nom complet ▲ Gaïa Elizabeth Taranova lieu de naissance ▲ Dublin âge ▲ 20 ans nationalité ▲ Française diplômes, études ▲ Deuxième année en école d'arts métier ▲ Aucun pour le moment statut matrimonial ▲ Célibataire orientation sexuelle ▲ Hétérosexuelle situation financière ▲ Aisée idole(s) de vie ▲ Aucune.  nombre d'amis facebook ▲ Elle n'a pas encore Facebook moyen de déplacement ▲ Voiture, métro, bus, vélo, pieds. groupe ▲ La Javanaise avatar ▲ Anastasia Krivosheeva crédits ▲ Tout est déjà noté.

ton personnage marche tranquillement dans la rue quand une personne l'interpelle pour les besoins d'un sondage de Paris. elle vous demande depuis combien de temps il y est, ce qu'il y fait, ce qui lui plait dans cette ville, les lieux qu'il fréquente habituellement. et pourquoi Paris et pas une autre ville, comme Marseille. il a du temps devant lui, alors il joue le jeu. ▲

Oh, bonjour. J'avoue être surprise par cette intervention inattendue sur mon chemin. J'hésite à m'arrêter, mais finalement je prends le temps de répondre à ces questions. Je suis à Paris depuis mes quatre ans. Disons que je n'ai pas vraiment choisi de vivre ici, mais je dois dire que malgré tout cela me plaît assez. Ce qui me plaît à Paris c'est son sens de la diversité que l'on reconnaît dans l'architecture par exemple, mais aussi le choix qu'elle offre dans tous domaines d'activités. Tout y concentré : magasins, offres musicales, musées, politique, écoles, et j'en passe. Paris est notre capitale, et la centralisation de la France fait de cette ville un patrimoine commun à tous et particulièrement riche. Après avoir déblatéré tous ces propos, je me retire discrètement avant qu'on ne me retienne un peu plus et que je sois en retard pour mes cours.

ton personnage se retrouve malgré lui, bloqué dans un repas de famille qui dure plus de temps que nécessaire. comment le vit-il ? est ce que tout se passe bien ou cela vire-t-il au règlement de comptes ? si jamais il y a peu de chance que cela arrive un jour, dîtes nous pourquoi. ▲

Un repas de famille ? Quelle bonne blague. Mon père, en tant qu'attaché commercial, n'est que très peu à la maison. Il n'y a que nous à la maison, avec maman, et revoir toute notre famille serait presque impossible. Partagée entre la Russie et l'Irlande, je crois que faire une réunion de famille, à part sur internet, serait exceptionnel. Si une personne de ma famille daigne se déplacer jusqu'ici, rien qu'une, ce serait déjà un miracle. Je me souviens d'un repas de famille, peut-être Thanksgiving, où nous habitions encore en Irlande, et où nous nous étions réunis, du moins pour ceux qui habitaient là. C'était tout bonnement génial. Mais plus jamais ce n'est arrivé. Je crois qu'on a réduit le sens du mot "famille" en cendres.

ton personnage a la possibilité de pouvoir changer de vie, repartir à zéro ou du moins, changer quelques petites choses. serait-il prêt à faire le choix de tout recommencer ou aimes-t-il trop sa vie pour en changer ? dans les deux cas, expliquez nous son choix. ▲

Changer de vie ? Pour quoi faire ? La vie parfaite n'existe pas, tout le monde vit avec son lot de misère. Je n'ai pas toujours été heureuse, et je ne le serais pas toujours, mais il y a toujours pire que soi. Et puis, mis à part du côté sentimental, je suis loin d'être la plus à plaindre je crois, même si parfois je déteste ma vie et que j'ai envie de tout envoyer balader. Juste parce que j'en ai marre de ce monde pourri. Quoi qu'il arrive, le monde reste le monde, et il t'englobera toujours.

ton personnage se promène dans un supermarché lorsque soudainement, un homme avec une cagoule pointe son arme sur les clients en criant qu'il s'agit d'un hold-up.  sa réaction? ▲

Je crois que dans ce genre de situation, ma seule réaction est d'être terrorisée. Je ne suis pas le genre de fille à courir devant un fou furieux et à aller tenter le diable. Tout de même, je tiens à ma vie dans ce genre de circonstances. Alors ce que je fais, c'est soit obéir et me calmer, soit me cacher autant que je le peux en priant qu'il ne me découvre pas. Et réconforter les autres aussi, si je le peux, ça me paraît plus qu'essentiel. Autant aider ceux qui en ont besoin. De toute façon, ne rien faire ne fera pas passer le temps plus vite.

