Nous étions Dimanche. Un Dimanche radieux : le soleil brillait, il faisait relativement chaud et les oiseaux chantaient. Autrement dit, l’été s’annonçait plutôt bien. La veille je n’étais pas sorti pour une fois. J’avais passé une soirée tranquille chez moi à regarder la télé. J’avais un peu squatté Skype aussi pour parler à mes amis qui venaient d’Antibes. Ca faisait un an maintenant que j’étais Paris. Lorsqu’on entendait mon accent et lorsque je disais que je venais d’Antibes, beaucoup me demandait pourquoi j’avais décidé de venir à Paris. Je répondais souvent que j’avais envie de vivre dans la capitale, juste pour dire que j’avais vécu à Paris. Je ne disais pas la vraie raison, qui était que je ne supportais pas mon père biologique. Il était resté avec sa première femme pendant dix ans de ma vie, il n’a quand même pas cru qu’on allait avoir une relation père/fille comme dans les films, si ? Bref, un ou de mes amis avaient dit qu’ils essaieraient de venir à Paris pendant les vacances pour faire comme avant : sortir, s’amuser, rigoler, se faire prendre pour des fous juste pour profiter de notre jeunesse. Heureusement, j’avais des amis à Paris. Milo en faisait partit, c’était l’une des premières personnes que j’avais rencontré. Il est rapidement devenu mon meilleur ami. On rigole pour rien. On a les mêmes délires. Je lui ai même confié la raison qui m’avait poussé à venir faire mes études à Paris.

Buvant mon café sur ma terrasse ensoleillé, je me demandais ce que je pourrais faire aujourd’hui. Les boutiques étaient fermées, c’était une activité à enlever de ma liste. Les piscines étaient très certainement fermées aussi. Dessiner ? Ouais pourquoi pas mais j’avais passé tous mon Samedi à faire ça. Il fallait que je fasse reposer mon poignet. Je soupirais et rentrais dans ma cuisine pour mettre ma tasse dans le lave-vaisselle. Je me dirigeai ensuite vers ma salle de bain pour me faire couler un bain tiède. J’y rentrai et y restai une demi-heure. Juste le temps de lire un magazine de mode, de voir les tendances de l’été et tout ce qui s’en suit. Une fois sortit, je m’habillais avec une robe d’été légère, je me coiffai et me maquillai. Je pris les clés de mon appartement et descendis. Je ne savais toujours pas ce que j’allais, ni où j’allais je verrais bien. Je mis mon Ipod sur mes oreilles et j’avançais dans les rues de Paris. Je descendis dans une bouche de métro au hasard et je pris le premier métro qui venait. Heureusement que j’avais une carte Navigo pour toutes les zones.

Je sortis à la Gare de Lyon. Ce n’était pas loin de Bercy. Il y avait un parc où j’adorais allé pour me détendre et passer du temps. Je pensais en même temps à Milo. Ce faisait deux jours que je ne lui avais pas envoyé un seul texto. Lui non plus d’ailleurs. En même temps, j’avais été un peu overbooké et lui ça devait être pareil. Continuant de marcher en direction de Bercy, je lui envoyais un texto en lui disant que s’il voulait qu’on se voie j’étais dans le parc de Bercy et qu’il pouvait venir si le cœur lui en disait. Je rangeai mon téléphone dans mon sac et relevais la tête. J’arrivais enfin dans le parc, je mis mes lunettes de soleil sur les yeux et essayait de me trouver un endroit au soleil. Il n’y avait pas beaucoup de monde pour selon que c’était un Dimanche ensoleillé, ça devait être une cause à effet de Paris plage. Je trouvais ensuite un bout de pelouse au soleil où il n’y avait personne. Je pris place sur l’herbe et je posais mon sac à côté de moi. Je regardais mon téléphone portable. Aucune réponse de Milo. Je devais me résigner à passer la journée toute seule. Je décidais de m’allonger sur l’herbe. Ce n’était pas très esthétique, surtout quand on sait que j’habite l’un des plus beaux quartiers de Paris mais tant pis. Je mis le son de ma musique encore plus fort. Je gardais les yeux ouverts derrière mes lunettes de soleil. J’avais un peu chaud mais qu’importe. Je n’avais pas mis de crème solaire. Tant pis, quand je me faisais bronzer à Antibes, je ne prenais que très rarement des coups de soleil. Et au pire, être rouge comme une écrevisse pendant trois jours ça n’a jamais tué personne. Surtout que les coups de soleil se transforme en bronzage.

