toc, toc, toc. trois coup à la porte de Doggy. trois jours que je ne l'ai pas vu. trois jours qui auront été horrible. parce qu'il a frappé ton copain, parce que tu l'as encore déçu, parce qu'il veut jamais te croire, parce qu'il a aucune confiance en toi... parce que t'en ai marre, mais que t'as attendu pour aller le voir, parce que tu savais pertinemment qu'il serait pas très enclin à aller vers toi et qu'il valait mieux lui laisser un temps pour se calmer. mais t'as pris ton courage à deux mains et après avoir évalué le temps nécessaire pour que Doggy puisse au moins réaliser et relativiser. mais putain c'que t'as peur de sa réaction quand il te verra sur le pas de sa porte, en espérant régler un certain nombre de choses. tu sais pas pourquoi t'es vraiment là, parce que tu sais qu'il ne voudra rien entendre et qu'il voudra rester dans ses illusions. mais t'es bien décidée à lui faire entendre raison.

Ton bébé est malade. Ton pauvre petit bébé. Tu savais, au fond de toi, que t'aurais pas dû les lui donner, ces croquettes périmées de deux ans. Mais il était fort, bouledogue numéro 11, il était fort et il allait survivre. Il devait survivre. Il fallait dire que tu commençais un peu à t'inquiéter, là. Il ne montrait même plus ses crocs. Il n'aboyait même plus. Et tu n'avais pas assez de thune pour l'emmener chez le vétérinaire. T'appelles Leho pour lui demander s'il peut te concocter un petit remède miracle, fait de petites choses illégales. Ça marchait toujours, les substances de Leho. Alors que tu lui parles, quelqu’un toque à la porte. Il est rapide dis-donc. Tu ouvres aussitôt la porte, mais ce n’est pas la personne que tu souhaitais voir qui se trouve en face de toi. Lilith. Tu raccroches automatiquement, et tes sourcils se froncent. Tu restes sur le pas de la porte. Depuis l’évènement de la gay pride, tu t’étais fait à l’idée que Lilith et toi, c’était bel et bien fini. Et que toutes ces choses qu’elle réfutait (comme avoir embrassé ce me six mois plus tôt) étaient vraiment vraies. « Qu’est-ce que tu fais là ? » que tu demandes plutôt méchamment. Tu ne l’invites pas à rentrer, non. Elle n’avait rien à faire chez toi.

Il était au téléphone lorsqu'il ouvre la porte, il raccroche directement et fronce les sourcils. Tu prends une grande inspiration, maintenant que t'es là, qu'il te regarde, tu ne peux plus faire machine arrière. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Tu restes muette, tu ouvres ta bouche mais rien n'en sort. Et finalement, t'arrives quand même à lui dire « J'en ai marre de cette situation, Doggy. ». Et t'en as marre, c'est vrai.. T'en as marre de cette situation, t'as envie de retrouver Doggy, t'as envie d'être avec lui... Tu l'aimes et ça te tue de savoir qu'il ne veut plus jamais t'adresser la parole. « J'ai jamais embrassé ce mec y'a six mois, c'est lui qui l'a fait. J'avais les seins à l'air parce que j'ai couru et que ça s'est viré tout seul. J'ai un copain... mais j'l'aime pas. C'est toi que j'aime. » Je sais qu'il me croira pas, mais j'm'en fous... J'voudrai simplement qu'il comprenne. Une bonne fois pour toute...

