CASSÉE ▲ Comme une poupée de porcelaine, Ely est tombée et s'est cassée, en petits morceaux de porcelaines blancs. Personne ne les ramasse, les morceaux, personne ne la reconstruite, elle est cassée. Depuis un matin d'été, depuis qu'elle a atteint son cinquième anniversaire, et les treize autres qui ont suivi. Ely est cassée, Ely n'est pas construite, ni reconstruite. Ely est juste cassée, un peu par son père qui lui a appris les choses de la vie. Depuis qu'il a pris sa virginité au creux de ses larmes. PERDUE ▲ Elle est perdue, comme dans un labyrinthe, la petite Ely. Elle est perdue face à ses monstres qui ont de grandes dents. Elle est perdue face à la vie qui est face à elle, elle ne sait pas, elle ne sait plus. Elle est perdue dans un monde où la vie peut se perdre aussi. Ely est perdue, elle est perdue depuis qu'elle revoit le corps de sa meilleure amie sur le sol, depuis qu'elle sait qu'on peut décider de vivre, ou de mourir. Ely est perdue. SOLITAIRE ▲ Elle est solitaire, Ely, parce qu'elle a peur. Peur de perdre les gens, peur de perdre son meilleur ami, peur de perdre juste un peu d'elle-même. Alors, elle fuit, ou presque, les autres, elle fuit l'attachement, elle fuit un peu l'amour et les dons de soi. Ely a peur, juste peur, qu'un jour on lui piétine le coeur, comme son père et sa meilleure amie ont fait. Elle a peur juste de souffrir, en s'accrochant aux autres. Même si l'exception confirme la règle. ARTISTE ▲ C'est une artiste, Ely. Elle aime peindre des endroits, des émotions, mais surtout des petites fées qui lui ressemblent, des petites fées expriment ce qu'elle ressent, mais elle joue aussi, un peu de guitare, un peu de piano, elle fait de la musique, pour s'aider à tenir. Car Ely parfois, elle pense que rien n'ira, elle est peu cassée, elle est artiste, Ely. POSSESSIVE ▲ Elle a du mal à partager, Ely. Elle a du mal, c'est parce qu'elle a peur, peur que la personne aille voir ailleurs, qu'il trouve quelqu'un de mieux qu'elle, quelqu'un de plus sain. Elle a un peu peur, c'est tout, c'est une grande peureuse, elle est un peu maladroite, elle a juste du mal à exprimer ses sentiments, alors, elle essaye de posséder les gens, pour qu'eux la possède. Ely, elle est juste un peu possessive. FUMEUSE ▲ Elle a fume, des sevens star. Elle en fume deux le matin, et deux l'après-midi, quand elle n'est pas stressée, elle fume aussi un joint, ou deux, ou plusieurs. Ely a commencé jeune, Ely n'a pas arrêté, elle a besoin de ça, de ses produits nocifs pour la santé pour tenir, garder la tête haute, pour être droit dans ses baskets, pour ne pas fondre en larmes. Elle n'aime pas fondre en larmes, elle n'aime pas montrer ce qu'elle ressent, alors elle fume, elle se pique, elle sniffe. Ely a juste besoin de tenir. ENFANTINE ▲Elle a besoin d'être rassurée, d'être bordée, parfois, Ely est un peu malade, un peu comme un enfant. Elle est enfantine, elle aime sauter dans les flaques, elle aime faire des grimaces, elle est encore enfant dans son coeur, mais la vie l'empêche de pouvoir le montrer, elle ne rit pas beaucoup, mais quand elle rit, c'est un rire de fée. Un rire d'enfant, un rire qui redonne espoir. NÉVROSÉE ▲ Elle est un peu malade, Ely, mais ce n'est pas de sa faute, elle est encore cassée, alors parfois, elle prend peur, elle part des jours, ou des heures, elle disparait, et elle ne se souvient pas de ce qu'elle a fait, Ely est juste un peu détraquée, il ne faut pas lui en vouloir. Elle a juste besoin d'oublier un peu. LA PLUIE ▲ Elle aime la pluie, et se retrouver