Il fallait bien se l’avouer Milo et moi on s’entendait super bien. Avec lui, je ne m’ennuyais jamais. Surtout lors des fins de soirée où on est complètement mort, ça donne quelque chose d’assez drôle. J’avais eu envie de passer la journée avec lui. Déjà parce que ça faisait un moment qu’on s’était pas parlé ne serait-ce que texto et aussi parce qu’il me manquait. Ouais, moi aussi ça me fait bizarre de dire ça. Notre relation commençait à devenir étrange dans le sens où j’avais l’impression d’avoir des sentiments plus qu’amicaux pour lui. Je n’avais jamais aimé les relations de couple. Vous savez ce genre de relation où il faut toujours rendre des comptes à son partenaire quand on sort. Je ne croyais pas réellement en l’amour. C’était des choses qui étaient fait pour les films mais pas pour la réalité. Bref, allongée dans l’herbe du parc de Bercy, j’entendis une voix me parler et quelqu’un se mettre à côté de moi. C’était Milo. Je souriais à sa question et répondis sur un ton d’allumeuse qui ne m’allait pas vraiment :

« C’est beaucoup trop cher pour toi, mon chou. »

Il déposait un baisé sur mon front. Je fermais les yeux. Heureusement que j’avais mes lunettes de soleil et qu’il ne l’avait pas vu. Je rigolais lorsqu’il me dit qu’ils avaient épuisé son crédit pour des applications vibromasseur. J’aurais dût y aller à cette soirée mais j’avais trouvé une excuse à la con. J’avais juste eu la flemme de sortir en fait. Ca devait être certainement la grosse débandade hier soir, ça aurait pu être drôle :

« Tu les a essayer au moins les applications, j’espère ? » Bien sûr je me foutais royalement de s tronche, juste pour le taquiner. Et puis sait-on jamais quand t’es bourré, tu ne sais pas vraiment ce que t’es capable de faire. Surtout connaissant mon meilleur ami, ce n’était pas le dernier à enchaîner les verres d’alcool. Je continue de regarder le ciel lorsqu’il me demande ce que j’ai fait hier soir. Ma soirée par rapport à la sienne va être ridicule et surtout ça ne me ressemble pas mais bon : « Rien, j’suis calée chez moi. A la base, je devais y aller à cette soirée, mais j’ai eu trop la flemme de bouger jusqu’à l’autre bout de la ville. » Je marquais une brève pause et ajoutai, un sourire aux lèvres : J’t’ai manqué hier soir, avoue ! »

Il avait clairement dit qu’il aurait bien aimé que je sois à la soirée J’avais juste envie de l’entendre dire que je lui avais manqué. Je continuais d’écouter ma musique tout en regardant le ciel lorsqu’un de mes écouteurs disparus. C’était Milo qui m’avait très gentiment demandé s’il pouvait le prendre. Ou pas. Je lui répondis :

« Ca s’appelle de la musique, Milo. » Je me foutais une nouvelle fois de lui. Je rigolais toute seule mais qu’importe, il avait l’habitude avec moi de toute façon. Même lorsqu’il ne fallait pas rigoler, je me marrais comme une baleine. Je lui tendis mon Ipod :« Tiens, choisis celle que tu veux. »
Il cala sa tête contre mon épaule et déposait un bisou en même temps. Je vous jure que je ne savais pas vraiment ce qu’était en train de devenir notre amitié. Je passai mon bras autour de lui et caressait son bras du bout de mes ongles. C’était incroyable comme je pouvais me sentir bien quand il était là. J’oubliais mes problèmes. Il n’y avait que lui et moi. Il me proposait ensuite de venir chez lui ce soir :

« Toi ? Passer une soirée tranquille, j’ai rarement vu ça. Mais ouais j’viendrais squatter chez toi. » Je savais qu’il y aurait Naël. L’avantage c’est que je ne me retrouverais pas toute seule avec Milo. Même si j’en crevais d’envie par moment. De toute façon, on serait toute la journée rien que tous les deux. Ca me faisait bizarre de me dire ça : « Par contre, si j’dors chez toi, j’ai pas mon pyjama. » C’était juste pour le prévenir que soit je devrais repasser chez moi, soit je devrais prendre le dernier métro pour rentrer, soit je devrais dormir en sous-vêtement et dans son lit qui plus est. L’idée ne me déplaisait pas. On l’avait déjà fait plus d’une fois mais bon. Je continuais de lui caresser le bras et je posais ma tête contre la sienne. J’étais vraiment bien et rien n’aurait pu gâcher ce moment. Pourtant, il fallait vraiment que j’oublie ces pseudo-sentiments, que je continue d’agir de la même façon avec lui, ce qui n’était pas chose aisée.