Je rentre chez ma copine du moment. La voit au sol, allongée comme si elle allait me crever sur les bras. Elle a fait une overdose. De ses lèvres coule un peu de bave. Je m'approche. Tombe à genou. La panique me gagne. Je cherche un moyen d'arranger la situation. Touche son corps encore chaud. Je prend mon téléphone pour appeler le SAMU. Son appartement c'est le paradis des dealeurs. Elle deal... C'est sûrement pas la meilleure solution. Je parcours frénétiquement mon journal des contacts. Cherche. Je savais pas qui appeler. Je savais pas quoi faire. Alors j'ai composé le numéro instinctivement. Celui de Naïs. J'ai pas réfléchit. Je sais pas pourquoi je l'ai appelée elle. J'me suis dit qu'elle saurait peut-être quoi faire dans cette situation. Une sonnerie. Deux sonneries. Trois sonneries.

« Alabama j'suis dans la merde. J'ai besoin de ton aide... J'ten supplies... Viens m'aider... ».

J'sais plus quoi faire. J'entend sa voix. Celle d'une demi-soeur à qui j'ai pas parlé depuis au moins deux ans. Putain elle m'avait manqué. Mais j'ai pas le temps de m'attendrir. Je regarde la fille allongée sur le sol. Complètement inerte. Je sais plus quoi penser. Je tremble. Ça m'arrive jamais de trembler comme ça. Je touche sa gorge pour prendre son pouLS. Je sens rien putain. Je commence à stresser. A paniquer. Je soupire. Tente de reprendre mes esprits. Une chose à la fois. Une chose à la fois. « Ouais c'est Konrad. Elle a fait une overdose. Elle est allongée et je sens pas de pouls. J'ai l'impression qu'elle me crève sur les bras. Putain non ça peut pas attendre demain ! On dirait qu'elle est crevée ! On dirait Uma Thurman dans Pulp Fiction et toi tu serais le dealeur avec la seringue ! J'sais pas comment gérer ça moi... ».. Je passe une main sur mon visage. Puis dans mes cheveux. J'ai l'air d'un con à supplier ma demi-soeur de m'aider à sauver ma pseudo nouvelle copine. J'comprend rien à la situation. Mais putain l'adrénaline est là ! Et c'est bon... Merde Konrad reprend-toi !

J'écoute la demi frangine m'expliquer qu'on doit pas appeler quelqu'un sur son portable. Quoi ? On est pas aux USA là ou dans un épisode des experts hein. Bref. J'ai l'impression qu'elle est un peu plus callée que moi alors je l'écoute. J'attends ses instructions sans rien rajouter sur le fait que je l'ai appelée sur un cellulaire. Elle commence à se mettre en route. Me demande où j'suis. Merde j'suis déjà. « J'suis chez elle. Elle habite dans le Xième comme moi à côté d'un café, vers la gare nord. Elle est dans l'appartement 31B. ».. Ouais, elle est déjà venue dans cet arrondissement. Surement. Alors elle a pas besoin de plus d'explication. Aussi parce que la joueuse a la flemme d'aller chercher un nom de rue. Alors disons que Naïs est devin. Elle me pose la question de la drogue. Je farfouille dans tout son bordel. Aux dernières nouvelles c'était une poudre blanche... Mais elle aurait pu décidé de changer. En fait j'en sais pas grand chose. « Elle est doit être à une poudre blanche encore non identifiée... Elle change des fois quand elle est à court pourvu que ça la fasse planer... J'pencherai pour de la cocaïne. ». Je l'aide pas tellement. Mais elle doit s'y connaitre un peu en drogue la Naïs...

J'avais pas d'autres idées. J'avais tapé le premier numéro auquel j'ai pensé. Il s'avère que c'était celui de ma demi-soeur. Lorsqu'elle me demande si j'ai appelé le SAMU je me sens comme un con. Ouais, j'ai pas réfléchi. Je passe mes mains dans mes cheveux. Regarde le corps inerte sur le sol. Je soupire. Grogne. « Non j'ai pas appelé le SAMU, j'sais pas quoi faire moi et puis t'es le premier numéro qui m'est venu à l'esprit, tu devrais être flattée que je t'embarque dans mes emmerdes! ». Humour de merde quand tu nous tiens ! Même quand une demoiselle est en train de crever sous ma surveillance je prends le temps de faire un peu d'humour fleuri. Merci Konrad. Bref. J'écoute ses conseils et commence à foutre l'autre débile sur le côté en suivant ses instructions. Me met à chercher frénétiquement dans l'appart si elle a une seringue d'adrénaline planquée quelque part. Je fouille les tiroirs frénétiquement. Jette quelques strings avant de trouver une seringue. « J'ai une seringue mais j'sais pas ce que c'est, y'a rien marqué dessus alors on fera avec hein. J'fais quoi après ? Jme la fous dans l'cul ? ». Tentative d'humour de merde pour me détendre. J'ai l'impression d'être dans un mauvais film... Ou dans un Quentin Tarantino.

J'entend les bruits de fond qui témoignent du déplacement de Alabama et je me sens rassuré. Elle arrive et elle saura toujours qui faire. Une aubaine pour moi qui suis complètement paumé. Elle commence à gueuler et ça me fait marrer. Elle est comme je m'en souviens lorsque je l'ai découverte y'a deux ans. Souvenir. « Comme si j'te faisais pas marrer un peu. Avoues que c'est excitant de pas savoir si ma petite copine est crevée ! Non ? ».. C'est pas drôle de faire des blagues sur la possible mort de la droguée allongée sur le sol en ce moment même mais j'peux pas m'empêcher. C'est ma façon de montrer que je suis stressé et de faire descendre le stresse. Elle reprend la parole plus sérieusement. Je cherche frénétiquement de l'adrénaline. Y'a que dalle. Et moi j'y connais rien. Alors j'commence un massage cardiaque. Met le portable en haut parleur. « J'ai une bouteille mais j'sais pas ce que c'est. J'veux pas la buter comme un con moi ! Alors j'tattends. La porte est encore ouverte. Massage cardiaque oblige. ». Je soupire. Commence le massage frénétiquement. Comme une malade. Tentant bêtement de faire redémarrer un coeur à l'arrêt.