sous une averse, elle aime fermer les yeux, et danser sous la pluie. Elle aime sentir les gouttes d'eau sur sa peau, sur son visage, elle s'amuse parfois à rester assez longtemps pour que tout ses cheveux soit humide. Elle dit que la pluie, c'est tout ce qu'elle ne sait pas dire, que chaque goutte représente une partie d'elle, et de ce qu'elle ressent. NOAH ▲ Elle aime Noah comme son meilleur amie, elle l'adore, elle l'admire. Elle tient à lui, une des rares personnes d'ailleurs. Ely ferait tout pour Noah, pour qu'il lui sourit, pour qu'il soit heureux. Même si la décision a été prise séparément, ils ont pris un appart tout deux, sur Paris. Même si ce qu'elle fait pour ramener l'argent, pour rien au monde elle ne voudrait être loin de Noah. SON PERE ▲ Ely n'aime pas son père, depuis qui l'a prise pour un jouet sexuelle, elle ne l'aime pas, elle lui mène la vie dure, elle lui fuite les pneus, casse des vases qui coutent chers. Ely lui fait comprendre qu'elle n'ai pas d'accord, qu'elle n'ai pas ce qu'il lui fait. Ely n'aime pas ce grand homme qui l'a brisé. Depuis, il la rendu folle, il a répondu à ses provocations en la rendant aussi folle qu'il peut, tout en l'enlevant de son testament. Elle est déshéritée et répudiée par un père qui la casser en petit morceau. L'AMOUR ▲ Ely ne croit pas en l'amour, elle le fuit. Elle brise le coeur des autres pour ne pas briser les siens. Elle a parfois tellement brisé le coeur des autres qu'elle en a conduit plus d'un au suicide. Elle s'en fiche de ce qui sont morts pour elle, elle ne demande pas temps. Juste de ne pas l'aimer. LE SEXE ▲ Ely aime tout le monde quand il s'agit de partager un moment d'orgasme, elle s'en fiche que ce soit une fille ou un garçon, elle leur donne ce qu'on lui offre. Un moment de plaisir ensemble. Elle n'est pas nymphomane, elle n'est pas frigide, elle en a juste besoin pour se sentir vivant. L'ART ▲ Ely aime les tableaux, la musique, l'art. Ely aime les musées, les expositions, les endroits qui respirent l'art. Les villes comme Pragues, Paris. Elle aime cette expression sentimentale qu'est l'art. Opinion personnelle. PARIS ▲ Symbole de sa fuite, symbole de son renouveau, Ely a suivi Noah à Paris, elle veut fuir, oublier Londres, à Londres, elle perdu trop de gens. Elle a poussé trop de gens dans les bras doucereux de la mort. Ely, elle est pas si innocente. Ely se balance entre folie et réalité. Quand sera-t'il à Paris ? SURDOUEE ▲ Ely, elle sait des choses, plus qu'elle ne devrait, ely, elle est à l'avance, son QI est de 142, mais elle ne le montre pas, sauf dans ses notes. Elle a fini ses études à vingt ans, c'est peut-être pour ça, qu'elle déraille, elle n'a jamais étudié, elle n'a jamais bossé, elle a réussi, comme ça, elle s'étonne, elle est surprise, à chaque fois qu'on lui dit. Ely, elle est intelligente.

D'UN INCONNU ▲
L’autre jour, tu passais devant le Planet Sono de ton quartier. T’as maté les Gibson, t’as maté des platines. Les lasers d’exposition te lacéraient d’éclairs verts. T’avais probablement rien à faire, t’étais peut-être curieux, si ça se trouve t’aimes la zizique ; t’es rentré. T’as fait l’tour avec le vendeur sur les talons. Dans l’fond tu l’as vue. Avec son pull trop court et ses cheveux en bataille. Elle était derrière la DrumCraft et elle frappait la caisse claire de toutes ses forces. T’as kiffé son jeu de baguettes. T’as frappé du pied sur son beat. T’es passée devant elle, elle t’as souri derrière sa cymbale. Béa est batteuse. Elle a appris au magasin, elle joue au magasin.