ton personnage se retrouve en plein milieu d'un énorme open house où il ne connait qu'une seule et unique personne.  alcool à volonté, musique beaucoup trop forte, etcétéra.  sa réaction? ▲ 

Je reste collée à cette personne, effrayée à l'idée d'être embarquée par je ne sais quelle personne, mais surtout apeurée par l'optique de me retrouver toute seule. Il y a beau avoir beaucoup de monde à mes côtés, si je ne connais pas ces personnes, je me sentirais seule, isolée, vide, inexistante en un mot. Et la solitude, ça m'effraie.
Donc je reste collée à cet ami, et peut-être justement que cet ami pourrait me faire rencontrer d'autres individus. Ça par contre ça pourrait être cool.

ton personnage est en couple et l'occasion de tromper son/sa partenaire -en ayant l'assurance que personne ne le découvrira un jour- se présente à lui.  sa réaction? sa décision?  ▲ 

Hors de question. Je suis quelqu'un de très à cheval sur ces principes. Bon, d'accord, si ça ne va plus dans mon couple, je me le permettrais. Mais dans le cadre d'une relation saine, sans encombre, il en est hors de question. Il faudrait vraiment que je sois boirée ou défoncée pour que cela arrive. Ou qu'on me force, en fait. La confiance est la base de toute relation à mes yeux. Parler de trahison c'est déjà ignorer ce principe de confiance.

île déserte.  pas de portable, pas d'ordinateur, pas d'amis, pas d'amoureux, pas vraiment de divertissement, et le tout pendant une semaine.  sa réaction?  se plaindre, se débrouiller? ▲ 

Je serais littéralement terrifiée. Être seule, dans la nature, alors que tout et rien peut surgir et m'attaquer ? C'est horrible. Je n'ai plus qu'à prier pour que cela n'arrive jamais. Je pense qu'après m'être plainte j'essayerai, du mieux que je peux (non mais ça va oui !), de m'en sortir, de me construire un radeau, même si je suis à peu près sûr qu'il coulerait, ou de construire un abri, et celui-là il serait capable de s'effondrer sur moi. Mes peurs seront effacées si j'ai une mort soudaine et rapide, dans un sens.

ton personnage se promène dans la rue lorsque soudainement, un chaton abandonné et maigrichon lui fait les yeux du chat potté. (you know what i mean).  sa réaction? ▲

Oh, le pauvre petit chat, ça me fend le cœur. Je passe un bon quart d'heure à le caresser, voire plus, et décide à contre cœur de rentrer chez moi. S'il me suit, je lui donnerai un peu de nourriture. Et s'il squatte chez moi, je l'accepte comme compagnon. Ça, ça ne marche que parce que je n'ai pas d'animaux. Je ne veux pas devenir la mère chat ou le refuge du quartier non plus, même si c'est ultraaaa dur de résister à ça.

aoutch, ton personnage se retrouve dans la rue.  pas de job, pas d'appartement et pas d'argent..  et le tout du jour au lendemain.  sa réaction? ▲

Elle pleure, toutes les larmes de son corps, et essaye de se débrouiller du mieux qu'elle peut. Elle aurait honte de demander à des amis, mais elle le ferait sûrement tout de même. Si sa requête n'aboutit pas, elle ira quémander dans des hôtels, pour une nuit, comme ça, en échange de services. Et si le monde lui crie merde, elle ira dormir sous un pont, ou dans un vieil hangar avec les faibles moyens de survie qu'elle possèdera.

digne du titanic, ton personnage se trouve à bord d'un navire qui coule.  deux choix s'offrent à lui : aider la vieille dame qui galère dans l'eau avec sa jupe au risque de mettre sa vie en péril, ou la laisser tomber et avoir l'assurance de finir sain et sauf? ▲

Difficile à dire, je pense que cela dépend de la situation. S'il est question de sauver quelqu'un alors qu'on commence à couler, alors oui, elle ira l'aider si personne ne le fait. Si c'est sa dernière chance de vivre, elle essayera peut-être, mais si elle n'y parvient pas rapidement elle abandonnera avec une certaine désolation, un certain regret.

ton personnage se fait offrir 20 000€ .. que s'il dénonce le crime qu'a réalisé l'un de ses meilleurs potes. sa réaction? sa décision? ▲
Il refuse, tout de suite. 20 000 € ce n'est rien pour elle, elle peut presque les obtenir en un mois si elle fait les yeux doux à ses parents et si elle ne veut pas dépenser l'argent qu'elle a sur son propre compte. La trahison ne fait pas partie de son lot de valeur, elle l'évitera autant que possible.