Mais quelle blague. Quelle grosse blague. C’était un pari qu’elle avait là ou quoi ? Elle n’est pas crédible. Non, vraiment pas. Elle mentait, encore et encore. Tu restes devant ta porte, pas vraiment décidé à la faire entrer. De toute manière, si elle entrait, tous tes chiens viendraient autour d’elle. Et elle n’aimait pas tes chiens. M’enfin bref. « Tu sais quoi ? Ton message, là, j’aurai bien aimé y croire. J’aurai bien aimé croire aussi à toutes conneries que tu me racontes là. Mais il faut se rendre à l’évidence, toi et moi, c’est fini. Pour toujours. T’es avec quelqu’un d’autre de toute manière. » Ouais, elle était avec quelqu’un d’autre, et elle disait t’aimer. C’était n’importe quoi. Comment pouvais-tu la croire ? il était évident que c’était elle qui l’avait embrassé, ce mec, que c’était elle qui était sortie à moitié nue, et c’était bien elle qui sortait de son plein gré avec l’autre gars que t’avais défoncé. Si elle t’aimait vraiment, Lilith n’aurait rien fait de tout ça. « Va-t’en, on n’a plus rien à se dire. »  

Le pire, c'est que t'es clairement incapable de mentir. T'as jamais menti de ta vie, t'es la nana la plus honnête de la terre. Et Doggy trouve le moyen de douter de toi et de tes paroles. Qu'il t'invite pas à entrer, tu t'en fous clairement... Tu pourrais presque l'entrainer dans le couloir pour l'embrasser plutôt que d'entrer. Pas pour vous exhiber, juste pour ne pas avoir à supporter 15 chiens à côté. 15 chiens, sérieusement.. « Tu sais quoi ? Ton message, là, j’aurai bien aimé y croire. J’aurai bien aimé croire aussi à toutes conneries que tu me racontes là. Mais il faut se rendre à l’évidence, toi et moi, c’est fini. Pour toujours. T’es avec quelqu’un d’autre de toute manière. » Tu te pinces les lèvres, tes yeux se détachent de ceux de Doggy. T'es vraiment mal, vraiment très mal. Tu sais même plus quoi répondre à ça. T'avales difficilement ta salive, c'est difficile comme situation... « Va-t’en, on n’a plus rien à se dire. » « Nan. » dis-tu, tout en levant la tête. T'as les yeux mouillés de larmes, mais t'as pas envie de les laisser couler. « Nan, j'm'en vais pas. On a des choses à s'dire... » Tu pose ta main sur son torse et le pousse vers l'intérieur de l'appartement, passe à côté de lui et te retourne ensuite dans l'entrée. « Si j'en avais rien à foutre de toi, j'serai pas là. J't'aurai pas couru après pendant six mois... »

Tu vois bien qu’elle a les larmes aux yeux, mais ça ne change pas de d’habitude. Tu ne veux plus la voir ici, tu ne veux plus entendre parler d’elle. Enfin, si… Tu l’aimes encore, t’y peux rien. Mais ton seul espoir pour réussir à l’oublier, c’était qu’elle sorte de ta vie. définitivement. Ce à quoi elle répond par un Non. Bien sûr. Tu contractes ta mâchoire. Tu ne voulais pas craquer, tu ne devais pas craquer. Il était évident qu’elle se moquait de toi. Elle pose sa main sur ton torse, et finit par entrer dans ton appart. Sans vraiment en avoir la permission. Mais bon, elle avait passé tellement de temps ici, dans le passée… Tu te tournes vers elle, tu ne dis rien. Tu te contentes de siffler pour que tes chiens restent à leur place. Et ils t’obéissent, bien évidemment. Et un rire nerveux sort d’entre tes lèvres à ses paroles. « J’espère vraiment que tu te moques de moi, Lilith. Je ne savais pas que me courir après se résumait à sortir avec une autre personne. » que tu lances sèchement. « Je te fais plus confiance, c’est fini. Tu peux me dire tout ce que tu veux, ça ne changera rien. » Au moins, elle était prévenue. Ça ne servait à rien de rester ici. Tu avais bien compris qu’elle ne faisait que se foutre de toi. Tu refermes pourtant la porte derrière toi. Parce que tu la connaissais, et que tu savais qu'elle ne s’apprêtait pas à partir, pas maintenant.

