Je m’étirais le corps en sortant de mes draps, comme chaque matin depuis quatre jours maintenant j’ouvrais la fenêtre affichant un sourire comblée face à la vue qui s’offrait à moi. Le soleil était déjà présent sur Milan ce matin, il devait déjà faire une trentaine de degrés lorsque je passais sous la douche rapidement ayant envie de profiter de la journée. J’enfilais un bikini rose qui faisait ressortir mon bronzage à la perfection avant d’enfiler par-dessus un large-t-shirt blanc que j’avais piqué il y a quelques temps dans les vêtements de Camel. J’attachais mes cheveux rapidement afin de foncer dans la chambre de Nais, heureuse d’être rentrée chez moi ne serait-ce que pour une semaine je me dandinais dans la chambre avant d’ouvrir ses rideaux et sa fenêtre afin de laisser la chaleur entrer dans la pièce. Un sourire malicieuse se dessina sur mon visage alors que je voyais se cacher sous son oreiller pour ne pas avoir le soleil dans les yeux – du moins je le supposais – me mordant la lèvre je sautais sur le lit, passant mes jambes de chaque côté de son corps en tirant le drap de Nais afin de la réveiller pour de bon « Lève-toi bébé, il fait beau et j’veux aller à la plage, faire du shopping et draguer » avouais-je en la ayant envie de profiter au maximum de cette journée qui semblait des plus prometteuses. Je sortis à nouveau de son lit en ouvrant son armoire, je fouinais rapidement afin de sortir un maillot de bain et un t-shirt dans le même style que je mien. Je me posais contre sa fenêtre en la regardant dans le lit en jouant avec mes cheveux noirs en soupirant sans la voir bouger « Mon père garde Jonah, on a la journée pour nous, bouge-toi » je sortis de la chambre descendant dans la cuisine afin de lui presser un jus d’orange et de sortir quelques gourmandises pour l’amadouée dans l’espoir de la convaincre de venir avec moi le plus vite possible. De retour dans sa chambre je m’installais au bar du lit « Mange, bois, prend une douche, habille toi, je t’attends en bas … » je lui souris en sortant de la chambre avant de passer mon visage au bord de la porte « Oh et on part dans vingt minutes grand max » je n’étais pas vraiment du matin, j’aimais faire la grasse matinée même si depuis la naissance de Jonah les choses étaient plus difficiles. Mais ici, je me sentais revivre, loin de Paris je soufflais prenant du bon temps pour moi. Je descendis dans le jardin m’installant au bord de la piscine en attendant l’arrivée de mademoiselle.

Le soleil perce à travers les rideaux, mais j’ai tout de même l’envie de continuer à flemmarder dans le lit. Dormir jusqu’à midi. Ne rien faire. Eventuellement faire une apparition à la plage. Bref, jouer la limace que je n’arrive pas à incarner depuis quatre jours que nous sommes là. Comme si Ella revivais, elle me tire sans arrêt du lit pour profiter de la belle Milan. Il fait une chaleur à crever dans la chambre, nous ne sommes qu’au matin pourtant, ça me donne pas envie de bouger. Certes, j’ai conscience qu’il pourrait faire plus frais dans n’importe qu’elle autre pièce de la maison, mais j’ai quand même pas envie de bouger. T’façon, j’ai pas fini de dormir. « Lève-toi bébé, il fait beau et j’veux aller à la plage, faire du shopping et draguer » Seulement, Ella fait irruption dans ma chambre, ouvre les rideaux et m’envoie le soleil en pleine face. Une tentative pour me cacher est vaine puisqu’elle sait très bien s’y prendre pour me réveiller. A croire que me sortir du lit est devenu l’une de ses habitudes. Enfin, c’est le cas quand on y regarde. Je suppose que de toute façon, il ne me servirait à rien de protester, son programme a l’air cool et plus intéressant que de feignasser. Et puis j’suis là pour elle, alors je ne me vois pas dire non. « Mon père garde Jonah, on a la journée pour nous, bouge-toi » Elle me laisse seule. Pars loin, dans la cuisine je suppose. Elle essaie toujours de m’amadouer avec de la bouffe. Ca marche toujours en plus. D’avance, j’enfile la tenue qu’elle m’a préparé. J’regarde quinze secondes le bikini. Au moins, j’aurais pas de mal à écarter les jambes avec ça. Elle revient dans ma chambre les bras chargé comme prévu. Je la connais trop. « Mange, bois, prend une douche, habille toi, je t’attends en bas … » Ca me fait rire, qu’elle me donne des ordres. Je me réveille doucement. Avant qu’elle ne quitte la pièce, je demande pour rire. «  C’est pas Mange, Prie, Aime aujourd’hui ? » Puis elle quitte, en lachant : « Oh et on part dans vingt minutes grand max » Bon, je suppose que là, j’ai plus qu’à obéir. J’analyse la situation avant de me jeter sur les vêtements pour obéir à Ella. Je me douche. J’engloutis rapidement ce qu’elle m’a apporté. J’essaie de ne pas mourir étouffée, quoique ça m’assurerait de pouvoir reprendre mon sommeil. Puis je file hors de la pièce, je détale les escaliers à toute vitesse avant d’arriver face à elle. «  C’est bon ! J’suis prête. Tu sais, la plage va pas partir. On aurait pu dormir jusqu'à midi. » Je glisse histoire de dire que y'a pas le feu. «  Allez, on file. T'façon vu la tenue. Je m'attend à ce que tu nous fasse participer à un concours de tee-shirt mouillé ou un truc du genre. J'ai intérêt à avoir bronzer un peu avant ça.   » J'ouvre la porte puis nous prenons le chemin de la plage. " Honnêtement Ella, comment t'as pu quitté une villa près de la mer pour ce nuage de pollution qu'est Paris. Faut que tu m'explique là."

Je mourrais d’envie de vivre à cent à l’heure aujourd’hui et de me vider entièrement la tête et dans mes envies je l’entrainais elle, ma meilleure amie, ma sœur, ma moitié, la personne capable de me comprendre mieux que personne. Il me fallait patienter, attendre que la belle soit prête et réveillé, j’allumais la musique, dansant dans le salon devant la grande  baie vitrée sur le dernier tube du célèbre et mythique groupe daft punk. A ma plus grande surprise elle pointa le bout de son nez plus vite que prévu, je ris doucement à sa remarque en déposant un baiser sur sa joue « Ne soit pas ronchon, ça ne te rend pas du tout sexy » je me mordis la lèvre avant d’attraper mon téléphone et les clés de la maison que je glissais dans mon petit sac noir avant d’arquer un sourcil face à sa question « Il fait chaud bébé, on ne va pas mettre une combinaison de ski mais à la plage, on peut toujours joindre l’utile à l’agréable » dit-je en affichant un petit sourire qui lui ferait comprendre le fond de mes pensées. Nous n’étions plus à Paris, personne ne pourrait nous juger pour ce que nous ferions durant cette semaine, nous étions libres de nos actes et j’avais bien l’intention d’en profiter. Je fermais la porte de la villa à clé avant de la rejoindre, nous marchions sur le trottoir vers la plage qui n’était pas vraiment loin, une quinzaine de minutes de marches à tout casser. Sa question me fit réaliser qu’elle ignorait tellement de chose à mon égard, sans doute parce que je n’avais pas pris soin de lui confier toute mon histoire ou parce que j’avais peur, peur de la perdre, peur de tout gâcher, peur de lui rappeler des souvenirs de famille dont elle ne voulait pas se souvenir. Je haussais les épaules avant de prendre une courte respiration « J’aurais pu, j’aurais aimé passer toute ma vie ici tu sais, j’adore cet endroit » avouais-je avec une once de nostalgie dans la voix et dans le regard. Tout ce qui j’aimais en Italie ne se trouvait pas dans la capitale française, si magique soit elle, elle n’avait pas ma plage, pas ma chaleur, pas mon soleil, pas cet ensemble de petit détail que j’aimais tant « Quand je suis tombé malade, mon père a donné tout ce qu’il avait pour moi, il a voulu les meilleurs médecins, les meilleurs hôpitaux, les meilleures machines et tout ce truc ça l’a entrainé dans des affaires louches qui l’on amener à la case prison » je n’en parlais pas souvent, voire jamais et lui dire tout ceci faisait défiler dans ma tête les images de mon père arrêter par la police italienne un matin alors que tout allait pourtant très bien « Ma mère était parti depuis longtemps, nous n’avions pas de famille sauf son frère qui c’était installé à Paris. Il m’a accueilli et j’ai décidé de rester » malgré tout je savais que ma vie maintenant était à Paris et que je serais incapable de quitter cette ville et ses habitants. Je plaçais une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille en la regardant « Souris, sans tout ça, je ne t’aurais pas toi » destin ou non, mon passé m’avait conduit à Camel, a Ana, a Saad, a tous ses gens qui comptait pour moi mais surtout à elle et ceci en valait vraiment la peine. Me sortant tout ceci de la tête je souris en voyant la mer au loin « Bon, on oublie ça et on va profiter de cette journée » je n’avais pas envie d’y penser, je n’avais pas non plus envie de déprimer et de passer ma journée à penser à ma famille et a cette fatalité qui était au-dessus de ma tête. A la seconde ou mes pieds touchèrent le sable chaud je retirais mes chaussures que je pris à la main avant de la regarder « Tu veux commencer par quoi ? … ou par qui » dit-je avec un sourire des plus malicieux sur le visage.