 D'UN VIEUX POTE ▲
Elle t’a invité chez elle une fois. Un appart’ tout p’tit sous les toits de Paris. « c’est cosy » qu’t’as dit. Elle t’as servi un verre, t’as pris tes aises, vous avez parlé. Tu l’avais pas remarqué au début, t’étais serein. Et puis t’as senti un truc frôler ta jambe. « t’as un chat ? » qu’t’as demandé. Elle t’a dit non et a fini son verre. T’as pas relevé. Et puis une deuxième fois, t’as senti un truc contre ton mollet. Tu t’es dit qu’elle s’était foutu de ta gueule. T’as tendu la main pour caresser son chat. T’as crié. Elle a ri. Porte tes couilles mec, de quoi t’as peur ? Ce jour là quand t’es parti, tu t’sentais con. Béa c’est pas une meuf à chats, au fond tu l’savais. Béa elle dort avec son Iguane. Elle l’a appelé Gastro.
DU FRÈRE ▲
C’était un dimanche matin au Bois de Boulogne. Vous faisiez ça souvent, aller faire du sport le week-end. Aujourd’hui c’est plus rare, vous avez moins le temps. Ta mère a la flemme alors elle et ton père sont resté boire un verre sur la pelouse. T’as enfourché ton vélo et t’as rattrapé ta sœur qui était en rollers. Elle t’écoutait pas, elle roulait au rythme de son IPod. Tu l’as poussée, elle a gueulé. Tu l’as dépassé, elle a râlé. « fais pas l’malin, forcément t’es plus rapide, t’es en vélo » qu’elle t’as dit. T’as ri. Elle a grogné. Béa ne sait pas faire de vélo. Béa s’est taulée une fois, et elle n’est plus jamais remonté en selle.
D'UNE TERMINALE S INCONNUE ▲  
Tu l’as vue une fois à la BNF. C’était ya peut-être trois mois, il devait être neuf heures trente. Tu t’disais qu’aller à la bibliothèque ça t’aiderais à te concentrer pour faire ce foutu DM de philo. Parce qu’entre nous, faut s’l’avouer, t’es un peu une brêle en philo. Alors tu t’es pointée métro Bibliothèque François Mitterrand et t’as pris l’ascenseur pour la salle J. C’est là qu’tu l’as vue. Avant d’passer ton ticket sur le portique, la fille en noir avec le badge qui reste plantée là toute la journée pour checker si personne vole un livre. T’es passée devant elle sans la remarquer, comme tout le monde. Béa bosse à la BNF parce que ça paye et qu’elle peut rester près de ses bouquins. Elle relis ses fiches et taffe ses disserts pendant ses gardes.  
 DU VOISIN DE PALIER ▲  
Tu ne l’as jamais rencontrée, pas encore en tous cas. Pourtant elle habite la chambre de bonne à côté de la tienne. Tu l’entends quand elle ramène ses potes, ses mecs, ses meufs parfois. Tu l’entends quand elle met la musique à fond mais tu t’en fous parce que t’es jeune toi aussi. Hier quand tu bossais tes cours, tu l’as entendue s’énerver toute seule, t’as pas compris de quoi il s’agissait mais elle criait toute seule. Et c’est là que t’as sursauté : quand t’as entendu le coup frappé dans le mur. T’as su tout de suite que c’était pas un bouquin balancé, c’était son poing, son poing à elle, contre le mur. Béa se met vite en colère, Béa frappe et elle préfère taper les murs plutôt que les gens. Les poings de Béa sont toujours pleins d’ecchymoses, écorchés, en sang. Béa est une dure à cuire, tu verras quand tu la rencontreras.
 D'UN VENDEUR DE BÉCANES ▲  
Tu la vois au moins une fois par mois. Elle se plante devant la vitrine de la boutique et au bout de cinq minutes, elle finit par entrer. Tu l’as repérée la quatrième fois. Depuis, tu l’attends. T’aimes bien son regard quand elle traîne dans les rayons et que ses yeux se posent sur les différents modèles de bécanes. Sa préférée c’est celle que tu n’as pas, celle qui trône sur une photo derrière le comptoir. La softail heritage classic, la rouge. Elle t’as déjà raconté mille fois que quand elle aurait le permis et le fric elle sillonnerait le pays à la recherche des pièces pour reconstruire la moto de ses rêves. Tu l’aimes bien la petite bikeuse, elle te fait rire. En fait, elle t’rappelle toi quand t’étais p’tit.
