La nuit est tombée. Comme tous les soirs où je ne suis pas de service au bar, je suis aux restos du coeur. Ou aux secours populaires, j'alterne, mais je déteste rester à ne rien faire chez moi, j'ai besoin de me sentir utile, parce que rester sur mon canapé, à jouer à la wii, ou encore à mater un film mélodramatique totalement pourri et niais.. On ne peut pas dire que je sois très utile à la populace de Paris. Maintenant j'essaie de changer les choses, j'ai fait des rencontres en plus de cela grâce à ça. Du coup c'est là que je suis. Je suis dans la réserve, je finis de comptabiliser ce qu'il nous reste pour faire la soirée et surtout pour passer des commandes. Il faut aussi que je compte ce que nous avons reçu comme don cette semaine. Mais avant je dois aller aider pour la distribution. Je suis au siège de mon arrondissement, le 13e, bon, je ne suis pas que seulement à celui ci. Il m'arrive aussi d'être dans d'autres arrondissements mais ce soir c'est ici que l'on a besoin de moi, moi je suis toujours au rendez vous. Je trouve cela plutôt logique d'aider ceux qui sont dans le besoin, je n'ose pas imaginer ce que cela doit-être lorsqu'on se retrouve sans rien.. le pire c'est lorsqu'on a des enfants. Je me suis toujours dis que j'aimerais qu'on m'aide. Je ne sais pas si je veux encore des enfants, il est clair que je ne suis pas prête encore pour en avoir, mais je crois que plus tard lorsque j'aurais une situation stable. Mais après le pire peut arriver.. Bon je ne dois pas penser à ça pour moi, tout va bien pour moi et j'ai mes parents qui sont formidables, si j'ai le moindre problème il est claire qu'ils seront là. En tout cas je me sens utile ici c'est indéniable. Alors je me poste derrière un comptoir et je souris, parce que les personnes ici ont besoin de tout et surtout de chaleur humaine. Je tends des sacs pleins de nourritures à des sans abris. En plus il pleut à torrent dehors, on vit un mois de juin horrible. Je remarque un type avec une capuche rouge entrer, il semble un peu perdu, je me sens d'humeur joviale et je prend un sac. Je crois que ce n'est pas la première fois que je le vois en plus. Je ne sais pas où j'ai vu son visage. Bref, il doit être dans le besoin alors je n'hésite pas. " Bonsoir ! Hum je peux vous aider ? Tenez ! " Je lui tends le sac de nourriture, en voyant son visage, je suis sûre de l'avoir déjà vu, il est trempé, il doit vivre dehors.. Je me sens mal pour lui.. " Vous allez bien? Si vous avez besoin d'un abris pour la nuit, je peux m'arranger ! "

Certaines personnes ont besoin d'aide, alors forcément il en faut d'autre pour les aider. Moi je fais parti de celles ci, j'aime me sentir présence pour les autres, ils ont besoin de moi et moi je me sens mieux grâce à eux parce que je les aide. Il doit y avoir des personnes comme nous sinon quoi ? On ne pourrait jamais arranger les choses et la vie serait surement de plus en plus sombre et misérable pour certaine personne. En tout cas je me sens fière, c'est une véritable fierté d'être là et d'aider. Je me sens utile, je sais que je le répète souvent mais c'est totalement ça, je suis utile pour des personnes et je sers à quelques choses, je ne suis pas une de ses filles arrogantes.. je ne veux jamais le devenir. Ce que j'avais peur c'était de devenir comme ça justement, on m'a dit un jour que les personnes étudiants au conservatoire ou dans les grandes écoles de danses musique ou théâtre deviennent fières et vaniteuses, et une part de moi a toujours eu peur de devenir comme ça, je crois que j'ai fais attention et je suis restée moi même, c'est une qualité que j'aime chez moi, je suis toujours la même, aussi bien à 16 ans qu'à 22 ans aujourd'hui. Alors même avec un temps de merde, je suis au rendez vous aux resto du coeur. Lorsque je vois un jeune homme qui doit avoir quoi mon âge arrivé trempée avec son sweet.. Je sens un pincement au coeur.. Je m'empresse de venir à sa rencontre, j'espère ne pas lui faire peur, mais je lui tend un sachet de nourriture, ce n'est rien de bien luxueux mais pour manger c'est parfait. Cela évite de mourir de faim ou quoi pour certaine personne. En tout cas il parait un peu surpris, je crois que je lui un peu trop sauté dessus. Je ne culpabilise pas pour autant après tout, je ne souhaite que son bien. Il semble dans le besoin et surement content d'être aidée. Je souris touchée et cherche immédiatement une idée. Je m'écarte en lui faisant un signe d'attendre et je prend une liste.. les refuges.. Et je constate qu'avec ce temps de merde ils sont complets. Merde. Bon je ne peux pas le laisser seul dehors.. " Oh merde.. " Je reviens vers lui avec une autre idée. " Hum, les refuges sont complets, mais je ne vais pas vous laisser dormir dehors, non non.. hum " .. Je torture une mèche de mes cheveux en réfléchissant un peu. " J'ai un canapé super confortable.. si vous .. enfin tu, je peux te tutoyer ? ok, hum, ça te dit? le temps que les nuages virent et nous laisse un mois de juin sympathique ? " Je ne me suis même pas présentée et je me sens totalement débile. " Oh, au faite, je m'appelle Mélanie, enfin Mel c'est mieux et plus court, et toi ? "