 Je retrouve Ella dans son salon, comme toujours je râle. Je ne suis pas du matin, du tout même. Disons que ronchonner me permet de mieux me réveiller, en attendant faut juste subir. Mais elle en a tellement l’habitude de ça qu’en fait, ça ne lui fait plus rien. « Ne soit pas ronchon, ça ne te rend pas du tout sexy » J’affiche une mine un peu blasée. Là, maintenant, de suite j’ai pas trop trop envie de paraître sexy.  Je veux juste dormir, ou bien m’écraser quelque part pour rien foutre. Les vacances c’est ça nan ? Sauf que mon petit programme, j’vais certainement pouvoir m’asseoir dessus. « Il fait chaud bébé, on ne va pas mettre une combinaison de ski mais à la plage, on peut toujours joindre l’utile à l’agréable » J’hausse les épaules. Je pense pas que j’aurais eu des problèmes avec un short en plus. Mais bon trop tard, j’ai trop la flemme de remonter. «  Ouais, c’est pas faux. Mais t’oubli que là, on est en Italie et que les mecs, ils sont encore plus relou qu’en France. Je préviens, j’répond plus de moi au prochain qui pose un seul doigt sur mon fessier » Je mets en garde. J’avais déjà eu le problème un peu plus tôt dans la semaine. Nation de dragueur paraitrait. Nation d’obsédé oui’ Heureusement que je parle pas italien, autrement je leur gueulerais dessus. Ca pourrait être drôle tiens’ Remarque, ils comprennent déjà les gestes.  Bref, nous sortons pour nous mettre en route vers la plage. Nous ne traînons, dans ma tête ça fait : plus vite partie, plus vite affalée au soleil. J’amorce la conversation sans le savoir que le sujet est en réalité bien difficile. Au moins, j’en apprends toujours sur elle. « J’aurais pu, j’aurais aimé passer toute ma vie ici tu sais, j’adore cet endroit » Et donc ? J’attend la chute. Je le vois à sa mine qu’elle a eu une raison assez difficile pour partir. « Quand je suis tombé malade, mon père a donné tout ce qu’il avait pour moi, il a voulu les meilleurs médecins, les meilleurs hôpitaux, les meilleures machines et tout ce truc ça l’a entrainé dans des affaires louches qui l’on amener à la case prison » Je ne dis rien. Je peux rien ajouter à ça t’façon. « Ma mère était parti depuis longtemps, nous n’avions pas de famille sauf son frère qui c’était installé à Paris. Il m’a accueilli et j’ai décidé de rester » Elle poursuit. J’hausse les épaules, me retiens de penser à ma propre mère. « C’est triste. Enfin, c’est beau aussi de voir que ton père t’aime au point de braver la loi. » Je souris, discrètement. Un peu jalouse. « Souris, sans tout ça, je ne t’aurais pas toi » J’obéis, en plus d’être crevée, je ne vais pas me mettre à bader non plus. Sinon, on s’en sort plus. « Bon, on oublie ça et on va profiter de cette journée » Ouais, on va pas 'foutre le moral ne l'air. J'ai déjà du mal à démarrer là. On arrrive à la plage. Même réflexe : défaire ses chaussures pour sentir le sable fin.« Tu veux commencer par quoi ? … ou par qui » Bah merde, elle a pas bouffé ce matin Ella. J'hausse les épaules. " Bah écoute. Je te laisse choisir le programme des festivités. Je te cache pas que si on pouvait prendre le temps que je me réveille et que j'feignasse un peu pour aller à la rencontre de la testostérone, ça m'arrangerait. " Je réponds, avec ma petite pointe d'humour.