Il siffle et même si t'as peur que ses chiens débarquent, c'est pas le cas. Tu en serais presque soulagée. A vrai dire, si tu es rentrée, c'est aussi parce que tu voulais lui prouver que t'étais capable de passer outre ses chiens pour lui. Pour lui montrer que t'as pas envie d'abandonner, vraiment pas envie d'abandonner... Même si c'est dur, tu es déterminée à retrouver ton copain, celui que tu aimes et pour qui tu ferais tout et n'importe quoi. « J’espère vraiment que tu te moques de moi, Lilith. Je ne savais pas que me courir après se résumait à sortir avec une autre personne. » dit-il, après un rire nerveux. Tu soupires doucement, parce que ça commence à t'agacer, ces reproches. « Je te fais plus confiance, c’est fini. Tu peux me dire tout ce que tu veux, ça ne changera rien. » Tu regardes brièvement le sol avant de replonger ton regard dans celui de Doggy. « Jusque là, le fait que je sorte avec Alfonce a été la seule chose qui t'ai faite réagir... Et j'en ai essayé, des trucs pendant 6 mois, tu peux pas dire le contraire... » Tu te mord l'intérieur de la joue. « Dis-le moi clairement si tu t'en fous... Au lieu que je fasse n'importe quoi en espérant avoir ton attention.... »

Elle est là, chez toi, et tu n’as qu’à dire une seule chose pour que tes chiens attaquent. Pourtant, tu ne le fais pas. Tu leur ordonnes de rester à leur place. T’en oublie presque ton pauvre chéri qui est malade. Aux paroles de Lilith, tu croises tes bras sur ton torse musclé, et tu secoues la tête de droite à gauche, montrant encore une fois ton désaccord. Certes, tu l’aimais comme un fou. Mais tu ne pourrais jamais lui pardonner ce qu’elle avait fait. Même si ce n’était qu’un baiser. Parce que t’étais certain que si tu n’avais pas été là, elle serait allée plus loin. Beaucoup plus loin. Beaucoup trop loin. « Qu’est-ce que t’as essayé, hein ? A part prétendre que tu n’avais pas embrassé ce mec ? » Rien, elle n’avait rien essayé. Pas à tes yeux. « Comment est-ce que tu peux prétendre des choses pareil, dire m’aimer, alors que tu sors de ton plein gré avec un autre, hm ? » Ce n’était pas vraiment une question, parce que peu importe la réponse, tu t’en fichais pas mal. Tu avais tes idées toutes faites, et rien ne changerait ça. « Ce n’était pas une bonne idée qu’on se mette ensemble, dès le début. » Genre, il y a de là trois ans. C’est la seule réponse à sa question. Parce que non, tu ne t’en foutais pas. Mais ta conclusion était telle que, vous n’auriez jamais dû vous mettre ensemble.  

Doggy ne te croira jamais, tu le sais. Mais tu essaies quand même, parce que ça te semble important d'essayer d'être avec lui. Même si ça te fait du mal, même si t'as mal au coeur parce qu'il est en face de toi et qu'il se refuse à toi. T'aimerais qu'il te dise qu'il a réfléchit et qu'en faire, t'as raison, que vous pouvez pas vivre loin l'un de l'autre plus longtemps. Mais non, rien. A la place, t'as le droit à des reproches, comme par exemple : « Qu’est-ce que t’as essayé, hein ? A part prétendre que tu n’avais pas embrassé ce mec ? Comment est-ce que tu peux prétendre des choses pareil, dire m’aimer, alors que tu sors de ton plein gré avec un autre, hm ? » Tu saisis l'occasion qui t'ai donné de t'expliquer. T'essaye, encore. « J't'ai envoyé des messages, j't'ai envoyé des lettres, j't'ai appelé, j't'ai laissé des messages vocaux, j'ai cherché à savoir si Leho pouvait pas te dire quelque chose et là, j'suis là... Tu veux que j'fasse quoi, en dehors de m'excuser et de dire que j'ai rien fait ? » Tu marques une pause et tu continues : « Je sors pas de mon plein gré avec un autre... J'l'aime bien, c'est mon pote, mais s'il est là, c'était juste pour que tu réagisses... Une petite réaction, une petite réaction, c'est tout ce que je demandais... » Et tu l'as eu. Le dialogue est un dialogue de sourds. Il ne te croira jamais. « Si t'en avais pas rien à foutre, tu me donnerait une chance de te prouver que j'te dis pas d'la merde... J'serai prête à faire n'importe quoi. » et puis, il balance quelque chose qui te fend le cœur « Ce n’était pas une bonne idée qu’on se mette ensemble, dès le début. » et là, tu exploses en sanglots. Parce que c'est tout ce que tu ne pouvais pas entendre. C'est horrible, ce que Doggy vient de te dire. Il peut pas te dire ça, il peut pas te dire que c'est une erreur, il peut pas... « Quoi ? A cause de ce qu'il se passe maintenant ? J'suis désolée, j'suis pas d'accord... C'était des bons moments, la mauvaise idée, c'était de se quitter. »

