premier point ▲ né avec une petite cuillère en argent dans la bouche, tu n'as jamais repoussé l'aide que l'on t'offrait, l'argent qui te tombait dans les poches, les opportunités que cela t'ouvrait. à vrai dire, tu n'as jamais réellement compris les clichés de ceux de ta situation qui refusaient la moindre aide. tu as tout ce que tu veux, pourquoi s'évertuer à tout rejeter ? pourtant, cela a su te jouer bien des tours en grandissant. il est impossible de nier la période pendant laquelle il t'arrivait de mépriser les gens. aujourd'hui, en gagnant de la maturité, tu as su faire plus ou moins la part des choses et arrêter de prendre les gens pour des cons. parce qu'au final, c'était bien toi le plus merdeux des deux.   deuxième point ▲ t'as arrêté de repousser les gens et choisir tes amis en fonction de leur rang social. t'as besoin d'être entouré, la solitude t'effraie. t'es plus le petit con de première, tu joues plus un jeu. tu dois tout à ta soeur, ta jumelle. c'est elle qui t'a remis la tête sur les épaules. qui a su te remettre à ta place. elle voulait que son frère soit quelqu'un de bien. pas un type superficiel. aujourd'hui, la seule chose que tu désires, c'est ne pas la décevoir. vous deux, c'est fusionnel, c'est dérangeant. vous êtes tellement proches. aussi cliché que cela puisse paraître, tu pourrais mourir pour elle. quand t'es paumé, c'est elle qui te remet dans le droit chemin.qui t'éclaire. vous êtes comme deux moitiés. possessifs l'un envers l'autre. un avantage comme un inconvénient. les autres filles, ça leur fait peur et bon nombre t'ont largué à cause du droit de veto que vous sembliez avoir sur chacune de vos vies. mais toi tu t'en fous, parce qu'elle, elle ne t'abandonnera pas. jamais.   troisième point ▲ tu admires ton père. sa carrière, son vécu. t'es un arriviste, un opportuniste. un ambitieux. tu veux réussir. coûte que coûte. les rêves c'est pour les faibles. t'as pas envie d'être un raté, rester le quai. ta mère, tu ne veux plus en entendre parler. elle a tout quitté, trompé ton père pour un autre. mais au final, tu ne connais pas le fin mot de cette histoire. toi et ta soeur vous êtes tellement fait endoctriner par les propos de votre père, par ses mots violents qu'il avait contre votre mère, que vous aviez fini par la détester sans réellement savoir. sans savoir que votre père n'était peu-être pas tout blanc. mais c'est un pilier, un exemple pour vous. et il est même étrange de voir à quel point vous le défendriez jusqu'au sang même s'il s'avérait être coupable jusqu'à la moelle. Vous êtes bien tous les trois, et personne ne peut altérer cette relation au risque de s'en recevoir les foudres. quatrième point ▲ tu as déménagé à l'âge de six ans à Paris, lorsque ta mère vous a laissé. tu te considères comme un parisien né, bordeaux n'est qu'un lointain et vain souvenir pour toi. tu aimes cette ville, l'effervescence, l'impossibilité de se garer, avoir tout à porter de main. oui tu es bien ici, et il ne t'est jamais venu à l'esprit de partir. ta soeur, elle c'est différent. elle rêve de voyager, découvrir de nouvelles contrées, de nouveaux horizons. elle dégage une sérénité que tu n'as vraisemblablement pas. tu es un hyperactif né. elle est tout ton contraire. deux caractères qui se complètent, crée des étincelles. cinquième point ▲ tu es indépendant sans vraiment l'être. t'as beau faire ce que tu veux, habiter seul avec ta soeur, t'es quand même encore sous la coupe de papa. tu bosses avec lui, t'espères lui succéder. tu lui ressembles. t'es pas un fils à papa. clairement pas. mais t'es pas contre le coup de main. contre ses nombreux contacts qui t'ouvrent des portes que les autres n'ont pas. pourquoi ne pas en user après tout. sixième point ▲ t'es un fêtard dans l'âme, un grand gamin. un gamin des rues en polo ralph lauren. mais un gamin des rues quand même. un type un peu volage, un éternel joueur, toi et ton éternel sourire en coin. t'es pas en reste avec les filles, pourtant t'es pas un séducteur. t'es pas de ces types qui vont chasser chaque soir sa proie. ça va, ça vient, tu prends l'instant présent comme il se présente. sinon tant pis. et ton père déteste ce côté de ta personnalité, te fait la morale chaque fois qu'il le peut, qu'il te prend la main dans le sac. et même si tu ne veux pas lui non plus le décevoir, c'est quelque chose que tu ne peux chasser, que tu ne peux refouler. chassez le naturel, il revient au galop dit-on. la citation n'en est que plus vrai ici. t'aimes t'amuser, avant de tomber dans la routine de la quarantaine. mais oui, tu en es encore loin, alors tu profites, un peu derrière le dos de ton père souvent, tu l'avoues toi-même. septième point ▲ tu n'as jamais eu de réelles relations longues. d'une part à cause de ton caractère et de l'autre, l'importance que prend ta soeur dans ton quotidien. elle a du mal à supporter quelqu'un d'autre de bien ancré dans ta vie, comme toi tu as du mal à voir le visage d'un autre mec dans ses bras. c'est difficile pour vous, ça vous fait souffrir plus qu'autre chose, mais jamais vous ne l'avouerez. ça a toujours été comme ça, l'un pour l'autre, sans personne. c'est plus qu'une manie, vous ne pouvez vous l'empêcher. vous vous empêchez d'être heureux avec quelqu'un d'autre ? probablement. vous vous étouffez et vous vous persuadez que c'est bien. malsain, voilà ce que c'est. huitième point ▲ t'es un joueur invétéré de poker. et en plus t'es pas le plus mauvais à ce qu'il parait. c'est ton secret, t'en as parlé à personne, deux trois potes tout au plus. tu mises gros, t'aimes pas les parties de débutants. cette sensation d'adrénaline qui te tord l'estomac quand tu t'apprêtes à perdre. Cette montée de stress. Y a pas à dire, tu adores ça. neuvième point ▲ t'es un bordélique de nature, mais c'est une façon de s'y retrouver. c'est le bordel dans ton espace, c'est le bordel dans ton frigo. t'exaspères ta soeur. vous avez beau vous ressembler physiquement, mentalement parlant, vous êtes deux étoiles contraires. c'est à s'y perdre la tête. dizième point ▲ t'aimes les sports de glisse. toujours fourré sur ton skate, ça en deviendrait presque lassant. ce serait pas la première fois que tes voisins du bas viennent te prévenir d'appeler les flics si t'arrêtes pas de faire le tour de ton appart sur ta planche. t'y peux rien si tu prends ton lieu de vie comme un immense skatepark. tu fais tout dessus, et après tout, c'est un moyen de locomotion comme un autre.