 DU PÈRE ▲  
Un jour tu l’as emmenée à Versailles et elle n’a plus parlé que de ça. Le soir tu lui lisais l’Odyssée et elle se rêvait guerrière de Troie. Souvent pour lui faire peur, tu lui racontais l’histoire de la grande peste noire, et elle y a prit goût. T’es certainement sa plus grande inspiration, t’es l’homme qui lui a fait découvrir ses passions. Béa elle t’aime et tu l’aimes. Béa t’es fière d’elle même si elle crie un peu trop. Béa elle marcherait presque dans tes traces. Tu sais qu’elle travaille beaucoup même si elle n’en a pas l’air. Tu sais qu’elle se donne à fond pour y arriver. Elle veut tenter les Chartes et Normale et tu dis pourquoi pas. T’es sûr d’une chose dans ta chienne de vie, Béa elle te décevra pas.
 D'UNE AMIE ▲  
Ca fait quelques temps que tu la connais. Vous n’êtes pas extrêmement proches, vous vous voyez pas très souvent mais t’aimes te dire que tu la connais assez bien. Béa tu l’as jamais vu pleurer. Jamais. Même quand elle se fait mal, elle reste stoïque. Et aujourd’hui t’es là, chez elle, tu fais défiler ta timeline facebook en buvant le thé qu’elle t’as préparé, et elle pleure. Tu la vois parcourir ce bouquin des yeux et les grosses larmes s’écraser contre le papier. Tu l’entend renifler. Et puis elle pose le bouquin pour sangloter avant d’le reprendre. Béa tu l’as jamais vu pleurer, sauf aujourd’hui. Un nouveau livre, une nouvelle vie, Béa s’implique corps et âme dans ce qu’elle lit.
 D'UN COUSIN GERMAIN ▲  
Tu l’avais pas vue depuis longtemps, depuis le dernier mariage dans la famille. Tu t’étais souvent demandé ce qu’elle devenait parce qu’elle t’avais plu. T’avais aimé ton sourire et la façon qu’elle avait de danser. T’aurais adoré la prendre dans tes bras et la cajoler comme une petite sœur. Mais t’as jamais pu être son grand frère parce qu’elle en a déjà un. Arthur son chevalier servant. Tu peux pas rivaliser avec lui. Tu les regardes assis à la table d’à côté et tu soupires parce que toi aussi tu veux une sœur, ça a l’air tellement cool. Tu les vois se parler, tu sens leur complicité et tu veux en être. Béa et Arthur sont de la même trempe et ils s’adorent. Ils inversent leurs rôles parfois, c’est tes parents qui te l’ont dit, de temps en temps on sait plus trop lequel est le plus âgé. Et toi t’es presque jaloux de ce qu’il ont. Parce que Béa et son frère sont comme deux doigts de la main.
 D'ELLE-MÊME ▲ A ce que je sache, je suis pas allergique à quoi que ce soit. Je fume pas mal, ça c’est vrai. J’fume des clopes de gonzesse, des Malboro convertibles et souvent j’oublie de clipser la bille. J’ai jamais aimé la rhubarbe et je fais croire que je suis intolérante au café ce qui est totalement stupide mais qui a le mérite d’empêcher les gens de m’en offrir un tous les quatre matins. Ma mère a eu de l’asthme quand elle avait mon âge et parfois j’me demande si j’en ai pas aussi parce que parfois je m’essouffle en montant au premier étage à la fac. J’prends la pilule et mes règles ne durent que deux jours. J’ai subi une appendicectomie et depuis j’ai une petite cicatrice en forme d’arête de poisson en bas du ventre. Parfois quand je réfléchis à l’avenir j’me dit que si un jour j’devient grosse et que je songe à la liposuccion, j’dirai aux médecins de passer par cette petite cicatrice comme ça je pourrai le cacher à tout le monde. Avant de vouloir faire de l’histoire, j’voulais être tueuse à gages. J’ai le niveau deux en lange des signes et j’passe de temps à temps à l’IVT pour prendre des nouvelles. J’ai de l’arthrite au poignet droit et j’peux prévoir la pluie.