T’as toujours les bras croisés sur ton torse, ton regard perçant dans celui que Lilith. C’est plus fort que toi, tu n’arrives pas à t’y faire. Tu n’arrives pas à la croire. T’as envie de lui pardonner, t’as tellement envie… mais t’as peur. Parce que ça te tue tellement de la voir dans les bras d’un autre, de la voir embrasser quelqu’un d’autre… ça te tue tellement que ça te fait peur. Parce que si tu retournes avec elle, et que quelque chose comme ça se repasse, tu souffriras. Et tu ne voulais pas souffrir. Tu l’aimais tellement que ça te faisait mal, en fait. Ouais. Ça te faisait peur, et ça te faisait mal. C’était égoïste ce que tu faisais là, mais c’était comme ça. « J’peux pas lil.. je peux pas, c’est tout… » que tu souffles, déjà un peu moins colérique qu’au début. Puis elle t’explique pour son petit copain. C’était juste pour te rendre jaloux, apparemment… Et bien, c’était réussi. Ça t’avait rendu fou de les voir ensemble, l’autre jour. « Excuse-moi, mais on couche pas avec des gens qu’on considère comme des amis. » Enfin, sans compter toi Leho et Lilith. C’était une autre histoire, et ça datait d’il y a longtemps. Hm. Bref. Elle dit être prête à faire n’importe quoi pour que tu la crois. Sauf que ce n’était pas elle le problème, c’était toi. « Abandonne, Lilith… Faut croire que tu seras plus heureuse avec un autre. » Ouais, comme le alfonse, là. Même si ça te tuait de la voir avec. Tu ne la voulais rien que pour toi. Oui, vraiment rien que pour toi. Lilith éclate finalement en sanglots après tes dires. Bien. Ou pas. Tu mets en doute le fait que votre union ait été une bonne idée. Elle réfute cette hypothèse. Tu ne réponds pas, mais tu parles directement d’autre chose. « Tu crois vraiment que c’est facile pour moi, hein ? Que je fais ça avec plaisir ? Tu crois que c’est simple pour moi d’avoir envie de t’embrasser ou de t’avoir dans mes bras à chaque instant de la journée, alors que je ne sais pas ce que tu fais ? Tu comprends pas Lil.. j’peux pas prendre le risque de ressentir encore ce que j’ai ressenti il y a six mois, ou il y a trois jours. »

