le mien se fit plus sincère et moins gêné. « Oh je vois, eh bien allons-y! » J'allais me mettre en route quand je me rendis compte que quelque chose le tracassait. Je perdis un instant mon sourire. « Qu'est-ce qu'il y a ? » demandais-je sur le ton de l’inquiétude bienveillante en revenant vers lui. Je m'attendais à quelque chose de grave ou d'important. « Est-ce que...  Est-ce que je pourrais prendre une photo avec vous ? » Je faillis m'exclamer "oh mais ce n'est que ça!" puis mon cerveau analysa sa demande une deuxième fois. Une photo avec moi? J'allais lui demander pourquoi, mais je me retins de sortir une deuxième idiotie. Bien sûr, il me considérait comme une sorte de star ou quelque chose de ce genre. Et quel fan n'a pas rêvé de se prendre en phot avec sa star préférée? Je suis bien placée pour le savoir, moi qui rêve de rencontrer mes groupes de musique favoris. Comme quoi tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler n'est pas complètement stupide. « Aaaah, mais bien sûr! Euh, ça ne vous dérange pas si je nous prends avec mon téléphone aussi? Vous serez immortalisé sur mon Twitter! » Un couple de touristes anglais passait par là, alors je décidais de surmonter un tant soit peu ma timidité et de leur demander un service. « Excuse me, hello, could you... could you please take a photo of us with my phone, and his? Great! Thank you very much! » Je leur ai tendu mon téléphone, puis ai fait signe à Marty de leur donner le sien. Puis, souriante, je suis allée me placer à côté de lui, afin de me tenir prête pour la photo.
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