L’air taciturne, je me regarde dans cette coiffeuse qui est mienne et me prépare à fêter mon vingtième anniversaire. Déjà vingt ans, c’est incroyable comme le temps passe vite. Si peu de choses ont changé. Ma mère est là, comme tous les ans, à pianoter sur son ordinateur pour tenter de sortir le prochain best-seller français. Au bout de quelques minutes elle s’agitera, une fois que je lui aurai dit bonjour, qu’elle se sera souvenu que j’existe et qu’il s’agit potentiellement de mon anniversaire. Ce n’est pas que ma mère est une mauvaise mère, non. Disons qu’elle a juste l’esprit tourmenté. J’imagine qu’écrire c’est sa manière d’oublier ce qui la chagrine. Mon père n’est pas là, voilà sa principale source de chagrin. Combien de fois a-t-il été là pour mon anniversaire ? Je crois que ces jours se comptent sur les doigts de la main. Sincèrement, je ne sais plus s’il se donne toutefois la peine d’essayer d’être là. Je ne sais pas, j’ai abandonné l’idée de chercher la réponse à ma question. Les Noëls ensemble sont plus nombreux, car il est plus difficile de faire des transactions commerciales quand le monde entier se prépare à faire la fête annuelle de Noël.

                Je sais que maman croît que papa la trompe. Oui, je le sais. Elle a peut-être raison, je n’en sais rien. Je n’ai pas envie de le savoir non plus. Les seules personnes qui savent que j’existe, peu importe le jour dont il s’agit, ce sont les membres de ma fratrie. Mais maintenant, tout est devenu beaucoup plus compliqué. Les études, tout cela. Notre vie de famille se résume au mot capharnaüm et parfois même au mot néant. Lorsque nous sommes arrivés en France, tout droit venus d’Irlande, j’ai eu besoin d’un temps d’adaptation, partout où je passais ce temps m’était nécessaire. Il a été particulièrement nécessaire et long lorsqu’il a fallu me mettre à l’école. Je ne parlais pas un mot de français, et je débarquais en deuxième année d’école maternelle. En gros, les autres avaient pu socialiser ensemble, entre français et camarades de bac à sable. Moi, j’arrivais, comme une touriste. Et les autres ne m’ont clairement pas fait de cadeaux. Pourtant, je ne leur avait rien fait de mal. Et cela avait continué, jusqu’à la fin du collège. J’étais devenue une petite fille sage, qui essayait de se débrouiller tant bien que mal dans le domaine scolaire, silencieuse. Je gardais tout en moi, et une fois rentrée j’explosais, sans que ma famille ne puisse me calmer. Je m’enfermai dans ma chambre et laissais place aux crises de panique qui m’étaient alors devenues si familières. Le lycée fut bien différent, j’y ai trouvé quelques amis, mais une fois que je les eus quitté, tout redevenait si noir autour de moi. Créer pour tout détruire. Lier et oublier. Vivre et mourir. Tout n’était que la pâle copie d’un négatif, tout recelait quelque chose de noir qui allait surgir. Tout, tout le monde.

                Je n’ai jamais eu de copain, cela peut paraître drôle parce qu’il paraît que je suis assez jolie. Mais non, je n’en ai jamais eu. Je dois paraître bien étrange. A peine insérée dans le cadre de la société, seule, je crois que je fais peur à beaucoup de monde. J’ai fait de la danse classique, mais avec un professeur privé. J’ai appris à jouer du piano et du violon, mais personne ne le sait. Je suis une inconnue, pour tous, une équation que l’on n’a pas encore résolu. On doit certainement dire dans mon dos que je suis une fille à papa, pédante et suffisante, ou même que je suis une marginale et que je ne veux pas m’intégrer. J’ai essayé, on n’a pas voulu de moi, tant pis. J’ai de l’ambition, pour sûr, et je n’ai besoin de personne pour y parvenir. Je ne suis pas cet enfant sage que l’on croit voir au quotidien, non.  J’ai beau paraître calme, je suis une réelle bombe lorsque l’on prend le courage d’allumer la ficelle reliée à la poudre. Je suis un mélange chimique que personne n’a osé analyser. Je suis cela, un concentré inconnu, un être anonyme qui cherche à ce que l’on reconnaisse son identité. Peut-être qu’un jour cela m’arrivera, en attendant j’attends que la roue tourne en ma faveur, si ô grand jamais elle décide de le faire.







                Ma vie est courte, elle ne fait que commencer, tout est à


                construire, le passé et l'ennui à détruire.