« J’peux pas lil.. je peux pas, c’est tout… » dit-il. Et tu restes à ta place, à le regarder. Il peut pas quoi ? Il peut pas te laisser de seconde chance ? Il peut pas te regarder en face ? Il peut pas te croire ? Qu'est-ce qu'il peut pas faire ? Tout ça en même temps, tu imagines. La situation est tellement complexe que c'est certainement ça, le problème. « Excuse-moi, mais on couche pas avec des gens qu’on considère comme des amis. » N'importe quoi, on peut coucher avec n'importe quelle personne. Surtout que j'me suis déjà tapé Leho... Alors qu'il arrête ses conneries. Tu réponds même pas, ton regard suffit pour montrer que tu trouves cette phrase ridicule, terriblement ridicule. Et puis, tu commences à lui promettre la lune, mais Doggy n'as pas l'air très réceptif puisqu'il te répond quasi directement par un « Abandonne, Lilith… Faut croire que tu seras plus heureuse avec un autre. » Ce que tu refuse d'entendre. Tu le regarde, puis balance un « Sérieusement ? T'as jamais dit une bêtise aussi grosse... » Le tout avec ton expression naturelle. On t'a dit un jour que t'avais l'air d'un cadavre, les yeux dans le vague le plus souvent, un débit de parole assez lent, un air totalement ailleurs. Un cadavre, ou une droguée. Un cadavre de droguée. Et finalement, il te trou le cœur en quelques mots. Tu réponds, tu dis que non, c'est pas ça. Et il change de sujet, comme ça. « Tu crois vraiment que c’est facile pour moi, hein ? Que je fais ça avec plaisir ? Tu crois que c’est simple pour moi d’avoir envie de t’embrasser ou de t’avoir dans mes bras à chaque instant de la journée, alors que je ne sais pas ce que tu fais ? Tu comprends pas Lil.. j’peux pas prendre le risque de ressentir encore ce que j’ai ressenti il y a six mois, ou il y a trois jours. » dit-il. T'es complètement abasourdie, tellement que tu ne sais pas quoi répondre et que tu le regardes sans rien dire pendant quelques minutes. Doggy ne s'en fout donc vraiment pas, de toi... Et c'est à la fois un soulagement et une torture, parce que t'aimerais vraiment que tout redevienne comme avant. Encore plus maintenant qu'il vient de te sortir ce petit monologue. Tu restes littéralement la bouche ouverte, incapable de répondre quoi que ce soit. Tu sais que c'est peine perdue de dire quoi que ce soit, qu'est-ce que tu pourrais répondre à ça ? « J'te ferai plus jamais souffrir... Plus jamais. » Tu saisiras chaque chance qui t'ai donné de le garder auprès de toi. Parce que c'est l'homme de ta vie, parce que tu l'aimes...

T’as jamais dit une bêtise aussi grosse, apparemment. Bah tiens. Autant ne plus rien dire, alors. Ouais voilà, tu vas fermer ta gueule maintenant puisque tout ce que tu dis c’est de la merde, c’est bien ce qu’elle cherche non ? Tu lui lances un mauvais regard, un de ces regards noirs qui veulent tout dire. Tu ne le fais pas vraiment exprès, c’est naturel. Elle a beau sangloter, tu as tellement l’habitude de la voir comme ça, que tu ne sais même pas si ça aussi elle le fait pour de vrai. Peut-être qu’elle simule, ouais. C’était fort probable, et ça ne t’étonnerait même pas. Pourtant après ton monologue c’est Lilith qui ferme sa gueule. Bon. Tu ne cesses pas de la regarder pour autant, tes bras croisés sur ton torse musclés. Elle te fera plus jamais souffrir, dit-elle. Jamais. C’est un bien grand mot, jamais. Tu ne dis rien, ton regard se porte sur ton pauvre chien malade que tu as allongé sur le canapé avec une couverture pour qu’il arrête de trembler. Ton pauvre bouledogue. Ton enfant. Celui qui, réellement, ne te fera jamais souffrir. Les femmes. Quelle connerie. Tu commences à penser que ton père adoptif à bien fait de ne jamais vouloir te les présenter. Elles étaient le diable en personne. On tombe dans le filet d’une d’elles, et ton âme est voué à brûler en enfer. Tu sors d’un seul coup de tes pensées, et reposes ton regard sur Lilith après avoir admiré ton chien. « Et comment tu pourrais en être certaine ? Parce que c’est ce que t’arrêtes pas de faire. » Te faire souffrir, ouais, elle arrêtait pas ces derniers temps. Jamais.

