coffee and tabloid, tallegra.

T’émerges enfin. Tu sais absolument pas quelle heure il est. Tout ce que tu sais, c’est que t’es encore affalé sur le canapé de tes cousins, et que t’as mal au dos. Parce qu’on dort pas super bien sur ce divan, même si tu le squattes bien trop souvent. T’as beau avoir un appart, avec un lit bien plus que confortable, t’aimes pas te retrouver seul. Peut être que t’as eu l’habitude de vivre avec une grande famille. Ou dans une cité universitaire, entouré d’autres étudiants délurés qui aiment faire la fête et s’amuser. Ton appartement, au final, il est monotone. C’est silencieux, quand tu mets pas de musique. C’est chiant, même. Alors que chez tes cousins, y a toujours du bruit. Y a toujours quelqu’un. Y a toujours de l’ambiance. Et c’est ce que t’aimes au final. T’aimes avoir un entourage, t’aimes pas la solitude. Et même si tu te lèves à 12h35, t’as été réveillé plusieurs fois dans la matinée. Là, pour le coup, c’est ton téléphone. T’as encore oublié de le mettre en silencieux. Ta main cherche au sol, tâtonnant le carrelage à la recherche de ton portable. Allegra. Elle revenait aujourd’hui. Tu te frottes les yeux, parce que là, t’as l’impression que c’est le brouillard dans la pièce tellement tu vois que dalle. Je suis de retour sur Paris depuis hier soir. On se voit ? Oublie la question. Rendez vous à 14h à Starbucks. Je prends Closer ! Vous alliez pouvoir y lire votre fausse vie dans les magazines, celle qu’on t’invente. Celle où t’es le plus gros des connards qui trompe sa nana, alors que finalement, avec Alle, y a aucun attachement et chacun fait ce qu’il veut.
Puis tu réalises. Une heure vingt-cing pour te préparer et te rendre au lieu de rendez-vous. Hard. Tu vas être en retard, c’est sûr. Si tu dois prendre ta douche, t’habiller, te coiffer, et te rendre jusqu’au Starbucks en si peu de temps, faudrait que t’aies trois assistants à ta disposition. Sauf que là, t’es pas chez toi, donc va falloir que tu fouilles dans l’armoire de Camel pour trouver des fringues dans lesquels tu te sentiras stylé.
Au final, il est quatorze heures vingt quand t’entres dans le Starbucks. T’as réussi à gérer, même si tu te sens mal. Parce que t’es pas dans tes fringues. T’as même foutu une casquette sur la tête parce que t’avais pas tes produits sur les cheveux. Tu t’sens pas au top, et c’est pour ça que t’as ta capuche et des lunettes de soleil. En espérant qu’on te reconnaisse pas, qu’il y ait pas de paparazzis autour. T’arrives à la table. Allegra est canon, comme d’hab. Elle dépose un baiser sur le coin de tes lèvres, avant de te poser plusieurs questions. Tu relèves tes lunettes, la regardant d’un regard choqué. « Tu m’as pas vu pendant quatre jours et c’est tout ?! » Tu t’approches à nouveau d’elle et t’empares de ses lèvres, plus longuement. Parce que même s’il n’y a pas spécialement de sentiments, ses lèvres t’ont manqué. « Maintenant, j’peux prendre un chocolat chaud ! ». Tu t’assoies et prends le magazine qu’elle a à côté d’elle sur la table. Tout en analysant la couverture, tu demandes, en posant une main sur le bas de sa cuisse : « Alors, c’est toujours aussi dur de vivre sans ton beau gosse de petit ami qui te fait cocu ? Parce que moi, tes petites fesses sexy m’ont manqué ! »