Il te lance un regard noir, ce qui te donne d'autant plus envie de lâcher toute la tristesse que tu as pu accumuler à cause de lui ces dernières semaines voire même ces quelques mois. S'ensuit un long monologue auquel tu réponds seulement par une petite phrase. Tu sais pas quoi dire de plus, la situation est tellement délicate et t'as déjà tout essayé. Il ne répond pas, son regard dévie et tes yeux ne peuvent s'empêcher de suivre le mouvement, tu finis par voir le canapé, l'un des bulldog de Doggy le squatte... Il a pas l'air en grande forme, encore moins avec la couverture... « Et comment tu pourrais en être certaine ? Parce que c’est ce que t’arrêtes pas de faire. » Tu avales ta salive, ton regard se reporte sur Doggy, hésitant. « Ça n'arrête pas parce que tu interprètes tout de la façon la plus négative pour te faire souffrir. Et tu m'laisses jamais l'occasion de t'expliquer, parce que t'es persuadé que j'te mens si j'vais contre tes idées à la con. » Ouais, ça vient du cœur, du plus profond de ton cœur. Ton regard se reporte vers le canapé et tu fais un pas sur le côté pour aller rejoindre la bête, plus malade que tu ne le pensais, de toute évidence. T'es vraiment attristée pour cet animal, parce que même si tu détestes les chiens du plus profond de ton être.... tu ne peux quand même pas vouloir leur mort et encore moins les voir mourir devant tes yeux. « Faut appeler le véto... » que tu dis, en tournant la tête vers Doggy. Ça aussi, il va mal l’interpréter, c'est sûr et certain, tant pis. Pour une fois, c'est sincère.

Il était évident que tu l’aimais. Même le plus con des cons pouvait deviner que tu étais dingue d’elle. Vraiment. Pourtant, tu avais l’impression que, peut-être, vous n’étiez pas fait pour être ensemble. Vous ne l’étiez plus, du moins. Parce qu’il était impossible pour vous d’avoir une discussion normale ces derniers mois. Bien que, certes, le qualificatif « normal » ne vous caractérisait en rien. Rien du tout. « Ça n'arrête pas parce que tu interprètes tout de la façon la plus négative pour te faire souffrir. Et tu m'laisses jamais l'occasion de t'expliquer, parce que t'es persuadé que j'te mens si j'vais contre tes idées à la con. » Tu n’y pouvais rien, tu étais convaincu que tu avais raison. C’était comme ça. Tu ne croyais que ce que tu voyais. Et tu avais vu Lilith embrasser ce mec. Tu avais vu l’autre gars l’appeler « copine » et la protéger comme un bébé. Tu avais vu tout ça, et tu ne pouvais que faire des conclusions qui n’étaient pas avantageuses pour Lilith. Evidemment. Tu étais persuadé que Lilith mentait, même si elle se tuait à essayer de te prouver le contraire depuis des moins et des mois. Tu ne réponds pas. Tu n’as rien à dire, puisque sur le coup, elle a sûrement raison. Mais tu ne veux pas l’admettre. Hors de question. « Faut appeler le véto... » Tu sais bien. Comme si tu avais besoin d’elle pour savoir ça. T’as besoin d’elle pour beaucoup de chose, mais pas pour t’occuper de tes chiens. Tu t’approches du canapé, et tu prends bouledogue numéro 11 dans tes bras, et tu le berces un peu comme un bébé. « J’ai pas les moyens ; tu le sais. » Tu n’avais pas un rond, et ce n’était pas du tout donné les vétos. Alors tu ne pouvais rien faire. « Leho va passer bientôt de toute manière.. » Il t’a promis qu’il te concocterait un truc pour qu’il se sente mieux.